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CHRISTOPHE, Jean Simon (1734-1794)
État civil
NOM : CHRISTOPHE     Prénom(s) : Jean Simon     Sexe : M
Date(s) : 1734-1-20   / 1794-1-19 
Notes biographiques

Jean Simon CHRISTOPHE, atteint de cécité depuis son enfance, est organiste des bénédictins de Crépy-en-Valois (Oise) pendant environ 35 ans. Il semble s'être démené pour favoriser la carrière de son fils, devenu organiste de la cathédrale de Senlis en 1784. L'année suivante, le jeune homme est autorisé par le chapitre à aller compléter sa formation à Paris auprès des meilleurs professeurs sur la demande insistante du père. La Révolution fait perdre à Jean Simon CHRISTOPHE son unique ressource. Il s'emploie alors à obtenir une maigre pension, allant jusqu'à faire écrire à l'Assemblée nationale. C'est chose faite en 1793, mais il n'en jouit que peu de temps : il s'éteint la veille de son soixantième anniversaire au cœur de l'hiver 1794, loin de son cher fils parti combattre les ennemis de la République.

• 20 janvier 1734, Crépy-en-Valois [Oise] : Jean Simon CHRISTOPHE vient au monde. Il est le fils de Joseph Christophe, tailleur de pierres (qualifié d'entrepreneur en bâtiments en 1765), et de Marie Geneviève Regnault.

Il perd la vue durant son enfance.

• [vers 1755], Crépy-en-Valois : CHRISTOPHE entre au service des Bénédictins de l'abbaye Saint-Arnoult en tant qu'organiste.

• 9 juin 1765, Crépy-en-Valois : Jean Simon CHRISTOPHE, organiste, épouse Marie Madeleine Deneufmaison (ou Denosmaisons), fille de Jean, ci-devant maître bourrelier, "absent depuis plusieurs années" et de feue Madeleine Gaillard, de Luzarches, en présence du père du marié, du sonneur de l'église, son bel-oncle, et de Simon Charpentier, son parrain, tailleur d'habits.

• 16 février 1767 : Son fils Jean Louis CHRISTOPHE est baptisé à Crépy-en-Valois, paroisse Saint-Denis. Le père est alors qualifié d'"organiste chez Messieurs les religieux de st Arnoul".

• 14 septembre 1769, Crépy-en-Valois : Son fils Jean-Baptiste Clément est baptisé.

• 17 septembre 1781, Senlis : Jean Simon CHRISTOPHE présente au chapitre cathédral une requête "à l'effet de prier la Compagnie de procurer à son fils aîné [Jean Louis CHRISTOPHEla facilité d'apprendre le Clavessin". On devine chez CHRISTOPHE un grand souci de pousser son fils et de lui ouvrir des possibilités de carrière.

• 9 août 1784 : Il vient prier le chapitre de Senlis de "conserver son fils en qualité de spé un an au-delà de son temps". Le chapitre accepte, Jean Louis CHRISTOPHE tiendra l'orgue vacant par le départ de l'organiste SCHMITT.

• 24 janvier 1785, Senlis : Jean Simon CHRISTOPHE vient à nouveau en chapitre plaider la cause de son fils, afin que les chanoines puissent "faciliter à Paris les progrès dudit Christophe qui exerce actuellement l'orgue de notre église". Les chanoines écrivent pour demander de l'aide aux célèbres maîtres parisiens DORIOT et GUILLEMINOT-DUGUÉ

• 1790, Crépy-en-Valois : Jean Simon CHRISTOPHE est toujours organiste de l'abbaye Saint-Arnoult. Il touche 200 livres de gages, plus la nourriture les dimanches et jours de fête, d'après un tableau de 1792. En 1793, il déclare, certificat de la municipalité à l'appui, qu'il gagnait 800 livres par an, un montant qui prend sans doute en compte ses gages, le casuel et une gratification qu'il percevait de l'ordre des bénédictins.

• [vers 1791], Crépy-en-Valois : Il reçoit 200 livres de pension à titre provisoire.

• 30 janvier 1792, Crépy-en Valois : CHRISTOPHE, ancien organiste des bénédictins de Crépy, fait parvenir une supplique à l'Assemblée nationale dans laquelle il demande une pension. Un discours imprimé de nature inconnue est joint à sa lettre. La requête est transmise au Comité de liquidation.
• 30 avril 1792, Crépy-en-Valois : Son nom apparaît dans un Tableau des employés au service divin dans les églises des cy devant chapitres séculiers et réguliers du district de Crépy auxquels il est accordé des traittements et secours d'après la loi du 26 aout 1791, accompagnant une lettre des administrateurs du Département de l'Orne. Le document indique que "son existence dans la commté de st arnoult est notoirement connue depuis 40 ans et plus, mais [qu']il n'a aucun titre de réception". Le directoire plaide en sa faveur, observant "comme il l'a dit dans un etat adressé au departement le 18 avril 1791 que cet homme est aveugle, attaché depuis plus de 40 ans a la maison en qualité d'organiste et qu'il n'a aucune ressource pour vivre, que ses gages etoient de 200#, qu'il recevoit en outre une gratification annuelle des generaux de l'ordre et qu'il etoit nourry dans la maison les fetes et dimanches, il avoit en outre des legumes du jardin". Il ajoute qu'il a une femme et trois enfants "hors d'etat de lui rendre aucun service". Sa pension fixée à 200 livres par le décret du 26 août 1791 est jugée "infiniment trop foible pour le dedommager des secours qu'il tiroit de la communauté de st arnoult et lui procurer les moyens de sa subsistance". Il est donc "de l'humanité de reclamer de l'assemblée nationale en sa faveur un traittement d'au moins 300# ainsy que le departement l'a demandé [...]".

• 11 juillet 1793, Paris : La Convention nationale décrète le renvoi de la pétition de Jean Simon CHRISTOPHE au Comité des finances et ordonne que la trésorerie nationale lui paiera provisoirement la somme de 200 livres sur présentation de ce décret.
• 3 septembre 1793, Paris : L'État n° 19 adressé à la Convention nationale et transmis au Comité des pensions indique que Jean Simon CHRISTOPHE, 60 ans, aveugle, demande une pension en considération de 35 ans de service en qualité d'organiste des bénédictins de Crépy. Il dit n'avoir d'autres ressources pour subsister que la pension qu'il sollicite. Il a une femme et un fils (Jean Louis, seul garçon survivant), "ce dernier au service de la République dans les armées". Le Département de l'Orne qui n'a pu lui appliquer la loi du premier juillet 1792 qu'il invoquait, "appuye sa demande de tout son pouvoir". Le ministre au Conseil exécutif national propose de lui accorder, compte tenu de sa cécité, une pension de 200 livres.

• 19 janvier 1794, Crépy-en Valois : Jean Simon CHRISTOPHE, ancien organiste de la ci-devant église Saint-Arnoult, époux de Marie Madeleine Deneufmaison, meurt à son domicile à l'âge de 60 ans environ. Le décès est déclaré le lendemain par sa femme et sa fille Marie Madeleine Christine Christophe.
• [1794] : Marie Madeleine Denosmaisons, veuve CHRISTOPHE, expose dans un mémoire que la Convention nationale a accordé au défunt une pension viagère de 400 livres. Elle demande à la toucher pour la période allant d'octobre 1790 au 20 janvier 1794. Sur la somme totale de 1 322 livres, elle a déjà perçu 800 livres : 600 livres en vertu d'un arrêté du District du 9 nivôse et 200 livres par décret de la Convention nationale, de sorte qu'il ne lui est plus dû que 522 livres 4 sols 4 deniers.
• 25 ventôse an II, Crépy-en-Valois : Le District estime que la pension accordée à Christophe doit courir à partir du premier octobre 1790, en conséquence qu'il doit être délivré à sa veuve un mandat de 1 122 livres 4 sols 4 deniers pour restant des arrérages dus de cette date au jour du décès de CHRISTOPHE, à la charge de tenir compte sur le montant de ce mandat d'une somme de 600 livres déjà touchée à titre de secours provisoire.
• 25 floréal an II (14 mai 1794), Beauvais : Les administrateurs du Département de l'Oise homologuent l'avis du District.

Mise à jour : 14 novembre 2018

Sources
F-Ad60/ 1MI/ ECA612R34 ; F-Ad60/ 1MI/ECA612R21 ; F-Ad60/ 1Q2/126 ; F-Ad60/ 2LP6134 ; F-Ad60/ 5MI 2239 ; F-Ad60/ 5MI 2240 ; F-Ad60/ 5MI2239 ; F-Ad60/ 5MI2242 ; F-Ad60/ BMS St-Denis de Crépy ; F-Ad60/ G 2338 ; F-An/ C/II/*15 ; F-An/ F15/2834

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