Login
Menu et informations
BAROTTE, Martial Sylvestre, dit JOINVILLE (1737-1799)

BAROTTE, Martial Sylvestre, dit JOINVILLE (1737-1799)

État civil
NOM : BAROTTE     Prénom(s) : Martial Sylvestre     Sexe : M
Complément de nom : dit JOINVILLE
Autre(s) forme(s) du nom : BARATTE
BAROTE
BARROTTE
Date(s) : 1737-12-31  / 1799-4-24 
Notes biographiques

Martial Sylvestre BAROTTE, surnommé JOINVILLE, offre un bel exemple de carrière itinérante : né à Paris, il est paradoxalement formé en province et exerce ensuite comme haute-contre dans diverses églises. C'est à Sées que la Révolution le contraint à une reconversion professionnelle radicale : il devient garde champêtre puis "meurt de misère" selon les dires de son évêque.

• 31 décembre 1737, Paris : Martial Sylvestre BAROTTE naît à Paris, paroisse St-Eustache. Il est le fils de Jean-Baptiste Barotte et de Marie Planté (selon son acte de mariage, son acte de décès attribuant d'autres prénoms à ses parents).

• [De 1749 à 1757], Cambrai : "Depuis l'âge de 11 ans" et pendant huit ans, il est enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame de Grâce de Cambrai, "et successivement dans celles de Paris, de Beauvais", dit-il dans sa requête d'octobre 1791.
  Cette formulation ambigüe signifie-t-elle une formation en trois églises successives, ou plutôt, après une formation à Cambrai dont la durée reste à préciser, deux premiers postes à Paris et Beauvais (non mentionnés dans la reconstitution de carrière sans doute simplifiée figurant dans la supplique collective de mi-1790). Le dépouillement des registres capitulaires de Beauvais (rédigés en latin) par François Caillou a permis de répondre à cette question : on voit le jeune homme exercer en effet à la cathédrale de Beauvais durant un temps très court (un mois).

• 29 septembre 1755, Beauvais : Le musicien JOINVILLE est admis à l’essai par le chapitre de la Cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, jusqu’à la Toussaint, avec 30 sols de gages par jour.
• 23 octobre 1755 : Le chapitre prend la décision de renvoyer le musicien JOINVILLE.
• 3 novembre 1755, Beauvais : Le chapitre confirme le renvoi du haute-contre JOINVILLE, qui manque de connaissances dans le domaine musical. Il reçoit 12 livres de gratification. On peut penser que ce jugement critique est lié à une formation insuffisante, commencée relativement tard (11 ans au lieu de 7 ans, âge habituel de réception des nouveaux enfants de chœur) et qui fut sans doute finalement assez courte (de l'ordre de six à sept ans maximum compte tenu des éléments dont on dispose).

• Passage par Paris ?

• [Vers 1757-1758 ?], Ypres [Belgique actuelle] : Pendant six mois, Martial Sylvestre BAROTTE est chantre à St-Martin d'Ypres.

• [De 1758 à 1766 environ ?], Sées [Orne] : Si l'on en croit sa requête, il aurait alors été musicien haute contre pendant huit ans à la cathédrale de Sées . Selon le registre capitulaire, il est reçu officiellement haute contre à Sées le 3 juillet 1761, et le 10 juillet lui sont réglées trois semaines échues. Il serait donc entré au service de la cathédrale de Sées seulement vers la mi-juin 1761.

• 25 janvier 1764, [Paris ?] : Son père, Jean-Baptiste Barotte, dit Joinville, donne son consentement au mariage par un certificat signé "barotte dit Joinville". Le surnom est donc déjà porté par la génération précédente.
• 8 mai 1764, Sées : Martial Sylvestre BAROTTE épouse Marie-Renée Hainville (ou Hinville). L'acte de mariage ne donne aucun métier, mais indique que le jeune marié demeure "depuis environ quatre ans" paroisse Saint-Gervais : il serait donc arrivé à Sées en 1760, mais la durée de résidence indiquée est sans doute approximative.

• 10 février 1765, Sées : Le premier enfant du couple Barotte/Hainville est une fille, Marie-Jeanne-Renée. Le père est dit "musicien de la Cathédrale".
• 13 mai 1766 : Un deuxième enfant naît et est baptisé le même jour paroisse St-Gervais. C'est un fils, Martial, futur enfant de chœur à Sées et futur joueur de serpent à Mortagne.
Peu après, la famille Barotte quitte Sées pour Bayeux, à 110 km de là, au nord-ouest.

• [De 1767 environ à avril 1775], Bayeux [Calvados] : Martial Sylvestre BAROTTE exerce à la cathédrale de cette ville pendant huit ans.
• En janvier 1770, Bayeux : Un fils, Louis Auguste, lui aussi futur enfant de chœur, naît et est baptisé paroisse St-Sauveur de Bayeux. Martial-Sylvestre est dit dans l'acte "haute contre de l'église cathédralle de cette ville". La famille demeure paroisse Saint-Sauveur. 

•  19 avril 1775, Tours : Contacté par voie épistolaire par le chapitre de St-Martin, Martial Sylvestre BAROTTE JOINVILLE, haute contre, vient passer une audition (son voyage lui est payé). Il dit plus tard y avoir chanté 6 mois, ce qui paraît une interprétation extensive de la réalité. En effet, il est stipulé qu'il sera reçu jusqu'à l'une des deux fêtes patronales, la saint Martin d'été, le 4 juillet, aux gages de 40 sols par jour. Toutefois, dès le 17 juin, il est remercié et on lui verse 48 livres de frais de voyage.
• 14 juillet 1775, Blois : Le chapitre "arrête M. JOINVILLE haute contre" et lui propose 12 livres / semaine. Il ne mentionne pas cette halte dans ses requêtes. En octobre 1775, au plus tard, il quitte Blois. Il est remplacé par AUBIN, sans doute Pierre Jean Bonaventure AUBIN.
• 27 octobre 1775, Sées : Martial Sylvestre BAROTTE, appelé "le sieur JOINVILLE" par le chapitre, candidate au poste de haute contre "depuis longtemps" vacant à la Cathédrale. Il est dit " ancien haute contre de cette église" : il s'agit bien d'un retour à Sées, après d'autres postes ailleurs. Le chapitre le reçoit à 7 livres par semaine + une part dans les "distributions". En 1791 il déclare servir à Sées "depuis environ vingt deux ans" : il additionne manifestement les deux épisodes. Deux de ses fils, Martial, puis Louis Auguste, sont reçus successivement enfants de chœur à la maîtrise de la cathédrale, l'un vers la fin de 1775, l'autre courant 1777.

• 29 août 1778, Sées : Satisfait de lui, le chapitre augmente ses gages à 8 livres / semaine.

• 10 juin 1785, Sées : Son fils Martial sort de la maîtrise cathédrale, et le chapitre lui attribue 20 livres en plus de la gratification normale de 30, "vu son état de pauvreté". La famille Barotte semble en grande difficulté économique.

• 5 octobre 1787, Sées : Son fils Auguste sort à son tour de la maîtrise cathédrale. Il reçoit 50 livres de gratification, comme son frère.

1790, Sées : Martial Sylvestre BAROTTE, dit JOINVILLE, est toujours haute-contre du chapitre cathédral. Son salaire fixe est toujours le même : 416 livres / an. En y ajoutant les distributions du choeur, il parvient à un total estimé à 500 livres. Son fils Martial est devenu serpent de la collégiale Toussaint à Mortagne, à une trentaine de km au sud-est de Sées.

• 1790-1793, Sées : Martial Sylvestre BAROTTE JOINVILLE dépose de nombreuses requêtes successives, plaidant ses longs services, une famille nombreuse à élever, et sa santé affaiblie.

• 14 mai 1794, Sées : BAROTTE et René François COUDRAY déposent une requête commune, réclamant le même traitement que Jean Charles AILBOUT et Jacques Guillaume PITEL. Ils affirment avoir été sans ressource depuis novembre 1790 jusqu’au 14 mai 1791, où ils ont repris du service dans la cathédrale constitutionnelle. Ils sont soutenus par la municipalité de Sées, et notamment par Malassis, alors officier municipal.

• Juillet 1798, Sées : Martial Sylvestre BAROTTE, dit Joinville, devenu garde champêtre, est témoin lors de l'établissement des certificats de résidence des anciens membres du chapitre de Sées (celui de J-Ch AILBOUT ou de J.-G. PITEL par exemple, ou encore celui du Suisse).
• Novembre 1798, Sées : La municipalité le décrit comme grabataire et "gisant dans son lit", incapable de faire les démarches pour obtenir les papiers qu'on lui réclame encore.

• 24 avril 1799, Sées : BAROTTE JOINVILLE est "mort de misère", écrit l'évêque de l'Orne, qui est aussi maire de Sées. Sa pension est donc éteinte, sa veuve réclame les quartiers échus avant le décès et peine à les obtenir.

Mise à jour : 19 juin 2017

Sources
F-Ad14/ BMS St-Sauveur ; F-Ad41/G213 ; F-Ad60/ G 2763 ; F-Ad61/ BMS St-Gervais ; F-Ad61/ D Sées an VII- an X ; F-Ad61/ G 327 ; F-Ad61/ L 1352 ; F-Ad61/ L 1366 ; F-Ad61/ L 1367 ; F-Ad61/ L 1698 ; F-Ad61/ RC 1788-1790, sans cote

<<<< retour <<<<