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BEAUCHEMIN, François Paul (1739-1820)
Autre(s) forme(s) du nom : BAUCHEMIN
Date(s) : 1739-1-4 / 1820-11-30
François-Paul BEAUCHEMIN appartient à une fratrie de musiciens d’origine briochine. Il fait l’essentiel de sa carrière comme bachelier, serpent et basson de la cathédrale de Saint-Malo où son frère Pierre est lui-aussi musicien.
• 4 janvier 1739, Saint-Brieuc : François Paul BEAUCHEMIN naît et est baptisé dans la paroisse Saint-Michel de Saint-Brieuc. Il est le fils de Fleuriant Beauchemin et de Marie Lecuyer/Lecuier, comme le sont également Jean-Marie BEAUCHEMIN et Pierre BEAUCHEMIN. Leurs parents s'étaient mariés le 28 juin 1733 dans cette même paroisse Saint-Michel. Son parrain, François Robert, est qualifié de "noble enfant" par le rédacteur de l'acte.
• [1746-1756 environ], Saint-Brieuc ? : François Paul BEAUCHEMIN a été enfant de chœur, sans doute à Saint-Brieuc. La requête collective qu'il signe en 1790 évoque le fait que les pétitionnaires ont été "attachés dès leur plus tendre enfance au service du culte public"… Plus net encore : lorsque, en octobre 1793, les administrateurs du district de Saint-Malo examinent sa carrière, ils précisent que la durée de "plus de 35 ans de service" prise en compte a été calculée "sans y comprendre dix années d’enfant de chœur". Cette formation maîtrisienne a des chances de s'être déroulée dans sa ville natale, mais ce point reste à documenter.
• À l’automne 1770, François BEAUCHEMIN joue pour la première fois dans la cité malouine, à l’occasion de la fête de St-Malo comme l’atteste la délibération du chapitre du 12 novembre où 12 livres de gratification lui sont accordées avec la mention "BEAUCHEMIN serpent de Saint-Brieuc".
• 6 septembre 1765, Saint-Brieuc : BEAUCHEMIN, choriste, perçoit 28 livres 5 sols de distributions et 45 livres de gages de musique pour le quartier de juin, juillet, août. Le 30 mai suivant, il touche les mêmes sommes pour le quartier de mars, avril, mai.
• [Jusqu'en mai 1771] : François BEAUCHEMIN est au service du chapitre de Saint-Brieuc, pour lequel il joue du serpent.
• 16 mai 1771, Saint-Malo : Les chanoines reçoivent le sieur François BEAUCHEMIN "pour Bachelier de chœur et pour jouer du serpent et du basson au lieu et place du sr TROCHON à la condition qu’il présentera à la compagnie sous un mois une attestation du chapitre de Saint-Brieuc". L'attestation est reçue le 31 mai 1771.
• 4 mai 1773, Saint-Malo : François-Paul BEAUCHEMIN est "bachelier du chœur de la cathedralle" lorsqu'un chanoine de la cathédrale célèbre son mariage "dans l'église cathédralle et paroissiale", avec une jeune marchande fripière de vingt ans, Marie-Perrine Denis, née à Saint-Malo. Les deux nouveaux conjoints ont obtenu une dispense de deux bans, et surtout une dispense de consanguinité du 3 au 4ème degré. Le marié est accompagné de deux de ses frères, Jean-Noël, maitre tailleur, et Pierre, lui aussi "bachelier du chœur de la cathédralle". La veille, le 3 mai, il avait obtenu du chapitre trois jours de dispense de l’office du chœur "pour affaires" (!).
• Le 18 juin de la même année naît une première fille, Marie-Emmanuelle, qui avait donc été conçue dès la mi-octobre de l'année précédente. Son parrain est son grand-père maternel, Emmanuel Denis. Sa marraine se nomme Françoise-Marie Beauvau.
• 20 juillet 1774, 20 juillet 1777, 29 octobre 1780, 19 avril 1782, 24 mars 1787…, Saint-Malo : Les baptêmes de cinq filles successives issues de ce mariage ont été retrouvés, montrant des parrains et marraines essentiellement recrutés dans le cercle familial Beauchemin / Denis. Les rédacteurs des actes n'indiquent pas les métiers, mais durant toutes ces années François-Paul BEAUCHEMIN est toujours attesté comme musicien dans le registre capitulaire de Saint-Vincent.
• 16 août 1783 : Le chapitre accorde huit jours de congé, "pour affaires de famille", au sieur BEAUCHEMIN "bachelier", mais rien ne nous permet de préciser qui en est le bénéficiaire, François ou Pierre.
• 17 mars 1784 : Le chapitre demande aux sieurs LE MOAL, DEVADRE et François BEAUCHEMIN "de chanter posément et de faire exactement la médiante dans la psalmodie tant aux obits que petites heures et autres offices". Il est décidé également "d’avertir le maistre et le dit François BEAUCHEMIN de ne point lire de Livres pendant l’office".
• 25 juillet 1788 : François BEAUCHEMIN, bachelier, obtient une dispense de huit jours "pour affaire de famille", et le chapitre spécifie que cette dispense ne vaut que "pour l’office du chœur seulement".
• 1790, Saint-Malo : François-Paul BEAUCHEMIN est toujours musicien de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo.
• 3 mai 1790, Saint-Malo : Lui et ses collègues musiciens adressent une pétition collective au Comité ecclésiastique. Les signataires sont : "L. AUBIN", maître de musique, COLLIAUX, P. BEAUCHEMIN, C.-D. DEVADRE, F. BEAUCHEMIN, CARFANTAN, P. DANAIS.
• 19 novembre 1793, Saint-Malo : Son frère aîné, Pierre-François BEAUCHEMIN, meurt à l'âge d’environ 56 ans. Mais son décès n’est enregistré que le 3 pluviôse an II (22 janvier 1794), à la suite d'une démarche effectuée par François-Marie, le fils du défunt et Jean Beauchemin, un neveu "secrétaire de cette commune" (fils de François ?), qui expliquent qu'au moment du décès la famille s'est trouvée dans "l'embarras" à cause de "la présence des brigands dans le voisinage" et parce que le fils était absent, commandant un détachement militaire protégeant les avant-postes de la ville. C'est l'indice d'une famille très engagée pour défendre la république et la servir. Que faisait François-Paul au même moment ?
• 21 brumaire an III (15 novembre 1794), Port-Malo : François-Paul BEAUCHEMIN est dit "musicien" sans précision lorsque, en compagnie de sa femme, il assiste aux noces de leur fille Jeanne-Marie-Étiennette avec un musicien originaire du "ci-devant diocèse de Périgueux", Pierre CULINE "DEROUX" (qui signe très nettement "Culine De Riours"), de plus de dix ans son aîné. La famille Beauchemin demeure "au marché au bled, section de l'est".
• 21 pluviôse 3 [9 février 1795], Port-Malo : Le Département d'Ille-et-Vilaine déclare le citoyen François Paul BEAUCHEMIN créancier de la République. En effet, en tant que "musicien de la ci-devant paroisse de Port Malo", il lui est dû la somme de 447 livres "tant pour obitrie que pour les six derniers mois de ses gages échus à la cessation du culte". Comme son frère Pierre, François a donc servi jusqu'à la fin l'Église constitutionnelle.
• 5 frimaire an IV (26 novembre 1795) : François-Paul BEAUCHEMIN est à nouveau dit "musicien" lorsqu'il va à la maison commune pour déclarer les naissances de deux petits enfants, survenues à quelques heures d'intervalle. Sa fille Jeanne-Marie Étiennette, mariée à Pierre CULINE DEROUX, musicien, a accouché d'un fils, Émile-Pierre, le 4 frimaire "à quatre heures après midy". Son autre fille Françoise-Perrine, mariée à Julien-Marie Beauchemin, employé civil de la marine, a accouché d'une fille, Françoise-Julienne, le 5 frimaire "entre 9h et 10h du matin".
• 4ème jour complémentaire an X (21 septembre 1802) : François-Paul BEAUCHEMIN, "musicien, ayeul du défunt", déclare le décès de son petit-fils Dominique Marie, âgé d'un an.
• 6 juillet 1807, Saint-Malo : Lorsque sa fille aînée, Marie-Emmanuelle, marchande, célibataire, meurt à l'âge de 34 ans "en la maison n°766 rue du Marché au bled en cette ville", "monsieur" François-Paul BEAUCHEMIN est qualifié de "maitre de musique".
• 30 novembre 1820, Saint-Malo : À deux heures de l'après-midi, "au marché au blé en cette ville", s'éteint François-Paul BEAUCHEMIN, âgé d'environ 81 ans, "musicien de profession", époux de Marie-Perrine Denis. L'un des deux déclarants du décès est "Pierre Alotte, secrétaire de la sous-préfecture de Saint-Malo" : c'est le fils, né en 1785, de l'ancien maître de musique de la cathédrale, Pierre ALOTTE (lequel est décédé en 1815).
Mise à jour : 30 août 2020