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BAILLY, Claudine Marie (1754-1817)
État civil
NOM : BAILLY     Prénom(s) : Claudine Marie     Sexe : F
Autre(s) forme(s) du nom : BAILLI
Date(s) : 1754-6-27   / 1817-5-14 
Notes biographiques

Claudine-Marie BAILLY est un rare exemple d'organiste femme qui ne soit pas fille d'organiste : son père était aubergiste. Elle a exercé durant plusieurs décennies à l'église paroissiale Saint-Bénigne, à Pontarlier, en Franche-Comté, mais avec – semble-t-il – une interruption autour de 1790 !

• 27 juin 1754, Pontarlier [Doubs] : Claudine-Marie BAILLY naît et est baptisée paroisse Saint-Étienne de Pontarlier. Elle est issue du second mariage de son père, Claude-Richard Bailly, devenu veuf le 7 octobre 1750 et qui s'est remarié peu après avec Marie-Anne Roux, dont il a déjà eu deux enfants lorsque Claudine naît : Marie-Charlotte, baptisée le 18 avril 1752, et François, le 29 avril 1753. Ils auront après elle au moins dix autres enfants de 1755 à 1764 (dont une paire de jumelles). Son parrain, le sieur Claude-Simon Rousselot (un oncle par alliance qui a épousé sa tante Claudine Bailly le 28 septembre 1751), et sa marraine, dlle Marie-Gertrude Roux, savent tous deux signer. Le métier de son père n'est pas indiqué dans son acte de baptême. Dans celui de François en 1753 il était dit "bourgeois de Pontarlier", formulation sous laquelle il est le plus souvent présenté. Son acte de décès indique ultérieurement qu'il est en réalité aubergiste, de même que l'acte de baptême de Pierre-Ignace-François le 18 juillet 1758.

• Où et avec qui Claudine-Marie BAILLY a-t-elle appris à toucher l'orgue ? Il est fréquent que la jeunesse et la formation des musiciennes restent dans l'ombre. On peut avancer que l'aubergiste fait donner à ses filles une bonne éducation, dans laquelle la musique a sa place, puisque deux d'entre elles (au moins) deviendront organistes, Claudine-Marie et Claudine-Alexise, née le 17 août 1759, ainsi que, peut-être (sous toutes réserves) Pierrine-Charlotte, née le 16 juin 1755.

• 15 octobre 1775, Pontarlier : “Delle Claudine Bailly, fille de Richard Bailly, s’est engagée de toucher de l’orgue de la paroisse St-Bénigne-St-Étienne. Elle est rémunérée par une souscription des paroissiens. Claude-Richard Bailly, père de Claudine, est l'un des paroissiens figurant parmi les souscripteurs. Le curé de la paroisse se nomme aussi Bailly... Elle succède vraisemblablement aux sœurs BILLET (Mlle Billet et Marie-Françoise Billet), qui exerçaient antérieurement, notamment Marie-Françoise BILLET dont le contrat avait commencé au 16 octobre 1760. Il est donc logique qu'il se termine un 15 octobre. La sortante touchait des quartiers de 75 livres, soit 300 livres par an. On peut supposer que Claudine BAILLY reçoit la même somme. La jeune fille a 21 ans.

• 29 septembre 1782, Pontarlier : Le contrat de Mme BAILLY est renouvelé. Selon Jean-Louis Vieille-Girardet (Orgues et organistes de Saint-Bénigne (1758-1983), Pontarlier, 1985), une augmentation légère lui est d'abord accordée puis son traitement redescend à 200 livres. Si elle touchait bien antérieurement 300 livres comme sa prédécesseuse, la réduction est drastique. C'est peut-être ce qui va l'inciter à abandonner le poste.

• 27 avril 1788, Pontarlier : Toujours selon Jean-Louis Vieille-Girardet, Richard LECLERC, un fils de l'éphémère organiste de 1759, Nicolas LECLERC, serait à cette date devenu à son tour organiste de l'église paroissiale Saint-Bénigne-Saint-Étienne de Pontarlier.

1790, Pontarlier : Selon toute logique, Richard LECLERC est toujours l'organiste de l'église de St-Bénigne-St-Étienne. Comme il s'agit d'une église paroissiale, elle n'est pas concernée par les procédures d'indemnisation appliquées aux églises capitulaires et abbatiales, ce qui fait que l'on manque de sources susceptibles d'étayer sa présence à la tribune en 1790.
On ignore ce que fait Claudine BAILLY à cette période-là. Probablement vit-elle de leçons de musique. Selon Jean-Louis Vieille-Girardet, le 24 octobre 1790, "Mme BAILLY manifestait à son tour le désir de reprendre l’orgue, moyennant 200 livres", ce qui indique qu'elle vit toujours à Pontarlier sans doute. Mais Richard LECLERC touche à nouveau 200 livres le 17 juin 1792 comme organiste, et il est encore attesté comme tel à la naissance d'un fils en juin 1793.

• 11 fructidor an VII (28 août 1799), Pontarlier : Son père, le citoyen Claude-Richard Bailly, meurt à l'âge de 82 ans "dans un appartement haut d’une maison sise rue Ste-Anne de cette commune", maison qui lui appartient. Il était "ancien aubergiste".

• [1801], Pontarlier : “Madame Bailly [est organiste] à l’église St-Bénigne de Pontarlier dès le début du XIXe siècle”, selon le site http://www.musimem.com/femmes.htm/ [source non citée].

• 1810, Pontarlier : Madame BAILLY réclame pour son traitement en tant qu'organiste de Saint-Bénigne une augmentation de 50 livres, ce qui porte désormais son salaire annuel à 250 francs, indique J.-L. Vieille-Girardet (probablement selon les comptes ou délibérations de fabrique).

• 3 avril 1812, Pontarlier : Madame BAILLY, organiste, demande une nouvelle augmentation de traitement "à raison de la cherté de vivre". La fabrique accepte de porter celui-ci à 300 francs (J.-L. Vieille-Girardet).

• 14 mai 1817, Pontarlier : "Le présent jour à sept heures du matin" meurt Claudine-Marie BAILLY, en son domicile Grande-Rue n° 125. Elle est dite "âgée de 63 ans, musicienne, célibataire, native de Pontarlier, y demeurant, fille de feu Claude-Richard Bailly et de feue Marie-Anne Roux", ce qui correspond aux informations précédemment réunies.
Le 29 avril immédiatement précédent était morte l'une de ses sœurs, Bernardine-Charlotte Bailly, 60 ans, rentière, célibataire, décédée en son domicile rue de Flandres n°228.

Mise à jour : 21 août 2021

Sources
F-Ad25/ G 2012 ; F-Ad25/ NMD Pontarlier ; F-Am Pontarlier/ BMS Pontarlier, St-Étienne ; J.-L. Vieille-Girardet, Orgues et organistes de Saint-Bénigne, Pontarlier, 1985

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