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CHAUVIN, Pierre Louis (1749-1831)
État civil
NOM : CHAUVIN     Prénom(s) : Pierre Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CHAUVAIN
Date(s) : 1749-1-1   / 1831-10-11 
Notes biographiques

Formé à la musique à la maîtrise de la cathédrale de Blois, Pierre-Louis CHAUVIN est en 1790 organiste de l'abbaye de Génovéfains Notre-Dame de Beaugency.

• 1er janvier 1749, Mer [en Loir-et-Cher actuel] : Le premier jour de la nouvelle année naît chez Louis Chauvin et Françoise Olivier un petit Pierre-Louis, qui est baptisé le jour-même. Rien n'est dit des métiers et états des personnes mentionnées dans l'acte de baptême, mais le parrain et la marraine savent tous deux signer. Le village de Mer est situé à 13 km au sud-ouest de la petite ville de Beaugency et à un peu moins de 20 km au nord-est de Blois.

• 10 septembre 1755, Blois : Pierre-Louis CHAUVIN "âgé de 6 ans et demi" est reçu enfant de chœur à la cathédrale, à la place de Léonard GUILLOT qui avait été reçu seulement le 18 juillet précédent et qui est mort très vite. Le nouvel enfant de chœur est dit fils de Louis Chauvin, "jardinier de Saint-Laumer", ce qui signifie probablement que son père était entré au service des mauristes de l'abbaye de Saint-Laumer, à Blois ... où existait un orgue.

• Juin 1765 : "CHAUVIN quitte la maistrise après dix années de service". Le trésorier du chapitre "lui payera selon l'usage 120 livres". Durant ses dix années de formation à la cathédrale Saint-Louis, le garçon a eu plusieurs maîtres de musique successifs : le compositeur Joseph-François CHEVALIER d'abord, remplacé par Jacques MATOULET en juillet 1760, puis Urbain MABILLE, reçu en janvier 1762, et le dernier, François BARBIER reçu comme maître de musique en 1763. Il a fréquenté de nombreux enfants de chœur (six sont entretenus en permanence à la psallette), parmi lesquels Louis PÉRIGORD.

• Ici se placent presque dix-huit années pendant lesquelles nous ignorons (actuellement) ce qu'a fait Pierre-Louis CHAUVIN, et où il a vécu.

• 28 janvier 1783, Beaugency [Loiret] : En l'église Saint-Firmin est célébré le mariage du sieur Pierre-Louis CHAUVIN, "musicien", et de Marguerite-Cécile Marchand – dont le second prénom suggère qu'elle avait pu naître dans une famille cultivant la musique. Tous deux orphelins, les deux nouveaux mariés sont accompagnés pour lui, qui n'est pas originaire de la ville, d'amis ("bourgeois" et maître perruquier) ainsi que d'une cousine Olivier (le nom de naissance de sa mère), et pour elle de ses trois frères, d'une sœur et d'un beau-frère. Tout le monde sait bien signer.
• Dès  le 20 novembre 1783, dix mois après les noces, naît une petite Cécile-Jeanne, baptisée le jour même à Saint-Firmin. Son père est qualifié de "marchand".

• 23 décembre 1784 : Lorsqu'est baptisée sa seconde fille, Thérèse-Sophie, Pierre-Louis CHAUVIN est dit "maître de musique", sans plus de précision. Il est permis de supposer qu'il donne des leçons de musique, peut-être de clavecin, comme il est fréquent chez les organistes.
 
• [1785], Beaugency : Pierre-Louis CHAUVIN entre au service de l'abbaye génovéfaine Notre-Dame de Beaugency comme organiste.

• 30 novembre 1788 : Alors même qu'à cette période il est fermement attesté à la tribune de l'abbaye Notre-Dame, Pierre-Louis CHAUVIN est à nouveau qualifié de "marchand" lors du baptême de son fils Pierre-Agnan. L'enfant, né deux jours plus tôt dans des conditions difficiles, a été ondoyé par le chirurgien qui a procédé à l'accouchement.

1790, Beaugency : Au moment de la suppression des chapitres et des ordres religieux, Pierre-Louis CHAUVIN, âgé de 42 ans est depuis cinq ans organiste  à l'abbaye de Beaugency, dont il reçoit 120 livres d'appointements par an. Lors des offices à l'abbaye, il est amené à côtoyer les deux chantres, Louis MERCIER, 63 ans, qui effectue un "service journalier" comme chantre pour des appointements de 150 livres par an et Charles LEVACHER, 50 ans, qui ne chante que lors des "fêtes et dimanches seulement", pour des gages de 60 livres par an. Leurs voix sont soutenues par le serpent dont joue Jacques-Pierre-Nicolas HUGUET. L'abbaye entretient également un enfant de chœur de 12 ans nommé Louis LECLERC, ainsi qu'un sonneur et bedeau, Pierre-Jacques Jallet.
• 26 avril 1790 : L'inventaire des biens de l'abbaye, établi par le maire et le secrétaire-greffier, mentionne dans la nef "une chaire travaillée avec soin" et "au-dessus de la porte de l’église un buffet d’orgue".
 
• 10 mars 1791 : Le directoire du district de Beaugency propose d'accorder à CHAUVIN 60 livres de gratification. Mais le directoire départemental préfère surseoir au versement de cette gratification dans l'espoir que CHAUVIN pourra devenir l'organiste de la paroisse lorsque celle-ci sera transférée à l'abbaye. Tel est l'avis qui est envoyé au Comité ecclésiastique à Paris.
Le décret du 15 juin 1791 établit en effet que Beaugency ne comptera plus dorénavant qu'une paroisse unique, sous le vocable de Notre-Dame, desservie dans l'église "cy devant collégiale" [sic, en fait abbatiale] et comprenant tout le territoire des anciennes paroisses de Saint-Nicolas et de Saint-Firmin. Pierre-Louis CHAUVIN a alors continué à toucher son ancien orgue.

• 12 pluviôse an II (1er février 1794), Beaugency : "Comme organiste de la ci-devant église Notre-Dame, j'avais un traitement deux cents livres par an", indique Chauvin ; il proteste parce qu’on veut le faire travailler pour une somme moindre, sans doute pour les cérémonies "républicaines". L'état établi début 1791 indiquait pourtant qu'il n'était payé que 120 livres par an.

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• 23 janvier 1826, Beaugency : "Monsieur" Pierre-Louis CHAUVIN et "dame" Marguerite-Cécile Marchand sont tous deux présents et consentants aux noces tardives de leur fille aînée, Cécile-Jeanne, 42 ans, qui jusqu'alors demeurait avec eux. Elle épouse Jean-Toussaint Haubois, chevalier de la légion d'honneur, âgé de 48 ans, dont on remarque qu'il est natif de Mer (Loir-et-Cher), comme l'était le père de la mariée, mais sans doute est-ce un hasard…

• 11 octobre 1831, Beaugency : À cinq heures du matin s'éteint Pierre-Louis CHAUVIN, âgé de 82 ans. Il était toujours marié à "dame" Marguerite-Cécile Marchant. Le décès est déclaré le jour même par son gendre, Jean-Toussaint Hautbois, percepteur des contributions directes, 54 ans, et par Jean-Barnabé Mainfray, pharmacien, 58 ans. Ceux-ci ne soufflent mot de l'ancien métier d'organiste qu'avait exercé le défunt.

Mise à jour : 24 février 2019

Sources
F-Ad41/ BMS Mer ; F-Ad41/ G 212 ; F-Ad45/ BMS St-Firmin de Beaugency ; F-Ad45/ NMD Beaugency ; F-An/ DXIX/090/755/12/01 ; M. et J.-P. Cabarat, Le chant d’une ville..., 1995

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