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BOULANGER, François, à Lézat-sur-Lèze (1746-1825)

BOULANGER, François, à Lézat-sur-Lèze (1746-1825)

État civil
NOM : BOULANGER     Prénom(s) : François     Sexe : M
Complément de nom : à Lézat-sur-Lèze
Date(s) : 1746-8-27   / 1825-11-28 
Notes biographiques

François BOULANGER fut un organiste d'abbayes. Après avoir grandi tout près de la grande abbaye cistercienne de Morimont, en Champagne, il traversa la France en diagonale pour exercer son métier dans une autre abbaye cistercienne, dans le Lauragais : Boulbonne. Quelques années plus tard, il s'enfonçait dans les Pyrénées et fixait ses racines pour 25 années à l'abbaye bénédictine de Lézat-sur-Lèze [aujourd'hui en Ariège]. Il est utile de savoir que cet établissement religieux était proche de l'abbaye cistercienne de Bonnefont, fille directe de Morimond et elle-même fondatrice de Boulbonne. 

• 27 août 1746, Fresnoy-en-Bassigny [Haute-Marne] : François BOULANGER est baptisé paroisse Notre-Dame de Morimond, près de l'abbaye cistercienne de ce nom. Il est l'aîné d'une grande fratrie de douze enfants. Au mariage de ses parents, le serrurier Toussaint Boulanger avec Gabrielle Bablon, était présent un organiste signant TAPRAY, le même patronyme que celui de la mère du marié. Cet organiste, dans la foulée, assista le même jour, et dans la même église, à une seconde cérémonie : la sœur de Toussaint Boulanger épousait le frère de Gabrielle Bablon. C'était le 23 novembre 1745.

Nous ignorons où François BOULANGER se forma au métier d'organiste et à quel moment il quitta son pays natal.

Le 5 mars 1763, alors que François a déjà 17 ans, naît le benjamin de la fratrie : Pierre, lequel est présenté sur les fonts baptismaux de Morimond par "Pierre GILBERT, organiste de Morimont". Enfin, le 18 janvier 1785, lors du mariage de Jean Boulanger, l'un des autres frères serruriers de François, quelle n'est pas notre surprise de découvrir parmi les témoins, "Pierre BOULANGER, organiste de Morimont, frère du dit conjoint". La famille était donc liée au milieu champenois de l'orgue, peut-être au départ grâce aux TAPRAY ?

• 1766, Cintegabelle [Haute-Garonne] : François BOULANGER est l'organiste de l'abbaye de Boulbonne, abbaye fondée par l'abbaye de Bonnefont [Haute-Garonne], elle-même fille de l'abbaye de Morimond. Il succède à Pierre Savary. Est-il arrivé aux environs de 1765 ? Venait-il directement de cette importante abbaye cistercienne de Morimond ? Il y a environ 730 km de Morimond à Boulbonne en droite ligne, soit de nombreux jours de marche (de l'ordre d'une quinzaine en marchant dix heures par jour). 

• [1769], Lézat [aujourd'hui Lézat-sur-Lèze, Ariège]: Selon ce qu'indique son acte de mariage, le jeune organiste se serait installé en 1769 dans cette paroisse du piémont pyrénéen située à une vingtaine de km de Cintegabelle. Par conséquent, il y remplace Jean Guillaume SAINT-JEAN de BATAC qui a été inhumé dans l'église paroissiale le 11 avril. Quant aux claviers de Boulbonne, c'est le jeune François NOLÉ, originaire de Pamiers, qui a pris sa suite.

• 7 octobre 1772, Lézat : François BOULANGER prend pour épouse Élisabeth Hugonet, d'une très ancienne famille de la paroisse. L'acte de mariage nous apprend que François BOULANGER exerce à Lézat "depuis trois ans". Il serait donc  bien arrivé en 1769.

•1773-1781, Lézat : Une vie de famille heureuse. Quatre enfants naissent de cette union: Jeanne-Gabrielle, le 30 juillet 1773, Germaine-Félix, le 17 mai 1775, Jean-François Toussaint, le 29 mai 1776 et Jean-Antoine Gabriel, le 19 mai 1779. Mais le père de famille perd son épouse qui décède le 15 décembre 1780 et qui est suivie, quelques mois plus tard, par Jean-François, l'aîné des deux garçons.

1790, Lézat : François BOULANGER est organiste au service de l'abbaye Saint-Pierre de Lézat-sur-Lèze, diocèse de Rieux. Il déclare y exercer cette fonction depuis 25 ans, soit depuis 1765. Il semble bien qu'il inclut dans sa déclaration son séjour passé à l'abbaye de Boulbonne. Serait-ce une stratégie pour éviter les complications administratives dans la mesure où ce lieu échappe au département de l'Ariège ?
L'organiste adresse une demande de pension au directoire du district de Mirepoix. Il expose sa situation : il perçoit chaque année la somme de 30 livres en argent, l'équivalent de 90 livres en grains et 120 livres en vin. Cela fait un total de 240 livres chaque année. Le 28 décembre 1790, le directoire du district de Mirepoix délibère sur sa demande et propose de lui accorder une pension de 160 livres.

• 29 septembre 1791, Lézat : Les officiers municipaux établissent un certificat en faveur du sieur François BOULANGER. Ils expliquent qu'il "étoit etably depuis environ 25 ans en cette ville en qualité d'organiste du chapitre régulier dudit Lézat, jusqu'a l'année dernière". Ils savent "qu'il ne luy a pas été possible de trouver faire valloir son état ailleurs a cause des circonstances du temps" et ajoutent qu'il est par ailleurs veuf depuis douze ans et chargé de trois enfants.

• Janvier 1792, Lézat : Sa pension se monte à 200 livres dont il perçoit 50 livres chaque trimestre. En l'an II une rectification intervient : "c'est par erreur que sur le précédent tableau la pension du susdit [BOULANGER] a été portée a 200 francs tandis que sa pension est de 400 livres".

• 25 janvier 1793, Lézat : François BOULANGER est nommé, par le directoire du district de Mirepoix, commissaire responsable de l'enlèvement de toutes les archives de l'abbaye de Lézat dont la fondation remontait au Xe siècle.

• 20 décembre 1798, Saint-Martin d'Oydes : François BOULANGER, en seconde noce, épouse Josèphe Lantha [ou Lanta], âgée de 39 ans et domiciliée dans cette commune. Deux enfants sont issus de ce mariage: Jeanne Marie Pétronille Pacifique qui est née vers 1798 (d'après son acte de décès de 1862, commune de Madière), et Pierre François Guillaume Célestin qui est né le 14 mars 1803, à Saint-Martin-d'Oydes.

Ce remariage et cette installation à Saint-Martin d'Oydes marquent un changement spectaculaire dans la vie de François Boulanger : sa seconde femme appartient au milieu agricole et le couple vit maintenant sur une métairie, c'est-à-dire une exploitation agricole de bonne superficie et requérant une main d'œuvre paysanne importante. Leurs deux enfants vivront également de la terre : Jeanne épousera, en 1824, un maître-valet, et son frère Pierre, marié en 1830, sera qualifié de propriétaire. À l'inverse, ses deux filles issues de son premier mariage habitent Lézat, où elles ont déjà épousé des ouvriers tisserands.   

• 28 novembre 1825, Saint-Martin-d'Oydes : François Boulanger s'éteint sur sa métairie de La Branche, à l'âge de 80 ans. On ne le qualifie pas de "sieur", mais plus respectueusement de "monsieur". Il n'est pas question de son métier d'organiste. En revanche, son état de "pensionnaire de l'État" est signalé, ce qui laisse supposer qu'en réalité il s'était sans doute très peu impliqué dans cette activité de propriétaire agricole.

Son épouse, Josèphe Lanta le rejoindra dès le 30 avril de l'année suivante.

Mise à jour : 23 février 2019

Sources
A. Brusson, L'orgue de l'abbaye de Boulbonne...,1928 ; F-Ad/ 52 ; F-Ad09/ 3 L 33 ; F-Ad09/ 3 L 34 ; F-Ad09/ 3 L 38 ; F-Ad09/ 3 L 39 ; F-Ad09/ BMS Lézat-sur-Lèze ; F-Ad09/ NMD Saint-Martin d'Oydes ; F-Ad09/ NMD Saint-Martin-d'Oydes ; F-Ad09/ NMD St-Martin-d'Oydes ; F-Ad52/ BMS Fresnoy-en-Bassigny ; F-An/ DXIX/092/797/07 ; L. Meunier-Rivière, Les orgues de Toulouse..., 1997 ; U.Gondar, L'orgue à Lézat [Ariège], 1973.

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