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CHAMBON, Jean-Baptiste, Fils (1747-1806)
État civil
NOM : CHAMBON     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Complément de nom : Fils
Autre(s) forme(s) du nom : CAMBON
Date(s) : 1747-9-19   / 1806-8-27 
Notes biographiques

Jean-Baptiste CHAMBON fait partie d'une famille d'organiers berrichons qui ont vicarié de Bourges à La Rochelle. Jean-Baptiste [Fils] est organiste, a été formé à la facture d'orgues par son père. Né à La Rochelle [Charente-Maritime], il se marie à Paris. S'il passe par Levroux [Indre], berceau familial, il est surtout connu pour avoir réparé l'orgue de l'église paroissiale Saint-Barthélémy de La Rochelle. Il en devient l'organiste pendant près de douze ans, à partir de 1780. En 1792, il quitte l'église Saint-Barthélémy pour celle de Notre-Dame, toujours à La Rochelle, comme organiste avant une ultime reconversion professionnelle. Un autre musicien du Bas-Berry est actif à la cathédrale de La Rochelle dans les années 1790, Louis Paul GAUDRION.
Son parcours croise celui de son père, facteur d'orgues et marin, Jean-Baptiste CHAMBON. La cohérence chronologique, les registres paroissiaux ainsi que la profession "d'organiste", propre au fils, permettent de les distinguer car la famille CHAMBON est particulièrement itinérante.

• 19 septembre 1747, La Rochelle [Charente-Maritime] : Jean-Baptiste CHAMBON fils de Jean-Baptiste, marin, et de Marie Anne Bouchet, est baptisé paroisse Notre-Dame. Le père ainsi que les parrain-marraine signent le registre. La profession de "marin" ne peut que surprendre car Jean-Baptiste CHAMBON père était jusqu'alors répertorié comme facteur d'orgues du Bas-Berry, originaire de Levroux [Indre], alors du diocèse de Bourges [Cher].

• 26 juillet 1748, La Rochelle : Un petit François, fils de J.B. CHAMBON et Marie Anne Bouchet, né la veille, est baptisé. Il ne survit que deux jours.

*** 1749 marque le retour de la famille Chambon en Bas-Berry

• 16 août 1749, Levroux [Indre] : Lors du mariage entre Charles Pierre Delaune, tailleur d'habits, et Marie Caillaut, Jean-Baptiste CHAMBON père,officier de la marine, est témoin. Un autre Chambon est présent qui est prêtre chanoine de l'église Saint-Sylvain.

• 13 mai 1750, Levroux : Jean-Baptiste CHAMBON père et Anne Bouchet ont un autre fils, baptisé paroisse Saint-Sylvain. Il s'agit de Jean Silvain qui a pour parrain le prêtre chanoine, Jean Chambon, et pour marraine Marie Catherine Vallois. Tous signent. Alors que le Berry est connu pour un faible taux d'alphabétisation au XVIIIe siècle, on remarque que les femmes citées maîtrisent l'écriture.

• [1754-1762], Levroux : Bien que la formation musicale de Jean-Baptiste CHAMBON Fils ne soit pas documentée, la situer à la collégiale Saint-Sylvain de Levroux semble vraisemblable. Ses parents sont alors en Berry, un oncle est chanoine du chapitre, et Jean-Baptiste COURIOU, organiste, a pu lui faire découvrir l'instrument. Concernant la facture d'orgues, son père le fait travailler sur des chantiers, comme celui de Bourges. Il serait souhaitable cependant de documenter cette période.

• 17 janvier 1759, Poitiers [Vienne] : D'après une délibération capitulaire, J.B. CHAMBON père a réparé l'orgue de la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier. Il s'installe à Poitiers comme facteur d'orgues.
• 1761-1762, Levroux [Indre] : Jean-Baptiste CHAMBON père est chargé de l'entretien de l'orgue de la collégiale Saint-Sylvain.
• De juin 1761 à 1766, Bourges [Cher] : La fabrique de l'église paroissiale Saint-Pierre-le-Guillard recrute Jean-Baptiste CHAMBON, "facteur d'orgues à Levroux", afin qu'il mette en place l'ancien orgue de la Sainte-Chapelle de Bourges démolie, acquis pour la somme de 700 livres. Il doit donc le remonter et le remettre en état pour la Toussaint. 
En mars 1762, un autre facteur d'orgues, Claude DESCHAMPS, effectue une expertise des travaux effectués par CHAMBON et observe que les travaux n'ont pas été exécutés correctement, ainsi notamment "le clavier du grand orgue [est] non praticable par sa dureté" ou encore "le clavier de pédale [est] trop serré, en outre, point d'égalité dans les jeux". La fabrique demande alors à CHAMBON d'"honorer le contrat et faire les travaux afin de rendre l'orgue conforme à ce qui était prévu". Il doit le faire à ses frais, y compris ses frais de séjour : il loge à "l'auberge Saint-Jacques tenue par le sieur Brault", le temps d'effectuer les travaux.
• 29 septembre 1762 : L'orgue de Saint-Pierre-le-Guillard est reçu à l'exception du jeu de trompette. J.B. CHAMBON est défrayé de 400 livres. Son fils a contribué au chantier car CHAMBON demande que l'on remette à son fils [Jean-Baptiste] CHAMBON "le contenu de la marchandise" qu'il a achetée sur ordre du curé. Cette information est capitale dans le parcours croisé des deux hommes. Le fils a appris des éléments de la facture d'orgue avec son père.

• 1763, Jean-Baptiste CHAMBON effectue à nouveau des travaux sur l'orgue pour lesquels il est payé 119 livres, puis en 1766 pour 115 livres. Après 1766, c'est Claude DESCHAMPS qui entretient l'orgue. À partir de cette date, la référence au père s'efface ; sa date de décès n'a pu être documentée.

• [1763]-16 floréal an VIII [6 mai 1800], Rochefort : Jean Sylvain Chambon, frère cadet, s'installe à Rochefort où il se marie à deux reprises avant d'y terminer ses jours. Il a fait carrière dans la marine où il est commis principal à son décès.

• 4 mars 1769, Rochefort [Charente-Maritime] : Jean-Baptiste CHAMBON Fils, organiste, est parrain du fils de Michel Arbalestier, peigneur. Cet évènement marque un nouveau déplacement vers l'ouest. Pourquoi vient-il à Rochefort ? Joue-t-il déjà à La Rochelle ? Y rejoint-il son frère cadet ?

• 1771-1772, Levroux : À parcourir les registres paroissiaux levrousains, Thérèse Henault, future femme de Jean-Baptiste CHAMBON Fils, est témoin de mariage de son frère Jean Etienne en janvier 1771, puis de sa sœur Marie en 1772. Elle signe les registres, ce qui permet de déduire qu'elle demeure à Levroux. Charles Henault, le père, est cité comme "huissier au Châtelet" sans que l'on connaisse ses liens exacts avec Paris.

• 27 décembre 1773-1776, Vierzon [Cher] : Jean-Baptiste CHAMBON, Fils, est engagé comme organiste de l'église Notre-Dame. Son contrat prévoit l'entretien de l'instrument. Il démissionne avant juin 1776 et part à Paris. Jean-Blaise DOUIN, lui succède.

• 11 juin 1776, Paris: Jean-Baptiste CAMBON [CHAMBON], organiste, épouse Thérèze Henault le 11 juin 1776 en l'église paroissiale Sainte-Madeleine-de-la-Ville-l'Évêque. Thérèse Henault est la fille de Charles Henault, huissier royal du Châtelet. Le lieu de mariage confirme la mention figurant sur l'acte de décès Thérèse Henault qui est dite "originaire de Paris". Si elle est née le 1er octobre 1748 à Levroux, elle a vécu à Paris ultérieurement. La mention d'organiste suggère que CAMBON/CHAMBON exerçait à Paris.

• 16 mai & 30 mai 1777, La Rochelle : "Le sieur CHAMBON organiste" fait paraître deux avis dans les Affiches de La Rochelle. L'une offre ses services de musicien accompli, enseignant musique vocale, violon et clavecin et annonce un concert à venir. Pour affirmer son sérieux, il indique demeurer chez les R.P. Cordeliers. L'autre annonce est celle de son concert, prévu le 2 juin, qui se tiendra église Saint-Sauveur et où il fera montre de ses talents. Cette information enrichit le parcours de Jean-Baptiste CHAMBON, semblant confirmer d'une part avoir reçu l'enseignement et la culture musicale de COURIOU à Levroux, qu'il a complétés au cours de son itinérance, on pense notamment à Paris : où a-t-il joué ? Qui a-t-il rencontré ?

• 26 septembre 1777, Levroux : Jean-Baptiste CHAMBON Fils et Thérèse Henault ont un enfant prénommé Jean-Baptiste, baptisé paroisse Saint-Sylvain. CHAMBON est alors mentionné comme "organiste", sans précision du poste occupé. Le parrain de l'enfant est Pierre Darnault, tailleur. Sa marraine est dame Thérèse Dupeschault, "ayeule de l'enfant".

*** Les Chambon s'installent à La Rochelle

• Le 23 mai 1778, La Rochelle : Jean-Baptiste CHAMBON Fils "conjointement avec les commissaires de messieurs du chapitre et ceux de messieurs de la fabrique", examine le buffet de l'orgue de l'église paroissiale Saint-Barthélémy. Un devis des réparations est alors établi, ce qui constitue une étape préalable à son futur recrutement.

• 27 février 1779, Poitiers : CHAMBON, mentionné comme "facteur d'orgues" est payé pour avoir réparé les orgues de l'église paroissiale Sainte-Radegonde où officie Jeanne GARNIER.

• 25 octobre 1779, La Rochelle : Le petit Jean-Baptiste, né à Levroux, est inhumé au cimetière de la paroisse Notre-Dame. Le registre précise la profession du père, Jean-Baptiste CHAMBON, organiste ainsi que le nom de sa femme Thérèse Hénault.

• 21 décembre 1780, La Rochelle : J.B. CHAMBON est nommé organiste de l'église  Saint-Barthélémy, il touchera 150 livres par an, et il lui incombe d'effectuer les réparations nécessaires et d'entretenir les orgues. Cependant diverses circonstances empêchent CHAMBON d'effectuer les réparations au cours de l'année 1781.
En 1785, les réparations étant effectuées, CHAMBON demande une expertise afin d'être payé. Le sieur DELAVERGNE, organiste de la paroisse Saint-Sauveur, est nommé pour expertiser l'orgue. Il juge l'état de l'orgue bon, ainsi le bureau de la fabrique décide de payer 300 livres à CHAMBON pour ses services. Il est également convenu qu'il touchera au total 300 livres par an (150 livres pour l'entretien de l'orgue tous les 6 mois, plus les 150 livres annuelles pour toucher les orgues).

• 15 novembre 1781, La Rochelle : Jean-Baptiste CHAMBON Fils assiste à la sépulture de sa mère, Anne Bouchet, décédée la veille, veuve du sieur Jean-Baptiste CHAMBON, facteur d'orgues. Par déduction, Anne Bouchet vivait avec son fils depuis son veuvage.

• Décembre 1782, La Rochelle : Paroisse Saint-Barthélemy, Jean-Baptiste CHAMBON assiste à la sépulture de l'épouse de son ami et confrère Marc Antoine CROUZET, maître de musique à la cathédrale Saint-Louis.

• Juillet 1785-novembre 1788, La Rochelle : Trois enfants viennent au monde chez les Chambon, tous baptisés à l'église paroissiale Notre-Dame. Il s'agit de Jean-Baptiste Auguste, né le 9 juillet 1785,  Marie Jean-Baptiste, le 28 juillet 1786 et Jean Auguste Silvain le 22 novembre 1788.

• 23 janvier 1789, La Rochelle : "Lundi prochain, 26 de ce mois, à trois heures après midi, M.l'Aumônier du Régiment d'Agénois [un musicien?] & M.Chambon, Organiste de Saint-Barthélémy, procéderont à la visite & examen de l'orgue de la paroisse Saint-Sauveur de cette ville, rétabli & augmenté par le sieur Miocque, Maître Facteur d'orgues de Paris" lit-on Annonces, affiches et avis divers de la généralité de la Rochelle.

• 6 octobre 1791, La Rochelle : Le district de La Rochelle autorise J.B. CHAMBON à se loger, non pas au couvent des Carmes comme il le demandait, mais aux Cordeliers le temps de réparer l'orgue de Notre-Dame, autre église paroissiale de la Rochelle.

• Août-septembre 1792, La Rochelle : Jean-Baptiste CHAMBON demande une augmentation annuelle de 150 livres de ses gages, faute de quoi il menace de quitter l'église Saint-Barthélémy pour l'église paroissiale Notre-Dame.
• 10 novembre 1792 : Le bureau de la fabrique refuse sa demande et décide d'engager une nouvelle organiste, Mademoiselle LAFORGUE, qui commence à toucher les orgues dès Noël 1792.
• Avant Noël 1792 : Jean-Baptiste CHAMBON quitte l'église paroissiale Saint-Barthélémy et se fait engager comme organiste à l'église paroissiale Notre-Dame dont il a réparé l'orgue en octobre 1791.

• 27 août 1806, Rochefort [Charente-Maritime] : Jean-Baptiste CHAMBON meurt à son domicile, rue des Remparts. Il était devenu "garde magasin des lits militaires". Un ami "artiste", Pierre THILLY, déclare son décès le lendemain. Il le dit âgé de 55 ans, natif de La Rochelle, époux de Thérèse Hénaud.

• 27 janvier 1828, La Rochelle : Thérèse Hénault, institutrice âgée de 85 ans, native de Paris [Levroux], veuve de Jean-Baptiste CHAMBON s'éteint à son domicile de la rue Saint-Julien du Beurre; elle était la fille de Charles Henault et de Thérèse Dupeschault.

Le parcours de Jean-Baptiste CHAMBON, Fils, le situe plus comme organiste que facteur. La facture est un complément de son activité. Plusieurs interrogations demeurent dans son parcours où il se limite à intervenir au service d'églises paroissiales. Son itinérance reste à documenter au gré des découvertes Muséfrem.

Mise à jour : 15 décembre 2022

Sources
Ad17/ BMS La Rochelle, Notre-Dame ; Ad36/ BMS Levroux, St-Sylvain ; Annonces, affiches et avis divers de la généralité de la Rochelle ; F-Ad17 / BMS Notre-Dame ; F-Ad17 / BMS Saint-Barthélemy ; F-Ad17/ 2E 311/ 162* ; F-Ad17/ BMS La Rochelle, Notre-Dame ; F-Ad17/ BMS Rochefort, Notre-Dame ; F-Ad17/ G 271 ; F-Ad17/ L 398 ; F-Ad17/ NMD La Rochelle ; F-Ad17/ NMD Rochefort ; F-Ad36/ BMS Levroux ; F-Ad36/ BMS Levroux, St-Sylvain ; F-Ad79/ 27 F 1 ; F-Ad86/ G 1862 ; F-Filae/ Fonds Andriveau  ; G. Bailly, "Les instruments de musique…", Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 1985 ; Les orgues du Berry. Inventaire national des orgues [...], 2003

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