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CHAUVENET, Jean (1756-1799)
État civil
NOM : CHAUVENET     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Date(s) : 1756-11-15   / 1799-3-31
Notes biographiques

En 1790, Jean CHAUVENET tient les orgues de l'église paroissiale Saint-Philibert de Nuits, dans le sud de la Bourgogne. Il avait auparavant exercé à Lons-le-Saunier. Le baptême d'une enfant en 1790 révèle que cet organiste – en apparence des plus obscurs… – était lié à de grands noms du monde de l'orgue de la région avoisinante.

• 15 novembre 1756, Dole [Jura] : Selon l'âge indiqué à son décès, Jean CHAUVENET serait né en 1757. Selon les indications de son acte de mariage, il était le fils de Ferdinand Chauvenet et de Ygnace Gibaud. Les deux actes confirment une naissance à Dole. Pierre Marie Guéritey a retrouvé son baptême le 15 novembre 1756 à Dole. Son père est cordonnier.

• On peut supposer que c'est également dans cette ville qu'il a été formé à la musique, peut-être en étant enfant de chœur à la collégiale Notre-Dame, mais l'enquête reste à mener sur ce point. Pierre Marie Guéritey avance qu'il a pu être l’élève de Jules-Sauveur ESCOT, organiste de la collégiale Notre-Dame de Dole de 1764 à 1789.

• 26 août 1777, Dole : Toujours grâce à Pierre Marie Guéritey, on sait que Jean CHAUVENET était encore à Dole en cette fin d'année scolaire, étudiant en philosophie au collège. P M Guéritey précise que la ville possédait deux collèges, le collège Saint-Jérôme et le collège de l'arc, l'organiste du collège Saint-Jérôme était Christian JAEGER.

• 21 février 1781, Pesmes [Haute-Saône] : Dans cette petite ville située à 75 km au nord de Lons-le-Saunier, Jean CHAUVENET, âgé de 25 ans, et Marie Bourdin, 23 ans, se marient. Aucun métier n'est indiqué, ni pour les mariés, ni pour leurs parents. On apprend seulement que le jeune homme est "originaire de la ville de Dôle, domicilié à celle de Lons-le-Saunier", où il exerce comme organiste et peut-être maître de musique.
Jean CHAUVENET avait vraisemblablement exercé comme organiste peu avant à Saint-Hilaire de Pesmes, et y avait fait connaissance de Marie Bourdin. C'est Jacques LUCQUAIN qui lui a succédé à la tribune de Pesmes.

• 1781 à 1789, Lons-le-Saunier [Jura] : Jean CHAUVENET est organiste, vraisemblablement de l'église paroissiale Saint-Désiré. Cette étape de sa vie reste à documenter.
Il occupait, semble-t-il, un poste multifonctions puisque lors du baptême de sa fille Marie-Claudine, le 23 juin 1786, il est dit "maitre de musique en cette église" [Saint-Désiré]. Cette fille deviendra ultérieurement musicienne, et organiste à Pesmes [Haute-Saône]. De même, lors du baptême de son dernier enfant né à Lons, baptisé le 14 avril 1789 à Saint-Désiré, il est dit "ancien maître de musique en cette église". À cette date, Jean CHAUVENET est déjà parti prendre le poste d'organiste à Saint-Symphorien de Nuits, à environ 77 km au nord-ouest de Lons par l'itinéraire pédestre le plus direct.

• Mai 1789, Nuits [aujourd'hui Nuits-Saint-Georges, Côte-d'Or] : L'orgue de l'église paroissiale Saint-Symphorien vient d'être remis à neuf par Bénigne BOILLOT et son ouvrier Bernard MARET. Pour le toucher, la municipalité passe un marché avec le sieur CHAUVENET, "ci-devant organiste de Lons-le-Saunier". Son engagement est prévu pour neuf ans, à raison des gages (importants pour un poste de ce type où le service n'est pas quotidien, mais seulement les dimanches et fêtes) de 300 livres par an. Il devra néanmoins payer le souffleur et assurer l'entretien de l’orgue et de la soufflerie en effectuant les menues réparations nécessaires. Il est également convenu qu'il s’entendra avec le facteur d'orgue et qu'il l’aidera "à la [sic] mettre d’accord toutes les fois qu’il sera nécessaire". Les clefs lui sont remises officiellement, il en profite d'ailleurs pour faire observer que "le buffet de l’orgue ne fermoit point, ce qui pouvoit [occasionner] des dégradations dans ledit orgue". Les officiers municipaux promettent de prendre des mesures sur ce point.
CHAUVENET a officiellement commencé son service au 1er avril 1789, succèdant à Jean-Georges WALTER, parti "il y a six mois, s’établir à Lyon", qui avait lui-même pris le relais de son beau-père, Pierre-Joseph BALAINNE, au tout début de l'année 1788.
Sa femme, Marie Bourdin, le rejoint vraisemblablement quelque temps après son entrée en fonction, une fois remise de son accouchement du 13 avril 1789.

• 9 novembre 1790, Nuits : Sous le bel orgue est baptisée Angélique-Amélie, née trois jours plus tôt, "fille légitime du sieur Jean CHAUVENET, organiste de cette paroisse et ville de Nuits, et de dame Marie Bourdin son épouse". Le délai entre la naissance et la cérémonie a permis au parrain et à la marraine pressentis d'arriver. Le sieur François CALLINET, facteur d'orgues, vient d'Auxonne, à 40 km de là. La marraine, à laquelle l'enfant devra son double prénom, est la demoiselle Angélique-Amélie Morisset, fille du sieur Jean-Nicolas MORISSET, "organiste de l'église cy devant collégiale de Beaune", à 16 km de là, soit environ trois heures de marche.

• 10 mars 1793, Nuits : L'enregistrement d'une nouvelle naissance chez les Chauvenet, celle de Pierre, permet de constater que Jean CHAUVENET est devenu percepteur des impositions. Touche-t-il toujours l'orgue ? Celui-ci en effet a été conservé, et il est vraisemblable que le statut d'organiste municipal qui était déjà celui de Jean CHAUVENET n'a pas été fondamentalement affecté par les débuts de la Révolution.
Peu après, à la fermeture des églises, la famille déménage et part s'installer à Dijon.

• 3 prairial an III (22 mai 1795) et 9 fructidor an V (26 août 1797), Dijon : Les déclarations de naissance de deux enfants, Claude-Auguste et Jeanne-Antoinette-Amélie, indiquent que la famille réside "rue du petit potet" puis "rue Pierre en cette commune" et que Jean CHAUVENET a obtenu un poste de commis au Département. Les amis qui l'accompagnent à la mairie sont pâtissier et peintre.

• 12 germinal an VII (1er avril 1799), Dijon : Deux voisins, un serrurier et un aubergiste, déclarent le décès, survenu la veille au soir, "en son domicile, rue Pierre en cette commune", de Jean CHAUVENET, commis au département de la Côte d'Or, natif de Dole et marié à Claudine-Marie Bourdin. Il avait 42 ans.

Sa veuve, Claudine-Marie Bourdin, et ses enfants – a minima sa fille Marie-Claudine, née à Lons-le-Saunier en 1786 – reviennent ensuite vivre à Pesmes, berceau familial de Marie Bourdin. Sa fille s'y mariera en 1809, et y deviendra organiste de l'église Saint-Hilaire.

Mise à jour : 3 mars 2022

Sources
E. Bergeret, "La Musique à Nuits"…, 1906-1907 ; F-Ad21/ BMS Nuits-St-Georges ; F-Ad21/ C 1425 ; F-Ad21/ NMD Dijon ; F-Ad21/ NMD Nuits-St-Georges ; F-Ad39/ BMS Lons-le-Saunier ; F-Ad39/ BMS Lons-le-Saunier, St-Désiré ; F-Ad70/ BMS Pesmes ; F-Ad70/ NMD Pesmes ; Orgues en Franche-Comté, 2, 1989 ; P.M. Guéritey, L’orgue de Pesmes…, juin 2020, https://karljosefriepp.blogspot.com

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