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BRICKER, Jacques, le père (1737-1812)
État civil
NOM : BRICKER     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Complément de nom : le père
Autre(s) forme(s) du nom : BRIKER
BRIGER
BRIGGER
BRICKAIRE
Jacob
Jakob
Date(s) : 1737-3-13   / 1812-5-21 
Notes biographiques

Venu d'Alsace, Jakob Briger – devenu Jacques BRICKER – a été l'organiste de l'église paroissiale Saint-Pierre de Beaune de 1764 à 1793. On ignore encore tout, actuellement, de son itinéraire antérieurement à cette date de 1764.

• Selon son acte de décès, très précis, Jacques BRICKER est né le 13 mars 1737 à Rorschwihr, fils de Jacques Bricker, tissier ou tisserand, et d'Anne [ou Catherine] Kellerine/Kellevin. Rorschwihr est situé à moins de 20 km au nord de Colmar, dans l'extrême nord du Haut-Rhin, non loin de la frontière avec le Bas-Rhin, et près du château du Haut-Koenigsbourg.
Pour une raison inconnue, Charles Aubertin donnait Jacob Briger comme né à Ensisheim, en ou vers 1734 (Quelques renseignements sur la musique & les musiciens à Beaune, Beaune, Arthur-Batault, 1891, 186 pages).

• 9 décembre 1764, Beaune [Côte-d'Or] : Jacques BRICKER devient l'organiste de l'église paroissiale Saint-Pierre. Il succède à Jeanne CHAPUZOT à la faveur de graves dommages causés à l'orgue par la foudre. Le contrat de Jeanne CHAPUZOT, conclu fin décembre 1760 pour six années, n'est pourtant pas terminé mais l'Alsacien obtient le poste en échange de la promesse de "rétablir laditte orgue aussy parfaittement qu'elle étoit lorsque cet instrument fut placé en la ditte église". Il fait miroiter aux fabriciens qu'il rétablira l'orgue "à beaucoup meilleur compte qu'un facteur d'orgues en pouvoit exiger" et en effet ne demande que 300 livres pour ce travail, plus la promesse du poste d'organiste. Jeanne CHAPUZOT ne se laisse pas faire et intente une action en justice  : elle n'est pas rétablie dans son poste mais obtient des dommages et intérêts.

• 12 février 1765, Merceuil [Côte-d'Or] : Dans ce village situé à une dizaine de km au sud de Beaune, "Jacob BRIKER organiste de l'église de St Pierre de Beaune" épouse Claudine Forin. Selon l'âge indiqué à son décès, la mariée serait née vers 1729 et aurait donc environ 36 ans. Au moment de son mariage, elle est dite "fille majeure", orpheline d'un vigneron de Demigny et demeurant au château de Morteuil (où elle est vraisemblablement servante), château situé sur la paroisse de Merceuil. Les deux époux ont antérieurement fait établir un contrat de mariage reçu par Guichard notaire royal à Demigny [Saône-et-Loire]. Parmi les témoins figure Cassien Changarnier recteur d'école à Merceuil. Le marié signe "Jacob briger organiste".

• 23 décembre 1765, Beaune : Leur fils Philippe, futur musicien lui aussi, vient au monde. Il est baptisé à Saint-Pierre trois jours plus tard, délai anormalement long, sans doute explicable d'une part par les fêtes de noël, d'autre part par les négociations qui ont dû entourer le choix des parrain et marraine, qu'il a fallu envoyer prévenir à Merceuil. Ceux-ci sont en effet Philippe et Françoise de Riollet de Morteuil, très vraisemblablement les anciens employeurs de la mère, qui se font représenter par deux domestiques. Le père de l'enfant, "organiste de l'église paroissiale de St-Pierre" signe "briger". Si l'âge ultérieurement indiqué sur son acte de décès est exact, la mère de l'enfant aurait déjà 36 ans.

• 18 mai 1780, Beaune : Charles Bigarne, dans son article sur la musique à la Collégiale Notre-Dame de Beaune (1878) dit avoir vu dans le registre de la confrérie des marchands, dite confrérie de Saint-Michel Archange, une quittance de ce musicien ainsi libellée : "Je recue de monsieur Dejean, sintique de messieurs les marchands, la somme de trois livres pour avoir touché l'office de Sainct-Michel. À Beaune ce 18 mai 1780, Bricker organiste".
Comme la confrérie de Saint-Michel avait son siège aux Cordeliers depuis la fin du XVIe siècle, Ch. Bigarne en conclut que cela indique la présence d'un orgue dans l'église du couvent des Cordeliers.

• 17 juillet 1786, Beaune : Au cimetière de Saint-Pierre est inhumée "Claudine Forin", épouse de Jacques BRICKER "organiste de cette paroisse", décédée la veille, âgée de 57 ans, en présence de ses fils Philippe et Claude.

• [Beaune ? lieu et date à trouver] : Jacques BRICKER épouse Anne Clavelot.

• 1er janvier 1788, Dijon : Les Affiches de Dijon annoncent la mise en vente d'un "très bon Orgue, composé de dix jeux". Il faut s’adresser "au sieur BRICKER, organiste de St-Pierre, à Beaune".
 
1790, Beaune : Jacques BRICKER est toujours l'organiste de l'église paroissiale Saint-Pierre.
• 24 mars 1790, Troyes : Le Journal de la ville de Troyes et de la champagne méridionale publie une petite annonce pour faire savoir que "M. BRIKER organiste, nouvellement arrivé en cette ville" donnera des leçons d’orgue et de clavecin. Il s'agit de son fils : sa présence à lui semble attestée à Beaune en continu.
• [Vers 1790], Beaune : Dès le début de la Révolution, Jacques BRICKER intègre la Musique nationale pour jouer du serpent, "sans demander aucune rétribution", ce que confirme l'administration municipale. Le jeu du serpent lui aurait causé "une grave maladie dont il ressentira a jamais les effets" (en fait : une hernie).
• 19 juillet 1790, Beaune : Jacques BRICKER se rend à l'étude de maîtres Marotte et Baufer, notaires royaux à Beaune, pour faire enregistrer officiellement son consentement au mariage de son fils Philippe, organiste (mariage qui sera célébré le 31 août 1790, à Provins, avec Victoire-Geneviève Choiselat).

• 10 avril 1791, Beaune : Dans l'église Saint-Pierre est baptisée Jeanne, née l'avant-veille, de Jacques BRICKER "organiste de cette paroisse", et d'Anne Clavelot son épouse. Le père signe "J Bricker". Le parrain et la marraine sont tous deux venus de Chagny, à 15 km au sud de Beaune, berceau de la famille Clavelot.
 
• 16 ventôse an VI [6 mars 1798], Beaune : Sexagénaire, souffrant d'une grave hernie, Jacques BRICKER adresse une supplique, accompagnée d'un certificat médical, au Conseil des Cinq-Cents pour demander une pension. Il y résume sa carrière passée et explique qu'il fait également "profession des arts mécaniques et facteur d'instruments" et que, à l'époque où "les temples furent fermés", c'est-à-dire vers 1793-1794, il avait espéré trouver ainsi "des ressources pour se procurer le nécessaire et alimenter sa famille", mais que "la rareté du numéraire" avait tari ces activités. Il dit sentir "les traits acérés" de l'âge, mais affirme cependant ne s'être jamais permis "de murmurer ni de se plaindre de la sagesse de vos loix"… Il signe "Bricker pere".

• [1802-1805], Beaune : Selon Ch. Aubertin (Quelques renseignements sur la musique & les musiciens à Beaune, 1891), l'ancien organiste alsacien Jacques BRICKER fait partie des musiciens actifs à Beaune "dans les premières années de l’Empire". Selon lui, "privé de l’orgue de Saint-Pierre tenu par lui durant de longues années, le vieil alsacien" […] était alors attaché au chœur de Notre-Dame, où il "jouait passablement du serpent". La consultation des archives de la fabrique post-concordataire sera nécessaire pour confirmer cette assertion.
Sont également cités par Aubertin comme musiciens durant ces mêmes années à Beaune, Philibert JOROT et son fils Émiland, Pierre DESFORGES devenu maître de chapelle à Notre-Dame, Émiland MOUGIN, dijonnais, et Louis CUINIER, tous deux liés à TRUCHEUR, ainsi que trois violonistes,  "Denis" CHAUVENET, Nicolas DAUNAS et le jeune Sébastien DIOT.

• 21 mai 1812, Beaune : À six heures du matin, Jacques BRICKER décède en son domicile. L'acte qui est dressé trois heures après le dit "ancien organiste, demeurant à Beaune, veuf en premières noces de Claudine Soirin, époux en secondes noces de Anne Clavelot" et précise son lieu et sa date de naissance ainsi que les noms de ses parents et le métier de son père.

• 4 décembre 1814, Beaune : Jeanne Bricker, 23 ans, "fille majeure de Jacques BRICKER organiste", épouse Claude Fourchotte, 30 ans, sous-lieutenant en congé militaire, fils de l'ancien basse-contre de Notre-Dame Jean-Baptiste FOURCHOTTE. La veuve de BRICKER, Anne Clavelot, "demeurante au dit Beaune", est "présente, consentante et soussignée".

• 4 février 1825, Beaune : Le décès d'Anne Clavelot, survenu la veille à son domicile, rue du Lieu-Dieu, est enregistré. Elle est dite "veuve de Jacques BRICKER, organiste".

Mise à jour : 14 août 2018

Sources
Ch. Aubertin, Quelques renseignements sur la musique à Beaune..., 1891 ; Ch. Bigarne, La Musique à Notre-Dame de Beaune..., 1878 ; F-Ad21/ BMS Merceuil en ligne ; F-Ad21/ BMS Saint-Pierre de Beaune ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad21/ G 2822 ; F-Ad21/ NMD Beaune ; F-Ad21/ NMD Beaune en ligne ; F-Ad51/ 2E 629/ 223 ; F-Ad77/ 5MI6272 ; F-An/ F19/1259/2 ; F-BmDijon/ Res 1104, Affiches de Dijon ; J.Gardien, L'orgue et les organistes en Bourgogne…, 1943

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