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CHENAULT, Denis (1766-1793 ap.)
État civil
NOM : CHENAULT     Prénom(s) : Denis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CHENAUD
CHENEAU
CHENAUT
CHAUMET
CHANCEAUX
CHESNEAU
CHINAULT
Dionisius
CHINEAU
Date(s) : 1766-9-21   / 1793-7 ap.
Notes biographiques

Denis CHENAULT fut un instrumentiste talentueux, formé au serpent et à plusieurs autres instruments à vent (clarinette, basson, cor) qu'il pratique à l'Église et au concert. Après avoir passé une quinzaine d'années au service de la cathédrale de Bourges, il s'oriente vers une carrière militaire, sans pour autant, semble-t-il, renoncer à la musique.

• 21 septembre 1766, Bourges [Cher] : Denis CHENAULT est le fils de Claude Chenault, maître chanvreur, et de Catherine Labonne son épouse, qui résident paroisse Saint-Fulgent. Il est le cousin – de dix ans son aîné – d'Antoine DEJOUBERT, futur enfant de chœur à la cathédrale Saint-Étienne en 1790.

• [1773], Bourges : Denis CHENAULT est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Étienne à l'âge de 7 ans. Son maître de musique est alors Joseph-Pierre TISSIER.
Le nom de Denis CHENAULT – avec des graphies plus ou moins variables…– se retrouve dans la liste des "pueri" relevées lors des chapitres généraux en 1775, 1778, 1779, 1780, 1782 et janvier 1783.

• 14 février 1775, Bourges : François Chenault, frère de Denis, épouse Françoise Pautré, sœur de Louis PAUTRÉ, paroisse Saint-Fulgent.

• 1781 : Marie-Reine Renon rapporte que l'enfant de chœur CHENAULT, malade, reçoit des biscuits.

• 11 octobre 1782 : Le chapitre de Saint-Étienne décide d'acheter le serpent du sieur MARCK, "pour l’enfant de chœur qui apprend à jouer de cet instrument". Le 18 novembre, on apprend que cet apprenti serpentiste se nomme CHESNAULT, que le serpent coûte 50 livres et que cette somme sera déduite de la récompense ultérieurement due au jeune homme lorsqu'il sortira de la maîtrise. On peut supposer que son maître de serpent est précisément le sieur MARCK.

• 21 février 1785 : Le chapitre de la cathédrale de Bourges prend deux décisions complémentaires. D'une part il licencie MALIDOR, dont il est mécontent : "… s’étant absenté depuis quelque tems et ne faisant point son service, le bien de l’église et du chœur exigeoit de le révoquer pour en pourvoir un autre". Cet "autre", c'est Denis CHESNAULT "troisiesme enfant de chœur" qui est "mis hors des aubes", c'est-à-dire renvoyé de la maîtrise et tout aussitôt "reçu pour serpent en notre église à raison de neuf livres par semaine et vingt sols de gratification". Cela correspond à un salaire annuel de 520 livres.

• 23 juin 1786, Bourges : Les chanoines décident d'octroyer une gratification de 12 livres "au sieur CHENAU serpent de  notre église".

• Janvier 1787, Bourges : Le nom de Denis CHENAULT figure dans la liste des habitués dressée à l'occasion du chapitre général de la cathédrale. C'est encore le cas en 1788-1789.
• 16 mars 1787 : Le chapitre prend la décision – sans en expliciter la raison – de "retrancher au sieur CHENAULT serpent de notre église la gratification de quarante sols par semaine sur la feuille arrêté ce jourd’hui ce qui aura lieu jusqu’à nouvel ordre". Dès le 4 avril, le serpent est "rétabli sur la feuille de chaque semaine pour quarante sols de gratification". Ce n'était qu'un coup de semonce.

• 3 mars 1788, Bourges : "Notre confrère directeur de la maîtrise paiera ladite somme de 22 livres pour les 5/6e de celle de 27 livres au sieur Chineau [CHENAULT] serpent de notre église qui a donné des leçons de serpent à Pierre POLY, enfant de chœur de notre église [cathédrale] pendant quatre mois et demi".
• 7 novembre 1788 : "Nous avons nommé ledit sieur CHENAULT l’un de nos chantres gagistes à l’office de bachelier de notre église à la place dudit sieur LECOMTE".

• 10 septembre 1789, Bourges : "TARRAS BERGON bénéficier de l'église métropolitaine, GALLIEN, chantre au Château", GENDRON et CHENAULT signent comme témoins dans un acte de la paroisse Saint-Pierre-le-Puellier.

1790, Bourges : Denis CHENAULT occupe toujours ce poste de "serpent et musicien" à la cathédrale de Bourges. Il reçoit maintenant des gages de 12 livres par semaine, soit 624 livres par an. Toujours "bachelier", il est classé parmi les habitués, en compagnie de Jean-Baptiste GENDRON, âgé de 22 ans, lui aussi serpent, et de Jean-Luc PAULINE, âgé de 32 ans, qui chante la basse-contre.
• 15 octobre 1790, Bourges : Le nom de CHENEAU figure dans le "relevé des impositions ordinaires sur Messieurs de l'église de Bourges pour l'année 1790", à hauteur d'une livre. Il réside paroisse du Fourchault.

• 1791-1792, Bourges : Il occupe le poste de serpent à la cathédrale constitutionnelle jusqu'en novembre 1792. En 1791, son traitement annuel est de 700 livres.

• 25 novembre 1792, Bourges : Denis CHENAULT fait une demande de gratification en précisant que "l’exposant a d’autant plus besoin de cette gratification qu’il vient de préférer le service de la patrie à celui de l’église en s’enrôlant dans le 3e bataillon où il compte s’habiller et s’équiper à ses dépens". Le directoire du Cher propose que lui soit accordé "une pension de 133 lt, ledit Cheneau étant au dessous de l’âge de 50 ans, et ayant plus de quinze années de service".
• 1er décembre 1792 : Le directoire du département du Cher examine sa demande et lui accorde une gratification de 624 livres, soit une année de ses anciens émoluments de serpent, ceux du temps du chapitre.

• 30 juin 1793, Neuf-Brisach [Haut-Rhin] : Denis CHENAULT, "officier au troisième Bataillon du Cher détaché au Neuf Brisack", épouse Marie-Françoise Duminy.

• Membre du 3e bataillon du Cher, il aurait, d'après Clamecy, donné sa démission au bout d'un an pour devenir chef de la musique de son régiment.

• On ignore ce qu'il advint de lui ensuite.

• Son décès reste à trouver.

• En 1841, Clamecy fait paraître une Notice sur l'ancien clergé du diocèse de Bourges dans laquelle il déplore qu'"encore quelques années, et il n’existera plus de contemporains qui aient vu l’ancien clergé et connu sa position".
Il n'y dresse qu'un seul portrait de musicien, celui de Denis CHENAULT, pour qui il manifeste son admiration :

  •      "J'ai vu sortir de cette maîtrise quelques sujets, habiles chanteurs et bons instrumentistes. Entre autres un sieur Chenault, fils d'un maître chanvreur de la ville, qui était né avec des dispositions prodigieuses pour la musique : c'était vraiment une passion chez lui, et il en donna une preuve bien convaincante en l'année 1792. Il était parti dans le second bataillon du Cher, avec l'épaulette de lieutenant ; au bout d'un an, il donna sa démission, pour se faire chef de musique de son régiment. Le basson et la clarinette étaient ses instruments favoris. Premier serpent de la cathédrale, il tirait de cet instrument, bien ingrat cependant, des sons presqu'aussi purs et aussi agréables que ceux du cor ; cet instrument était très rare, à cette époque, pour faire de la grande musique en province. Il s'était tellement exercé sur le serpent, qu'il exécutait, dans les concerts, une partie de cor sans faire entendre une seule note fausse. Dans ces temps-là l'on ne prodiguait pas le titre de virtuose, mais M. Chenault en était un réellement, et très remarquable. Si de son temps il avait eu la ressource de faire son éducation musicale dans un conservatoire, l'on ne peut s'imaginer à quel degré de talent il eût pu s'élever".

Mise à jour : 19 juillet 2020

Sources
Clamecy, Notice sur l'ancien clergé du diocèse de Bourges, 1841. ; F-Ad18/ 1 L 196 ; F-Ad18/ 1 L 631 ; F-Ad18/ 1 L 632 ; F-Ad18/ 1 L 635 ; F-Ad18/ 3E 0080, vue 180/363 ; F-Ad18/ 8 G 207 ; F-Ad18/ 8 G 208 ; F-Ad18/ 8 G 208  ; F-Ad18/ 8 G 209 ; F-Ad18/ BAM, Bourges, Saint-Fulgent ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Pierre-le-Puellier  ; F-Ad18/ Q 279 ; F-Ad68/ 5 E 347, vue 17/449 ; M.-R. Renon, La Maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne..., 1982 ; M.-R. Renon, La Maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne…, 1982

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