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BOURLIER, Jean (1769-1839)
État civil
NOM : BOURLIER     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOURELIER
BOURRELIER
BOURRELLIER
Date(s) : 1769-8-25  / 1839-2-15
Notes biographiques

En 1790, Jean BOURLIER est l'organiste de la paroisse de Moutiers, dans le Perche, tout en exerçant, semble-t-il, le métier de tourneur, et avant d'effectuer plusieurs reconversions professionnelles successives : aubergiste, cultivateur... Il s'inscrit à la suite d'une lignée d'organistes, les FOUCAULT, qui avaient exercé sans discontinuer tout au long du siècle à l'église paroissiale de Moutiers.

• 25 août 1769, Moutiers-au-Perche [Orne] : Jean BOURLIER, fils de Jean Bourlier, laboureur, et de Renée-Françoise Mouton, naît dans cet important bourg du Perche, situé à proximité de Rémalard, à mi-chemin entre Chartres et Alençon, dans le diocèse de Chartres. Il est baptisé le lendemain. Son parrain se nomme Jacques Février, et sait signer. Sa marraine est l'une de ses sœurs, Renée, qui ne sait pas signer.

• Avec qui Jean BOURLIER apprend-il à toucher l'orgue ? L'église Notre-Dame du Mont-Harou de Moutiers-au-Perche est un édifice intéressant, construit en partie au XIIe siècle et en partie au XVIe siècle. Elle abrite un grand retable en pierre polychrome (1664) et un orgue datant des XVIe et XVIIe siècles, avec buffet d'orgue de 1716 (aujourd'hui classé au titre d'objet aux Monuments historiques).
Il est probable que le jeune garçon a été formé par l'organiste précédent, c'est-à-dire Pierre-Jean FOUCAULT (voir ci-après).

• 12 mai 1786, Moutiers-au-Perche : Pierre-Jean FOUCAULT, qui était organiste de l'église paroissiale Notre-Dame du Mont-Harou depuis 1770, décède à l'âge de 55 ans passés. Jean BOURLIER va sur ses 17 ans : a-t-il tout de suite remplacé le défunt ? Ou y a-t-il eu une phase de vacance, voire une courte période de transition avec un ou une autre organiste dont nous ignorons tout ? Seules les archives de la fabrique pourraient répondre à ces questions.
On sait que Pierre-Jean FOUCAULT avait une fille, Marie-Victoire, alors âgée d'environ 19 ans : elle était potentiellement capable de tenir l'orgue aux messes dominicales, si son père l'y avait initiée, comme il est fréquemment observé.

• 16 novembre 1787, Moutiers-au-Perche : À l'occasion de l'inhumation de Louis Soteau, homme de peine de 33 ans, on repère la première signature de Jean BOURLIER dans le registre paroissial. Outre un frère du défunt qui ne sait pas signer, sont présents Louis Février, cordonnier (et sacristain), et Jean BOURLIER, qui sont tous deux dits "amis et de la chante de ce lieu". L'expression, très lisiblement écrite, signifie probablement que Louis Février et Jean BOURLIER chantent tous deux au lutrin paroissial. Le jeune BOURLIER est donc impliqué dans la célébration cultuelle, que ce soit à l'orgue ou au lutrin.

• 24 juillet 1788, Moutiers-au-Perche : Jean BOURLIER, qui a alors 19 ans, est choisi pour être le parrain d'un petit Louis-François, né de ce jour du légitime mariage de François-Isidore Foucault, journalier, et de Marie-Louise Normand. La marraine est Marie-Victoire Foucault, "fille mineure de Pierre FOUCAULT organiste", une arrière-cousine de l'enfant baptisé.
Cet acte prouve que le jeune Jean BOURLIER fréquentait (de près ou de loin) la famille FOUCAULT. Marie-Victoire était née vers 1767, les deux jeunes gens sont donc d'âges équivalents, à deux ans près.

• 9 mai 1789, Moutiers-au-Perche : Marie-Victoire Foucault, fille de feu Pierre FOUCAULT, "décédée hier en ce bourg après avoir reçu les sacrements, à l’âge de 22 ans", est inhumée. C'est au plus tard à cette date que Jean BOURLIER accède à l'orgue paroissial. Il a vingt ans.

1790, Moutiers-au-Perche : Jean BOURLIER a 21 ans. Il tient l'orgue de la paroisse Notre-Dame du Mont-Harou.
Il a pris la suite de son maître Pierre-Jean FOUCAULT, mort en mai 1786 (ou hypothétiquement de Marie-Victoire Foucault,  la fille de celui-ci, décédée en mai 1789). Pierre-Jean FOUCAULT avait succédé à son cousin germain, Jacques-François, précocement disparu, à l'âge de 47 ans, le 23 mars 1770. Ce cousin avait lui-même succédé à son père, Jean FOUCAULT, attesté comme "organiste de ce lieu" depuis 1717 ou 1719 jusqu'à son décès au début de l'année 1741. Ainsi Jean BOURLIER s'inscrit-il à la suite d'une lignée d'organistes qui avaient exercé sans discontinuer tout au long du siècle à l'église paroissiale de Moutiers.

• 26  juillet 1791, Moutiers-au-Perche : Pour la première fois au détour d'un acte du registre paroissial, Jean BOURLIER est dit "tourneur", métier que l'on retrouvera à son propos beaucoup plus tard. Il est vraisemblable qu'il ne s'agit pas d'une reconversion liée à la Révolution commençante, mais d'une trace de pluriactivité : un organiste paroissial ne travaille que les dimanches, fêtes, et leurs vigiles, plus quelques occasions casuelles (funérailles ou mariages de notables…). Il faut bien exercer un autre métier le reste de la semaine...

• 24 janvier 1792, Moutiers-au-Perche : Jean BOURLIER, organiste, épouse Marie Cochon, veuve en premières noces de Louis-Jacques Foucault, tailleur d'habits. Ce dernier était le fils aîné (survivant) de l'organiste Jacques-François FOUCAULT et de Marie-Louise Charpentier. Avait-il lui-même tenté de toucher l'orgue à la mort de son père en 1770 ? Il était sans doute trop jeune alors (14 ans), et même s'il avait été initié à l'orgue par son père, comme c'est probable, il n'avait pas dû être jugé capable de lui succéder. Et c'était son cousin Pierre-Jean qui s'était installé à la tribune, jusqu'à son décès en mai 1786.
Le père du marié est qualifié de "bourgeois"… mais ne sait pas signer. Tous les autres témoins, en revanche, savent signer avec aisance. Ils sont garde-chasse, "procureur de la commune", aubergiste, maréchal, receveur des contributions ou "négociant".

• 16 février 1793, Moutiers-au-Perche : Jean BOURLIER est dit "organiste de cette paroisse" lorsqu'il déclare le décès de sa mère Marie Mouton, âgée d'environ 60 ans, "femme de Jean Bourlier, bourgeois". Il est accompagné de Louis Février, "sacriste de cette paroisse".

• 13 prairial an II (1er juin 1794), Moutiers-au-Perche : Jean BOURLIER est devenu "aubergiste en ce bourg", lorsque, accompagné de Louis Février, cordonnier, – l'ancien sacriste –, il vient déclarer le décès de son père, cultivateur, décès survenu la veille. Il signe "Jean Bourlier", avec un ample paraphe aisé. On se souvient que l'un des témoins du mariage de janvier 1792, Jean Guérin, était lui aussi "aubergiste de cette paroisse" et était dit "ami et témoin". Peut-être les deux hommes se sont-ils associés.

• 13 décembre 1811, Moutiers-au-Perche : Son épouse Marie-Louise Cochon décède en leur domicile des Champs, à l'âge de 52 ans. L'ancien organiste d'abord devenu aubergiste est maintenant "cultivateur". Le lieu-dit "Les Champs" est situé à 1,5 km de l'église, de l'autre côté (à l'ouest) d'un lambeau de forêt. Y sont encore visibles plusieurs grands bâtiments à vocation agricole. Peut-être Jean BOURLIER y avait-il succédé à son père, après son décès en 1794 ?
Après le décès de sa première épouse, Jean BOURLIER semble quitter le métier d'agriculteur et son domicile des Champs pour revenir au bourg et y exercer comme tourneur [sur bois], métier qu'il exerçait-il déjà antérieurement, en même temps qu'il touchait l'orgue.

• 25 août 1813, Moutiers-au-Perche : Jean BOURLIER se remarie, épousant une jeune femme de dix-huit ans sa cadette, Marie-Henriette Guérin, qui demeure "chez ses père et mère en ce bourg et commune de Moutiers". Son père, Jean Guérin, est très probablement l'ami aubergiste témoin au mariage de 1792. Les témoins des mariés sont serrurier, menuisier, boucher et marchand, c'est-à-dire des artisans et commerçants du bourg.
Jean BOURLIER exerce maintenant le métier de tourneur, troisième reconversion professionnelle depuis 1794. A-t-il recommencé à toucher l'orgue toujours existant à la reprise du culte ? Si l'état civil n'en souffle mot, les archives de la fabrique post-concordataire le diraient peut-être...

• 14 novembre 1815 : Jean BOURLIER est à nouveau dit tourneur lorsqu'il déclare la naissance de sa fille Henriette-Valérie-Julie. L'acte de naissance de l'enfant précise que la famille demeure "en ce bourg".

• 17 janvier 1833, Moutiers-au-Perche : Le sieur Jean BOURLIER est dit "marchand et propriétaire" lorsqu'il assiste au mariage de sa fille, Henriette-Valérie-Julie, âgée de 17 ans et deux mois, avec Stanislas-Baptiste Cottin, propriétaire, âgé de 25 ans et demi.

• 16 février 1839, Moutiers-au-Perche : Son acte de décès le dit "propriétaire", décédé la veille "à huit heures du soir en son domicile au bourg du dit Moutiers".

• 15 avril 1847, Moutiers-au-Perche : Feu Jean BOURLIER est à nouveau dit "propriétaire" dans l'acte de décès de sa fille Henriette-Valérie-Julie, à l'âge de 31 ans et demi.

Mise à jour : 8 décembre 2021

Sources
F-Ad61/ BMS Moutiers-au-Perche ; F-Ad61/ NMD Moutiers-au-Perche

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