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BAINVILLE, Michel François André Adrien (1753-1836)

BAINVILLE, Michel François André Adrien (1753-1836)

État civil
NOM : BAINVILLE     Prénom(s) : Michel François André Adrien     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BINVILLE
BAINVIL
Date(s) : 1753-9-13   / 1836-10-18 
Notes biographiques

Fils de deux organistes, Michel-François-André-Adrien BAINVILLE pouvait-il ne pas devenir organiste ? Après diverses pérégrinations, de Chartres à Angers puis Orléans et Paris, la Révolution le trouve dans une abbaye du diocèse de Langres, située à la lisière de la Champagne et de la Bourgogne. Mais c'est à La Ferté-Bernard (Sarthe) que quelque temps après le Concordat il retrouve une tribune d'orgue, avant de s'installer à Falaise, en Normandie.

• Le 13 septembre 1753, Chartres : Michel-François-André-Adrien BAINVILLE naît et le lendemain est baptisé paroisse Saint-Aignan. Il est le second (et, semble-t-il, dernier) enfant de François BAINVILLE et de Marie-Claude RENAULT, tous deux organistes, qui se sont mariés en mai 1751. Son parrain, qui est aussi le célébrant du baptême, est son oncle paternel, Michel Bainville, devenu depuis le mois de mars précédent curé de Saint-Luperce, localité située à 15 km à l'ouest de Chartres. Lors de sa prise de possession, Michel Bainville est dit "prêtre de la ville de Chartres, bachelier en théologie de la faculté de Paris et professeur de Philosophie au collège de Chartres…". Ces indications peuvent éclairer (un peu) l'enfance du jeune garçon : peut-être aura-t-il un accès privilégié au collège de Chartres ?

• 1769, Angers : Michel-François est très vraisemblablement l'“enfant de plus de 8 ans" qui vit avec le "Sr BAINVILLE, organiste à St-Maurice”, sous locataire du n° 1237, Cul-de-Sac de Gueule-froide. Selon le relevé effectué à l'occasion du numérotage des maisons d'Angers vers le milieu de l'année 1769, la famille est formée d’un seul adulte, un enfant de plus de 8 ans et un.e domestique. Dans l'attente de savoir si Michel-François a été éduqué dans l'une des psallettes angevines, on peut du moins supposer qu'il a largement bénéficié des conseils dispensés par son père. Sa mère exerce son métier d'organiste loin d'eux, à l'abbaye des Clairets, dans le Perche, puis à celle de Bonlieu en Bercé, près de Château-du-Loir, puis à nouveau aux Clairets.

• 11 avril 1777, Angers : Son père, François BAINVILLE, organiste de la cathédrale Saint-Maurice, le recommande avec insistance au chapitre de la collégiale Saint-Pierre, tout en lui reconnaissant implicitement quelques lacunes puisqu’il s’engage à "en perfectionner les talents". Son père promet même qu'il "se ferait un devoir de le remplacer à certaines solennités de leur église". Ces Messieurs de Saint-Pierre cooptent donc le fils BAINVILLE et lui promettent 300 lt par an, soit la rémunération en usage dans cette église pour cette fonction. Toutefois, l’orgue nécessitant d’être réparé, l’engagement ne prendra effet qu’après les travaux.
Le 6 novembre 1778, à l’issue des réfections effectuées par le facteur d’orgue DANGEVILLE, BAINVILLE fils renonce à la tribune de Saint-Pierre. La délibération capitulaire qui en prend acte n'est guère loquace : les chanoines disent avoir "appris que le fils de Mr BAINVILLE, organiste de la cathédrale, ne pouvait venir remplir la place d’organiste", formulation qui laisse supposer que le jeune homme a quitté la ville et est retenu ailleurs. Peut-être s'est-il entre temps engagé dans l'armée (voir ci-dessous). Le chapitre de Saint-Pierre se met en quête d’un organiste qui sera dans un premier temps le sieur LUA de Guérande.

• Septembre 1780, Orléans : Musicien dans le régiment de Touraine, le sieur BAINVILLE cherche des écoliers pour des leçons de musique vocale, de plain-chant, et de clavecin, trois spécialités qui prouvent son bagage de musicien d'église (et peut-être d'ancien enfant de chœur ?) et d'organiste (clavecin). Il se réclame de son père, organiste de la cathédrale d'Angers.

• 1er février 1785, Paris : Avec une orthographe des plus approximatives, BAINVILLE, organiste, reconnait avoir reçu des Bénédictines anglaises du Chant de l'Alouette la somme de 18 livres pour avoir touché leur orgue pendant trois mois (donc sans doute sur novembre-décembre 1784 / janvier 1785). Sa signature est bien celle de Michel-François-André-Adrien. Il ne reste pas longtemps à ce poste : avant lui, le sieur GRENOT est attesté jusqu'en mars 1783. Après lui, le sieur HILAIRE signe des quittances à partir du 14 juin 1785.

• Michel-François BAINVILLE est-il allé directement de Paris à l'abbaye de Molesmes, à la lisière de la Champagne et de la Bourgogne ? Le dépouillement des sources subsistantes pour cette abbaye n'a pas permis d'éclairer précisément la date d'arrivée de l'organiste. Du moins y est-il attesté en novembre 1788 (voir ci-après).

• 26 septembre 1788, Chartres : François BAINVILLE qui, malade depuis longtemps avait quitté Angers en 1782 pour revenir dans sa ville natale, y meurt, paroisse St-Aignan.
• 5 novembre 1788, Abbaye des Clairets [Orne] : "Dame Marie Claude Renaut, veuve François Bainville organiste demeurante à ladite abbaye des Clairets" autorise devant notaire son fils à se marier "avec qui bon luy semblera de bonne vie et mœurs, s’en rapportant à son choix à cet égard". Il attendra un an avant de faire usage de cette autorisation.
• 22 novembre 1788, Chartres : Me Michel-François-Adrien BAINVILLE, organiste, demeurant à l’abbaye de Molesmes "en Champagne", est venu à Chartres pour régler la succession du Sr Bainville son père, dont il est le seul héritier. Ce jour-là, sans doute avant de repartir, il laisse une procuration chez un notaire pour terminer le règlement de ses affaires. Il signe « Bainville organiste ».
 
• 17 janvier 1789, Molesme [Côte-d'Or] : Michel-François BAINVILLE, "organiste de l'abbaye de ce lieu", habitant paroisse Ste-Croix, est parrain d'un fils d'Edme-Charles Vaucher, maître d'écriture. Il signe "m.f.a.a. Bainville". Le village de Molesme, relevant du diocèse de Langres, s'est construit à flanc de colline autour de l'abbaye bénédictine Notre-Dame. Il surplombe une partie de la vallée de la Laigne et les premières vignes de Champagne. Les travaux de construction ne se sont achevés qu'en 1731 (façade et dernières travées de l'abbatiale).
• 23 novembre 1789, Molesme : Toujours organiste de l'abbaye, âgé de 36 ans, Michel François BAINVILLE épouse Marie-Anne Vaucher, 23 ans, fille d'un laboureur de la paroisse, en présence du frère de la mariée, Edme-Charles Vaucher (le maître d'écriture est ici qualifié de "bourgeois"), d'Edme-Nicolas Maillet de Reugnières, lieutenant d'infanterie, et de Claude Vaucher, laboureur. Le marié est dit fils de feu François Bainville "aussi organiste" et de Marie Claude "Renau", qui est dite de la paroisse de Masle, diocèse de Chartres (c'est-à-dire la paroisse de l'abbaye des Clairets).
Un contrat de mariage a été signé le 8 novembre 1789. L'autorisation délivrée par la mère du futur un an plus tôt y est annexée.

• 23 avril 1790Molesme : Cinq mois après les noces, Marie-Jeanne-Cécile Bainville est baptisée ; le père est toujours organiste à l'abbaye de Molesme.

• 4 avril 1791 : L’instrument de l’abbaye de Molesme est le premier du département à être vendu. Acquis par la fabrique des Riceys (Aube), il est immédiatement installé dans l'église Saint-Pierre-ès-Liens de Ricey-Bas par le facteur Bénigne BOILLOT. Les travaux sont reçus dès le 16 octobre 1791.
• 14 juillet 1791, Molesme : Une seconde fille, Anne-Claudine-Rosalie, est baptisée ; Michel Bainville est dit "marchand à Moleme". Sa reconversion professionnelle s'est donc rapidement opérée, à moins que, antérieurement, il n'ait déjà exercé une activité commerciale pour compléter ses revenus. C'est l'hypothèse la plus vraisemblable.

• Aucune naissance d'enfants Bainville n'a été retrouvée à Molesme de 1792 jusqu'en l'an V inclus : le couple Bainville/Vaucher a provisoirement quitté le village pour aller s'installer à "Ricey-le-Bas", où Michel-François a recommencé à toucher "son" orgue. Il y est attesté comme "organiste, demeurant audit Ricey-le-Bas" en pluviôse an II (janvier 1794).

• 15 messidor an II (3 juillet 1794), Ricey-le-Bas (Aube) : C'est qualifié de '"marchand" qu'il déclare la naissance de sa fille Marguerite-Louise-Éléonore née la veille "en son domicile audit Ricey-le-Bas". Il est accompagné de sa jeune belle-sœur, Marguerite Vaucher, âgée de 21 ans, "citoyenne demeurant à Molesme", d'où elle est venue sans doute pour aider sa sœur (il y a moins de 10 km en itinéraire pédestre entre les deux villages).

• 1er messidor an VI (19 juin 1798), Molesme : Michel BINVILLE [sic], "propriétaire à Molesme", vient déclarer la naissance, la veille, de Claudine-Élisabeth. L'enfant meurt quelques jours plus tard.

• 2 frimaire an VIII (23 novembre 1799), Molesme : Toujours dit "propriétaire à Molesme", Michel BINVILLE déclare la naissance d'un fils, prénommé Michel-Nicolas. L'un des deux témoins qui l'accompagnent est Nicolas Charles, "propriétaire à Ricey Hautrive, département de l’Aube", village où l'orgue de l'abbaye a été transféré, ce qui indique la persistance des liens. Cette naissance est la dernière trace de Michel-François BAINVILLE dans l'état civil de Molesme.

• 29 septembre 1803, Château-du-Loir [Sarthe] : Michel-François-André-Adrien BAINVILLE, demeurant à Molesme département de la Côte-d'Or, vient régler la succession de Marie-Claude RENAULT Vve de François BAINVILLE, sa mère, dont il est seul héritier. Peut-être est-ce à ce moment-là qu'il prend des contacts dans la Sarthe, et qu'il commence à toucher l'orgue de La Ferté-Bernard ?

• Décembre 1809, La Ferté-Bernard [Sarthe] : Michel-François-André-Adrien BAINVILLE tient l'orgue de l'église paroissiale Notre-Dame. Il est réprimandé par la fabrique parce que "depuis longtemps" il touche l'orgue les jours de foire et de marché pour amuser les spectateurs, et en reçoit une rétribution. Son salaire est alors de 400 francs par an.

• 1er octobre 1811, La Ferté-Bernard : Son salaire est réduit de 400 à 300 francs (restrictions budgétaires générales dans le diocèse). Peut-être est-ce pour cette raison que, quelques mois après, il est dit "démissionnaire" : le 12 mai 1812 il est remplacé par François Guillaume MARGRITTE.

• 16 avril 1815, Falaise [Calvados] : L'organiste et son épouse ont la douleur de perdre leur fille aînée, Marie-Jeanne-Cécile, âgée de 25 ans. Elle est dite "née à Molème département de Côte d'Or, demeurant à Falaise, fille du sieur Michel François Adrien BAINVILLE, organiste, et de Jeanne Vaucher". On peut donc penser que, peut-être dès sa démission de La Ferté-Bernard en 1812, l'organiste avait trouvé un emploi dans cette petite ville de Normandie, située à 110 km en droite ligne de La Ferté-Bernard.

• Au tout début d'octobre 1820, La Ferté-Bernard : La fabrique paroissiale fertoise décide de remplacer MARGRITTE par BAINVILLE. Celui-ci redeviendra organiste de l'église paroissiale Notre-Dame dès que Margritte s'en ira, au plus tard à Pâques 1821. Bainville déclare accepter le salaire de 300 francs qui lui est proposé, et se dit disponible dès Noël 1820. Il est attesté ensuite à La Ferté-Bernard jusqu'en juin 1821.
Il se peut que pendant ces quelques mois sa famille soit restée à Falaise, où il revient manifestement vivre ensuite.

• 19 octobre 1836, Falaise : Un sabotier de 22 ans et un bonnetier de 51 ans déclarent le décès survenu la veille à sept heures du soir en son domicile rue de la Pelleterie, de Michel-François-André-Adrien BAINVILLE, organiste, époux de Marie-Anne Vaucher, âgé de 84 ans. Ils savent qu'il était né à Chartres, "fils de feu François BAINVILLE organiste et de feue Claude-Marie REGNAULT" [sic], mais l'officier d'état civil est obligé de laisser en blanc la rubrique "décédés à" concernant ses parents.

• 17 juillet 1837, Falaise : Un épicier de 44 ans et un "propriétaire" de 61 ans déclarent le décès de Marie-Anne Vaucher, "sans profession, veuve de Michel François André Adrien BINVILLE [sic], organiste", morte la veille à onze heures du soir rue de la Pelleterie. Elle était âgée de 68 ans, "fille de feu François Bernard Vaucher et de feue Anne Jacquinet, demeurant en leur vivant à Molène [sic]", et l'officier d'état civil ajoute : "tous autres renseignements ne peuvent être produits".

• 8 mai 1849, Falaise : À onze heures du matin est dressé l'acte de décès de "delle Bainville Lise Léonore, couturière, décédée ce matin, à deux heures, rue de la Pelleterie, âgée de 49 ans". Elle est dite "née et domiciliée à Falaise, fille de feu André Adrien [sic] BAINVILLE et de feue Jeanne Vaucher, décédés à Falaise". Toutefois l'indication de son lieu de naissance semble erronée puisque aucune mention de naissance Bainville n'a été retrouvée dans les deux premières tables décennales falaisiennes (1792-1811). Son double prénom ressemble à ceux conférés à la fille née à Ricey-le-Bas en 1794, mais l'âge ne correspond guère. Il doit donc manquer une étape – voire plus… – dans l'itinéraire de Michel-François BAINVILLE.

Mise à jour : 16 août 2018

Sources
A. Diocèse Le Mans, sans cote ; F-Ad10/ NMD Les Riceys en ligne ; F-Ad14/ NMD Falaise ; F-Ad21/ 1 Q 840 ; F-Ad21/ 4E 98-64 ; F-Ad21/ BMS Molesme ; F-Ad21/ BMS puis NMD Molesme ; F-Ad28/ BMS Chartres, St-Aignan ; F-Ad28/ G3869 ; F-Ad49/ G 1170 ; F-Adio/ Le Mans, sans cote ; F-An/ S 4619 ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois

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