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CLADÉ, Jean-Baptiste (1752-1823)
État civil
NOM : CLADÉ     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Date(s) : 1752-4-17   / 1823-12-14
Notes biographiques

Fils d'un musicien du roi de Pologne, Jean-Baptiste CLADÉ (1752-1823) fait carrière comme violoniste à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin], travaillant sous la direction de RICHTER puis de PLEYEL. On le retrouve ensuite au Temple de l'Être suprême (1793-1795), dont il est membre du comité directeur, et dans l'orchestre chargé d'animer les fêtes décadaires (1798). Figure incontournable de la vie musicale strasbourgeoise au tournant des dix-huitième et dix-neuvième siècle, il donne avec ses associés des bals et des concerts à la salle du Miroir, avant de former avec eux la société de la Réunion des Arts, encore active sous l'Empire. Il était également musicien au Théâtre français.

• 17 avril 1752 : Jean-Baptiste CLADÉ naît à Lunéville, diocèse de Toul [Meurthe-et-Moselle]. Il est le fils de Jean Frédéric CLADÉ, musicien ordinaire du roi de Pologne (plus tard à la cathédrale de Strasbourg), et de Marie Madeleine Friedel. Il est baptisé le lendemain à Saint-Jacques. Son parrain est Jean-Baptiste Pister, premier valet de chambre du roi de Pologne ; sa marraine Françoise Palot, épouse du sieur Doucet, maître d'hôtel du même roi.

• [vers 1771], Strasbourg [Bas-Rhin] : Il s'installe en la paroisse Saint-Laurent.

• 30 avril 1773, Strasbourg : Jean-Baptiste CLADÉ est engagé comme symphoniste à la cathédrale Notre-Dame, avec 30 florins de gages par an.

• 12 janvier 1775, Strasbourg : Jean-Baptiste CLADÉ, musicien pensionné de cette cité et de l'église cathédrale, mineur, installé en la paroisse Saint-Laurent depuis quatre ans, épouse en cette même paroisse Marie Marguerite Sultzer, fille légitime et mineure de Jean Adam Sultzer, bourgeois, doyen de la communauté des maîtres serruriers, et de Catherine Jacquot. 
• 8 août 1775, Strasbourg : Jean-Baptiste Cladé, fils de Jean-Baptiste CLADÉ, musicien pensionné de la ville et en la cathédrale, et de Marie Marguerite Sultzer, habitants de la paroisse Saint-Laurent, naît. Son parrain est Jean-Baptiste Lionnet, procureur du roi, sa marraine Anne Marie Sultzer, épouse de François Antoine Humbourg, avocat au Conseil souverain d'Alsace.

• 1776 (quatrième trimestre), Strasbourg : Il obtient une augmentation ; il touche dorénavant 55 florins.
• 13 octobre 1776, Strasbourg : Son fils François André voit le jour. CLADÉ se présente comme musicien instrumentiste. Le parrain est Jean André Sultzer, charpentier, oncle de l'enfant.

• 4 mai 1779, Strasbourg : Le baptême de sa fille Marie Barbe Sophie se déroule à Saint-Laurent. Elle a pour parrain François Antoine Materne Humbourg, avocat au Conseil souverain de Colmar.

• 29 septembre 1781, Strasbourg : Le salaire annuel de Jean-Baptiste CLADÉ passe à 70 florins.

• 1782, Strasbourg : Le sieur CLADÉ, violon, musicien pensionné de la ville, réside rue de la Cathédrale. 
• 6 février 1782, Strasbourg : Marie Jeanne Alexandrine Émilie, née le 5, fille de Jean-Baptiste CLADÉ, musicien de la cathédrale, et de Marie Marguerite Sultzer, est baptisée. Le parrain est Jean Mathieu Faluola, avocat, la marraine Anne Marie Sultzer, épouse de François Antoine Materne Humbourg, avocat au Conseil souverain d'Alsace.

• 23 octobre 1787, Strasbourg : Le chapitre lui accorde une nouvelle hausse de salaire : il gagne 75 florins par an.

• 1788, Strasbourg : CLADÉ, violon, musicien pensionné de la ville, est toujours domicilié rue de la Cathédrale.
• 4 avril 1788, Strasbourg : Les appointements de Jean-Baptiste CLADÉ s'élèvent désormais à 80 florins, soit 160 livres.

• 24 mars 1789, Strasbourg : Jean-Baptiste CLADÉ, musicien de la cathédrale, fait baptiser à Saint-Laurent sa fille Marie Josèphe Pélagie, née la veille. En 1789, il est locataire au n° 25, rue du Dôme.

• 1790, Strasbourg : Jean-Baptiste CLADÉ, 39 ans, symphoniste de la cathédrale, touche 160 livres de gages par an.

• 1791, Strasbourg : L'Almanach du département du Bas-Rhin pour l'année bissextile 1792 indique qu'il est toujours musicien pensionné de la ville. Ignace PLEYEL fait à nouveau appel à lui à la cathédrale : au sein des premiers violons, il occupe la troisième place, avec un salaire annuel de 200 livres. Au même pupitre se tiennent les sieurs BARTISCH, CHAPPUY et AMON.

• Mai 1792, Strasbourg : Il est toujours premier violon à la cathédrale, avec la même rémunération.

• 7 octobre 1793, Strasbourg : CLADÉ et DUPONT, membres du Comité de la Musique du Temple de l'Être suprême, demandent à la municipalité de verser les salaires des musiciens figurant sur une liste supplémentaire auxquels il a été fait appel pour "l'exécution du nouveau genre de musique composée pour ledit Temple". Ils affirment qu'ils sont indispensables et qu'il faut les ajouter à la liste principale des musiciens.

• 4 avril 1794, Strasbourg : CLADÉ est premier violon au Temple de l'Être suprême (ex-cathédrale). Employé à quatorze reprises lors des cérémonies décadaires, il lui est dû 84 livres par la municipalité, à raison de 6 livres par séance.
• 16 juillet 1794, Strasbourg : Le corps municipal décide de former (en fait, de reconduire) un comité "pour établir l'ordre de la musique lors des fêtes décadaires et nationales" dans le temple de l'Être suprême. Considérant "qu'il est de la plus grande importance de ne négliger aucun des moyens qui peuvent contribuer à l'embellissement de ces fêtes, que c'est en les célébrant par des hymnes et par des chants civiques que l'on parvient également à détruire tous ces anciens préjugés que le fanatisme avoit fait naître". Les citoyens Lahaye, DUPONT, CLADÉ, CHAPPUY fils et BARTISCH le composent.
• 23 juillet 1794, Strasbourg : Le corps municipal arrête que CLADÉ, CHAPPUY et BARTISCH, chargés de la direction de la musique au temple de l'Être suprême, jouiront d'un traitement annuel de 300 livres et les autres musiciens attachés à ce lieu de 200 livres par an. Le paiement du 20 germinal (dernier paiement en date) au 30 prairial se fera sur les 6 000 livres destinées aux dépenses du culte républicain. Outre son traitement ordinaire, CLADÉ obtient 45 livres à titre d'indemnité. L'élu à l'origine de la proposition a réclamé qu'on le distingue : "Il est bon de vous dire ici que Cladé a montré beaucoup de désintéressement [...], tandis que d'autres musiciens avec plus d'aisance se sont fait payer dix livres parfois [par fête décadaire], lui qui avec peu de bruit a beaucoup fait pour se rendre util n'a eu que cinq livres par une erreur qui provient de l'indiscrétion, pour ne pas dire davantage, de ceux qui ont proposé à la Municipalité le premier état et qui l'ont signé ; vous lui accorderez sans doute une modique indemnité".
• 14 novembre 1794, StrasbourgCHAPPUY fils, DUMONCHAU, BERTEAU, BARTISCH, J.-B. CLADÉ et LAFORGUE, artistes musiciens, obtiennent la permission de donner des bals et des concerts en la salle du Miroir.
• 22 novembre 1794, Strasbourg : Le corps municipal délibère au sujet d'une pétition des citoyens PLEYEL, CHAPPUY fils, BARTISCH, DUMONCHAU, LAFORGUE, CLADÉ et BERTEAU, artistes, "renfermant plusieurs propositions propres à encourager et développer les talents". Il arrête que la fonction de directeur du spectacle sera retirée à Démery à la fin de l'année dramatique pour être confiée aux pétitionnaires comme membres du comité, "concurremment avec tous les autres artistes dont les talens & la moralité seraient reconnus par la commission municipale". Le comité devra moraliser le spectacle, empêcher toute forme d'interruption et préparer un plan d'organisation intérieure. Il formera provisoirement un "noyau de lycée" pour la musique vocale et instrumentale et pour la déclamation ouvert aux jeunes citoyens en payant 20 livres par mois s'ils ont les moyens de subsister, gratuit pour les indigents. Les artistes concourront gratuitement et avec exactitude chacun dans son genre à la musique du Temple de l'Être suprême et à l'embellissement des fêtes nationales, à dater de la fin de l'année dramatique.
• 14 décembre 1794, Strasbourg : Le corps municipal écrit à CHAPPUY fils, DUMONCHAU, BERTEAU, BARTISCH, J.-B. CLADÉ et LAFORGUE, artistes musiciens ayant obtenu permission "de donner des concerts & bals au cidevant poële du miroir", pour les blamer d'avoir refusé de s'associer avec d'autres artistes musiciens "qui se sont distingués par leurs talens". Un arrêté du 29 décembre suivant les y contraint.

• 2 janvier 1795, Strasbourg : CLADÉ est toujours premier violon au Temple de l'Être suprême. Il signe deux états de musiciens avec CHAPPUY, chef d'orchestre, ce qui pourrait indiquer qu'il exerce les fonctions de sous-maître de musique dans cette formation.
• 18 mars 1795, Strasbourg : Son salaire est fixé à 400 livres par an. Il est membre du comité "chargé de régler la musique et d'en diriger l'exécution", aux côtés de BARTISCH, BUSCH fils et POPP.
• 19 juin 1795, Strasbourg : L'orchestre est supprimé à la suite de la réouverture de la cathédrale aux catholiques.
• 3 juillet 1795, Strasbourg : Comme ses camarades musiciens et chanteurs, il reçoit une prime d'un montant d'un demi-quartier qui s'ajoute à son salaire trimestriel, dans son cas une somme de 150 livres au lieu de 100 livres.

• 5 novembre 1798, Strasbourg : Dans l'orchestre formé "pour l'exécution de la musique aux fêtes décadaires", il fait partie des timballes et trompettes et touche 200 francs par an.
• 9 novembre 1798, Strasbourg : Les citoyens LAFORGUE, CHAPPUY, CLADÉ, DUMONCHAUBARTISCH et BUSCH, artistes dirigeant les récréations de la Réunion des Arts, demandent à la municipalité, "attendu qu'ils sont intentionnés d'ouvrir incessamment leur salle de concerts à la maison Ferrier, rue des Serruriers", de fixer la quotité de leurs rétributions au profit des pauvres, qui a été portée l'année dernière à la somme de 72 francs par concert, formant le quart de chaque recette, et qu'ils proposent de payer à nouveau cette année, "ne pouvant supporter aucune augmentation, vu que les circonstances sont peu favorables à leur entreprise qui en outre est plus dispendieuse que l'année dernière". Le corps municipal consent accepte de recevoir 72 francs par concert, à verser à la caisse du bureau de bienfaisance des pauvres.

• 17 mai 1799-17 novembre 1806, Strasbourg : Félix BARTISCHFrançois Laurent CHAPPUY, Charles Joseph DUMONCHAU, Jean-Baptiste CLADÉ et Jean Guillaume BUSCH (ce dernier jusqu'à sa mort en 1802), professeurs de musique, directeurs de la Société de la Réunion des arts, louent une demeure au n° 5, rue des Juifs, pour y donner des concerts et des bals. Le propriétaire, le maçon Renn, doit y aménager une grande salle haute de 20 pieds sans croisée ni embrasure, "le jour venant d'en haut par un œil de bœuf à grand vitrage", avec un plafond ceintré en forme de voûte, une galerie "sur les trois faces à l'exception de celle ou sera placé l'orchestre" ayant un rang de bancs garnis et rembourrés. Sous la galerie, "il y aura également deux rangées de bancs aussi garnis et rembourrés, l'un plus élevé que l'autre et l'inférieur sur une élévation de six pouces du plancher". Par ailleurs, "l'orchestre sera construit à tiroirs à l'instar de celui de la maison du Cn. Ferrier". Le montant annuel du bail est de 3 000 francs.

• 15 mai 1806, Strasbourg : CLADÉ est musicien au Théâtre français.

• 1811, Strasbourg : Il est professeur de violon au lycée.

• 14 décembre 1823, Strasbourg : Jean-Baptiste CLADÉ, artiste musicien, époux de Marie Marguerite Sultzer, meurt d'apoplexie à l'âge de 72 ans dans une maison au n° 25, rue du Dôme. 

• 31 juillet 1826, Strasbourg : Marguerite Sultzer meurt dans la même maison, elle aussi d'apoplexie, à l'âge de 73 ans. Son défunt mari est qualifié d'artiste musicien.

Mise à jour : 24 décembre 2020

Sources
A. Cl. Pfeiffer, Fichier d'actes notariés ; A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; Almanach du département du Bas-Rhin pour l’année bissextile 1792 ; Almanach d’Alsace pour l’année 1783 ; Annuaire historique et statistique du Département du Bas-Rhin pour l’année 1811 ; F-Ad54/ 5 Mi 328/R 13 ; F-Ad67/ 6 L 109 ; F-Ad67/ 6 L 110 ; F-Ad67/ BMS Strasbourg ; F-Ad67/ BMS Strasbourg / St-Laurent ; F-Ad67/ D Strasbourg ; F-Ad67/ G 3196 ; F-Ad67/ G 3197 ; F-Ad67/ G 3198 ; F-Ad67/ G 3199 ; F-Ad67/ G 3200 ; F-Ad67/ G 3201 ; F-Ad67/ G 3202 ; F-Ad67/ G 3203 ; F-Ad67/ G 3204 ; F-Ad67/ G 3205 ; F-Ad67/ G 3206 ; F-Ad67/ G 3207 ; F-Ad67/ G 3208 ; F-Ad67/ G 3209 ; F-Ad67/ G 3210 ; F-Ad67/ G 3353 ; F-Ad67/ M Strasbourg ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 144 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 145 ; F-AmStrasbourg/ 1 MW 151 ; F-AmStrasbourg/ 269 MW 160 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-AmStrasbourg/ 320 MW 2 ; F-AmStrasbourg/ 5 R 26 ; F-AmStrasbourg/ AA 2445 ; F-AmStrasbourg/ VII 90 ; F-An/F19/1126/1099 ; F-Strasbourg méd/ A 59724 ; Site maisons-de-strasbourg.fr.nf ; Z.-É. Harsany, "Le théâtre à Strasbourg sous le Consulat et l’Empire"..., 1975

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