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BLANCHEVILLE, Édouard (ca 1726-1800)
État civil
NOM : BLANCHEVILLE     Prénom(s) : Édouard     Sexe : M
Date(s) : 1726 ca  / 1800-6-20
Notes biographiques

L'Anglais Édouard BLANCHEVILLE, naturalisé français en 1771, est titulaire d'une des chapelles vicariales de la cathédrale de Noyon (Oise), un bénéfice réservé aux musiciens. Entre le chapitre et lui, les relations se tendent au début des années 1780, car ses fonctions de secrétaire de l'évêché le conduisent à négliger ses obligations de chapelain. Pis, il sert de porte-parole à l'évêque Louis André de Grimaldi, en conflit avec la compagnie sur différents points, ce que les chanoines supportent avec une impatience grandissante. En se servant d'un simple chapelain pour transmettre ses volontés au chapitre, l'évêque cherche clairement à humilier ce dernier. Le conflit s'apaise en 1787, lorsque BLANCHEVILLE change de statut grâce à son protecteur : il est reçu parmi les chanoines de la cathédrale. Malgré son refus de prêter le serment civique en 1791, il ne paraît pas avoir été inquiété pendant la Révolution.

• [vers 1726], Londres [Angleterre] : Édouard BLANCHEVILLE naît du mariage de Jean Blancheville et de Marie Anne de Gages.

• [vers 1769], Noyon [Oise] : Édouard BLANCHEVILLE est titulaire d'une portion de la chapelle vicariale de Saint Gilles transférée dans l'église cathédrale en 1592, d'un rapport de 180 livres, "charges faites", un bénéfice réservé aux musiciens. Au chœur, il prend place à gauche.

• 22 avril 1770, Noyon : Sa mère Marie Anne de Gages, qui était veuve, meurt subitement chez lui à l'âge d'environ 76 ans ; les funérailles ont lieu le lendemain en présence d'Édouard BLANCHEVILLE et de Jeanne Constance Blancheville, nièce de la défunte.

• Décembre 1771, Versailles : BLANCHEVILLE est naturalisé français.

• 12 janvier 1778, Noyon : BLANCHEVILLE, chargé des affaires du chapitre à Paris, est autorisé à faire rendre justice aux chapelains au sujet d'une annonce par le Conseil du duc d'Orléans relative à une dîme.

• 29 août 1781, Noyon : Le sieur BLANCHEVILLE, chapelain-vicaire, interrogé par les chanoines "s'il avoit fait acquitter dans le courant de l'année les messes dont est chargée sa chapelle", a répondu qu'il n'avait fait acquitter aucune des 104 dont il est chargé "et qu'il en devoit encore plusieurs des années précédentes". Il est sommé juridiquement de rendre sous huitaine les raisons de ce délai et de donner les moyens de les faire acquitter incessamment.
• 5 septembre 1781, Noyon : Le syndic du chapitre est prié de faire signifier au sieur BLANCHEVILLE qu'il doit pourvoir lui-même à l'acquit des 352 messes dont il est chargé. On lui interdit de recevoir l'argent que BLANCHEVILLE voudrait remettre au receveur pour qu'il s'en charge lui-même.
• 19 novembre 1781, Noyon : Le sieur BLANCHEVILLE, titulaire de la chapelle Saint-Gilles, est muleté pour 54 jours.
• 4 janvier 1782, Noyon : La pénalité prononcée le 19 novembre dernier contre le sieur BLANCHEVILLE, chapelain-vicaire, sera de 20 sols pour chaque jour d'absence au-delà de son jour pour chaque semaine, "comme aux autres musiciens".

• 16 août 1782, Noyon : Le sieur BLANCHEVILLE, chapelain-vicaire et secrétaire de l'évêché, a été introduit dans le chapitre et a demandé l'envoi de députés dans la salle de l'évêché, sans pouvoir en dire la raison. Le chapitre a désigné le chantre et le sous-chantre.
• 17 août 1782, Noyon : Le chantre et le sous-chantre "ont au nom du chapitre fait toutes protestations contre la qualité du Sr Blancheville, chapelain vicaire et secrétaire de l'évêché, choisi par M. l'évêque pour demander des commissaires au chapitre, tandis que suivant l'usage constant et invariable ces demandes ont toujours été faites par des chanoines vicaires généraux ou officiers de MM. les évêques". La protestation a été notifiée à l'évêque de Noyon.

• 26 novembre 1783, Noyon : La veille, le sous-chantre a trouvé en train de remplir les fonctions de sous-diacre en la chapelle de la communauté des chapelains maître BLANCHEVILLE, or il n'est "pas connu pour promu à l'ordre de sous-diacre". Convoqué, le massier déclare que BLANCHEVILLE, occupé au secrétariat de M. l'évêque, ne peut venir pour le moment. Il sera sommé de comparaître au chapitre de mercredi.
• 28 novembre 1783, Noyon : Maître BLANCHEVILLE, chapelain vicaire, a perdu pendant l'année 110 jours et l'année précédente 60 jours. Convoqué, il affirme être sous-diacre et qu'il célèbre la messe dans la chapelle de la communauté depuis six mois "journellement". À la question du doyen qui lui demande s'il est installé dans la communauté en ladite qualité, il répond par l'affirmative. Une fois BLANCHEVILLE sorti, les chanoines ordonnent que le prévôt de la communauté sera cité à comparaître au prochain chapitre "pour rendre raison de ladite installation".
• 3 décembre 1783, Noyon : Invité à s'exprimer, Pilon, prévôt de la communauté des chapelains, se déclare incapable de répondre à la question sur l'installation de BLANCHEVILLE comme prêtre. Pour être installé, il suffit de présenter "les lettres de l'ordre qu'on avait reçu pour prendre rang parmi les chapellains promus au même ordre". Il lui faut consulter sa communauté pour en savoir plus.
• 5 décembre 1783, Noyon : Intervention de MM. Lejeune et Lalouette, prêtres, députés de la communauté des chapelains. Deux questions leur sont posées : 1° BLANCHEVILLE, chapelain-vicaire, a-t-il été installé en qualité de prêtre dans la communauté ? 2° La communauté avait-elle connaissance de la non-installation comme prêtre de BLANCHEVILLE au chœur ? Sur la première question, ils répondent affirmativement. Sur la seconde, ils déclarent ne pas avoir cherché à s'informer, l'usage n'étant pas pour les chapelains d'exhiber un acte d'installation au chœur en qualité de prêtre ou autre ordre majeur. Les chanoines décident qu'un nouveau statut sera élaboré, auquel les chapelains devront se conformer.
• 22 décembre 1783, Noyon : BLANCHEVILLE, chapelain-vicaire et secrétaire de l'Évêché, vient informer les chanoines qu'ils sont attendus à 15 heures au palais épiscopal. Interrogé, il n'a pu préciser le motif de la convocation. On suppose qu'il s'agit des prières d'actions de grâce consécutives à la paix avec la Grande-Bretagne.

• 9 avril 1785, Noyon : La compagnie délibère sur les contestations qui divisent l'évêque et le chapitre, en voie de règlement à l'amiable ; le doyen a demandé de la part de l'évêque que BLANCHEVILLE, prêtre, chapelain-vicaire de cette église, sous-aumônier de M. l'évêque et secrétaire de l'évêché, soit tenu présent aux offices lorsqu'il est employé à remplir les fonctions de ses places. Messieurs, désirant être agréables à l'évêque, ont accepté. Il sera aujourd'hui installé au chœur comme prêtre entre nones et vêpres.

• 23 mai 1787, Noyon : M. Édouard BLANCHEVILLE, prêtre du diocèse de Londres, chapelain-vicaire de cette église, pourvu par l'évêque des canonicat et prébende vacants par la démission pure et simple de Louis Antoine Nicolas Sangnier, prêtre et chanoine théologal de ladite église, a été reçu chanoine, a prêté serment et a été installé au chœur.
• 25 mai 1787, Noyon : BLANCHEVILLE a prêté le serment ordinaire de ne point découvrir les secrets du chapitre et on lui a assigné une place parmi les capitulants. Il a démissionné de la première portion de la chapelle vicariale de Saint-Gilles (sous seing privé), ce qui a été accepté. MM. ont prié le bureau "de s’occuper du moyen de conférer ladite chapelle pour le bien et l’avantage de l’église".
• 27 juin 1787, Noyon : Il récupère la maison canoniale de feu M. de Beaufort moyennant 300 livres de loyer.

• 17 septembre 1788, Noyon : La chapelle vicariale de Saint-Gilles restant vacante depuis la réception de M. BLANCHEVILLE en qualité de chanoine, la compagnie ordonne que ses revenus seront reçus par Galet, receveur, qui en rendra compte. 
• 15 octobre 1788, Noyon : Charles PICARD est finalement reçu à la chapelle de Saint-Gilles.

• 1790, Noyon : Les revenus d'Édouard BLANCHEVILLE, chanoine-prêtre de la cathédrale, sélèvent à la somme de 3 880 livres 3 deniers.

• 25 juin 1791, Noyon : Édouard BLANCHEVILLE, ancien secrétaire de l'évêché, refuse de prêter le serment civique.
• 17 août 1791, Beauvais : Le directoire du Département de l'Oise fixe son traitement définitif à la somme de 2 040 livres.

• 2 messidor an VIII (21 juin 1800), Noyon : Jean Eustache ROHAULT, ancien musicien de la cathédrale, déclare le décès d'Édouard BLANCHEVILLE, prêtre, ci-devant chanoine de la cathédrale, mort la veille à l'âge de 74 ans en sa demeure, rue d'Amiens.

Mise à jour : 30 décembre 2018

Sources
F-Ad60/ 1Q2/401 ; F-Ad60/ 3E471/60 ; F-Ad60/ 5MI1831 ; F-Ad60/ G 1336/1 ; F-Ad60/ G 1591/1 ; F-Ad60/ G 2620 ; Gourdon de Genouillac, Dictionnaire des anoblis... ; L.Mazières, Noyon de 1789 à 1795..., 1899 ; Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique... de la province de Vermandois

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