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CÉRÉ, Jean (1759-1795)
État civil
NOM : CÉRÉ     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SERRÉ
SERÉ
SERAY
SERAI
CIRÉ
SERAY
Date(s) : 1759-7-1  / 1795-1-12
Notes biographiques

Jean CÉRÉ est originaire du nord de l'Anjou, outre-Maine. Quoiqu'identifié dès son mariage comme tailleur d'habits, le chantre de l'église paroissiale de Saint-Lambert-la Potherie n'est connu que tardivement, quasi par accroc. En effet, les éléments permettant d'identifier sa fonction tiennent sur une ligne d'un tableau de la série L des Archives départementales répertoriant le personnel au service de Saint-Lambert. Il est dit chantre rémunéré 80 lt par an. S'il est garant du chant au lutrin, maîtrisant le plain-chant, sa fonction devient insignifiante au regard des registres paroissiaux et actes d'état civil. Jean CÉRÉ est le profil du chantre de village scruté par Xavier Bisaro dans son ouvrage "Chanter toujours - Plain-chant et religion villageoise dans la France moderne (XVIème XIXème siècle)".

• 2 juillet 1759, Beaucouzé [M&L] : Jean SERAY est porté sur les fonts baptismaux de ce village de 500 âmes situé à une dizaine de kilomètres au Nord d'Angers. Son père Jean Seray est closier, sa mère se nomme Françoise Frémy. Parrain et marraine sont sans surprise des oncle et tante de la paroisse. À Beaucouzé peu d'habitants signent les registres. Aussi la qualité de l'ecclésiastique, Frère Joubert, religieux récollet, vicaire de la Baumette [Angers] suscite des interrogations sur les liens entre le monastère et le village.

• L'une des problématiques soulevée par les chantres de village tel Jean CÉRÉ tient dans leur formation. S'il est certain qu'ils étaient dotés d'une "voix haute et forte" (X.Bisaro), quel fut leur apprentissage ? Dans le cas présent ce futur chantre ne fréquente que des villages de moins de 500 habitants dotés de modestes églises paroissiales. L'hypothèse d'une formation par imprégnation, au lutrin est vraisemblable, à moins qu'il n'y ait eu une structure plus étoffée à Ecouflant où il semble avoir séjourné et avoir appris son métier de tailleur d'habits.

• 30 août 1785, Saint-Lambert-la-Potherie [M&L] : Jean CÉRÉ ainsi qu'il signe, épouse Anne Marthe Rigault à Saint-Lambert bourg voisin de Beaucouzé. Jean exerce déjà comme tailleur d'habits. Sa fonction de chantre paroissial n'est pas évoquée. L'acte de mariage mentionne Écouflant, autre bourg modeste connu par l'Abbaye bénédictine du Perray-aux-Nonnains, quasi en ruines, où exercent successivement les organistes Anselme Rosalie GIRAULT et Jeanne Marie BERTRAND (1780-1790).

• 1786-1791, Saint-Lambert-la-Potherie : Trois enfants viennent agrandir la famille Céré, Jean baptisé le 17 mai 1786 qui se mariera le 30 juillet 1816 à Saint-Martin du Fouilloux [M&L] ; François le 23 décembre 1787, futur journalier marié le 18 mai 1817 dans le village voisin comme son frère. Anne Françoise, cadette, baptisée le 28 mai 1791 qui décèdera chez son oncle François Ceré, laboureur de Bouchemaine [M&L] en mai 1806 à 15 ans.
Jean CÉRÉ père est absent lors des baptêmes, n'est connu que comme tailleur d'habits. Le chantre, si emblématique aux côtés de l'officiant, debout devant l'assemblée, maîtrisant chant et latin, est curieusement passé sous silence ici tout comme dans nombre de bourgs angevins.

• 1790-1793, Saint-Lambert-la-Potherie : L'administration révolutionnaire, probablement sur l'initiative du maire ou curé du village, recense le sieur Jean SERRÉ, chantre au service de la paroisse de Saint-Lambert et lui verse 80 livres par an en 1792-1793, ce qui induit une activité antérieure.

• 23 Nivôse An III [12 janvier 1795], Saint-Lambert-la-Potherie : Les anciens maires de la commune Nicolas Tassin et Mathurin Boisbourier, forts de leur âge et de leur autorité, viennent déclarer le décès de Jean CÉRÉ, 32 ans. Ils relatent la mort violente d'un des leurs qui "avait été assassiné par les chouans qui avaient tiré sur lui plusieurs coups de fusil et laissé pour mort". Ils ont appris des journaliers témoins de l'assassinat que "les uns étaient de Barou et les autres du Loroux, sans savoir leurs noms, surnoms, ni professions". Jean CÉRÉ aurait-il porté des idées neuves et déplu à certains ?

Cet épisode douloureux rappelle la réalité des guerres vendéennes en Anjou, des rivalités entre "Bleus" et "Blancs". F.Y. Besnard, dans ses Souvenirs d'un nonagénaire a longuement décrit les solidarités, trahisons, fuites pour échapper alternativement à la vindicte des uns et des autres.

• 20 Ventôse An VII [10 mars 1799], Saint-Lambert-la-Potherie : Anne Marthe Rigault, veuve, 38 ans, se remarie avec Joseph Juben 22 ans. Elle décèdera le 14 mars 1842 à Saint-Martin-du-Fouilloux où vivent ses aînés.

Mise à jour : 24 novembre 2019

Sources
F-Ad49/ 1 L 986 ; F-Ad49/ BMS Beaucouzé ; F-Ad49/ BMS St-Lambert-la-Potherie ; F-Ad49/ BMS St-Lambert-la-Potherie, NMD Bouchemaine ; F-Ad49/ NMD St-Lambert-la-Potherie

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