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BOULIER, Sébastien (1747-1812)
État civil
NOM : BOULIER     Prénom(s) : Sébastien     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOULLIER
BOUILLER
BOULIÈRE
BOUILLÈRE
Date(s) : 1747-7-26   / 1812-9-16 
Notes biographiques

Sébastien BOULIER [parfois BOULIÈRE] présente un cas intéressant de cursus entièrement effectué au sein de la cathédrale d'Autun, sa ville natale. Il y est d'abord enfant de chœur, de 1755 à 1765, puis musicien, dans les années 1770-1780, où il joue du serpent et chante la haute-contre. Mais c'est le titre de sous-chantre qu'il porte lorsque la Révolution commence. Entre temps, il a été ordonné prêtre.

• 27 juillet 1747, Autun : Né la veille sur la paroisse St-Jean-de-la-Grotte et St-Pancrace, Sébastien BOULIER est baptisé. Ses parents, Pierre Boulier et Antoinette Grifon/ Griffon, sont intégrés au sein des milieux commerçants de la ville : le père comme le parrain sont dits "marchands", sans plus de détail. Seul le parrain sait signer.

• 4 avril 1755, Autun : Le jeune Sébastien BOULIER est reçu enfant de chœur à la cathédrale de sa ville natale, le même jour que Pierre LAURENT de Pontarlier et Simon GODILLOT de Cromey. Le maître de musique est alors Jean HAINSSE, mais le recrutement des trois jeunes garçons se place dans un moment de turbulence. Le maître est en effet renvoyé peu après, renvoi qui fait suite à une longue suite d'admonestations et de menaces de la part du chapitre.
La collection des registres capitulaires conservés à la Société Éduenne et dépouillés par l'équipe Muséfrem subit ensuite une interruption de 1756 à 1764.

Sébastien BOULIER sort normalement de la maîtrise à Pâques 1765. Il suit ensuite sans doute des études au collège, puis ultérieurement au séminaire.

• 4 avril 1766, Autun : Le chapitre de la cathédrale verse une gratification à trois de ses "musiciens gagistes", 24 livres à Lazare CHAPUIS, basson, 48 livres à CHAPUSOT, basse contre, et 24 livres à BOUILLÈRE [BOULIER], serpent, "pour les indemniser des frais qu’ils ont pu faire à l’occasion de la milice au tirage de laquelle ils se sont trouvés assujettis cette année".
• Juillet 1766 : Les chanoines refusent d'accorder une augmentation de gages au "sieur BOUILLÈRE leur haute taille et serpent", lequel se plaint de ce que ses gages "de 3 livres par semaine outre le bled et le vin" (soit 156 livres par an en argent, compte non tenu du blé et du vin) sont "trop modiques pour pouvoir subsister". Ils lui font seulement remise de la somme de 13 livres qu'il devait encore au chapitre "sur celle de 50 livres qui lui fut avancée l’année dernière". Le jeune homme semble avoir alors un statut très précaire, sans doute est-il toujours étudiant.

• 9 août 1771, Autun : Le chapitre rembourse la somme de 26 livres au sieur BOUILLÉ "leur haute contre", pour "quatre boisseaux de froment qui luy sont dus, lesquels boisseaux de froment il a acheté au marché à raison de 6 livres 15 sols". On remarque que BOUILLÉ est ici dit haute-contre alors qu'il est ailleurs attesté comme haute-taille.

• 4 février 1772, Autun : Le Sr BOULIER "leur hautte contre", présente une requête aux chanoines. Il réclame une gratification "eu égard à ce qu’ayant chanté seul depuis longtemps la partie de la hautte contre, et aux besoins où il se trouve". Il obtient la somme de 30 livres "par pure gratification". Le même jour, le chapitre décide de se mettre en recherche d'une autre voix de haute-contre. Ce sera Denis PILORGET, arrivé début avril, puis rapidement remplacé par DEZEAUNÉE. Celui-ci reste à Autun jusqu'à la fin de l'été 1774.
• 20 novembre 1772 : Le chapitre autunois autorise le sieur BOULLIER, "hautte contre", à s’absenter pendant quinze jours pour aller à Dijon. Rien dans la délibération capitulaire n'indique ce qu'il va y faire.

• 23 juin 1775, Autun : Le sieur BOULIER voit arriver un second chanteur haute contre au chœur, le sieur NOELLE. Mais il est renvoyé dès le 17 novembre de la même année, et BOULIER se retrouve à nouveau seul à chanter dans le registre de haute contre.

• 26 janvier 1776, Autun : Les chanoines fixent les gages du "Sr BOULIÈRE, l’un de leurs habitués et musicien hautte contre, à la somme de 178 livres par an, luy délaissant la maison qui leur appartient située place Ste-Barbe et qu’il occupe actuellement, outre le bled, le vin et autres émolumens".

• 16 septembre 1777, Autun : Les chanoines nomment le sieur 'BOULIÈRE' "l’un de leurs musiciens habitués de leur église pour enseigner et donner les leçons de musique aux enfants de chœur" à la place de François LEGRAND, le maître de musique, licencié à cause du "peu de soin et de tems qu’il donne à l’instruction de leurs enfants de chœur". Par cette délibération, Sébastien BOULIER ne devient pas maître de musique de la cathédrale, il est seulement chargé des deux leçons quotidiennes de deux heures aux pensionnaires de la maîtrise durant les trois mois de préavis du maître sortant, et jusqu'à ce que le chapitre ait recruté un nouveau maître de musique.

• 2 janvier 1778, Autun : On apprend dans le registre capitulaire que le sieur BOULIER, "musicien gagiste", est logé dans une maison appartenant au chapitre, située place Sainte-Barbe, et pour laquelle il paye un loyer de 82 livres par an.
• 30 janvier 1778 : Ayant  examiné les huit enfants de chœur "sur le chant et la musique", les chanoines ont  "la satisfaction de les trouver plus instruits qu’ils ne leur avoient paru lors du précédent examen au mois d’octobre dernier". Ils confirment que le sieur BOULIER "continuera de donner deux fois par jour et pendant deux heures chaque fois les leçons de musique à leurs enfants de chœur jusqu’à ce que la place de Maître de musique soit remplie"

• 25 avril 1780, Autun : Sébastien BOULIER, "chapelain de Sainte-Madeleine en l’abbaye de Sainte-Andoche et musicien de la cathédrale" est le tuteur de sa sœur Reine-Jeanne Boulier, mineure, pour son mariage avec le jeune maître de musique de la cathédrale, Jean-Christophe CONTAT. Pierre François GUIGNET, lui aussi musicien dans le même établissement, porte la procuration du père Contat, bourgeois à Paris.

• 29 janvier 1781, Autun : Sébastien BOULIER, "chapelain de Ste-Marie-Magdeleine en l'abbaye de St Andoche de cette ville et musicien de la dite cathédrale", est le parrain du premier-né de sa sœur, un fils né neuf mois presque jour pour jour après le mariage, et baptisé Sébastien-Marie-Catherine, le même jour, à Saint-Pancrace. La marraine est Catherine Carillon, veuve Boulier, "ayeule maternelle de l'enfant, qui seule a déclaré ne savoir signer".
• 24 août 1781 : Les chanoines acceptent que BOULIER, "leur hautte contre", remplace son beau-frère pour les leçons aux enfants de chœur, CONTAT étant autorisé à se rendre à Paris après la fête de St-Lazare.

• 8 juin 1784 : Dans l'église Saint-Pancrace, on retrouve Jean-Christophe CONTAT, "maitre de musique à la cathédrale", Sébastien BOULIER, "chapelain de l'église abbatiale de St-Andoche", le suisse Crévoisier et de nombreux autres signataires, réunis autour d'un boulanger, André Jacquelin, qui se marie avec la veuve d'un boulanger, Pierrette Poulin, veuve de Nicolas Bligny. Cet acte donne un aperçu du milieu relationnel dans lequel évoluent certains musiciens. CONTAT est dit "allié de l'époux" et BOULIER en est "cousin".
• 6 août 1784 : L'évêque d’Autun a accordé la permission de se faire promouvoir aux ordres sacrés au sieur Sébastien BOULIER, clerc tonsuré, haute contre de la cathédrale. Le chapitre l'autorise à aller faire retraite au séminaire "pendant trois mois consécutifs", durant lesquels il continuera à toucher ses revenus ordinaires. Il s'agit d'une décision tardive puisque BOULIER a déjà 37 ans. Probablement est-elle liée à un choix de carrière : s'il veut monter dans la hiérarchie du bas-chœur autunois, et accéder à un bénéfice de sous-chantre, il doit être prêtre.

• [fin 1784 ?] : La date de son ordination reste à découvrir.

1790, Autun : Sébastien BOULIER est sous-chantre de la cathédrale d'Autun, c'est-à-dire semi-prébendé. Le dernier registre consultable – dans la belle série conservée à la Société Éduenne à Autun – s'interrompant en 1784, il est actuellement difficile de préciser à partir de quelle date il a été pourvu de ce bénéfice.
• Mars 1790 : La Liste générale des domiciliés de la ville d’Autun et dépendances, établie à partir de fin décembre 1789 et publiée en mars 1790, mentionne presqu'à la suite les quatre sous chantres de la cathédrale, BOULIÈRE (n°197), CABRIET (n°199), CHASSEY (n°200), et TARTRA (n°210). Ils semblent donc loger à proximité immédiate les uns des autres, rue Chapiteau, 1ère section.

• 2 thermidor an II (20 juillet 1794), Mâcon : À la suite de l'ordre donné par le président du Département de faire examiner les 53 prêtres détenus à la Visitation, "afin qu'on puisse faire transporter de suite au port de mer" ceux qui pouvaient l'être, une liste de ces prisonniers est dressée. Sébastien BOUILLIER, "48 ans, sous-chantre", y figure. Il est dit "infirme".
B. Rameau ne précise pas s'il a malgré tout été déporté ou s'il est resté incarcéré à Mâcon jusqu'au 18 nivôse an VIII (8 janvier 1800), date à laquelle furent libérés ceux d'entre ces prêtres qui n'avaient pas été déportés. ("La Révolution dans l'ancien diocèse de Mâcon", Annales de l'Académie de Mâcon, 1899).

• 16 septembre 1812, Autun : Un marchand épicier de 53 ans et un couvreur de 65 ans déclarent le décès, "ce jourd'hui", de Sébastien BOULIER, prêtre, âgé de 65 ans, né à Autun, fils des défunts Pierre 'Boulière' et Antoinette Griffon.

Mise à jour : 21 janvier 2021

Sources
B.Rameau, "La Révolution dans l'ancien diocèse de Mâcon"…, 1899  ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ NMD Autun ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1752-1755 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1764-1769 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784 ; M. Dorigny, Autun dans la Révolution française…, 1988

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