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BINOT, Jacques (1750-1808)
État civil
NOM : BINOT     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BINEAU
Date(s) : 1750-10-17  / 1808-4-16
Notes biographiques

Le corpus des prêtres de chœur étudiés à Nantes s'étend à tout le diocèse. Ils se rencontrent dans les paroisses des bourgades dotées d'un nombreux personnel autour d'un recteur (vicaires, prêtres, diacres), surtout si elles sont pourvues d'un collège où ils enseignent. L'appellation "prêtre de chœur" semble s'être infléchie au cours du siècle comme à Ancenis où il n'y a plus que des "prêtres" en 1789. Le terme disparaît pendant la période révolutionnaire. Les registres de Directoire ont  promu certains de ces "prêtres" en vicaires. Jacques BINOT fait partie de ce corpus à la limite du champ d'étude Muséfrem. Rien n'atteste à ce jour qu'il ait été prêtre de chœur bien que bénéficier.

• 18 octobre 1750, Ancenis [Loire-Atlantique] : Jacques, né la veille, fils d'honorable homme Pierre Binot, tailleur d'habits et d'honorable femme Marie Bourget, est baptisé paroisse Saint-Pierre. Plusieurs personnes signent le registre, à commencer par la marraine Julienne Babin.

• Si lieux et dates de formation du jeune Jacques BINOT restent à découvrir, on peut avancer qu'il a été enfant de chœur à Ancenis dans sa paroisse. Il est possible qu'il ait aussi fréquenté le collège fondé au XVIe siècle avec un enseignement limité à celui d'une régence. Le collège d'Ancenis acquiert sa réputation à partir de 1771 grâce au soutien financier du duc de Charost et à l'investissement pédagogique de l'abbé Escuziat. Dès 1660 un prêtre de chœur y est répertorié, Julien BIDON.

• 17 décembre 1774, Nantes [Loire-Atlantique] : Selon l'érudit René Kerviler Jacques BINOT est ordonné prêtre. Pour Alfred Lallié (Le diocèse de Nantes pendant la Révolution, 1885), ce serait plutôt le 17 décembre 1784 à Luçon [Vendée], ce qui semble bien tardif.

• 1774-1785, Ancenis : Jacques BINOT est prêtre à Ancenis. Est-ce la période où il est prêtre de chœur ? Quels sont ses liens avec Charles Mathurin  MESNARD ?

• Septembre 1786- 1er novembre 1790, Ancenis: BINOT est principal du collège à la suite de la démission de M. Graignard. Il a comme co-principal Michel Nicolas Darbefeuille son cadet de quelques années. C'est un ami fidèle. Les deux hommes sont d'ailleurs si proches qu'ils empruntent des parcours similaires. René Kerviler dresse un portrait à charge des deux principaux dépeints "comme deux jeunes gens (BINOT a 39 ans et Darbefeuille 35) qui savent bien faire leur partie avec les femmes, se friser, se poudrer et jouer de la flûte" au lieu de se conduire en "hommes mûrs". Kerviler conclut : "Ce fut hélas la caractéristique de toute la carrière de BINOT".

• 3 avril 1789, Nantes : Lors de la convocation des États Généraux, BINOT est élu secrétaire de l’assemblée diocésaine réunie salle des Jacobins sous la présidence de Lebreton de Gaubert recteur de Saint-Similien. Il y avait été appelé en tant que bénéficier, un des attributs des prêtres de chœur. Par un jeu de désistements et démissions, BINOT finit par être  nommé 3ème député complémentaire. Il refuse à ce moment de prêter serment suivant ainsi la ligne du clergé réfractaire.

• 1er novembre 1790, Ancenis : J. BINOT démissionne de ses fonctions de principal du collège.

• 12 janvier 1791, Nantes : Jacques BINOT écrit à la municipalité de Nantes afin d'expliquer qu'ayant démissionné de son principalat il n'avait pas à prêter serment, ce qu'il va cependant faire deux mois plus tard sur l'influence de Minée, évêque constitutionnel.
• 26 mars 1791 : BINOT prête le serment et écrit à la municipalité d’Ancenis afin d'expliquer son changement de position.

• 18 avril 1792, Nantes : BINOT vicaire épiscopal écrit au Procureur syndic pour lui indiquer que M. Thobye du Cellier (ex curé du Cellier, réfractaire, ayant distribué des catéchismes)est au Séminaire ; c'est en quelque sorte une dénonciation. Il demande qu’on lui trouve une autre retraite compte tenu de son âge avancé (80 ans). Le pauvre homme est arrêté, transféré à Saint-Clément le 6 juin 1792 puis aux Carmélites où il meurt le 4 juin 1793.

• 1er février 1793, Nantes : BINOT dépose ses lettres de prêtrise tout comme Minée et Darbefeuille pour se marier.
• 13 frimaire an II [3 décembre 1793], Nantes : Jacques BINOT alors membre de la Commission civile et administrative près l'armée de l'ouest, natif d'Ancenis épouse Ursule Rose Reine Aimée Sophie Borin sa cadette de sept ans. Elle n'a plus ni père ni mère, est originaire de la paroisse Saint-Nicolas. Son père était négociant à Saint-Domingue où il semble être mort ; elle a donc quelque aisance. Elle demeure section La Fosse, le quartier des négociants. Dans l'assistance on remarque un membre de la commission civile et administrative, Ambroise Le Meur, un marchand fripier ainsi qu'un planteur américain, Jean Jacques Fleuranceau, beau-frère de l'épouse. Si Darbefeuille ne signe l'acte de mariage, sa femme Sainte est présente ainsi qu'une Marie Darbefeuille.

• 30 ventôse an II [20 mars 1794], Nantes : BINOT est suspecté par le club Vincent la Montagne. Il est dénoncé ainsi qu’il paraît dans les mémoires inédits du greffier Blanchet. Il est accusé à la tribune d’avoir soutenu des propos contre-révolutionnaires. Il semble qu’il ait été sauvé par un dénommé Forget qui rappelle avec bon sens que sa position de prêtre marié est incompatible avec celle de contre révolutionnaire.
• 4 frimaire an II [24 novembre 1794], Nantes : Jacques BINOT assiste au mariage de son ami Michel Nicolas Darbefeuille, ex co-principal du collège d’Ancenis. Les deux hommes sont resté liés, suivant des parcours similaires puisque Darbefeuille est également vicaire épiscopal, engagé au club Vincent la Montagne, commissaire civil au district. Il finira sa vie instituteur de l’école secondaire du Bon Pasteur qu’il avait fondée à Nantes.

• [1795-1797], Paris : Le fils cadet de BINOT, Aimé Guillaume est né à Paris, Xème arrondissement en 1797 selon son acte de décès à Ancenis. La situation doit être identique pour l'aîné, Jean Jacques, qui, par déduction est venu au monde en 1796 puisqu'il meurt également à l'adolescence. Sa fonction à Paris reste inconnue.

• 5 floréal an VIII [25 avril 1800], Ancenis : BINOT écrit au préfet pour indiquer qu’il s'installe à Paris. Cette missive étonne puisque concrètement il y vit depuis plusieurs années. Ce courrier précède de peu le retour de Jacques BINOT en Loire-Inférieure où il accepte la place de receveur particulier des finances d'Ancenis.
Ce retour est malvenu et mal perçu car il n'a pas laissé que de bons souvenirs à Ancenis. Kerviler rapporte qu'il subit quolibets ou pressions politiques liés à sa vie antérieure de prêtre et principal de collège.Son suicide est attribué notamment à ce lourd contentieux.
• 6 frimaire an IX [27 décembre 1800], Ancenis : Jacques BINOT perd son fils Aimé Guillaume Binot, âgé de trois ans. L'enfant est né à Paris X° arrondissement. Quant à BINOT père, il est receveur du 3° arrondissement.

• 18 avril 1808, Nantes : Deux aubergistes déclarent à l'officier d'état civil la mort du sieur Jacques BINOT survenue le 16 au Port Maillard, section 9ème. Il a été retrouvé noyé avec pierre et corde au cou. Il avait 57 ans, était receveur particulier à Ancenis où il était domicilié et époux de demoiselle Ursule Rose Aimée Sophie Borin.

• 4 janvier 1811, Ancenis : Le décès de Jean Jacques Binot, fils (aîné) de Jacques BINOT est déclaré. Il a quinze ans. Bien que le lieu de naissance ne soit pas précisé, par déduction, il a dû naitre à Paris vers 1796.

• 8 mars 1819, Nantes : Deux neveux d'Ursule Rose Reine Aimée Sophie Borin, Hypolite Marin Fleurmanceau Bellevue, et Jean Dedieu Elizabeth Gazanche, commis, déclarent le décès de leur tante survenu la veille. Elle était veuve de Jacques BINOT receveur des contributions, elle est décédée en sa demeure rue de la Contrescarpe.

Mise à jour : 20 novembre 2021

Sources
F-Ad44/ BMS Ancenis, St-Pierre ; F-Ad44/ NMD Ancenis ; F-Ad44/ NMD Nantes ; La semaine religieuse du diocèse de Nantes, 1888 ; R. Kerviler Revue hisotirque de l'ouest, 1885

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