Login
Menu et informations
CHARBONNIER, Jean-Baptiste (1764-1859)
État civil
NOM : CHARBONNIER     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Date(s) : 1764-4-22  / 1859-10-22
Notes biographiques

Âgé de 26 ans en 1790, Jean-Baptiste CHARBONNIER est titulaire de trois tribunes d'orgues dans sa ville natale de Châlons, en Champagne : celles de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre-aux-Monts, église où il a été probablement formé, et de la paroisse Saint-Nicaise. En réalité, l'une de ses sœurs touche l'orgue dans ces deux établissements et perçoit les appointements. Depuis 1788, il est aussi l'organiste en titre de l'église paroissiale et collégiale de Notre-Dame-en-Vaux. Après la Révolution, CHARBONNIER poursuit son activité à la cathédrale de Châlons et il enseigne la musique. C'est une personnalité connue de la petite cité et estimée dans les cercles favorables à la Restauration. A sa mort, sous le Second Empire, il laisse un fonds non négligeable de compositions pour l'orgue et le piano.

• 22 avril 1764, Châlons [-en-Champagne] [Marne] : Jean-Baptiste CHARBONNIER voit le jour dans une famille d'artisans du textile. Son père, Jean-Baptiste, est - ainsi que l'était son propre père - "maître façonnier serger". La famille est originaire des paroisses Saint-Nicaise et Saint-Jean (elles relèvent du ban de l'abbaye bénédictine de St-Pierre-aux-Monts). La mère dont le patronyme est Charpentier - appelée par erreur Élisabeth dans l'acte de baptême de l'enfant -  se prénomme Marie Louise. Son père est maître chanvrier. Jean-Baptiste est baptisé le lundi 23 en l'église Saint-Loup, il a pour parrain Jean-Baptiste Cappy, et pour marraine Marie Jeanne Sénart (cette dernière est peut-être d'une famille de recteurs d'écoles). Le parrain et la marraine signent l'acte de baptême.

• [1771], Châlons : L'on ne sait pratiquement rien sur ce qu'a été l'apprentissage musical de Jean-Baptiste. L'on peut toutefois affirmer qu'il a débuté sa formation formation auprès de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-aux-Monts, et sous la houlette de Dom CHAPIER, organiste et maître de chœur du monastère qui "voyant cette nature intelligente, vive, pétillante,  dont les dispositions étaient des plus heureuses, jugea que l'enfant ferait plutôt un artiste qu'un artisan, et il lui apprit la musique" [Grignon].

. Vers l'âge de 7 ans, le jeune garçon a sans doute  été reçu parmi les enfants de chœur, probablement à l'abbaye même.

• 1776, Châlons : Si l'on se réfère à Louis Grignon - érudit châlonnais de la fin du XIXe siècle -, Jean-Baptiste - il a 12 ans - aurait été nommé organiste de l'église paroissiale de Saint-Nicaise (cette paroisse était dans le ban de l'abbaye de Saint-Pierre).

• 1784, Châlons : À la mort de Dom Eusèbe CHAPIER, le jeune CHARBONNIER l'aurait remplacé comme organiste et maître de chœur de l'abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts. Il aurait occupé les fonctions d'organiste de l'abbaye "jusqu'au jour où les religieux furent dispersés". Dans les années 1770, c'est l'Alsacien Florent DACH qui a touché les orgues de l'abbaye.

• 1784-1788, Châlons : Selon la comptabilité de la paroisse Saint-Nicaise, c'est au sieur CHARBONNIER,  organiste, que sont versées 240 livres correspondant à deux années de gages échues le 31 mars 1788. À cette époque, Jean-Baptiste est organiste en titre de l'abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts et de la paroisse voisine de Saint-Nicaise. Toutefois, sa sœur Marie Jeanne touche les deux instruments à sa place, durablement ou plus occasionnellement. Durant cette période, les soufflets de l'orgue de Saint-Nicaise sont "raccomodés" par le facteur-organiste COCHU.

• 16 janvier 1787, Châlons [-en-Champagne] : Deux jours après la publication d'un seul ban, le mariage entre Jean-Baptiste et Marie Jeanne Champagne est célébré. Le consentement des jeune mariés et la bénédiction nuptiale, sont reçus et donnés en l'église des Récollets (paroisse Saint-Nicaise). La jeune femme est une fille d'Étienne Champagne et de Prudente Joseph Cosquin. Parmi les proches qui assistent à la cérémonie se trouvent notamment le frère de la jeune femme, Claude Champagne alors clerc tonsuré, et Memmie Fréminet cousin de l'époux et artisan drapier. Tous signent l'acte de mariage à l'exception de Prudente Cosquin.

• 10 novembre 1787, Châlons : Marie Jeanne Joseph [future organiste], fille de Jean-Baptiste CHARBONNIER (l'acte de baptême n'indique pas la profession) et de Marie Jeanne Champagne, voit le jour paroisse Saint-Nicaise. Ses parrain et marraine sont le grand-père paternel et la grand-mère Cosquin qui ne sait signer. Marie-Jeanne Joseph, décèdera à Châlons le 29 mars 1858. L'acte de décès la dit célibataire et rentière. Elle demeurait au 7 de la rue Saint-Jacques, c'est-à-dire au domicile de son père.

• 1787, Châlons : D'après Louis Grignon, Jean-Baptiste Charbonnier fait "un voyage à Paris" [...] "afin de se perfectionner". L'érudit châlonnais qui semble bien connaitre la vie et la carrière musicale de CHARBONNIER, écrit que ce voyage parisien fut assez court, mais qu'il permit au musicien d'entendre Armand COUPERIN (organiste de la chapelle royale et de Saint-Gervais), LASCEUX (organiste de Saint-Étienne du Mont et des Mathurins), puis BEAUVARLET-CHARPENTIER (organiste de l'église Saint-Paul et de l'abbaye de Saint-Victor). Louis Grignon écrit que Jean-Baptiste "décida de s'adresser à ce dernier [CHARPENTIER] pour lui demander quelques leçons [...]; cet artiste [...] examina le jeune homme, vit ce qu'il savait et lui dit dit qu'il n'avait d'autre leçon à recevoir que celle de l'entendre jouer; il lui recommanda en outre de se procurer le journal d'orgue dont il était l'auteur" et d'en travailler les pièces.

• 22 février 1788, Châlons : Après le décès de Jacques COCHU organiste de la cathédrale, le chapitre décide de pourvoir au plus vite au poste vacant, et donc organise "concours et épreuve" entre Joseph-Candide THUILLIER et Jean-Baptiste CHARBONNIER. Le premier est l'organiste de la collégiale Notre-Dame depuis dix ans, le  second tient les orgues de l'église paroissiale de Saint-Nicaise et de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-aux-Monts.

• 3 mars 1788, Châlons : Après l'épreuve, presque les "suffrages" se portent sur THUILLIER, gendre de Jacques COCHU. Le jury - où siégeaient plusieurs chanoines et le maître de musique de la cathédrale -   reconnait toutefois "dans le St CHARBONNIER des talents qui pouront se perfectionner et avec du travail en faire dans quelques années un bon organiste".
• 6 avril 1788 : Jean-Baptiste CHARBONNIER devient l'organiste de l'église paroissiale et collégiale de Notre-Dame-en-Vaux. Il accepte ce poste aux mêmes conditions que celles de son prédécesseur - J.-C. THUILLIER -, c'est-à-dire 300 livres de gages fixes et annuels. La fabrique continuera a en prélever la moitié reversée à la Delle Anne LEGRAND, jusqu'au décès de celle-ci l'année suivante. Eu égard à la "modicité" de la somme qui lui revient, la paroisse lui versera une gratification de 50 livres par an qui cessera à la mort de l'ancienne organiste. 
• 31 mars 1788 : Son quartier étant à échéance, Jean-Baptiste, organiste de la paroisse de Saint-Nicaise, touche les 30 livres correspondant à ce temps de service.

• 23 juin 1789, Châlons : En l'église paroissiale Notre-Dame, est baptisé Claude Auguste, né la veille. Ce fils de Jean-Baptiste CHARBONNIER "organiste de [la] paroisse" et de Marie Jeanne Champagne, a pour parrain l'oncle de l'enfant  - Claude Champagne (désormais diacre) - et pour marraine Marguerite, une des sœurs de l'organiste de N.-Dame. Claude Auguste décèdera le 11 mai 1812, il était alors à Paris, élève de l'École normale.

• Juillet 1790- juillet 1791, Châlons : Pour une année de ses gages échue au 1er juillet 1791, la fabrique de Notre-Dame paie -en quatre quartiers - 300 livres à Jean-Baptiste CHARBONNIER. Durant cette période, des travaux sur l'orgue sont menés à bien  par René COCHU (notamment l'installation d'un jeu de clairon).
• Juillet ou août 1791, Châlons  : Jean-Baptiste CHARBONNIER perd sa place à Notre-Dame. Selon L. Grignon, réprimandé à plusieurs reprises pour des "vivacités", il aurait démissionné de son poste le 14 août. C'est Joseph-Candide THUILLIER qui reprend le poste.

• 16 avril 1791, Châlons : L'organiste de l'église Notre-Dame fait partie des musiciens qui figurent sur l'état de paiement dressé par la municipalité pour la rétribution des participants à la messe et au Te Deum en musique célébrés, en l'église Notre-Dame, en remerciement pour le rétablissement de la santé du roi.

• 31 juillet 1791, Châlons : Jean-Baptiste CHARBONNIER signe l'acte de baptême d'Étienne Louis né le même jour de son mariage avec Marie Jeanne Champagne. L'enfant est baptisé - par son oncle Claude Champagne - en l'église Notre-Dame. À cette date, Jean-Baptiste est toujours "organiste de [la] paroisse". Les parrain et marraine sont les deux grands-parents : Étienne Louis Champagne et Marie Louise Charpentier.

• 5 Décembre 1793, Châlons : CHARBONNIER est arrêté le 15 frimaire par le comité de surveillance de la section châlonnaise dite de la République. L'organiste est mis en détention dans une des 3 maisons d'arrêt du ressort de la section, établie au vu des circonstances dans la maison de Berle, rue Saint-Jacques (dans le quartier de Notre-Dame, non loin de son domicile).  Sont retenus contre lui les motifs suivants : a "depuis la Révolution montré un attachement à l'Ancien régime, refusé de prêter le serment et de toucher l'orgue à la messe d'un prêtre sermenté". La perquisition de sa maison  n'a rien donné de "suspect", les scellés y ont été apposés. Transmise un peu plus tard [mais quand ?] par le district au département, une autre liste des détenus de la maison de Berle contient encore son nom, mais suivi de la mention : "élargir".
Sa libération semble avoir eu lieu au début de l'année 1794. 

• 23 mars 1794, Châlons : Jean-Baptiste CHARBONNIER, "musicien", depuis peu sorti de prison, est présent et signe au mariage de sa sœur Marguerite (36 ans) avec Pierre Royer. Avant son mariage, Marguerite demeurait avec sa mère rue Haute Saint-Jean, dans l'ancienne paroisse Saint-Jean.

• 12 juillet 1795, Châlons  : La reprise du culte à Notre-Dame est fêtée. THUILLIER et CHARBONNIER touchent l'orgue tour à tour.

• 5 juin 1796, Châlons : Jean-Baptiste CHARBONNIER et son beau-frère Pierre Royer ("marchand", époux de Marguerite Charbonnier), viennent en la maison commune, déclarer le décès de Marie Jeanne Champagne l'épouse du musicien. Âgée de 31 ans, elle est décédée la veille à 9 heures du soir.

• 16 janvier 1798, Le Mesnil-sur-Oger [Marne] : Jean-Baptiste - qui est dit "musicien organiste marchand", épouse Marie Madeleine D'Hivert dans cette petite localité située à une trentaine de kilomètre de Châlons, au milieu des vignobles. Elle est la fille de défunt Louis D'Hivert "cultivateur et commissionnaire de vin dudit Mesnil" et de Catherine Hunel, mariée en secondes noces à un "notaire arpenteur public cultivateur" du village. Jean-Baptiste épouse donc une fille de notables. Il faut souligner la présence - sans doute significative des relations et peut-être des orientations "politiques" - du musicien, en l’occurrence de Michel Le Gras de la Charmotte (ancien écuyer et seigneur du Mesnil autres villages voisins), qui signe.

• 21 juillet 1800, Châlons : Marie Madeleine, fille de Jean-Baptiste et de Marie-Madeleine Dhivert, voit le jour. Le père est dit "maître de musique". Il signe ainsi que les témoins Étienne Champagne et son épouse. La fillette décèdera le 7 avril 1805.

• 1er septembre 1803, Châlons : Vincent de Paule, fils du "musicien" Jean-Baptiste CHARBONNIER et de Marie Madelaine Dhivert, vient au monde. Le garçon décèdera quelques mois plus tard (21 septembre 1804). La mort de l'enfant est déclaré par son père (profession "musicien").

• 13 février 1808: Jean-Baptiste CHARBONNIER, "professeur de musique" déclare le décès survenu la veille de sa fille Marie Anne Adèle âgée de 2 ans et demi.

• 1er juin 1810, Châlons [-en-Champagne] : Marie Justine Émélie, fille de Jean-Baptiste CHARBONNIER - "professeur de musique"- et de Marie Madeleine Dhivert, voit le jour.
• 27 juillet 1810 : Pierre Royer est aux côtés de Jean-Baptiste CHARBONNIER - "professeur de musique" -  pour la déclaration du décès (survenu la veille) de Marie Louise Charpentier, mère du musicien. La défunte âgée de 84 ans, veuve de Jean-Baptiste Charbonnier - "fabricant d'espagnolettes" - demeurait rue Haute Saint-Jean.
 
• Automne 1811-1812, Châlons : Juliette Récamier, à qui Napoléon a intimé l'ordre de s'éloigner de Paris d'au moins 40 lieues au motif qu'elle fréquente  des opposants (dont Mme de Staël), s'installe à Châlons pendant plusieurs mois. Cette femme de 34 ans, élégante et cultivée, habituée des salons parisiens, supporte bien mal l'isolement dans cette petite cité terne et froide. Juliette s'ennuie. Elle trouve cependant de la bienveillance auprès du Préfet de La Marne : Bourgeois de Jessaint qui la reçoit à la préfecture. Elle fait aussi la connaissance de Jean-Baptiste CHARBONNIER. À 47 ans, Jean-Baptiste dont une auteure écrira qu'il "n'était pas sans valeur et composait des œuvres inspirées de Gluck et de Rameau. [...] Petit, marchant à pas pressés, un violon sous le bras, il s'arrêtait parfois comme saisi par une subite inspiration. D'un naturel bienveillant et spirituel, il ne fut certainement pas insensible au charme de la belle exilée. [...] Il n'avait que peu de sympathie pour Napoléon. Il compatit à la solitude imposée à la jeune femme et, flattée par le goût qu'elle manifestait pour la musique, il lui permit de toucher l'orgue [de St-Étienne] le dimanche à la grand messe. Ce à quoi Juliette se montra particulièrement sensible."

• 11 mai 1812, Paris : Claude Auguste, fils de Jean-Baptiste CHARBONNIER, décède à Paris au n° 123 de la rue Saint-Jacques, dans le 12eme arrondissement. Ce célibataire âgé de 22 ans  était élève à l'École normale. Le mois suivant, son acte de décès sera retranscrit dans l'état civil châlonnais.

• 1814, Châlons : À l'occasion de l'entrée solennelle du comte d'Artois dans la cité, Jean-Baptiste CHARBONNIER exécute sur l'orgue de la cathédrale une pièce dont il est l'auteur dédiée au prince. Lors du passage du futur Charles X , il est invité à la préfecture avec d'autres notables châlonnais. L'organiste présente sa fille, Émélie. L'enfant - âgée de 3 ans - est mise au piano et joue un air en vogue chez les partisans des Bourbons. Louis Grignon qui relate l'évènement, souligne la joie du père et le succès de la fillette "qui fut embrassée par le comte d'Artois". L'organiste ne cachait pas ses préférences politiques pour la Restauration.

• 6 août 1827, Châlons : Marie Justine Emélie, fille mineure de Jean-Baptiste CHARBONNIER - "propriétaire" - et Marie Madelaine Dhivert, épouse François Alba chef de bureau à la préfecture de la Marne. Parmi les personnalités - parents, alliés ou proches  qui font partie des témoins, est présent Claude Champagne archiprêtre et chanoine de la cathédrale de Troyes. La jeune épouse - elle n'a que 17 ans -  donnera le jour à une petite Émilie Françoise Claudine Irma le 19 mai 1828. Jean-Baptiste, qui en a 64, signera l'acte de naissance de l'enfant.
• 21 novembre 1827 : Le décès de Marguerite est déclaré à l'état civil par son frère Jean-Baptiste ("propriétaire") et par un beau frère Nicolas Royer. Les deux témoins signent.

• 1830, Châlons : CHARBONNIER est au grand orgue de la cathédrale pour une célébration solennelle fêtant la conquête de l'Algérie. Pour l'occasion, l'organiste donne une pièce de sa composition intitulée " Siège et prise d'Alger...". En réalité, le titre de la partition, raturé et portant en ajout "Alger", indique que l'œuvre, écrite pour une "bataille" antérieure à cet évènement, a été réutilisée pour la circonstance... L'exécution de ce morceau engendre des incidents.  Jean-Baptiste qui aime frapper les sensibilités théâtralise le moment : il fait donner un petit canon installé pour la circonstance à l'extérieur du grand portail sur la place Saint-Étienne. Au moment de l'accord final, il donne le signal de la mise à feu grâce à une ficelle passant par un vitrail. Dans la nef les assistants "tressaillirent et quelques fragments de vitraux [...] se détachèrent [...] et tombèrent ça et là sur les fidèles..." provoquant quelques mouvements de panique.

• 1830, Châlons : Jean-Baptiste quitte le poste d'organiste de la cathédrale, mais conserve les orgues de Saint-Alpin. La même année, sa fille Marie Jeanne Joseph, prend la place d'organiste à Notre-Dame-en-Vaux.

• 1836, Châlons : Jean-Baptiste CHARBONNIER, professeur de musique, âgé de 72 ans, semble constituer l'unique occupant du ménage 1483 sous le numéro 4896 lors du recensement effectué cette année-là.

• 9 avril 1847, Châlons : Jean-Baptiste CHARBONNIER - qui a 83 ans et est dit "professeur de musique" - et un ancien boulanger, déclarent le décès de Jean-Baptiste Victor Grignon "ancien négociant". Ami de Jean-Baptiste, le défunt est le père de Pierre Jules Grignon et de Louis Grignon. 

• 22 octobre 1859, Châlons [-en-Champagne] : Jean-Baptiste CHARBONNIER, "ancien professeur de musique" décède à l'âge de 95 ans en son domicile, au 7 de la rue Saint-Jacques. Le décès du vénérable vieillard, notable bien connu des châlonnais d'alors, est déclaré par  François Alba (64 ans) son gendre (ancien employé de la préfecture) mais aussi par Pierre Jules Grignon (34 ans)  greffier de justice et "ami" du disparu... Ce Pierre Jules  est un frère aîné de Louis Grignon qui plus tard écrira  différents textes sur l'histoire de la ville de Châlons, et plusieurs notices sur les organistes de la ville, dont Jean-Baptiste. Louis Grignon a visiblement recueilli et gardé par devers lui des témoignages, objets, archives, partitions, ayant appartenu à (ou concernant) CHARBONNIER. L'historien local écrit par exemple qu'il "conserve religieusement" le violon de Jean-Baptiste (il portait la date de 1754 et le nom du facteur Sébastien Klotz).

*   *   *

Après 1878, Louis Grignon Archives a déposé aux Archives de la ville un fonds non négligeable concernant la musique, dont une part importante est constituée des partitions pour orgue ou piano provenant de la bibliothèque de Jean-Baptiste CHARBONNIER. La plupart des œuvres du fonds CHARBONNIER composées par lui, sont manuscrites, transcrites  de sa main. D'autres, recueillis par l'organiste châlonnais, ont été composées par de grands organistes du XVIIIe siècle. Ainsi, la partition gravée de "Douze Noëls variés pour l'orgue..." dédiés à "Melle la comtesse d'Arundell [...]" par BEAUVARLET dit CHARPENTIER. Une messe en Noëls, en fa majeur, œuvre de BENAUT, est également gravée. D'autres pièces pour orgue, attribuées à NÔTRE, dont la partition est manuscrite, présentent l'ex-libris de CHARBONNIER. Certaines des partitions de ces trois derniers compositeurs pourraient avoir appartenu au chapitre de la cathédrale Saint-Étienne via sa maîtrise de musique, puis, après la Révolution, avoir été recueillies par Jean-Baptiste.
Jean-Baptiste CHARBONNIER repose au cimetière de l'ouest de la cité châlonnaise ; sa tombe - toujours visible - est aussi celle de ses filles : Marie Jeanne Joseph (ancienne organiste) et Marie Justine Émélie.

Le Musée des Beaux arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne, conserve un portrait (pastel) de Jean-Baptiste  [895-11-1].

22 juin 2022

Sources
Châlons [51] cimetière de l'ouest, D 5/3 ; F-Ad51, BMS Châlons ; F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 1 L 1336 ; F-Ad51/ 122 M 3 ; F-Ad51/ 2 E 119/4 ; F-Ad51/ 2E 119/ 278 ; F-Ad51/ 2E 119/27 ; F-Ad51/ 2E 119/274 ; F-Ad51/ 2E 119/321 ; F-Ad51/ 2E 119/426 ; F-Ad51/ 2E 119/427 ; F-Ad51/ 2E 119/53 ; F-Ad51/ 2E 428/4 ; F-Ad51/ 8L 8 ; F-Ad51/ BMS Châlons ; F-Ad51/ BMS Châlons  ; F-Ad51/ Châlons,  ; F-Ad51/ Châlons, 2E 119/32 ; F-Ad51/ E.C Châlons ; F-Ad51/ E.C, Châlons ; F-Ad51/ EC Châlons ; F-Ad51/ G 1781 ; F-Ad51/ G 728 ; F-Ad51/ G1822 ; F-Ad51/...  ; F-Am Châlons-en-Champagne, Ms 1501 ; F-Am Châlons/ I 19 ; F-Am Châlons/ Ms 941 ; F-AmChâlons/ CHB 15213 ; F-AmChâlons/ Ms 1106 ; F-Amun Châlons Ms 941 ; F-Amun/ Châlons, Ms 941 ; F-BmChâlons/ CHB 15213 ; F-P Goy, Fonds musicaux Champagne-Ardenne, 2000 ; J.-L. Gester, "Jean-Baptiste Nôtre ... Livre d'orgue", 2004 ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, tome 3, Marne, 1993  ; L. Grignon, "Notice sur les oeuvres... de J.-B. Charbonnier...", 1878 ; L. Grignon, "Notice sur les oeuvres... de J.B. Charbonnier...", 1878  ; L. Grignon, "Notice sur.. J.-B. Charbonnier...", 1878  ; L. Grignon, Notice sur les oeuvres... de Charbonnier...", 1878 ; S. MIKUS, "Champagne généalogie ...", 1991 ; S. MIKUS, "Vie et oeuvre de Jean-Bte Charbonnier...", 1991 ; S. Mikus, "vie... de Jean-Baptiste Charbonnier", 1991

<<<< retour <<<<