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BOURLE, Charles (ca 1764-1811)
État civil
NOM : BOURLE     Prénom(s) : Charles     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOURL
BOURT
Date(s) : 1764 ca  / 1811-8-15 
Notes biographiques

Son acte de baptême en 1792, à l'âge de 28 ans, attire l'attention sur ce musicien, joueur de violon, installé à Dijon. L'enquête révèle par bribes son passé...

• [1764], Paris : Selon ce qu'il déclare lors de son baptême sous condition en 1792, Charles BOURLE serait né à Paris en 1764, de parents inconnus. En revanche, selon ce qu'il déclare aux recenseurs dijonnais de l'an IV, il serait né à Dijon, et il est fils de Charles Bourle et d'Anne Bazarine.

• 7-9 janvier 1769, Semur-en-Auxois [Côte-d'Or] : Le couple Bourle/Bazarine est repéré dans cette petite ville de l'Auxois où naît puis meurt au bout de deux jours leur fille "légitime", Anne. Le père, appelé par le chanoine-curé Carimantran "Charles Bourlen", signe "Charles Bourla" ce qui suggère des origines italiennes. Il exerce le métier de "pâtissier à Semur" et d'ailleurs le parrain de la nouvelle née est "garçon boulanger au dit Semur". La marraine est femme d'un cordonnier. On peut supposer que le petit Charles, qui a alors quatre ans, est venu à Semur avec ses parents, mais cela reste évidemment du domaine de l'hypothèse.

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• 16 juin 1789, Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire] : Charles BOURLE et Nicolas MONGET, tous deux dits "musiciens" sans plus de précision, sont témoins du mariage de Jean-Baptiste Renaud, écrivain, veuf de Denise Juillet, et Nicole Cornu, ouvrière, célébré dans la cathédrale. Les deux mariés demeurent sur la paroisse Saint-Vincent de Chalon, mais sans doute depuis peu de temps. Tous deux ont un lien avec Dijon : l'écrivain demeurait "cy devant sur la paroisse de St-Jean de Dijon" et les parents de la mariée demeurent actuellement paroisse Notre-Dame de la même ville, où trois bans ont été publiés.
Les liens entre les métiers de musicien et d'écrivain (public) sont fréquents. Ils sont attestés à Chalon à la même période par Jean-Baptiste MALLARD et son fils Michel, ainsi que par François SIMON, lui-même musicien et écrivain (en 1792).

• 18 juin 1792, Dijon : Le vicaire épiscopal confère un étrange baptême dans la cathédrale. En présence de Charles PETIT, vannier et musicien à Dijon, et de son épouse Jeanne Chaussenot qui jouent le rôle de parrain et marraine, il baptise sous condition "un jeune homme qui a déclaré être né à Paris en l'année 1764, et avoir toujours porté le nom de Charles BOURLE, fils d'un père et d'une mère inconnus, n'ayant aucunne preuve d'avoir été baptisé dans son enfance…". Le jeune homme n'ayant pu produire un extrait baptistère pour son mariage en préparation a eu recours à ce subterfuge. On s'aperçoit pourtant à travers d'autres documents (voir ci-après) que ses parents – surtout sa mère – ne lui sont pas du tout inconnus…
•  1er septembre 1792 : Dans l'église Notre-Dame est célébré le mariage de Charles BOURLE, "musicien, majeur, âgé de 28 ans, de cette paroisse" et de Christine-Antoinette Clémencet, fille majeure dont les deux parents sont décédés, "aussi de cette paroisse". C'est pour ce mariage qu'il avait besoin d'un extrait de baptême, d'où son baptême sous condition du mois de juin précédent. Son parrain, Charles PETIT est son premier témoin, seulement qualifié cette fois de maître vannier. Son second témoin est un autre homme de la musique, le maître à danser Jean-Baptiste HATRAY.

• 1794, Dijon : En compagnie de nombreux ci-devant musiciens d'Église tels BORNE, DELAURIÈRE, FREYHAMER, LEFRANC, MILLOT ou SAGOT, le citoyen BOURLE est engagé comme instituteur de musique à l'Institut de Musique nouvellement créé par la Municipalité. Il est chargé d'y enseigner le violon, tout comme DELAURIÈRE, FREYHAMER et LEFRANC.

• fin 1795, Dijon : Charles BOURLE, musicien, 31 ans, demeure rue du Petit Potet, Section du Centre, avec Christine Clémencet, "marchande revenderesse", 33 ans, sa femme, depuis 20 ans à Dijon, et Anne Bazarine, Vve Bourle, 66 ans, depuis 38 ans à Dijon. Il est noté comme "né à Dijon", mais de même que la durée de résidence à Dijon de sa mère ou de sa femme, l'indication n'est fondée que sur leurs déclarations. Si son âge est cohérent avec toutes les autres informations disponibles, son lieu de naissance ne l'est pas !

• 23 ventôse an VII [13 mars 1799], Dijon : BOURLE fait partie de la liste mise à jour des professeurs de musique proposés par Philippe Legras (1751-1824), Dijonnais installé à Paris, dans une lettre qu'il écrit au ministre de l'Intérieur François de Neufchâteau afin de relancer l'Institut de musique de la ville. BOURLE y enseignerait le violon et la viole. Cette ultime tentative semble ne pas avoir eu de suite.

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• 30 janvier 1811, Dijon : Charles BOURLE, musicien, demeure toujours rue du Petit Potet. Ce jour-là, il marche jusqu'à la mairie de la ville, accompagné de deux voisins artisans du cuir, pour déclarer la mort de sa mère, le matin même chez lui. L'acte révèle des bribes de son mystérieux passé : la défunte s'appelait Anne-Antoinette Bazarin. Née à Venise vers 1735, elle était veuve de Charles Bourle, marchand roulant...
• 15 août 1811 : Six mois après le décès de sa mère, Charles BOURLE, "artiste musicien", meurt à son tour, assez brusquement semble-t-il, d'une "obstruction" indique l'officier d'état civil, à onze heures du soir dans son domicile de la rue du Petit Potet. Les déclarants, le lendemain, sont deux "voisins", un avoué et Nicolas QUIROT, âgé de 41 ans, lui aussi "artiste musicien".
Selon Joseph Dietsch (L'Institut de musique…, 1884), Charles BOURLE avait adopté un fils, dont le véritable nom était CLERGET et qui devint lui aussi violoniste. Après avoir vécu à Dijon au moins jusque vers 1833, ce fils s'installe au Havre et y exerce jusqu'à sa mort, en 1865.

Mise à jour : 28 novembre 2018

Sources
F-Ad 21/ L 514 ; F-Ad21/ BMS Dijon, St-Médard ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Dijon ; F-Ad21/ BMS Semur-en-Auxois ; F-Ad21/ NMD Dijon ; F-Ad71/ BMS Chalon-sur-Saône, St-Vincent ; F-Am Dijon/ 2 R1/1 ; PM Guéritey, courriel 27 nov 2018

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