Login
Menu et informations
BRIAND, Barthélémy (1740-1793)
État civil
NOM : BRIAND     Prénom(s) : Barthélémy     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BRIANT
Barthélemy
Date(s) : 1740-9-8   / 1793-11-16 
Notes biographiques

Originaire de Nantes qu'il ne quitte que quelques années pour son vicariat à Anetz, en pays d'Ancenis à une cinquantaine de kilomètres, Barthélémy BRIAND suit le parcours d'un ecclésiastique modèle : vicaire, puis prêtre de chœur -c'est à dire prêtre et chantre-, sous-diacre, puis diacre. La Révolution met à mal cette vie linéaire ; une erreur d'appréciation peut-être plus que de conviction le place du côté des réfractaires. B.BRIAND périra noyé en Loire entre le 14 et le 17 novembre 1793 ainsi qu'une centaine d'autres prêtres.

• 8 septembre 1740, Nantes [Loire-Atlantique] : Barthélémy BRIAND est porté sur les fonts de la paroisse Saint-Similien par hh Barthelemy Brunet et Jeanne Marie Perrot qui signent l'un et l'autre. Il est le fils de Similien Barthélémy, qualifié de marchand de bois dans son acte de mariage, et de Jeanne Denis.

• [1747-1758] : La période de formation du jeune Barthélémy reste à documenter bien qu'il ait vraisemblablement été à la psallette de la cathédrale Saint-Pierre de Nantes. L'absence d'archives, détruites, ne permettra donc pas de le confirmer.

• 22 décembre 1764, Nantes : Alfred Lallié (Le diocèse de Nantes pendant la Révolution), rapporte que Barthélémy BRIAND reçoit les ordres de prêtrise à cette date.

• 7 janvier 1765-15 janvier 1779, Anetz [Loire-Atlantique] : La consultation des registres paroissiaux de Saint-Clément met en évidence les actes signés par Barthélémy BRIAND, "prêtre vicaire" de Saint-Clément. Anetz est un village situé à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Nantes en pays d'Ancenis.

• 21 mars 1779-juin 1779, Nantes : A. Lallié rapporte que Barthélémy BRIAND est "prêtre de chœur" de l'église paroissiale Saint-Nicolas, c'est-à-dire qu'il cumule statut ecclésiastique et fonction musicale.

• [Juin 1779]-6 avril 1784, Nantes : Pierre Foucher évoque dans ses Souvenirs -soit après 1778- "un prêtre nommé BRIANT, qui avait succédé à l’abbé CLODI" comme précepteur des enfants de la psallette de la cathédrale Saint-Pierre. Si cette fonction est cohérente chronologiquement, on peut s'interroger sur son contenu. Foucher évoque ses souvenirs à la psallette. Il évoque peut-être le maître de grammaire car c'est la seule fois où BRIANT est associé à la psallette.

• avril 1784-1790, Nantes: Barthélémy BRIAND est diacre d'office à la cathédrale Saint-Pierre. Aucune trace de sa réception n'a été trouvée si ce n'est que le 6 avril 1784 Jacques Joseph RIVIÈRE demande au chapitre à être "mis en possession du sous-diaconnat" laissé libre par la démission de BRIAND. RIVIÈRE indique implicitement la fonction de son prédécesseur, sous-diacre.

• 1767-1788, Nantes : Étudier les musiciens bénéficiers de l'église de Nantes impose en premier lieu de retracer le long procès ayant opposé le bas chœur aux chanoines entre 1767 et 1788. L'objet du litige porte sur la réorganisation de la musique par le chapitre qui, comme nombre de ses  confrères,  a les yeux rivés sur Paris. Il a conscience de l'importance de la musique qui contribue au prestige de son église. Deux démarches parallèles sont menées entre 1760-1770. D'une part, le chapitre marque sa volonté d'embellir la musique au chœur en multipliant les critères d'exigence ; d'autre part, il en organise le financement sans surcoût. Les chanoines prennent ainsi le parti de remanier ou supprimer des chapelles, dont les revenus sont mis en régie dans une "bourse commune" (1760).
Cette première réorganisation sème quelque trouble. Puis, en 1767, poursuivant sa stratégie, le chapitre unit deux sociétés dédiées aux bénéficiers à la mense capitulaire au lieu de les porter à la bourse. C’est le pas de trop qui met le feu aux poudres.
Le bas chœur des clercs, représenté par les maires chapelains, sous-chantres, diacre et sous-diacre, s'organise et porte l’affaire devant le Parlement de Bretagne à Rennes. L'affaire est initiée par un sous-chantre, le sieur Coeur de Roi qui dénonce "l'abus" du chapitre. MABILLE va en devenir le principal instigateur peu de temps après son arrivée.

- Concrètement, le bas chœur des clercs, représenté principalement par trois maires-chapelains MABILLE (désigné syndic), CHAUVET (premier maire-chapelain), et POIGNAND, le second sous-chantre GODÉ ainsi que le sous-diacre RIVIÈRE, "s'estimant spolié" fait front, s'organise et s'implique juridiquement. Le chapitre sera finalement débouté après des années de procédures.
- Trois officiers restent en retrait : le maire-chapelain CHEVREUIL qui intervient ponctuellement à partir de 1786 tout comme le diacre BRIAND. Le sous-chantre et prêtre Jean François VASSAL, un tempérament effacé, est le seul bénéficier à ne pas se joindre à la procédure collective. Il se trouve en porte-à-faux, pris entre un chapitre reconnaissant et des alter ego mécontents.

•12 août 1783, Nantes : Barthélémy BRIAND est chapelain de Saint Gohar dans l'église cathédrale Saint-Pierre.

• 9 juillet 1788, Nantes : Le diacre d'office BRIAND -avec Urbain MABILLE, Jean Toussaint POIGNAUDPierre François CHEVREUIL, Jacques Joseph RIVIÈRE- se déplace accompagné d'un notaire pour exiger la présentation des comptes que le chapitre refuse de divulguer. Après un temps de réflexion, lles chanoines conviennent de ne pas aller contre un arrêt de la cour du Parlement et mettent les documents à leur disposition. C'est aussi une des rares fois où le nom de BRIAND apparaît au cours de cette procédure. Il y participe donc de manière marginale.

• 12 novembre 1789, Nantes : Un billet de fondation de 6 lt est remis à B. BRIAND.

 En 1790, le corps de musique de la cathédrale Saint-Pierre, placé sous l’autorité du maître de musique Sigismond François Antoine CAPPA-LESCOT, est constitué de deux haute-contre Vincent Pierre GAUTIER et François Jude MÉRY, une haute-taille Joseph JOLY, deux basse-taille Henry François DOUVILLE, Vincent LA MARRE, trois basse-contre, Étienne François PICARD et Jean-Baptiste DONON et Jean Victor HUBERT dit HUBERT, deux serpents/basse-taille Jean GILLET, Pierre RAGUENEAU – ce dernier jouant également du basson. Deux musiciens symphonistes sont employés régulièrement par le chapitre, à savoir les sieurs Vincent Anne JULIEN dit JULIEN et Laurent MARIE. L’organiste Denis JOUBERT est quant à lui maître de sa tribune.
Quatre maires-chapelains étoffent le chant -cités selon leur rang- Charles CHAUVET, Jean Toussaint POIGNAND, Urbain MABILLE, Pierre François CHEVREUIL   ainsi que deux sous-chantres Jean François VASSAL et Louis GODÉ. Le diacre Barthélémy BRIAND et le sous-diacre Jacques Joseph RIVIÈRE complètent la structure cantorale. La psallette est composée de six enfants de chœur identifiés sur les huit qui dépendent du maître de musique aidé d’un maître de grammaire, le sieur Praud.

• Juin-Septembre 1790 : Barthélémy BRIAND signe un accord d'affermage pour un bien dont il a la rente paroisse Saint-Similien puis propose une transaction au Directoire.

• 14 octobre 1790 : À la suite d'un courrier de Mgr de la Laurencie, les sieurs Charles CHAUVET maire-chapelain, Barhtelemy BRIAND diacre et Jacques Joseph RIVIÈRE sous-diacre refusent de suivre les consignes du département et déclarent ne pouvoir continuer leurs services dans l'église cathédrale. Par conséquent, le Directoire du département les déchoit de leurs droits. Barthélémy BRIAND reçoit le paiement de son dernier quartier calculé au prorata de son temps de service, soit 192 lt 16 d 8 s. La même procédure sera suivie pour CHAUVET et RIVIÈRE.
• 23 octobre 1790 : Il est décidé en Directoire que MABILLE, POIGNAND et CHEVREUIL les remplaceront dans leurs fonctions.

La fin de vie de Barthélémy BRIAND s'inscrit dans le récit d'Alfred Lallié (Le diocèse de Nantes pendant la Révolution) qui le cite tout comme le sacriste François CHÈRE.
• 4 juin 1792, Nantes: Le Département tend une souricière aux ecclésiastiques non assermentés afin de les enfermer dans la maison de Saint-Clément, ex séminaire devenu prison. Il redoute que l’affaire échoue en s'ébruitant, et crée une émeute. L’objectif est d’arrêter les prêtres venus s’inscrire pour la procession de la Fête-Dieu qui se tient deux jours plus tard. Les gardes nationaux réquisitionnés arrêtent tous les prêtres qu'ils rencontrent en ville, soit 103. Parmi les ecclésiastiques de la cathédrale, ont été internés à Saint-Clément, Barthélémy BRIAND, diacre d’office, infirme âgé de 53 ans, ainsi que CHÈRE François, sacriste, 64 ans.

• Juillet-Novembre 1793, Nantes : Barthélémy BRIAND,  est transféré du navire La Thérèse aux Petits-Capucins. Il est ensuite conduit sur une galiote d'où il est précipité dans la Loire à une date qui oscille selon les sources entre le 24 brumaire an II [14 novembre 1793] et  le 27 brumaire an II [17 novembre 1793] et plus vraisemblablement le 16.
Ainsi Barthélémy BRIAND périt-il noyé en Loire sans avoir atteint l'Espagne. Quant à François CHÉRÉ, il a été élargi le 5 août.

Mise à jour : 2 décembre 2020

Sources
A. Lallié, Le Diocèse de Nantes..., 1893 ; Ad44/ Q 555 ; C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; F-Ad44/ 36 J 26 ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Similien ; F-Ad44/ G 189 ; F-Ad44/ L 1046 ; F-Ad44/ L 43 ; F-Ad44/ Q 555 ; P. Foucher, Souvenirs de Pierre Foucher 1772-1845…, 1929

<<<< retour <<<<