Login
Menu et informations
BUGAR, Philippe, aïeul (ca 1688-1763)
État civil
NOM : BUGAR     Prénom(s) : Philippe     Sexe : M
Complément de nom : aïeul
Autre(s) forme(s) du nom : BUGARD
Date(s) : 1688 ca  / 1763-6-17 
Notes biographiques

Philippe BUGAR est né à la fin du XVIIe siècle. Il fut l'organiste de l'église paroissiale Notre-Dame de Vicdessos pendant une vingtaine d'années. Cette petite ville de la montagne ariégeoise située dans la vallée du même nom, fait partie du diocèse de Pamiers, mais est à 50 km de la cathédrale. En aval,  la rivière coule encore sur 15 km avant de confluer avec l'Ariège au niveau de Tarascon. Vicdessos est le bourg principal et le débouché d'une série de villages formant une municipalité avec des consuls élus. Son église est dotée d'un orgue. Il est au premier abord surprenant de trouver un instrument de musique aussi onéreux dans un bourg isolé où l'on vit en autarcie. En fait, comme beaucoup d'autres vallées de cette région du sud, le sous-sol recèle de matières premières. Ici, la mine de fer du Rancié génère une forte concentration de forgerons et une production importante de charbon de bois. Dans le premier tiers du siècle, quand Philippe Bugar vient toucher l'orgue, cette activité prend son essor.

• [1688), Vicdessos [Ariège] : Philippe BUGAR naît aux environs de cette année-là, d'après son âge au décès. Ses parents sont très probablement Marle Rousse et le "sieur Jean Saint-Pol Bugar", morts la première en 1703 et le second en 1719. Mais le plus ancien des registres des baptêmes, mariages et sépultures ne commence ici qu'en 1690. D'après quelques indices, la famille semble assez aisée, et le terme "sieur" témoigne en cette faveur. En revanche, nous ignorons comment l'enfant a été instruit. Peut-être tout simplement  à Vicdessos où il existait à la fois un orgue et une école.

• 22 novembre 1718, Vicdessos : Il épouse Jeanne Marnet, fille d'un forgeron. Neuf enfants, quatre filles et cinq garçons, vont naître de cette union entre 1720 et 1748. Et les parrains et marraines de la fratrie confirment l'existence d'une parentèle centrée Jean Saint-Pol Bugar [ou Bugar Saint-Paul]. 

• 1718-1738, Vicdessos : Philippe BUGAR, menuisier de métier, est également l'organiste de l'église paroissiale. Ses gages annuels sont insignifiants: quarante livres "pour l'orgue et le soin de l'horloge", soit seulement vingt-huit pour le musicien, selon les comptes annuels fournis par les délibérations municipales. Sans doute joue-t-il médiocrement puisque, d'après la même source, "il n'est en estat de jouer qu'un seul air". Mais il rend de précieux services. En effet, cet orgue ancien, peut-être du XVIe siècle, d'après la recherche effectuée par Jean-Louis Grill-Maffre en 1975, est dans un état d'usure avancée. Et c'est le menuisier, lui-même, qui assure les réparations avec "cole et peaux acheptés". En 1738, les consuls se résolvent à ce qu'il soit "refait en y faisant toutes les augmentations convenables", par Cardé, un facteur toulousain. Mais le travail achevé, on ne reprend pas BUGAR, on décide d'engager un musicien professionnel afin "d'appeler des chantres au service divin". 

• 25 juin 1762 : Le fils de Philipe BUGAR, le charpentier Jean-Baptiste, épouse Anne Tournié. Le père assiste au mariage aux côtés de Jean, son autre fils, celui qui est élu "consul politique" du corps de ville de la vallée. Cette année est marquée par deux autres événements notables. Le vieil homme devient en effet le parrain de deux petits-fils : chez Jean, Philippe est baptisé le 30 avril et chez Jean-Baptiste, il s'agit de Pierre, arrivé la veille de Noël. C'est ce dernier, Pierre BUGARD, qui sera prêtre et chantre dans cette même église. Pour l'instant, et comme à son habitude, l'aïeul applique une signature très personnalisée, c'est-à-dire un paraphe tout à fait convenable mais obstinément dépourvu de la consonne finale d,  alors que la jeune génération l'a, dans son entier, adoptée depuis longtemps.

• 17 juin 1763 : Jean BUGAR meurt dans sa maison, à l'âge de 75 ans. Son acte de sépulture rappelle son métier de menuisier, mais se tait sur son activité passée au service de l'orgue paroissial. Il est vrai que depuis longtemps, ce sont des musiciens expérimentés qui se succèdent.

   14 décembre 2019

Sources
F-Ad09/ BMS Vicdessos ; F-Ad09/ BMS, Vicdessos ; J-L, Grill-Maffre, Orgues d'Ariège, 1975 ; J.-L. Grill-Maffre, Les orgues d'Ariège, 1975

<<<< retour <<<<