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BENOIST, Jean Jacques Paul (1749-1829)
État civil
NOM : BENOIST     Prénom(s) : Jean Jacques Paul      Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BENOIT
Date(s) : 1749-1-25   / 1829-6-28 
Notes biographiques

Jean-Jacques-Paul BENOIST est né en 1749, à Ervy, un village du diocèse de Sens, en Champagne, où son père est à la fois menuisier et organiste. Au moment de la Révolution, il est tout comme son père l'un de ces organistes de village ou de petite ville qui doivent exercer simultanément un ou plusieurs autres métiers pour vivre...

• 26 janvier 1749, Ervy [appelé depuis 1915 Ervy-le-Châtel, dans l'Aube] : Né la veille, Jean-Jacques-Paul BENOIST est baptisé dans l'église paroissiale Saint-Pierre. Ses parents, Jean Claude BENOIST et Élisabeth Chauvel s'étaient mariés dans la même église un an plus tôt. Dans l'acte de son baptême, son père est dit "menuisier et organiste de cette église". Son parrain est un oncle paternel, Jacques Benoist. Sa marraine est une tante maternelle, Anne Chauvel, qui a épousé Jean-Baptiste Contois, marchand. Les liens avec la famille Contois / Comtois perdureront ultérieurement.
Ervy est situé à mi-chemin entre Troyes et Auxerre, à l'est du pays d'Othe, mais appartient alors au diocèse de Sens. Le village est situé sur une colline, au pied de laquelle coule l'Armance. On y comptait 1 675 habitants en 1793.

• 19 janvier 1773, Ervy : Jean-Jacques-Paul BENOIST et Marie-Anne Forgeot se marient. Tous deux sont mineurs. Elle est fille d'un maître tisserand. Aucun métier n'est précisé pour le jeune homme, mais son père, "hh Jean Claude BENOIST" est dit "organiste de cette église". Parmi les témoins, figurent Jean-Baptiste Contois marchand, ainsi que Étienne Roy et Claude Deroche. Ce dernier pourrait avoir un lien familial avec Nicolas Deroche, serpent à Ervy jusqu'en 1774.
• 26 janvier 1773, Brienon-l'Archevêque dans le diocèse de Sens [aujourd'hui Brienon-sur-Armançon, dans l'Yonne] : Une semaine après son propre mariage, Jean-Jacques-Paul BENOIST est témoin au mariage de son cousin Jean-Baptiste Contois, 23 ans, originaire d’Ervy. C'est, semble-t-il, la première trace de la présence de BENOIST à Brienon. Y est-il installé et y tient-il déjà l'orgue en remplacement de Claude PLANSON âgé et malade ? C'est probable.
Brienon est situé à 25 km en droite ligne d'Ervy, soit un peu plus de 5 heures de marche. C'est une petite ville active, dont l'économie s'organise autour de la rivière (flottage du bois sur l'Armançon) et autour du tissage du chanvre. On y comptera 2 500 habitants en 1793.
• Le 12 juin 1773, décède Claude PLANSON menuisier et organiste de Brienon, âgé de 73 ans. L'orgue de Brienon semble avoir été tenu par la famille Plançon depuis deux ou trois générations. Pourquoi la tribune est-elle alors sortie de la famille ? Un fils Planson a pourtant alors 34 ans et est devenu menuisier, comme son père. Mais peut-être n'en avait-il pas hérité les compétences musicales...

• Le 29 mars 1774, à Brienon-l'Archevêque, nait le premier enfant du couple Benoist / Forgeot. Le père est qualifié de "menuisier et organiste de cette ville" [de Brienon-l'Archevêque]. Jean-Jacques-Paul BENOIST a donc exactement le profil qu'avait antérieurement Claude Planson, et qu'a également son père, toujours actif à Ervy. On peut faire l'hypothèse que c'est son père qui l'avait formé, et qui lui avait transmis cette double compétence, mais il n'est pas exclu qu'il ait complété ses connaissances auprès de Planson.

     -> L’orgue de Brienon, daté de 1774, est attribué à Joseph RABINY (mais il y en avait un autre auparavant).  Jean-Jacques-Paul BENOIST a donc été le premier organiste de ce nouvel instrument.
    -> Après avoir été transformé en 1933, l’instrument a été restauré en 2007 par le compagnon-facteur d’orgues troyen, Laurent Plet (source : http://www.ville-brienon.fr/)

• De 1775 à 1786, à Brienon-l'Archevêque, le couple Benoist / Forgeot donne naissance à neuf autres enfants, dont trois meurent en bas âge (13 et 16 mois). Le père est dit cinq fois organiste tout court, trois fois "menuisier et organiste de cette église", une fois "menuisier à Briénon" et une fois "maître menuisier". Sa double activité ne fait aucun doute. Il est difficile de savoir s'il était organiste de l'église paroissiale ou de la collégiale Saint-Loup, les deux institutions semblent en réalité très liées, sont desservies dans le même édifice, et le curé de la paroisse est un chanoine du chapitre. Il n'y a qu'un seul orgue à Brienon.

• 13 avril 1790, Brienon-l'ArchevêqueJean Jacques Paul BENOIST, "organiste de cette église", est témoin et signe au mariage entre Edme Viltard et Marie-Anne-Rosalie Frevain.

• 24 août 1793, Brienon : Le citoyen Jacques-Paul Benoît, "organiste à Brienon", dépose une requête pour être payé de trois ans de son traitement restant dû. Elle est renvoyée pour avis au District de Saint-Florentin. On apprend qu'il recevait une rétribution annuelle de 18 livres de la part du chapitre collégial, ce qui est très peu : recevait-il un salaire complémentaire de la fabrique paroissiale ?
Depuis la suppression du chapitre en 1790 il a continué à toucher l'orgue "aux messes et saluts du St-Sacrement fondés". Le curé lui a donné pour cela 7 livres par an.

• 13 floréal an II [2 mai 1794] : Le citoyen Jacques-Paul BENOIST, organiste de l'église de Brienon, fait l'objet d'une ordonnance de paiement de la part de l'administration, qui le reconnaît créancier de la Nation pour la somme de 33 livres.

• Fin janvier 1798, Brienon : Sa fille aînée, 24 ans, donne naissance à un enfant conçu hors mariage et d'un père inconnu. L'enfant meurt au bout de deux jours, c'est sa jeune tante de 15 ans, dernière fille de l'organiste, qui va déclarer le décès à la mairie. Le 5 février, la jeune mère meurt des suites de ses couches. Son père est dit menuisier, âgé de 49 ans. Il signe l'acte de décès de sa fille.

Après ce drame, on perd sa trace dans l'état-civil de Brienon. La famille a quitté la ville.

• 28 juin 1829, Ervy : À 5 heures du soir, Jean Jacques Paul BENOIST, âgé de 80 ans, menuisier, veuf de Marie-Anne Forgeot, décède en son domicile à Ervy. À une date qui resterait à préciser, il était donc revenu s'installer dans son village natal. Mais y avait-il renoué avec l'orgue de son père ?

Mise à jour : 2 août 2017

Sources
Ch. Porée, Documents sur la Révolution française..., 1905 ; F-Ad10/ BMS Ervy-le-Châtel ; F-Ad10/ NMD Ervy-le-Châtel ; F-Ad89/ BMS Brienon-sur-Armançon ; F-Ad89/ L 59 ; F-Ad89/ état civil en ligne

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