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BARY, François (1745-1823)
État civil
NOM : BARY     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BARRY
BARRI
BARI
BARIL
DUBARRY
DUBARY
Date(s) : 1745-1-26   / 1823-7-4 
Notes biographiques

Joueur de violon à Dijon, François BARY ou BARRY n'est pas musicien d'Église. Il doit de figurer dans la base Muséfrem aux quelques gages qu'il a touchés du chapitre de la Sainte-Chapelle en 1790 à l'occasion de cérémonies où son violon était appelé en renfort.

• 26 janvier 1745, Orgeux : Fils de Claude Bary "le jeune", laboureur, et de Marguerite Michel, François BARY naît dans ce village situé à 10 km à l'est de Dijon. Cela correspond parfaitement à son âge indiqué dans le recensement de l'an IV. Ni son parrain ni sa marraine ne savent signer. Seul – avec le célébrant– le recteur d'école du village, Bourgeon, appose sa signature en bas de l'acte.

• [1763], Dijon : Le jeune homme de 18 ans arrive à Dijon et s'y installe. Le recensement de l'an IV le dit "à Dijon depuis 1763". C'est sans doute à cette période qu'il a été engagé comme domestique.

• 2 mai 1775, Dijon : Il est domestique lorsqu'il se marie en l'église Saint-Philibert avec une jeune fille de 21 ans, Marie Daudon, fille d'un maçon décédé treize ans auparavant. L'acte ne précise pas chez qui il est employé, mais on remarque que le mariage est célébré par le chanoine Mathey, chanoine de l'église collégiale et paroissiale de Saint-Jean. Les témoins ne sont pas nominalement mentionnés. Sont signataires "Claude perron", "Nicolas migne" et un autre "Perron". Quant au marié, il signe "françois barÿ". Les baptêmes subséquents montrent que Nicolas Migne est lui aussi domestique.

• De ce mariage naissent rapidement trois enfants : deux jumeaux, Claude et Edme, le 1er avril 1776 puis un autre fils, Louis Claude, le 14 avril 1777. À cette période, François BARY est toujours domestique. Tout son cercle relationnel confirme cette appartenance : sur les six parrains et marraines requis, on compte trois domestiques ou femmes de domestiques et un cocher – ainsi que, contraste, un "bourgeois" et une femme de maître serrurier. Cette domesticité semble être d'un niveau assez relevé (domestique du Palais, cocher d'un Conseiller) et tous savent signer.

• 1786, Dijon : Les rôles fiscaux mentionnent François BARRY, rue des Singes, joueur de violon, taillé à 3 livres.

1790, Dijon : BARRY, joueur de violon, est taillé à 48 sols (soit 2 livres 8 sols) rue des Forges, paroisse Notre-Dame. La rue des Forges est proche de l'église Notre-Dame et longe l'arrière du Palais des États. C'est une localisation bien adaptée au service des instances tant politiques que religieuses (proximité immédiate de la cathédrale et de la Sainte-Chapelle). En effet, François BARY est appelé ponctuellement en renfort pour jouer du violon à la Sainte-Chapelle : il figure dans les comptes du chapitre pour 6 livres 13 sols 4 deniers reçus en juin 1790. Nommé "DUBARRY" par le comptable, il signe "barÿ".
Sous la direction de François COLIN, les musiciens de la Sainte-Chapelle sont alors Antoine BERTHOT, Nicolas BORNE, André CAILLOT, François DELAURIÈRE, Jean FAIVRE, Pierre-Alexandre FEUVRIER, Pierre JARLOT, Jean-Baptiste MILLOT, François PARISOT, ainsi que l'organiste Pierre-Philibert LAUSSEROIS. On trouve aussi mention de SIRJEAN et de REGNAUD... ainsi que de l'ancien musicien Jacques PAILLOT qui à l'instar de François BARY touche lui aussi de petites sommes, qui semblent correspondre à des interventions lors de cérémonies extraordinaires.

• [1791] : Son épouse, malade, part pour Toutry, village de l'Avallonais situé à 80 km à l'ouest de Dijon en itinéraire pédestre, où elle a de la famille.
• 22 septembre 1791, Toutry : "Venue à Toutry chez ses parents pour raison de santé où sa maladie a redoublé", Marie Daudon y meurt "en odeur de sainteté, âgée de 40 ans ou aux environs". Elle est dite "femme de François BARY, joueur de violon à Dijon, de la paroisse Notre-Dame". À sa sépulture, le lendemain, assistent son cousin Louis Chemisote et sa femme  Anne Gagey, aubergistes à Toutry, ainsi que le recteur d'école et chantre de la paroisse, Edme GUENISSEY.

• 13 novembre 1792, Fontaine-lès-Dijon : Veuf de Marie Daudon, le citoyen François BARY joueur de violon demeurant à Dijon, se remarie dans ce village situé à moins d'une lieue du cœur de Dijon. Sa nouvelle épouse est une "fille majeure", Philiberte Haubry ou Aubry (elle signe "aubrie"), couturière à Fontaine-lès-Dijon, dont le père était manouvrier à Dijon. On remarque la présence de Philibert Dodon entrepreneur à Dijon, beau-frère de l'époux" (frère de sa défunte première épouse), et de Joseph Mallard, cordonnier à Dijon, "son amy".

•  24 pluviôse an III (12 février 1795), Dijon:  François BARY joueur de violon à Dijon, y demeurant rue des Forges, déclare la naissance, la veille à 6 heures du soir dans son domicile, d'une fille prénommée Marguerite. Il effectue cette déclaration en présence des époux Sicardet, de Fontaines-lès-Dijon, amis de Philiberte Aubry. Trois ans plus tôt ils étaient présents au mariage et ils remplissent sans doute ici les rôles de parrain / marraine (le prénom donné à l'enfant est celui de madame Sicardet,  Marguerite Caillet, qui signe laborieusement "Marecrecit cailliet".
• 9 ventôse III (27 février 1795) : "Philiberte Aubry, épouse de François BARIL, joueur de violon demeurant rue des Forges, section de l'égalité, est décédée ce matin, heure de 7 dans son domicile, âgée de 36 ans". Seize jours après ses couches, la jeune mère s'éteint.
• 18 brumaire an IV [9 novembre 1795], Dijon : "Veuf de Marie Daudon sa première femme et de Philiberte Obry sa seconde femme", François BARY joueur de violon demeurant rue des Forges à Dijon se marie pour la troisième fois. Sa nouvelle épouse est une vigneronne, fille de vigneron, Jeanne Daujon, née à Dijon le 19 juin 1763. L'un des deux témoins du marié est son jeune frère, Antoine Bary, âgé de  33 ans, qui est  sabotier à Orgeux.

• Fin 1795/début 1796, Dijon : François BARY, joueur de violon, 51 ans, est recensé rue des Forges, à la même adresse que "Françoise Joyaux femme Barry, 48 ans". Cette mention est troublante puisque le musicien vient tout juste de se remarier avec Jeanne Daujon, qui a 33 ans. Il s'agit à l'évidence d'une autre personne, peut-être une belle-sœur ?

• 9 germinal an V (29 mars 1797), Dijon : François BARY joueur d’instruments demeurant rue Mably à Dijon, accompagné d'un épicier et de Brigide Barry, fille majeure demeurant à Ruffey (sa sœur ?), déclare la naissance, la veille à 7 heures du matin dans son domicile, d'une fille prénommée Brigide.
En s'installant rue Mably, le musicien semble s'être un peu éloigné de la localisation historique des lieux de pouvoir.
• 26 germinal an V (15 avril 1797) : Un tailleur d'habits et un bourrelier de la rue de la Liberté déclarent le décès, survenu la veille au soir, de Jeanne Daujon, native de Dijon, épouse de François BARRY joueur d'instruments, "dans le domicile de son mari, rue Mably". Elle avait 34 ans. L'histoire s'est répétée : la troisième épouse du musicien est, elle aussi, morte des suites de ses couches.

• 19 ventôse an IX (9 janvier 1801), Dijon : François BARY se marie pour la 4ème fois. Sa nouvelle épouse se nomme Nicole Bollottelard. Née d'un vigneron à Chagnay le 8 février 1755, elle a donc 46 ans. Elle est divorcée d'un certain Toussaint Gallauziaud. Leurs témoins sont un épicier, un instituteur et deux vignerons. François BARY joue-t-il encore de son violon ? Il est déclaré ici comme exerçant la profession de cabaretier à Dijon. Son adresse n'est pas précisée.

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• 1er mai 1823, Dijon : François BARY, devenu fripier et demeurant maintenant 21 rue Crébillon, entre à l'hôpital général.
• 4 juillet 1823 : Il y meurt "par suite d'une chute" à 9 heures du soir à la salle Saint-Côme. Son décès est déclaré le lendemain par l'économe et le sous-économe de l'hôpital qui sont nantis de tous les papiers leur permettant de décliner l'état civil complet de l'ancien musicien, y compris les noms de ses quatre épouses successives.

Quatre mariages et presqu'autant d'enterrements. De l'état de domestique à celui de fripier, en passant par les métiers de joueur de violon et de cabaretier, on voit s'enchaîner diverses étapes d'une vie marquée par une probable précarité, précarité symbolisée par cette triste fin fracturée à l'hôpital général...

Mise à jour : 28 juin 2018

Sources
F-Ad 21/ L 514 ; F-Ad21/ BMS Fontaine-lès-Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS Orgeux en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Philibert de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS Toutry en ligne ; F-Ad21/ G 2066 ; F-Ad21/ NMD Dijon en ligne ; F-AmDijon/ L 329 bis ; J.-E. Doussot, Musique et Société à Dijon..., 1999

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