BRESSON, Charles (1746-1826)

Dans cette région située entre Yonne et Armançon, où le modèle du chantre-maître d'école est si répandu dans les villages, Joux-la-Ville présente un cas à part : dans ce village, en effet, les deux titres sont officiellement dissociés. À partir de son mariage avec la fille du recteur d'école, Charles BRESSON – tout en exerçant le métier de tonnelier – est chargé de la fonction de chantre. Jusqu'à la Révolution, il chante aux offices et aux cérémonies paroissiales aux côtés de son beau-père.

• 29 mars 1746, Talcy [Yonne] : Charles BRESSON naît dans ce village du  diocèse de Langres situé à 17 km au nord-est d'Avallon. Il est fils de Jacques Bresson, recteur d'école, et de Jeanne Champenois. Ses parrain et marraine ont été recrutés dans la proche famille, un cousin germain fils de fermier, et sa sœur Madeleine. Tous deux savent signer.

• 30 avril 1777, Joux-la-Ville [Yonne] : Dans ce village situé à 18 km au nord-ouest de la paroisse natale de Charles BRESSON, on porte en terre Anne Tallard, la femme de Jacques MAILLERET "chantre de cette paroisse". Âgée d’environ 68 ans, elle est décédée subitement le jour précédent. Parmi les présents figure Louis Dupit recteur d'école de la paroisse. À Joux-la-Ville, même si le maître chantait probablement aussi, les deux fonctions sont officiellement disjointes : la paroisse rémunère un chantre en plus du maître d'école.
À partir de cette date, la signature du chantre Jacques Mailleret, assez fréquente auparavant, disparaît des actes paroissiaux.
• 18 novembre 1777, Joux-la-Ville : Le mariage de Charles BRESSON et d'Anne Dupit est célébré dans l'église paroissiale. On apprend que le père du marié est défunt et qu'il était de son vivant tonnelier à Talcy : il n'avait donc pas poursuivi le métier de maître d'école ? En revanche, le père de la mariée, Louis Dupit, est solidement installé comme recteur d'école de sa paroisse et le réaffirme à chacune de ses très nombreuses signatures dans le registre paroissial.

C'est son nouveau gendre qui prend la succession de Jacques Mailleret comme chantre de la paroisse.
Dès le 20 janvier 1778 on remarque qu'à un mariage figurent ensemble "le sieur Louis Dupit Recteur d’écolle", Charles BRESSON, "son gendre, tonnelier", ainsi que les deux sonneurs, Georges Breuillard et Jean Boulotte. Un mois plus tard, un autre mariage réunit les quatre mêmes hommes, et cette fois Charles BRESSON est officiellement dit chantre.

• 23 avril 1780 : Lors du baptême de sa fille Louise (seul enfant Bresson / Dupit retrouvé), Charles BRESSON est dit tonnelier.

Le duo Charles BRESSON / Louis Dupit, l'un chantre, l'autre recteur d'école, fonctionne jusqu'à la Révolution. En 1789 et 1790, Charles BRESSON est dit plusieurs fois "chantre de l’église de Joux-la-Ville", tout en étant toujours tonnelier.

• 26 mars 1791, Joux-la-Ville : Un nouveau recteur d'école remplace Louis Dupit. Il s'agit du jeune Lazare CUNAUT. Son père Edme CUNAUT et son frère Edme CUNAUT fils sont eux aussi maîtres d'école et chantres.
• Pendant quelques mois les deux hommes cohabitent au service de la paroisse. Contrairement à la pratique antérieure, ils sont rarement présents ensemble aux mêmes cérémonies. Cela arrive cependant, comme le 8 mai 1791 où une sépulture a lieu "en présence de Lazare CUNAUT recteur d'école, de Charles BRESSON chantre et de plusieurs autres paroissiens"...
• 5 octobre 1791 : Une sépulture est célébrée "en présence de Charles BRESSON chantre". C'est la dernière mention explicite le concernant en tant que chantre.

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• 3 février 1826, Joux-la-Ville : Toujours époux d'Anne Dupit, Charles BRESSON meurt à presque 80 ans. Il est qualifié de "vigneron" par son gendre et un voisin lui aussi vigneron qui le lendemain effectuent la déclaration de décès.

Mise à jour : 15 janvier 2018