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BAILLY, Pierre (ca 1730-1778 ap.)
État civil
NOM : BAILLY     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Date(s) : 1730 ca  / 1778 ap.
Notes biographiques

La collégiale Saint-Andoche de Saulieu, dans le diocèse d'Autun, entretient régulièrement un petit corps de musique, comportant un maître de musique, deux "habitués" (qui sont des chantres laïcs, dont l'un joue aussi du serpent) et quatre enfants de chœur.  Des années 1740 jusqu'au milieu des années 1770, Pierre BAILLY, tout en étant "marchand", est l'un de ces deux habitués. Il y chante sous la direction de plusieurs maîtres successifs, Jean-Baptiste MIROLIN, Jean-Michel DAGUET, Edme ROZEROT puis Amable Joseph HOUZÉ. Bien attesté par le registre capitulaire, il est par ailleurs visible, irrégulièrement mais assez fréquemment, comme signataire de divers actes au fil des pages du registre paroissial, après des cérémonies auxquelles il a participé en tant qu'habitué en la collégiale Saint-Andoche.

• [1730] : Selon l'âge indiqué à son 3ème mariage, Pierre BAILLY est né autour de 1730, et très certainement à Saulieu. Il est fils de Pierre Bailly et de Marie Brebis [Baubis, Bauby, Boby]. Son père est "drapier à Saulieu". Il appartient donc au même milieu professionnel que Jean RENAUD père et fils, tous deux dits aussi "drapiers" en même temps que chantres de la paroisse Saint-Saturnin. Dans le contexte de Saulieu, le terme doit être compris davantage comme une catégorie d'artisans du textile que connoté avec la catégorie plus aisée des "marchands drapiers".

• 8 mars 1741, Saulieu [Côte-d'Or] : Une sépulture en l'église de St-Saturnin se fait en présence "des sieurs MIROLIN père & fils les RENAUDS chantres et habitués tous de cette église" [sic pour la formulation]. On distingue les signatures suivantes : JRenaut /  Mirolin   /   bailly. Le premier est Jean RENAUD (père), chantre de la paroisse Saint-Saturnin, le second est le maître de musique de la collégiale Jean-Baptiste MIROLIN. C'est la première signature aperçue de Pierre Bailly dans le registre paroissial. On peut penser que le jeune garçon, qui a alors environ 11 ans, est très probablement enfant de chœur et a accompagné le maître jusqu'à cette église paroissiale, un peu excentrée par rapport au cœur actif de la petite ville.

• 23 juin 1747, Saulieu : Après le nouveau maître de musique de la collégiale, Jean-Michel DAGUET, en compagnie des bedeaux Antoine et Zacharie Frillot et de plusieurs autres assistants, BAILLY signe l'acte de sépulture de Françoise Tissier, "veuve de Simon PERDRIX horganiste à Saulieu", inhumée en l'église de Saint-Andoche.

• 4 mai 1749 : Le jeune homme est le seul à signer l'acte de décès de son père, "drapier à Saulieu", inhumé au cimetière de Saint-Saturnin. Est-il encore enfant de chœur ? Ou déjà "habitué" à la collégiale ?

• 30 octobre 1750, Saulieu : Lors du baptême célébré à Saint-Andoche de la fille d'un tonnelier, le parrain est "Pierre BAILLY habitué de la ditte collégiale". Il signe "P. Bailly".

• 25 mai 1754 : Un acte de sépulture en l'église Saint-Andoche est soussigné par "Claude BERTIER et Pierre BAILLY habitués de cette église". Il en va ainsi ensuite de loin en loin dans le registre paroissial...

• Début février 1755, Saulieu : Le chapitre Saint-Andoche verse 8 livres à BAILLY, pour un mois de gages, payés d'avance.

• 3 juin 1755, Saulieu : Pierre BAILLY est dit seulement "fils majeur de défunt Pierre Bailly, drapier à Saulieu, et de Marie Brebis" [Baubis] lorsqu'il se marie en l'église Saint-Saturnin avec Reyne Ronsin, fille majeure d'un "texier en toille" du plat pays de Saulieu. Sa signature atteste qu'il s'agit bien du chantre de Saint-Andoche, ce que confirment la présence et la signature de Claude BERTHIER.

• 29 janvier 1765, Saulieu : Devenu veuf, Pierre BAILLY convole en secondes noces. En l'église de Saint-Andoche, celui qui est cette fois clairement qualifié d'"habitué à la dite église" épouse Marie-Anne-Charlotte Marotte, fille majeure d'un potier d'étain défunt. On remarque qu'un frère de la mariée est présent alors qu'il est pourtant "Me chapelier à St-Maximin en Provence". Le marié est assisté du sieur Jean Donet, "oncle à la mode de Bourgogne" et de Pierre Ronsin, "son beau-frère", frère de feue sa première épouse. À part le bedeau Antoine Frilot, on ne discerne parmi les signataires aucun musicien, ni l'autre habitué de la collégiale, ni le maître de musique qui est alors Amable Joseph HOUZÉ.

• 16 août 1766, Saulieu : La sépulture du fils de six ans d'Antoine Frilot, tissier en toile (mais aussi bedeau et sonneur), se fait en présence de Claude BERTHIER et de Pierre BAILLY, tous deux habitués à la collégiale Saint-Andoche.

• 5 juillet 1768, Beuray-Bauguay : Dans ce village situé à 20 km à l'est de Saulieu, Pierre BAILLY, à nouveau veuf, se marie pour la troisième fois. À 38 ans, il épouse Anne Follot, âgée de 34 ans, qui demeure à Arnay-le-Duc. Son père, décédé, était "marchand" dans un village, métier exercé aussi par ses trois frères présents aux noces. C'est donc également le métier qui est enregistré ici pour le nouveau marié, qui est dit "marchand à Saulieu". Au même moment le registre capitulaire atteste qu'il est bien toujours "habitué" de la collégiale. Comme pour nombre d'églises de puissance équivalente, la pluriactivité des chantres est la règle : un second métier leur permet de vivre convenablement.

• 9 novembre 1768, Saulieu : Le chapitre tance le sieur HOUZÉ, le maître de musique, pour ses absences à matines et lui demande de verser à BERTHIER et à BAILLY, les deux musiciens habitués de la collégiale, la somme de six livres qu'il leur doit sur les 72 livres qu'il a reçues pour la gratification accordée aux musiciens lors de la St-Andoche dernière. Le 2 décembre suivant, on apprend que le maître de musique ne s'est toujours pas acquitté de cet engagement.

• 16 mai 1770 : L'inhumation au cimetière Saint-Saturnin de Marie-Jeanne-Simone, six semaines, fille du sieur Pierre BAILLY "marchand à Saulieu et habitué de la Collégiale" et d'Anne Follot se fait en présence des deux marguilliers, Pierre Garnier et Étienne Lorin, et bien entendu de Jean RENAUD, chantre de la paroisse.

• Août 1772 : Ce mois-là, alors que le maître de musique, Amable Joseph HOUZÉ, reçoit pour ses gages 32 livres en argent et 8 boisseaux de froment, Claude BERTHIER, lui, reçoit la somme de 15 livres en argent et 2 boisseaux de froment et le second habitué de la collégiale, qui est toujours Pierre BAILLY, reçoit la somme de 12 livres seulement (soit 144 livres / an). On mesure ici que sa fonction d'habitué de la collégiale ne pouvait être que tout à fait secondaire par rapport à son métier de base, le commerce.

• [1773-1774] : Pierre BAILLY est remplacé dans la fonction de second habitué de la collégiale par Philippe CHÂTELIN.

• 12 novembre 1776, Saulieu : Lorsque Philippe CHATELIN se marie, il est alors qualifié de "chantre laïque" à la collégiale. Sont témoins Claude BERTHIER, toujours "chantre laïque" à la collégiale, et Amable Joseph HOUZÉ, toujours maître de musique de la collégiale.

• 13 juin 1778 : Le sieur Pierre Bailly, "marchand à Saulieu", est présent et signe à l'inhumation au cimetière St-Saturnin, de la petite Julie Houzé, âgée d'environ neuf ans, fille du sieur HOUZÉ le maître de musique de la collégiale. Il signe "Bailly". Même s'il n'est plus au service de la collégiale, il a manifestement conservé des liens avec son personnel. Il se pourrait que lors du séjour que Philippe CHÂTELIN part faire à Autun en 1778-1781, Pierre BAILLY ait repris du service à Saint-Andoche de Saulieu.

Quoi qu'il en soit, il n'y chante plus en 1790.

Mise à jour : 13 octobre 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Beuray-Bauguay en ligne ; F-Ad21/ BMS Saulieu en ligne ; F-Ad21/ G 3146 ; F-Ad21/ G 3147

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