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BROUSSIN, Julien (1711-1785)
État civil
NOM : BROUSSIN     Prénom(s) : Julien     Sexe : M
Date(s) : 1711-9-26  / 1785-11-22
Notes biographiques

Julien BROUSSIN  accomplit une longue carrière musicale, de l'enfance au grand âge, au sein de différents établissements de la ville du Mans.

• 26 septembre 1711 : Julien BROUSSIN naît au village de Thorigné [aujourd'hui : Thorigné-sur-Dué, à l'est du Mans], fils d'un "marchand". Il se retrouve orphelin de père à l'âge d'un an et demi.

• 26 août 1719, Le Mans : "Présenté par sa mère", Julien BROUSSIN est reçu enfant de chœur à la collégiale Saint-Pierre-la-Cour. Il vient occuper la troisième place à la psallette, précédemment occupée pendant à peine plus d'un an par le petit René LEROY, qui avait remplacé Pierre-Nicolas CHUPIN. Les deux autres enfants alors en poste lorsqu'arrive Julien BROUSSIN sont Nicolas-Joseph MALLARD et René JOUIN.
Le jeune garçon y est brièvement initié à la musique par Jacques BENOIST (avant son départ pour Saint-Malo le 3 août 1720). Il est ensuite formé surtout par Claude VATRICE, clerc tonsuré du diocèse de Noyon. Durant ses derniers mois à la psallette, à partir de décembre 1728, il apprend à toucher l'orgue avec Noël RAGOT.
Pendant ses années à la psallette, Julien BROUSSIN a eu comme condisciples Pierre BOULLAY (à partir de mai 1722), Jean-Gervais BONTEMPS (à partir de juillet 1722, date à laquelle Julien BROUSSIN  est devenu l'aîné des enfants de chœur), puis Guillaume GOUAULT (à partir d'août 1727).

• Juillet 1729, Le Mans : Julien BROUSSIN quitte la psallette, où il est remplacé par Charles MARIGNÉ.
Mais dès le 1er août, le chapitre l'engage pour "chanter à la musique en qualité de haute contre" aux offices de St-Pierre-la-Cour, pour la somme dérisoire de 18 livres par an. Sans doute poursuit-il alors ses études au collège. Il remplit ce rôle de haute contre jusqu'en avril 1732. Il est alors remplacé pour chanter la haute-contre à la collégiale par le grand enfant de chœur sortant, Pierre BOULLAY.

• 1er novembre 1730, Le Mans : Julien BROUSSIN devient organiste de l'abbaye de Beaulieu, au Mans, sur la rive droite de la Sarthe, où il prend la suite de René PAINGAULT. Il est rémunéré 70 livres par an, par quartiers de 17 livres 10 sols. Son prédécesseur ne touchait que 21 livres par an, mais était "nourry" à l'abbaye. Cela semble aussi le cas de Julien BROUSSIN, quoique pas quotidiennement : il aura à  diner chaque jour de travail, et à souper lorsqu'il couchera à l'abbaye pour les mâtines du lendemain.

• Noël 1734, Le Mans: "Mr Julien BROUSSIN a commencé à toucher de lorgue la veille de noël 1734 pour le prix de 150 livres pour une année payable de quarte en quarte" précise le livre de comptes de l'abbaye bénédictine mauriste de La Couture.
À partir de 1735 : Devenu organiste de l'abbaye de La Couture, Julien BROUSSIN est dit aussi symphoniste. À ce titre, il est régulièrement indemnisé d'une faible somme (10 livres / an) pour un service de vacataire à Saint-Pierre-la-Cour de 1738 à 1746 (au moins).

• 23 août 1736 : "On a fait convention avec le susdit Mr BROUSSIN pour le prix de 200 livres par an à commencer le payement du 1er janvier dernier 1736 et continuer de quarte en quarte" mentionne le comptable de l'abbaye de La Couture. Au bout d'une seule année probatoire, l'organiste a donc bénéficié d'une augmentation importante !

• 9 juillet 1737, Le Mans : Julien BROUSSIN épouse Marie Barbari, maîtresse couturière, fille d'un maître tailleur d'habits, en présence de plusieurs musiciens, dont les organistes Noël RAGOT et Nicolas BOUTELOU. Le couple aura sept enfants, qui semblent tous mourir très jeunes.

• Août 1748 : "Sur les plaintes de monsieur l’Organiste et sur ses instances", écrit le frère célérier des mauristes de La Couture, l'abbaye "a consenti à rehausser ses appointements de 50 livres, ainsi on lui payera par an 250 livres, à commencer du mois de juillet dernier, à condition qu’il touchera avec plus de soin et il ne mangera plus dans la maison".

• 27 juillet 1752, Le Mans : Le 6ème enfant de Pierre ÉLIE, serpent de la collégiale qui choisit souvent les parrains et marraines de ses enfants dans le milieu musical de la ville, est baptisé à Saint-Pierre-la-Cour. Sa marraine est "Delle Marie Barbari, épouse du sieur Julien BROUSSIN organiste". Elle signe, mais avec difficulté, d'une signature à peine dessinée.
Julien BROUSSIN, lui, signe en général assez bien, mais le registre comptable de l'abbaye de La Couture révèle une orthographe fragile : "ressu deux cartier", "je tient quitte les religieux de la beie de la couture"...

• Printemps 1759 : Pour la troisième fois, l'organiste bénéficie d'une augmentation de la part des Mauristes de La Couture. Ses gages passent de 250 à 280 livres, soit des quartiers de 70 livres. Ils ne bougeront plus.

• 20 juillet 1761 : Julien BROUSSIN signe un “billet” par lequel il reconnait devoir “une somme de 48 livres au Sieur LEBOURDAIS [organiste de la cathédrale] pour argent presté”. À des dates différentes, les musiciens DESBOIS et FRÉCINNE en ont fait de même. Après le décès de LEBOURDAIS en 1765, seul Desbois rembourse sa dette. Les dettes de Broussin et de Frécinne sont déclarées caduques et inscrites "pour mémoire" dans les comptes de la succession Lebourdais.

• 1er juin 1784, Le Mans : Son épouse, Marie-Madeleine Barbary, meurt paroisse de La Couture, âgée d'environ 80 ans. Elle est inhumée le lendemain au grand cimetière, en présence de trois neveux, dont maître Pierre Aubineau, "clerc tonsuré de cette paroisse". Le père de celui-ci, sculpteur, était fils de François AUBINEAU, "officier ordinaire de la Musique du Roy".
• Juillet 1784-novembre 1785 : Devenu veuf, Julien BROUSSIN siège au chœur de St-Pierre-la-Cour en qualité de clerc tonsuré habitué. Cela lui permet de recevoir de petites sommes au titre des droits d'assistance.
 Avec affabilité, il accueille le jeune organiste arrivant de Tours, Michel BOYER et lui fait visiter son vieil orgue de La Couture. Un neveu – vraisemblablement Pierre Aubineau puisque Boyer précise qu'il était "ecclésiastique" –  l'aide pour desservir en plus les orgues de la Mission et des Cordeliers. Durant cette période, le vieil organiste reçoit de l'abbaye de La Couture des gages de 280 livres par an et est, de plus, "logé gratis".

• 22 août 1785 : Les Affiches du Maine publient une annonce qui montre qu'au séminaire de La Mission on a anticipé le prochain décès de Julien BROUSSIN. "On désireroit trouver un bon organiste pour toucher de l’Orgue au Séminaire de la Mission, les dimanches & fêtes seulement”. C'est Jean-Baptiste LEMOINE qui répondra à cette annonce. Aux Cordeliers, le vieil organiste sera remplacé par Michel BOYER, par ailleurs organiste de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour.

Après sa mort, survenue le 22 novembre 1785, les Bénédictins de La Couture confient leur orgue à Françoise-Adélaïde VEIMRINGER, à partir de noël 1785. La jeune fille est engagée à 150 livres seulement...

Mise à jour : 19 janvier 2021

Sources
F-Ad72/ 111 AC 144 ; F-Ad72/ 4E 37/754 ; F-Ad72/ 4E 45 280 ; F-Ad72/ B 449 ; F-Ad72/ BMS Le Mans, Grand St-Pierre ; F-Ad72/ BMS Le Mans, Grand St-Pierre et Crucifix ; F-Ad72/ BMS Le Mans, La Couture ; F-Ad72/ BMS Thorigné ; F-Ad72/ G 501 ; F-Ad72/ G 502 ; F-Ad72/ G 503 ; F-Ad72/ G 513 ; F-Ad72/ H 420 ; F-Ad72/ H 58 ; F-Bm Le Mans/ Maine 2423 ; S.Granger, Les Métiers de la musique…, thèse, 1997.

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