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Pour citer Muséfrem
ALOTTE, Pierre (1749-1815)
Autre(s) forme(s) du nom : ALLOTTE
ALLIOTE
Date(s) : 1749-2-11 / 1815-1-22
L'itinéraire d'ALOTTE, d'abord connu en pointillés et sans certitude à cause de l'absence de prénom, a été éclairé par la découverte de son mariage à Saint-Malo qui a enfin apporté son prénom (Pierre), son âge et des certitudes sur ses origines bourguignonnes. Après un cursus classique d'enfant de chœur, il occupe plusieurs postes de maître de musique (Annecy, Beaune, Saint-Malo) puis bifurque vers l'administration. L’amitié durable qui le lie à son successeur à la cathédrale de Saint-Malo permet de le suivre jusqu’à son décès.
• 11 février 1749, Dijon : Fils de Louis Alotte, maître perruquier à Dijon, et de Jacquette Corbeton, Pierre ALOTTE naît paroisse Notre-Dame. Il est baptisé le surlendemain : il a fallu laisser le temps à son parrain et sa marraine d'être prévenus et de venir. Tous deux habitent Beaune, où le parrain, Pierre Gillot, est "marchand", et la marraine, Claudine Trapet, fille d'un maître tanneur décédé. Tout le monde signe bien, y compris le père de l'enfant.
• 1756-1757, Dijon : Le nom de ALOTTE revient plusieurs fois dans les mémoires de l'apothicaire chargé de fournir des remèdes aux enfants de chœur de la Sainte-Chapelle. Par exemple, le 9 janvier 1756, il fournit "pour ALOTTE deux onces de sirop de tussilage 10 sols plus une once d’huile d’amande douce 8 sols". Le maître de musique est alors Pierre-Louis POLLIO. Parmi les autres enfants de chœur présents à peu près au même moment, on remarque MAILLET, PAILLOT, PETITPAIN, ROSEROT, VERDIN (ou VERDUN) ... qui deviendront musiciens.
• [1766 ou 1768], Dijon : Pierre ALOTTE sort de la maîtrise de la Sainte-Chapelle, après dix ou douze ans de formation intensive en son sein. Jusqu'à l'automne 1762, son maître a été Pierre-Louis POLLIO. Après le départ de celui-ci pour Beauvais, la formation du jeune ALOTTE a été terminée par Jean-Claude-Augustin GUIGNET – auquel, quelques années plus tard, il succèdera à Saint-Malo...
• 25 septembre 1768, Dijon : Dans l'église paroissiale Notre-Dame est baptisée une fille de Jean-Bernard BRISSEBARRE, "musicien de la Ste Chapelle de cette ville", et de son épouse Marie-Charlotte Érard. Le parrain choisi est Pierre ALOTTE, clerc tonsuré du diocèse : il s'agit très probablement de l'ancien enfant de chœur.
• janvier 1769-août 1770, Annecy [Haute-Savoie] : Le sieur ALLOTTE, de Dijon, est maître de musique de la cathédrale Saint-Pierre.
• Juillet 1770, Beaune [Côte-d'Or] : À la suite du départ de Nicolas ROZE, annoncé le 4 mai, le chapitre de la collégiale Notre-Dame a alerté ses réseaux, en particulier ses réseaux parisiens pour lui procurer un nouveau maître "qui soit prêtre et de bonnes mœurs". Le 6 juillet 1770, le chapitre beaunois prend le parti de se renseigner au sujet du sieur ALLOTTE maître de musique à Annecy. ALLOTTE avait-il envoyé sa candidature à Beaune ? Ce n'est pas précisément dit, alors que la lettre de candidature de François MARC, datée de Paris le 15 juin 1770, a été conservée dans les archives du chapitre. Peut-être pour le recontacter si la piste Alotte s'était révélée vaine.
• 3 septembre 1770 : ALOTTE, choisi pour maître de musique, arrive à Beaune. Le 7, le chapitre décide qu'il sera établi une convention avec lui, et qu'elle démarrera du 4 septembre. Cette convention sera semblable à celle passée avec Joseph GARNIER en 1751.
• 13 novembre 1771, Beaune : ALOTTE est réprimandé par le chapitre pour avoir "de son authorité privé et retranché la musique le jour de la Toussaint, sous prétexte qu’il n’y avoit point d’haute contre ; et s’étoit contenté de faire chanter une messe imprimée". Depuis le licenciement d'AMIDEY, au 15 septembre 1771, il n'y a en effet plus de haute contre au chœur de la collégiale de Beaune.
• 7 août 1772, Beaune : Le chapitre enregistre le fait que le sieur ALOTTE, maître de musique, l'a prié de "luy accorder son congé comme aussy un certificat de vie et mœurs". Le maître semble partir aussitôt et ne pas assurer les célébrations de l'Assomption, puisque c'est Lazare GOOSSENS qui est commis pour s'en occuper. Quant aux enfants de la maîtrise, c'est JOROT qui est chargé d'y veiller.
• [À partir d'une date qui reste à découvrir, assurément antérieure à mi-1779 et probablement antérieure à 1775], Saint-Malo : Pierre ALOTTE est reçu maître de musique de la cathédrale de Saint-Malo. Les registres capitulaires étant perdus pour 1773-1779, on manque d'informations sur la succession des maîtres durant cette période. ALOTTE semble avoir succédé à Jean-Claude-Augustin GUIGNET.
• 6 juillet 1779, Saint-Malo : Dans la cathédrale, un chanoine célèbre le mariage du maître de musique Pierre ALOTTE, âgé de 30 ans, avec Marie-Anne-Nicolle Chancel, âgée d’environ 21 ans, et native de Saint-Malo. Le père du marié a envoyé son consentement passé devant notaire. Les témoins sont un frère de l'épouse, un apothicaire, et deux "commis", Vautier et Varlet. Tout le monde sait signer avec aisance (le marié signe "Pierre Alotte").
• 5 septembre 1780 : Quatorze mois après le mariage, naît une fille, Marie-Perrine-Nicole. Quelques semaines avant l'accouchement de sa femme, le maître de musique demande au chapitre "de continuer les fonctions de maître de musique aux conditions de ne plus résider à la psallette". Le chapitre, "considérant les inconvéniens qui peuvent en effet résulter de la résidence d’un maistre à la Psalette avec femme et Enfans" accepte : Pierre ALOTTE conserve sa place de "bachelier" et touchera en plus 150 livres. Dès le 25 août, l'arrangement est entré dans les faits : le sieur NICOLAS, chapelain du chœur, est choisi par le chapitre "pour résider à la Psalette et avoir soin des enfans, le Me de musique n’y résidant plus".
• 5 décembre 1780, Pleurtuit [Ille-et-Vilaine] : Le jour même de ses trois mois, la petite "Marie" Alotte meurt chez sa nourrice, Margueritte Dugué, à la Ganchais, paroisse de Pleurtuit, de l'autre côté de la Rance par rapport à Saint-Malo.
• 9 février 1782, Saint-Malo : Un premier garçon naît chez les Alotte, baptisé Auguste-Jean-Marie-Désiré. Le parrain, Thomas Chancel, et la marraine, Dlle Marie-Anne Etesse, signent avec facilité. Le père est également présent au baptême et signe.
• 16 septembre 1784, Saint-Malo : Le sieur ALOTTE maître de musique prévient le chapitre que sa santé ne lui permet plus de continuer à exercer la fonction de maître de musique. Il reste cependant encore en poste quelque temps puisque le 8 novembre 1784, le secrétaire capitulaire note que c'est ALOTTE qui "donnera la mesure pour la feste de Saint-Malo".
• 21 février 1785, Saint-Malo : Les époux Alotte résident toujours à Saint-Malo. C'est là que naît leur troisième enfant, Pierre, baptisé le lendemain de sa naissance. Il reçoit pour parrain et marraine "Monsieur François Reculoux" et "Dlle Louise Françoise Poidevin" qui signent avec le père (le parrain ajoutant "Clairville" à son nom, et la marraine réinterprétant son patronyme en "poittevin").
On peut supposer que Pierre ALOTTE donne des leçons de musique pour faire vivre sa famille. À moins qu'il n'ait dans les faits continué à exercer à la cathédrale jusqu'au recrutement d'un successeur ? Le maître suivant, le jeune Louis-Aubin THOUSÉ, dit AUBIN, n'arrive en effet que durant l'été 1785.
• 10 août 1789, Saint-Malo : Une discrète signature "Alotte" atteste la présence de l'ancien maître au mariage de son successeur, le Normand Louis-Aubin THOUSÉ, avec une jeune malouine, Marie-Françoise Montcler.
• 4 juillet 1790 : "Monsieur Pierre ALOTTE" est l'un des deux parrains réquisitionnés pour les jumelles dont vient d'accoucher Marie-Françoise Montcler, la femme de Louis-Aubin THOUSÉ. Rien ne précise malheureusement ce qu'est alors son activité professionnelle.
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• 2 germinal an XIII [23 mars 1805], Saint-Malo : Lorsque Louis-Aubin THOUSÉ, "maître de musique", va à la mairie déclarer la naissance de sa fille Éléonore-Éloïse, il est accompagné dans sa démarche par un horloger de 26 ans, "cousin de l'enfant du côté maternel", et par Pierre ALOTTE "secrétaire du sous préfet de cet arrondissement, âgé de 55 ans, qui a dit être ami du père de l'enfant". Cette présence montre que les liens d'amitié ont perduré entre les deux maîtres successifs de l'ancienne cathédrale.
• 22 janvier 1815, Saint-Malo : À deux heures du matin meurt "Monsieur Pierre ALOTTE, âgé d’environ 66 ans, sans profession, né en la paroisse de Notre-Dame de Dijon" et toujours "époux de dame Marie Anne Nicole Chancel". Le décès a eu lieu à l'hospice, dont le trésorier effectue la déclaration.
Son fils Pierre, né en 1785, est devenu à son tour "secrétaire de la sous-préfecture de Saint-Malo". Il continue à entretenir des liens avec le milieu musical de la ville. Ainsi, le 25 septembre 1820, il est le premier témoin cité au mariage de la fille aînée de Louis-Aubin THOUSÉ, dont son père avait été le parrain. Le 1er décembre 1820, il déclare le décès de François-Paul BEAUCHEMIN, "âgé d'environ 81 ans, musicien de profession".
Mise à jour : 20 octobre 2023