CHAILLOU, épouse LEBLANC, Marie Marguerite (1737-1797)

Marie Marguerite CHAILLOU, épouse d'Hubert Leblanc, duquel elle est assez tôt séparée, a été organiste en Bourgogne et en région parisienne dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, mais on ne sait quels postes elle a occupés, hormis celui de Montfort-l'Amaury [Yvelines]. Elle a enseigné le clavecin et la musique en général à Versailles dans les années 1780. Fin 1789, sa clientèle habituelle ayant déserté la ville, elle rejoint la capitale, à l'image de la famille royale. Victime d'ennuis de santé à partir de 1793, elle s'éteint en 1797.

• 25 avril 1737, Beaune [Côte-d'Or] : Fille de Georges Chaillou, notaire royal à Nolay, et de Henriette Bouge, Marie Marguerite CHAILLOU naît le 25 et est baptisée le lendemain paroisse Notre-Dame. Son parrain est un prêtre de Beaune, Philibert Leblanc, et sa marraine est religieuse aux dames bernardines de Beaune, c'est-à-dire à l'abbaye de Lieu-Dieu qui depuis un siècle a quitté son lieu d'implantation initial (Marey-lès-Fussey, à une douzaine de km au nord de Beaune) pour s'installer intra muros dans la ville.

• Quelle formation à la musique Marie Marguerite CHAILLOU a-t-elle reçu ? On peut penser que sa marraine a pu jouer un rôle.

• 4 mai 1756, Dijon [Côte-d'Or]: Marie Marguerite CHAILLOU, 19 ans, demeurant paroisse Saint-Philibert à Dijon, épouse Hubert Leblanc, 25 ans, de la paroisse Saint-Merry de Paris, fils naturel de Hubert Leblanc, présent, et de défunte Marie-Marguerite Roger, en présence de Philibert Leblanc, prêtre, docteur en théologie et chanoine honoraire de la collégiale de Beaune, qui est très probablement le parrain de la mariée. Bien que la jeune fille soit domiciliée à Dijon, les liens avec Beaune restent vivaces.

• 2 août 1761, Beaune [Côte-d'Or] : Marie CHAILLOUX, épouse de M. Hubert Leblanc, "bourgeois sur la ditte paroisse", met au monde son fils Bernard Louis Éléonor LEBLANC à quatre heures du soir paroisse Notre-Dame. Le lendemain, le baptême de l'enfant révèle des liens avec deux abbayes : le parrain est en effet le Révérend père Dom Bernard Godard, prieur de l'abbaye Saint-Vincent, représenté par M. Louis Chozard, maître chirurgien à Beaune, la marraine étant Madame Marie Éléonore de Pignerolles, abbesse de l'abbaye cistercienne du Lieu-Dieu, représentée par la sœur Anne Bougot, tourière de l'abbaye. Est également présent Dom Jacques Pernet, religieux de l'abbaye Saint-Vincent. Tous les présents signent, ainsi que le père de l'enfant.
La famille Leblanc demeure dans une maison située "vis à vis la belle croix", dont le curé, bizarrement, précise dans l'acte de baptême qu'elle appartenait "il y a peu d'années à M. Lobet bourgeois et actuellement audit sieur Leblanc".

On peut faire l'hypothèse que Marie Marguerite CHAILLOU tiendrait ou aurait tenu des orgues dans l'un ou l'autre de ces établissements, par exemple à l'abbaye de Lieu-Dieu où un orgue existe, confié en 1790 par l'une des religieuses, Thérèse BRENET.

• 1778-1781, Montfort-l'Amaury [Yvelines] : Une dame LEBLANC est organiste de l'église collégiale et paroissiale. Il s'agit très probablement de Marie Marguerite CHAILLOU. Le compte de fabrique de 1777-1780 indique qu'il lui est dû 1 000 livres pour deux ans six mois de ses appointements à raison de 400 livres par an, échus le 19 octobre 1780. Elle a pris la suite de la demoiselle VIARD, une élève de Jean IGOU qui n'a exercé que pendant trois mois environ. La dame LEBLANC est encore mentionnée dans le compte de 1780-1781, toujours appointée à 400 livres par an. On ne sait si Jean-Baptiste MANIGLIER, actif en 1783, lui a directement succédé.

• 1783, Versailles : L'Almanach de Versailles de 1784 (qui paraît en 1783) indique que "la dame le Blanc, Place St. Louis, démontre la Musique, le Clavecin, le Sistre & la Vielle ; & son fils, le Violon". Cette dame n'est autre que Marie Marguerite CHAILLOU.

• 15 janvier 1787, Paris : Marie Marguerite CHAILLOU, qui demeure à Versailles, signe le contrat de mariage de son fils Bernard Louis Éléonor LEBLANC, organiste également domicilié en cette ville. Elle est séparée de biens de son mari, qui demeure toujours à Beaune.

• 1789, Versailles : Marie Marguerite CHAILLOU est toujours signalée comme "Maîtresse de Clavecin & de Harpe" dans l'almanach de la ville. Elle réside rue de la Pompe, aux Écuries d'Orléans.
• 24 décembre 1789, Versailles : Dans le supplément "Affiches et avis divers" du Journal de Versailles continué à la suite de la Cour et de l'Assemblée nationale paraît l'annonce suivante : "Une dame, organiste, touchant bien du clavecin, pinçant de la harpe & de la guitare, enseignant aussi la musique vocale, désireroit trouver une maison à demeure soit à Paris, soit en province, pour faire l'éducation des jeunes gens". Il faut s'adresser "chez madame le Blanc, rue du Vieux-Versailles, N° 25". L'utilisation du terme "organiste" suggère qu'elle n'a pas cessé de toucher l'orgue depuis qu'elle a quitté son poste de Montfort-l'Amaury : pour le compte d'un couvent ou d'une abbaye de la ville ou des environs, peut-être ?

• 13 mars 1793, Paris : Marie CHAILLOU, organiste, 55 ans, femme d'Hubert Leblanc, domiciliée rue Saint-Denis, entre à l'Hôtel-Dieu de Paris. Elle en sort le 2 avril 1793. Elle est dite "de Beaune en Bourgogne".

• 7 novembre 1796, Paris : Marie Marguerite CHAILLOU, 60 ans, organiste, mariée à Hubert Leblanc, domiciliée rue Louis au Marais, est à nouveau hospitalisée à l'Hôtel-Dieu, salle Anne. On ignore combien de temps elle y reste.

• 20 mars 1797, Paris : Marie CHAILLOU, qualifiée de musicienne, est encore hospitalisée, cette fois à l'Hôpital Saint-Louis, salle Marthe, où elle meurt au bout de six jours, le 26 mars 1797. Elle est dite âgée de 59 ans, femme d'Hubert Leblanc, domiciliée au n° 400 rue "Louis Marais" [Saint-Louis au Marais], et native de Beaune.

Mise à jour : 31 août 2021