CHAMP, Jacques, dit DUMONT (1753-1794)

À la veille de la Révolution, Jacques CHAMP, dit DUMONT, ou CHAMP-DUMONT, joue du serpent en l'église collégiale et paroissiale Saint-Jean de Dijon, tout en étant marchand-faïencier de son état. C'est ce métier qui est toujours indiqué dans les actes familiaux le concernant, et seuls les comptes capitulaires révèlent son activité de serpent.

• 11 novembre 1753, Dijon : Lorsqu'il naît, paroisse Saint-Jean, le petit Jacques est seulement appelé "CHAMP". Son acte de baptême ne fait aucune mention du surnom ultérieurement attesté de "DUMONT". Son père, François Champ, cocher, est absent. Sa mère se nomme Jeanne Royer. Ils ont choisi comme parrain Jacques Gattez, maitre traiteur à Dijon et comme marraine Claudine Sauvageot, femme de Jean Maire, marchand vitrier. Tous deux savent signer.

• Son enfance, sa jeunesse et plus particulièrement les modalités de son accès à la musique et au jeu du serpent restent à éclairer. A-t-il été enfant de chœur dans une maîtrise dijonnaise ?

• 17 août 1779, Dijon : Dans l'église Saint-Jean est célébré le mariage de Jacques CHAMP, marchand, avec Barbe Villaume, "ayant déjà été mariée". Le père du marié est présent, qualifié de "bourgeois". Les témoins hors famille sont les sieurs Louis Accard, maitre tonnelier, Antoine Prudent maitre coutelier, Étienne Perrin et Jean Cheuvrey, marchands grainetiers. On ne peut pas manquer de remarquer que le maitre tonnelier a les mêmes prénom et nom (approximativement) que Louis HACQUARD, qui deviendra maître des enfants de chœur de St-Jean deux ans plus tard. S'agit-il d'un hasard ?… De même Antoine Prudent, le maître coutelier, est sûrement de la famille des deux Claude PRUDENT musiciens déjà repérés à Dijon, tous deux fils de maîtres couteliers (l'un né le 22 septembre 1737, fils de Nicolas Prudent et d’Élisabeth Durand, l'autre né le 28 septembre 1765, fils de Jean-Baptiste Prudent et Claudine Mongeot).

• 28 avril 1780, 5 avril 1781, 20 février 1782 : Trois premiers enfants Champ / Villaume sont baptisés à l'église Notre-Dame. Le père est à chaque fois dit "faïencier" ou "marchand faïencier" à Dijon. Les parrain et marraine de l'aîné, François, sont son grand-père paternel, "cocher en la même ville", et sa grand-mère maternelle, Catherine Gillet, veuve de Dominique Villaume vivandier. Les suivants sont choisis dans l'entourage relationnel et amical du couple (un boucher, la femme d'un cabaretier). En avril 1781, le parrain du deuxième enfant est Étienne GRAVIGNARD, garçon cordonnier : on sait par ailleurs que depuis juin 1779, celui-ci chante la basse-contre à l'église collégiale et paroissiale de Saint-Jean-Baptiste. Jacques CHAMP a donc déjà des liens avec le chœur de musique...
 On remarque que seul de ces trois actes de baptême, le troisième, en février 1782, mentionne son surnom de DUMONT. Il le signe d'ialleurs "jacques Champ Dit Dumont", alors que pour les précédents il n'utilisait que "Champ". Tout se passe comme si le surnom surgissait à ce moment-là.

• 8 juin 1782, Dijon : Dans l'église paroissiale Notre-Dame, "Jacques CHAMP DUMONT, marchand fayencier"  est le parrain d'un fils d'Étienne GRAVIGNARD, cordonnier. Cela confirme les liens existant entre les deux hommes.

• 1783 : À une date qui reste à préciser, probablement dès le début de l'année, le sieur CHAMP, dit DUMONT, devient officiellement serpent de l'église collégiale et paroissiale de Saint-Jean. C'est lui qui figure pour 60 livres dans les comptes du chapitre. Il a succédé à PLISSONNIER / PELLISSONNIER, qui l'année précédente avait touché la même somme. L'église Saint-Jean étant à la fois paroissiale et collégiale, les serpents ont en réalité touché 120 livres car leurs gages se partagent à égalité entre le chapitre et la fabrique.
• 7 février 1783 : Sa fille Anne vient au monde (voir ci-après en 1805).
• 24 octobre 1783 : Jacques CHAMP dit DUMONT, "marchand faÿencier, son beau fils", est présent à la sépulture de sa belle-mère Catherine Gillet, épouse de défunt Dominique Villaume, décédée la veille. Elle était "vivandière en cette ville, âgée d'environ 65 ans".

• Fin 1787 : Dans les derniers comptes du chapitre de Saint-Jean conservés aux archives départementales de la Côte-d'Or, le sieur CHAMP, dit DUMONT, serpent, reçoit 60 livres "pour une année de ses gages, suivant ses quittances des 1^er octobre 1787 et 2 janvier 1788". Le maître des enfants de chœur de la collégiale est alors Louis HACQUARD.

• Pâques 1788 : Louis HACQUARD est remplacé par Nicolas-Joseph BOUCHIN.

• 1790, Dijon : Les comptes 1790-1791 de la fabrique de Saint-Jean – conservés, eux – attestent que Jacques CHAMP dit DUMONT joue toujours du serpent à Saint-Jean de Dijon, aux côtés de son ami Étienne GRAVIGNARD qui chante la basse-contre, jusqu'à son décès en juillet. Le maître de Saint-Jean est alors Nicolas-Joseph BOUCHIN. Le joueur de serpent reçoit 100 livres par an, une moitié étant payée par le chapitre, l'autre par la fabrique.
• 8  septembre 1790 : À l'âge de 40 ans, son épouse Barbe Villiaume / Villaume décède. Jacques CHAMP dit DUMONT est dit "marchand faÿencier à Dijon".

• 9 fructidor an II (26 août 1794) : Jacques "CHANT" [ainsi écrit l'officier d'état civil], dit DUMONT marchand faïencier, meurt dans la nuit "sur les minuits", à son domicile situé rue du Bourg, plus précisément "dans sa chambre sur le derrière de sa boutique". Il n'avait pas encore 41 ans.

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• 28 brumaire an VIII (19 novembre 1799) : Son père, François Champ dit Dumont, ancien cocher, veuf de Jeanne Royer, décède à son tour, également rue du Bourg. On apprend qu'il était né "à Menilboeuf, département de la Manche, le 3 mai 1723". Jeanne Royer, la mère de Jacques, était décédée à Dijon le 18 thermidor an VII (5 août 1799).

• 5 messidor an XIII (24 juin 1805), Dijon : Sa fille Anne épouse un fabricant de bas nommé Louis-Gaspard Rebillard, né à Dijon le 2 septembre 1772, fils d'un chapelier. Elle est également nommée "Champ dit Dumont".

Mise à jour : 25 décembre 2018