Login
Menu et informations
CHARBONNIER, Marie Jeanne (1770-1803)
État civil
NOM : CHARBONNIER     Prénom(s) : Marie Jeanne     Sexe : F
Date(s) : 1770-10-7  / 1803-5-25 
Notes biographiques

Sœur de l'organiste de la collégiale Notre-Dame-en-Vaux de Châlons, en Champagne, depuis son jeune âge et jusqu'en 1790 Marie-Jeanne CHARBONNIER touche  les orgues  de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-aux-Monts et de la paroisse Saint-Nicaise.

• 7 octobre 1770, Châlons [-en-Champagne, Marne] : Jeanne [Marie-Jeanne] CHARBONNIER naît paroisse Saint-Loup. Fille de Jean-Baptiste Charbonnier, "maître serger" et de Marie-Louise Charpentier, elle est  aussi la sœur cadette de l'organiste Jean-Baptiste CHARBONNIER.

• Entre 1784 et 1786, Châlons [-en-Champagne] : Des attestations d'exercice et des requêtes de Marie-Jeanne CHARBONNIER datées de 1792, font apparaître que la jeune femme, a  tenu le petit orgue de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-aux-Monts et celui de la paroisse Saint-Nicaise proche de l'abbaye. Toutefois, il est à remarquer que les comptes de Saint-Nicaise - parvenus jusqu'à nous, pour 1784 et 1788 - mentionnent son frère Jean-Baptise CHARBONNIER en tant qu'organiste de cette paroisse. Et, qu' en 1788, lors du concours pour la place d'organiste de la cathédrale, c'est encore Jean-Baptiste (l'un des candidats) qui est mentionné en qualité d'organiste de Saint-Nicaise et de l'abbaye. Il est peut-être l'organiste en titre de ces deux établissements. A l'abbaye de Saint-Pierre, un précédent organiste d'origine alsacienne, Florent DACH, a touché l'orgue l'espace de neuf années avant de quitter cette tribune en 1780 pour aller à Carignan.
L'on ne sait quel a été l'apprentissage de Marie Jeanne, portée  par le milieu familial et peut-être formée dans la proximité de l'abbaye. Elle a pu profiter de leçons données par son frère Jean-Baptiste, de six ans plus âgé qu'elle. Dans son dossier de 1792 est évoqué le "temps quelle a emploié dans sa jeunesse pour étudier cet art", et aussi "un long, pénible et dispendieux apprentissage".

1790, Châlons [-en-Champagne] : Marie-Jeanne CHARBONNIER est toujours organiste de l'abbaye bénédictine vanniste de Saint-Pierre-aux-Monts et de la paroisse Saint-Nicaise, avec des gages annuels de 192 livres pour les deux [on ne connaît pas le revenu précis de chacune de ces places] et un casuel dont le montant est évalué à 24 livres. L'instrument de l'abbaye, n'est plus ce qu'il était  naguère. de grands travaux sont en cours à l'abbaye, l'église a été démolie et la nouvelle peine à sortir de terre. La partie principale des orgues - le  grand orgue - a été vendu. Conservé, son positif a été installé provisoirement dans les logements abbatiaux. C'est "le positif du vieille orgue" (évoqué après la visite du 6 février) que touche Marie Jeanne CHARBONNIER. En 1787, pendant les travaux de reconstruction de leur église, les moines précisaient  que "pour poser l'orgue au dessus de la porte d'entrée de la sacristie, servant de nef, il a été fait une tribune avec un petit escalier pour y monter. [...] Y compris la démolition et repose du buffet et du positif [cela a coûté] la somme de 280 livres".

• 1er février et 26 septembre 1792, Châlons [-en-Champagne] : Deux certificats du prieur de Saint-Pierre attestent pour Marie-Jeanne CHARBONNIER six années de service (le second ajoute "et plus"). Il est par ailleurs précisé en marge  qu'"il est a remarquer que laditte Charbonnier touchoit soir et matin ce qui l’empechoit de se livrer a aucun occupation suivi sans comter tout le temps quelle a emploié dans sa jeunesse pour étudier cet art".
• Courant année 1792  : Marie-Jeanne CHARBONNIER dépose deux requêtes successives, en tant qu’organiste de la paroisse Saint-Nicaise et de l'abbaye de Saint-Pierre. Dans la seconde requête, elle explique qu'elle trouvait "dans les honnoraires de cest deux places des secours pour une existence honnête [...], la suppression de ces églises me porteroit a régreter davoir employé ma jeunesse à apprendre un état, qui je croyois devoir fournir a mes besoins durant toute ma vie, et qui méchape au moment ou je commençois a jouir si je n’apprenois que la loi qui me prive de mon etat vous laisse les arbitres de lindemnités quelle m’autorise de réclamer, vous en avez, messieurs, fait allouer aux sonneurs et autres attaché aux églises suprimées, ils sapplaudisent du traitement que vous leur avez fait éprouver. Veuilliez m’assosier à leur sort et observer que l’état qu’ils ont perdu, netoit que secondaire et néxigeoit pas dapprentisage ; et que le mien faisoit la base de mon existence et a exigé un long, pénible et dispendieux apprentissage […].
• 17 décembre 1792 : Après avis favorable du district en date du 2 novembre précédent, le directoire du département de la Marne lui octroie une gratification de 120 livres mais il n'évoque que le poste à l'abbaye. Ce faible montant s'explique par le jeune âge de la requérante et son faible nombre d'années de service.

• 25 mai 1803, Châlons [-en-Champagne] : Les citoyennes Catherine-Angélique Barbier et Madeleine Didier, préposées aux soins des malades de l'hospice, déclarent par écrit le décès survenu ce jour à trois heures du matin à l'hospice de charité de cette ville de Jeanne CHARBONNIER, âgée de 34 ans, native de Châlons, demeurant audit hospice de charité en qualité de pensionnaire, fille de Jean-Baptiste Charbonnier et de Marie Louise Charpentier.

Mise à jour : 8 septembre 2021

Sources
F-Ad51/ 1 L 1384 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 2E 119/ 368 ; F-Ad51/ 2E 119/27

<<<< retour <<<<