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CHEVIRON, Philibert (1762-1839)
État civil
NOM : CHEVIRON     Prénom(s) : Philibert     Sexe : M
Date(s) : 1762-12-15   / 1839-5-14
Notes biographiques

En 1790, Philibert CHEVIRON – par ailleurs cordonnier – est chantre à la collégiale Saint-Christophe de Champlitte, en Franche-Comté. Le chapitre disparu, il semble poursuivre sa fonction de chantre dans le cadre paroissial jusqu'à sa mort.

• Le 16 décembre 1762, Champlitte [Haute-Saône] : Né la veille, Philibert CHEVIRON est baptisé par le chanoine de la collégiale chargé d'administrer la paroisse (il se dit non pas curé, mais "moi administrateur"). Philibert est l'un des fils de Louis Cheviron, cordonnier, et d'Anne Martinoty / Martinotit, qui s'étaient mariés près de vingt ans auparavant, le 9 juillet 1743 à Champlitte. Les métiers de ses parrain et marraine ne sont pas indiqués, mais ils savent signer tous les deux. Il naît deux ans après son frère Jean-Baptiste CHEVIRON, venu au monde le 26 novembre 1760.
Champlitte est une petite ville du diocèse de Dijon, située aux confins de trois provinces anciennes, la Franche-Comté, la Bourgogne et la Champagne, dominée par un château et la collégiale Saint-Christophe.
 
• [1772], Champlitte : Philibert CHEVIRON entre au service du chapitre de Champlitte, d'abord comme enfant de chœur puis "clerc du chapitre". On ignore qui lui a servi de maître de chant. On ignore également à quelle date il est passé du statut d'enfant de chœur à celui de "clerc du chapitre" (cette dénomination ne signifiant apparemment pas un statut clérical puisqu'il se marie en 1785).

• 18 janvier 1785, Champlitte : La bénédiction nuptiale est conférée à Philibert CHEVIRON, "fils mineur de Louis Cheviron, cordonnier, et d'Anne Martinotit" et à Anne Guillard, fille mineure d'un vigneron, "tous de cette paroisse".

• 17 décembre 1785, 27 décembre 1787 et 24 octobre 1789, Champlitte : Anne Guillard met au monde trois premiers enfants, prénommés Louis, François et Françoise-Appoline. Le père, qualifié de cordonnier ou de maître cordonnier, signe systématiquement aux baptêmes de ses enfants. De même, tous les parrains savent signer, mais aucune des marraines.
• 24 mars 1789 : Le deuxième fils meurt à l'âge de quinze mois, sept mois avant la naissance de l'enfant suivant, Françoise-Appoline.

1790, Champlitte : Philibert CHEVIRON est toujours chantre du chapitre de la collégiale de Champlitte. Il porte le titre de "chantre pour la desserte de la petite étole", dénomination qui reste assez mystérieuse. Il assiste "l'administrateur" de la cure de Champlitte, lequel est l'un des chanoines de la collégiale. Son frère Jean-Baptiste est lui aussi chantre et joueur de serpent au service du chapitre. Les deux frères semblent les seuls à remplir des fonctions cantorales à la collégiale, mais on peut supposer que le chapitre entretient encore quelques enfants de chœur, comme ils l'avaient été eux-mêmes (peut-être deux seulement).
À la fin de l'année 1790, au moment où la dissolution du chapitre se confirme, Philibert CHEVIRON constitue un dossier de carrière et adresse une demande de secours aux administrations locales (district puis département), qui les font remonter au comité ecclésiastique. Il dit être père de famille nombreuse [en réalité il n'a que deux enfants vivants à cette date-là], les revenus reçus du chapitre étant, dit-il, leur seule ressource. Il déclare avoir accompli son service à la collégiale pendant 18 années consécutives, incluant donc dans ces années son temps d'enfant de chœur. Il ne connait pas d'autre métier, affirme-t-il [en réalité il est aussi maître cordonnier]. Il souhaite recevoir un sort proportionné à son ancien traitement, lequel était de 200 livres, dans lesquelles est compris un casuel.
• 2 novembre 1790 : Les frères Cheviron assistent à la cérémonie de sépulture, encore présidée par "MM. du chapitre", de leur mère Anne Martinotit, "femme de Louis Cheviron, Mtre cordonnier, décédée hyer, âgée de 66 ans". L'acte est souscrit de cinq signatures Cheviron, celles du veuf et de ses fils, dont Jean-Baptiste et Philibert.
• 28 décembre 1790 : Le prévôt et les chanoines de l'église "ci-devant collégiale et actuellement paroissiale" de Champlitte lui signent une attestation de services.

• 1791, Champlitte : Alors que "MM. du chapitre" disparaissent du registre paroissial à l'automne 1790, Philibert CHEVIRON, lui, continue à être présent à peu près à tous les enterrements de la paroisse jusqu’à la fin de 1790 et ensuite durant toute l'année 1791. On retrouve parfois son frère Jean-Baptiste à ses côtés. Le chapitre dissout, ils font tous deux office de chantres paroissiaux.
• 26 janvier 1791 : Le directoire de district de Champlitte estime qu'il serait juste de lui accorder une gratification de 73 livres, jugeant le suppliant dans la force de l'âge et en état de s'employer aux travaux des campagnes.
• 9 mars 1791 : Le directoire de département de la Haute-Saône, après avoir pris connaissance des pièces du dossier et de l'avis du directoire de district, juge que l'Assemblée Nationale doit verser à Philibert CHEVIRON une gratification de 200 livres, en dédommagement de la perte de son emploi. En effet, le directoire de département estime "1° que le sieur Cheviron a consacré toute sa vie ses services au culte divin, 2° qu'il n'est doué d'aucune fortune, 3° qu'il n'a aucune profession pour vivre, 4° qu'il n'a point été exercé aux travaux de la campagne". En conséquence il augmente significativement la proposition initiale du District.
• 14 novembre 1791, Champlitte : Un an après le décès de leur mère, les frères CHEVIRON accompagnent au cimetière le cercueil de leur père, Louis Cheviron, Mtre cordonnier, "décédé hyer, âgé de 63 ans".

  • La juxtaposition des deux actes de sépulture des parents Cheviron montre bien le basculement des pratiques funéraires à Champlitte : jusqu'à l'automne 1790, les sépultures sont célébrés par "MM. du chapitre" et le prêtre rédacteur de l'acte, qui est l'un des chanoines, signe "ch. et administrateur". Un an plus tard, c'est toujours le même homme qui est en poste, mais il signe désormais en tant que "prêtre" (voir ci-dessus au 2 novembre 1790). Il ne s'arroge pas le titre de curé.

• 1792, Champlitte : Philibert CHEVIRON est toujours présent à la plupart des sépultures, à certains mariages et même à certains baptêmes, lorsque les parrains et marraines sont tous deux illettrés.
• 20 juillet 1792 : Philibert CHEVIRON est dit "clerc de cette paroisse" lors du baptême de son fils François, né le même jour d’Anne Guillard son épouse. Ni le parrain ni la marraine, un oncle maternel et une tante paternelle, ne savent signer. L'enfant meurt un mois plus tard.

• 12 fructidor an IV (29 août 1796), Champlitte : Philibert CHEVIRON, cordonnier, âgé de 34 ans, accompagne son frère le citoyen Jean-Baptiste CHEVIRON, "marchand", âgé de 36 ans, à la maison commune pour déclarer le décès de la citoyenne Françoise Marchand, âgée de 34 ans, l'épouse de ce dernier.

• 8 frimaire an VI (28 novembre 1797), Champlitte : Philibert CHEVIRON, cordonnier, assiste son frère tant pour la déclaration de naissance que pour celle de décès des deux jumeaux dont sa seconde épouse, Nicole Chopitel, vient d'accoucher six mois et dix jours après leur mariage. Les deux petits garçons, prénommés comme leur père et oncle Jean-Baptiste et Philibert, meurent 48 heures après leur naissance.

• 31 octobre 1821, Champlitte : Anne Guillard, 58 ans, épouse de Philibert CHEVIRON (dont le métier n'est pas indiqué), meurt à huit heures du matin dans leur maison située rue de la Perrière n°14. C'est leur fils aîné, Louis, âgé de 36 ans, marchand épicier, qui effectue la déclaration du décès, assisté de Jean-Baptiste Maiche, propriétaire, 35 ans, "ami du fils de la défunte".

• 9 novembre 1825, Champlitte : Après quatre ans de veuvage, le sieur Philibert CHEVIRON, cordonnier, âgé de 63 ans, se remarie, épousant Dlle Claire Roche, propriétaire, 48 ans, elle aussi veuve (de Claude Collinet, décédé le 24 décembre 1824). Le marié est accompagné de ses deux frères, Louis Cheviron, cordonnier, 75 ans, et Jean-Baptiste CHEVIRON, "propriétaire", 65 ans, ainsi que de Jean-Baptiste Laboureur, instituteur, 34 ans, "ami des époux" (peut-être un compagnon de lutrin du marié et de son frère Jean-Baptiste). La mariée est, quant à elle, assistée de Jeanne Laloussey sa mère, vigneronne à Champlitte et de son frère Augustin Roche, vigneron, âgé de 38 ans. L'épouse "a déclaré ne savoir écrire ni signer ainsi que sa mère".

• 14 mai 1839, Champlitte : À cinq heures du soir, Philibert CHEVIRON meurt "en sa maison, rue de l'église n° 9", à l'âge de 76 ans et demi.
Deux de ses petits-fils, Henri Cheviron, confiseur, 24 ans, et Nicolas Aubert, jardinier, 25 ans, effectuent la déclaration de décès le lendemain. Ils disent leur grand-père "chantre".

Mise à jour : 22 janvier 2022

Sources
F-Ad70/ 52L 20 ; F-Ad70/ BMS Champlitte ; F-Ad70/ NMD Champlitte ; F-An/ C*/II/14 ; F-An/ DXIX/091/786/38,2,39,37

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