BERRAUTE, Vital (1763-1824)

Fils bâtard d'un noble du Pays basque, Vital BERRAUTE chante en 1790 à la cathédrale Notre-Dame de Dax [Landes]. Devenu gendarme, il est reconnu dans les derniers mois du Directoire coupable d'un homicide et condamné à vingt ans de prison. Il ne purge toutefois pas sa peine, car on le retrouve ensuite comme instituteur dans diverses localités basques avant de s'installer sous la Restauration à Bayonne [Pyrénées-Atlantiques], où il redevient à la fin de sa vie chantre à la cathédrale.

• 15 août 1763, Ilharre [Pyrénées-Atlantiques] : Vital BERRAUTE naît des "œuvres illicites" de Jean Louis Berraute avec Marie Haranburu dans ce village basque de la province de la Basse-Navarre qui appartient alors au diocèse de Dax. Son père vit dans un petit bourg situé à une trentaine de kilomètres qui s'appelle Ostabat-Asme. Lorsqu'il se remarie en 1794, Vital BERRAUTE est dit fils naturel de citoyen "Pierre Louis cy devant noble de la commune d'Ostabat", tandis que sa mère est qualifiée de "paisanne"

• Vital BERRAUTE prétend dans une pétition de 1791 qu'il est "depuis son enfance [...] attaché au service du culte". Il aurait donc servi comme enfant de chœur dans une église, mais on ignore laquelle.

• 22 février 1783, Dax : Il est reçu en tant que chantre à vie à la cathédrale Notre-Dame. Il approche de ses trente ans ce qui laisse supposer qu'il a été auparavant en poste dans d'autres églises depuis une dizaine d'années.

• 30 août 1785, Dax : Il épouse Magdelaine Saint-Pée, la fille d'un huissier de la connétablie. Il est dit dans l'acte de mariage "chantre de la cathedrale"

• 23 mai 1786, Dax : Le couple accueille une première fille ; mais elle meurt à l'âge de seize mois.

• 25 avril 1788, Dax : Un fils voit le jour. Il est porté sur le fonts baptismaux par Pierre LARRABURU, prêtre et chantre de la cathédrale.

• 1790, Dax : Vital BERRAUTE est toujours en poste à la cathédrale Notre-Dame et exerce comme chantre pour un salaire de 700 livres. À ses côtés, on retrouve sept autres chantres : Jean CAPDEVIELLE, Pierre LARRABURU, Dominique HARRIET, Jean SARRAGOUSSE, Jean SOUBERCAZE ainsi que deux autres hommes restés anonymes.
• 8 octobre 1790, Dax : Magdeleine Saint-Pée met au monde une deuxième fille. Cette enfant meurt le surlendemain.

• 22 février 1791, Dax : Le dossier de Vital BERRAUTE montre qu'il continue son service de chantre dans la nouvelle structure paroissiale de l'église Sainte-Marie.

• 19 janvier 1792, Dax : Une nouvelle fille naît. Le métier de Vital BERRAUTE n'est pas précisé dans son acte de baptême.

• 3 août 1793, Dax : Vital BERRAUTE perd son épouse. L'acte de décès de celle-ci révèle qu'il exerce à présent comme gendarme.

• 16 pluviôse an II (4 février 1794), Domezain-Berraute [Pyrénées-Atlantiques]: Vital BERRAUTE, gendarme âgé de 31 ans, convole en secondes noces avec Jeanne Jaureguiberry (ou Faureguiberry) dans ce village de la Soule, d'où la mariée de onze ans son aînée est native.

• 29 pluviose an VII (17 février 1799), Dax : Une altercation oppose Vital BERRAUTE à un nommé Jean Leroy dit Cavaillon, un meunier qui lui doit une somme de neuf francs. L'incident a lieu en fin de journée devant l'établissement d'un aubergiste du Sablar, le port de Dax, et tourne au drame puisque Jean Leroy succombe quelques heures plus tard à deux coups de sabre qu'il a reçus au ventre.
• 30 pluviôse an VII (18 février 1799), Dax : Soupçonné de cet homicide, Vital BERRAUTE tente de se soustraire aux poursuites engagées contre lui en cherchant à gagner la frontière espagnole
• 2 ventôse en VII (20 février 1799), Dax : Il est finalement conduit à la maison d'arrêt de l'arrondissement de Dax pour être entendu.
• 1er messidor an VII (19 juin 1799) : Vital BERRAUTE est reconnu coupable, mais sans préméditation, du meurtre dont on l'accuse. Le tribunal criminel des Basses-Pyrénées le condamne à 20 ans de prison.
• 6 fructidor an VII (24 août 1799) : Il obtient la cassation de son jugement en raison d'un vice de procédure. On lui a refusé de poser aux témoins entendus les questions qu'il jugeait utiles à sa défense et le tribunal criminel a passé outre aux débats.

• 1800 - 1802, Hasparren : Vital BERRAUTE vit dans cette localité de la province du Labourd sans qu'on sache la fonction précise qu'il y occupe. On retrouve en revanche régulièrement sa signature dans le registre d'état civil de la commune car il est sollicité comme témoin des déclarations de naissances, mariages ou décès qui y sont enregistrés.

• 1807 - 1816, Urt [Pyrénées-Atlantiques] : Durant près d'une décennie Vital BERRAUTE est attesté comme instituteur dans ce village sur la rive gauche de l'Adour en amont de Bayonne. Il signe là encore en qualité de témoin de nombreux actes dressés par l'officier de l'état civil de cette commune.

• 26 décembre 1818, Bayonne [Pyrénées-Atlantiques] : Vital BERRAUTE, désormais chantre à la cathédrale, devient pour la deuxième fois veuf. L'acte de décès de son épouse montre qu'après sa reconversion comme gendarme puis instituteur il faisait de nouveau entendre sa voix au lutrin d'une église. Il habite à cette époque au n°13 de rue de la vieille boucherie.

• 2 octobre 1819, Bayonne : Vital BERRAUTE "chantre à l'Eglise Cathédrale de Bayonne" âgé de cinquante six ans se remarie avec une jeune fille de vingt-deux ans, Marie Aguerre [ou Daguerre], qui est originaire de Domezain où son père décédé était autrefois cultivateur. 

• 1820 - 1821, Bayonne : En l'espace d'un an le couple perd deux nourrissons.

• 15 octobre 1824, Bayonne : Vital BERRAUTE, toujours chantre, rend son dernier souffle à l'âge de 61 ans en son domicile au n°26 de rue de la poissonnerie. Son décès est déclaré le lendemain par un fabricant de peignes et un boulanger.

• 4 janvier 1825, Bayonne : Martin LACASSAGNE et Pierre FOUCH, tous les deux chantres à la cathédrale, déclarent en mairie la naissance du fils posthume de leur ancien collègue Vital BERRAUTE que Marie Aguerre vient de mettre au monde.

Mise à jour : 17 octobre 2021