Login
Menu et informations
CHÉRÉ, François (1727-1795)
État civil
NOM : CHÉRÉ     Prénom(s) : François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CHÈRE
CHER
Date(s) : 1727-6-22  / 1795-6-5
Notes biographiques

Le prêtre sacriste, ex-prêtre de chœur François CHÉRÉ doit-il être considéré comme un musicien ? Si le sacriste exerce au bas-chœur de la cathédrale Saint-Pierre, il y chante également le plain-chant à l'instar de tous les officiers. Le parcours de CHÉRÉ qui semblait réglé sur le rythme immuable des offices est brisé par la Révolution. Insermenté, emprisonné, malade ou infirme, il se trouve malgré lui pris dans l'affaire des "132 Nantais" transférés à Paris pour être jugés par le Tribunal révolutionnaire... Les recherches d'Alfred Lallié (Le diocèse de Nantes...) ont permis de rédiger la biographie post-révolutionnaire.

• 22 juin 1727, Nantes [LA] : François CHÉRÉ, fils d'Antoine maître serrurier et d'Anne Ripocheau, est baptisé paroisse Saint-Clément. Son parrain se nomme François Lemaître, sa marraine Marie Chesneau femme du savetier Ripocheau. Tous signent le registre.

• Comme souvent, les lieux et périodes de formation du jeune François restent à documenter.

• [1751], Nantes : Selon La Gruère, François CHÉRÉ est ordonné prêtre vers 1751.

• 1753-1771, Nantes : Le dépouillement des registres paroissiaux de l'église Sainte-Croix atteste que François CHÉRÉ y exerce comme prêtre de chœur. L'absence de son nom à partir de 1772 indique qu'il a vraisemblablement été reçu à la cathédrale Saint-Pierre à cette date sans que l'on connaisse son titre.

• 7 avril 1761, Nantes : François CHÈRE, alors prêtre de chœur de l'église Sainte-Croix, célèbre le mariage du fils du maître de musique du Concert, Nicolas Henri DEPOIX. Laurent-Simon-Joseph DEPOIX, également musicien, épouse Marguerite Giroton. Il aura des enfants à Nancy, La Rochelle, Lorient, villes qui marquent son itinérance professionnelle.

• 3 septembre 1767, Nantes : François CHÉRÉ, prêtre de chœur de l'église Sainte-Croix, assiste à l'inhumation de la sœur de son confrère André VANDERVEKEN, prêtre de chœur de Saint-Denis avec le vicaire Ricordel.

• [1772-1791], Nantes : Après avoir quitté l'église Sainte-Croix, CHÉRÉ est reçu à la cathédrale Saint-Pierre. Y est-il reçu sacriste d'emblée ? Nous savons d'après les comptes de bourse qu'il est  bénéficier en décembre 1780 puisque le chantre dignitaire Marsac lui remet 10.16 lt pour la desserte de messes de Saint-Charles. Il est en outre bénéficiaire de lettres de collation pour la chapelle Saint-Marc.

• 18 avril 1783, Nantes : Jean François DECLERCQ, choriste, musicien laïc de l'église cathédrale, mort la veille, est inhumé, sans mention d'âge, paroisse Saint-Pierre en présence du maire-chapelain CHAUVET et du prêtre sacriste CHÈRE. Les inhumations à Saint-Pierre étant réservées aux chanoines, il s'agit d'une distinction à l'égard de l'ex-choriste.

• 1789, Nantes : Les rôles de capitation relèvent que F. CHÈRE, prêtre et sacriste, demeurant paroisse et rue Saint-Laurent, est redevable de 3 lt pour lui et sa/son domestique. Sont déduites 12 s pour casernement, soit un total de 2 lt 8 s.

En 1790, le corps de musique de la cathédrale Saint-Pierre, placé sous l’autorité du maître de musique Sigismond François Antoine CAPPA-LESCOT, est constitué de deux haute-contre Vincent Pierre GAUTIER et François Jude MÉRY, une haute-taille Joseph JOLY, deux basse-taille Henry François DOUVILLE, Vincent LAMARRE, trois basses-contre, Étienne François PICARD et Jean-Baptiste DONON et Jean Victor HUBERT dit HUBERT, deux serpents/basse-taille Jean GILLET, Pierre RAGUENEAU – ce dernier jouant également du basson. Deux musiciens symphonistes sont employés régulièrement par le chapitre, à savoir les sieurs Vincent Anne JULIEN dit JULIEN et Laurent MARIE. L’organiste Denis JOUBERT est quant à lui maître de sa tribune.
Quatre maires-chapelains étoffent le chant -cités selon leur rang- Charles CHAUVET, Jean Toussaint POIGNAND, Urbain MABILLE, Pierre François CHEVREUIL  ainsi que deux sous-chantres Jean François VASSAL et Louis GODÉ. Le diacre Barthélémy BRIAND et le sous-diacre Jacques Joseph RIVIÈRE complètent la structure cantorale à laquelle participe implicitement le prêtre sacriste François CHÉRÉ. La psallette est composée de six enfants de chœur identifiés sur les huit qui dépendent du maître de musique aidé d’un maître de grammaire, le sieur Praud.

• 30 septembre 1790 : Les chantres, musiciens, organistes, officiers et serviteurs laïcs de la cathédrale et de la collégiale Notre-Dame sont autorisés à continuer leur service par le Directoire en attendant que leurs dossiers soient traités.
• 13 octobre 1790 : Le Directoire, veillant à la bonne tenue du chœur durant les offices, fait un rappel à l'ordre et "enjoint aux chantres, musiciens, officiers et serviteurs laïcs de ladite église de se comporter avec décence et de garder la police du chœur."

• 12 janvier 1791, Nantes : Une délibération du directoire répond à la pétition des officiers choristes de l’église cathédrale datée du 12 novembre 1790. CHÉRÉ sacriste ayant continué ses fonctions reçoit 164 lt 1s 6d. Le second sacriste POIRIER et le maître de grammaire sont également indemnisés.
• 11 avril 1791 : Consécutivement à la requête adressée par les sieurs CHÉRÉ et POIRIER, le Directoire leur octroie la somme de 336 lt chacun.

• 26 mars 1792, Nantes : Liste d’appel où figure le nom de CHÈRE qui fait partie des prêtres enfermés au Château.
• 6 juin 1792 : 96 des 103 prêtres arrêtés la veille sont internés à Saint-Clément, dont François CHÉRÉ et Barthélémy BRIAND  .
• 10 septembre 1792 : CHÉRÉ est transféré à l’ancien couvent des Carmélites, religieuses délogées promptement vers les sœurs de Sainte-Claire. Son nom est cité avec celui de Joseph BRIANCEAU, prêtre de chœur de Sainte-Croix, Barthélémy BRIAND, diacre d’office à la cathédrale, René CURATTEAU prêtre de chœur sacriste de Saint-Denis.
• 28 décembre 1792 : CHÉRÉ cosigne la pétition des prêtres détenus aux Carmélites qui réclament le droit à la célébration de la messe ainsi que la restitution de leurs vases et ustensiles enlevés de force. Cette plainte, comme les précédentes, circulera entre Département et Municipalité sans effet, si ce n'est un report de décision.

• 5-6 juillet 1793, Nantes : La municipalité ayant besoin de place pour reloger les habitants dont les logis ont été incendiés décide de vider les maisons religieuses occupées par les prêtres. Ils sont conduits sur les galiotes inutilisées du port de Nantes. CHÉRÉ et confrères sont confinées sur le Thérèse.
• 5 août 1793 : La ville s'émeut des conditions de détention des prêtres et en élargit quelques-uns. CHÉRÉ faisant partie des prêtres reclus, âgés ou infirmes bénéficiant de cette mesure.
• Octobre 1793 : Nantes vit désormais sous la terreur du Montagnard Carrier missionné par la Convention. Alfred Lallié (Le diocèse de Nantes...) mentionne sa " fureur de destruction " : Carrier s’attaque aux prêtres, tout comme aux négociants ou à l’élite nantaise.
• 22 brumaire an II [12 novembre 1793] : Le Comité fait arrêter avec le soutien de la compagnie Marat, 150 notables dont CHÉRÉ. Ce sont des républicains modérés : ils sont négociants, intellectuels, ecclésiastiques, médecins, dès lors considérés comme " brigands ". C'est l'affaire  "des 132 prisonniers nantais".
• 7 frimaire an II [27 novembre 1793] : Le jugement de ces 132 suspects dépassant les compétences locales, il est décidé de les conduire à Paris afin de les soumettre au Tribunal révolutionnaire. Le voyage est long,  éprouvant, suivi pour les survivants d’un long emprisonnement. Six prêtres font partie du convoi dont CHÉRÉ, le seul à être insermenté. Trois seuls de ces prêtres parviennent à Paris.

• 27 fructidor an II [13 septembre 1794], Paris : CHÉRÉ traduit devant le tribunal révolutionnaire est acquitté ainsi que tous les prévenus. Cet épisode ainsi que les noyades, fusillades massives finissent par alerter Paris qui met un terme à l’ère Carrier. Son retour à Paris signe sa chute, son jugement et sa condamnation à mort.

• 18 brumaire an III [6 juin 1795], Nantes : Une journalière accompagnée d'une lingère déclarent le décès survenu la veille de François CHÉRÉ, ex-prêtre. Perrine Julienne Doizé et Angélique Mauvilain signent l'acte. La maîtrise, l'aisance, voire l'assurance de leur calligraphie indiquent qu'elles n'ont pas toujours été lingères. Sont-elles des religieuses reconverties ?

 

Mise à jour : 23 juin 2021

Sources
A. Lallié, Le Diocèse de Nantes..., 1893 ; A. Lallié, Le Diocèse de Nantes..., 1893  ; B. La Gruère, Le procès des 132 Nantais..., 1894 ; F-Ad44/ BMS Nantes Ste-Croix ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Clément ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Pierre ; F-Ad44/ BMS Nantes, Ste-Croix ; F-Ad44/ L 1097  ; F-Ad44/ NMD Nantes ; F-Ad44/ Rôles de capitation de Nantes

<<<< retour <<<<