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COCHU, Jacques, le fils (1721-1788)
État civil
NOM : COCHU     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Complément de nom : le fils
Autre(s) forme(s) du nom : COCHUT

Date(s) : 1721-9-1  / 1788-2-20
Notes biographiques

Fils de facteur d'orgue, Jacques COCHU a pendant une cinquantaine d'années cumulé une activité importante de facteur d'orgues avec plusieurs postes d'organiste à Châlons, en Champagne, principalement celui de la cathédrale Saint-Étienne. Portant le même prénom que son père, il est parfois difficile de l'en dissocier et d'attribuer un poste ou des travaux à l'un ou à l'autre avec certitude. Il meurt peu avant la Révolution après avoir formé plusieurs de ses enfants à la facture ou au clavier.

• 1er septembre 1721, Châlons [-en-Champagne] : Jacques, fils aîné de Jacques COCHU – facteur d'orgue – et de Marie Taron, voit le jour. Il est baptisé en l'église paroissiale Notre-Dame. Les parrain et marraine sont Jacques Cochu (grand-père) et Anne Maclou.

• 1736, Châlons : C'est un certain COCHU, "organiste",  qui remplace son confrère COLLOT [probablement Philippe] pour toucher l'orgue de la paroisse Saint-Germain. Les comptes de la paroisse dressés pour deux ans mentionnent une dépense globale de 80 livres couvrant les honoraires des deux organistes (30 livres reviennent à COCHU). Il semble qu'il s'agisse bien de Jacques COCHU fils, et non de son père. L'organiste touche 80 livres d'honoraires pour deux années commençant et finissant le jour de Quasimodo. S'ajoutent à cette somme 39 à 40 livres pour des saluts qu'il a assure. L'orgue de Saint-Germain sera tenu par COCHU [fils] jusqu'en janvier 1771 (suppression de la paroisse). "118 # 19 s "payée au Sr COCHU organiste scavoir 80 livres pour deux années de ses honoraires et 38 livres 19s; pour les saluts..." lit-on dans le livre de comptes de la paroisse Saint-Germain entre 1757 et 1759. Il perçoit 120 livres pour deux années de gages annuels de 40 livres et à 20 livres pour ses "assistances aux Saluts" entre 1769 et 1771. COCHU est le dernier organiste de cette petite paroisse du cœur de la cité supprimée par décret de l'évêque-comte de Châlons. Sa fille Marie Madeleine est baptisée dans cette paroisse où demeurent ses parents le 23 octobre 1753. COCHU est présenté comme organiste, on peut penser que c'est bien lui qui touche en l'église paroissiale Saint-Germain.

• 27 juin 1738, Somme-Suippe [Marne] : Jacques COCHU "organiste de l'église cathedralle de Châlons" est présent lors de la cérémonie de mariage de son père Jacques [facteur d'orgues] qui épouse en secondes noces Philippe Vernier. Cet acte permet d'attester que Jacques COCHU fils est bien en poste en tant qu'organiste de la cathédrale à cette date. Les registres capitulaires de cette période ayant disparus, l'on ne sait quand a eu lieu sa réception et à quelles conditions et sur quel instrument (le grand orgue de la cathédrale ayant été détruit dans un incendie au siècle précédent). Il est cependant possible qu'il soit en place dès les années 1735.

• 21 novembre 1746,  Reims [Marne] : Jacques COCHU épouse Jeanne Le Bègue, en la paroisse Saint-Denis. Le jeune marié est dit organiste, sans que son poste soit spécifié. Les bans ont été publiés à Saint-Alpin de Châlons (où réside désormais le musicien) et en la paroisse rémoise de Saint-Étienne.
• 11 septembre 1747, Châlons : De ce mariage naît un premier enfant, Julienne, future organiste. Elle est baptisée, ainsi que le seront les quatre frères et sœur suivants, en l'église de la Trinité, le père étant dit "organiste".
• 15 août 1748 : Un deuxième enfant, René, est baptisé dans la même église. Il deviendra facteur d'orgue.

• 1749, Joinville  [Haute-Marne] : L'orgue de la paroisse Notre-Dame provient du Palais des Comtes de Champagne à Troyes. Il a été construit par le facteur Louis Le Bé vers 1688 et acquis par la paroisse de Joinville en 1698. Il a été réparé et agrandi en 1749 par Jacques COCHU mais lequel?
• 7 février 1749, Châlons [Marne] : COCHU, "organiste", sans doute le fils, reçoit une autorisation d'absence jusqu'à la Semaine sainte, à condition de se faire "remplacer les jours que l'on doit toucher l'orgue".

• 29 décembre 1749 : La troisième enfant sera, elle aussi, organiste. Il s'agit de Cécile, baptisée le 30 décembre.
• 3 mai 1751 : La famille s'agrandit avec l'arrivée d'un quatrième enfant, Jean-Baptiste, baptisé ce même jour.
• Fin 1752 : C'est dans ce laps de temps que l'on doit situer la naissance de Nicolas François. Selon son acte de sépulture, lorsqu'il décède en 1761, il est âgé de 8 ans (inhumé le 30 juillet) [la page du registre paroissial de 1752 manque].
• D'octobre 1753 à 1760 : Les enfants qui naissent ensuite sont baptisés en l'église paroissiale Saint-Germain. Lors du baptême de Pierre, le 4 mars 1757, le père est qualifié de "facteur d'orgue". Deux autres enfants sont baptisés et viennent agrandir encore cette nombreuse famille. D'abord une fille prénommée Bonaventure (1758), puis Louis (1760).
• 1761 : Cette même année, quatre des enfants de la famille COCHU meurent : Marie-Madelaine, Pierre, Nicolas François, Louis.

• Juillet-novembre 1750, Châlons : Le chapitre de la cathédrale programme la réparation du "jeu d'orgues" de son église. Il s'adresse à Jacques COCHU "organiste". S'agit-il de Jacques COCHU père, ou de son fils ? COCHU est autorisé à utiliser les vieux parchemins des livres anciens conservés en double dans les archives (août). À l'automne suivant, une délibération capitulaire autorise le paiement des travaux - ramené à 110 livres - conformément avec le "traité" signé (octobre). La demande  de supplément présentée par Jacques COCHU (novembre) a été refusée. Cette réparation concerne le petit jeu d'orgues, installé après l'incendie de la cathédrale (qui avait en 1668, détruit le grand orgue) en attendant la reconstruction d'un instrument plus conséquent, digne de l'Église de Châlons.
• 1753-1758, Châlons : L'atelier COCHU entreprend la construction des grandes orgues de la cathédrale Saint-Étienne. Jacques COCHU (fils) que les textes (registres paroissiaux notamment) mentionnent en qualité de facteur et d'organiste s'attèle à l'immense ouvrage. Si le père et le fils sont peut-être associés, nous ignorons sous quelle forme et depuis quand. Et, bientôt René, fils de Jacques COCHU [fils], entrera en apprentissage dans l'atelier familial fondé par son grand-père.

• Le 5 octobre 1754 : Le chapitre  prend la décision de vendre le petit orgue de la cathédrale  au Séminaire de la ville pour 600 livres. Il n'est plus utile de le conserver bien longtemps, et sa vente financera une part des travaux entrepris par le chapitre.

• 1755, Châlons : La lecture du registre des délibérations capitulaires de la cathédrale révèle l'importance des sommes d'argent gérées par le chapitre afin de mener à bien le chantier du grand orgue, déjà bien engagé. La fabrique lance des emprunts, et l'évêque et le grand archidiacre de Choiseul contribuent financièrement. Les conclusions qui sont rédigées alors relient clairement la facture de l'instrument au patronyme de COCHU, mais sans préciser jamais qu'il s'agit de Jacques, fils. Ce COCHU dont il est question étant toutefois mentionné avec ses qualités de facteur et en même temps d'organiste conduit à identifier ici le fils.  Jacques COCHU père est-il cependant associé à son fils dans cette confection d'un instrument de prestige ? C'est possible mais reste à confirmer.
[C'est une autre conclusion rédigée beaucoup plus tard, en 1788 qui, évoquant la réception du fils Jacques COCHU fils, "vers 1755" [date à vérifier] ordonne que la conclusion l'établissant soit recherchée afin de fixer l'état du nouvel organiste (THUILLIER). Ne faut-il pas plutôt lire "1735" puisqu'en 1738, au mariage de son père, COCHU est présenté comme organiste de la cathédrale... à revoir]

• 1755-1756, Ay [Marne: Jacques COCHU [lequel ?] achève pour 500 livres l'instrument installé les années précédentes par un autre facteur dans l'église paroissiale Saint-Brice [au moins l'adjonction d'un quatrième soufflet].

• 1758-1759, Châlons : Il effectue un nouveau relevage de l'orgue de la collégiale Notre-Dame moyennant la somme de 1 100 livres ,

• 5 avril 1758, Châlons : Jacques COCHU, qui  vient de solliciter auprès du chapitre la réception du grand orgue, devra en faire la demande écrite à l'abbé de Choiseul.
• 16 octobre 1758 : Le chapitre délibérant, décide que le dernier versement dû au sieur COCHU pour la fabrication de l'orgue, est autorisé. Une fois encore, comme en avril, la conclusion ne précise pas si ce paiement s'adresse au père. [i Jacques COCHU fils a vraisemblablement assisté son père,  c'est sans aucun doute celui-ci qui a signé le contrat plusieurs années auparavant. à revoir]

• 13 juillet 1759 : Le chapitre cathédral délibère, suite à une requête du maître de musique, AUBRON, dénonçant Jacques COCHU, l'organiste, qui "ne s'est point conformé au ton du chœur". Les chanoines décident que désormais, le ton sera indiqué à LAHAMÉE qui, avec son serpent, le donnera ensuite à l'organiste.
• 14 septembre 1759 : Les chanoines voient s'approcher la bénédiction des trois nouvelles cloches de la cathédrale récemment fondues. Les cloches ne sont encore que "suspendues dans la nef". Avant leur pose, la prudence est préconisée. Il faut réfléchir encore à quelques éventuelles modifications dans les clochers (enlever ou maintenir les ouïes). Et l'on profitera des derniers aménagements pour consulter l'organiste Jacques COCHU afin qu'ils se prononce sur l'état des anciens battants (peuvent-ils encore servir ?).  Un an auparavant (octobre 1758), lançant le chantier du remplacement des cloches, le chapitre avait sollicité l'expertise de Jacques COCHU père. La conclusion rédigée alors précisait que ce facteur était "très instruit en la fonte des cloches"

• 4 février 1760, Châlons : Jacques COCHU qui avait demandé permission au chapitre, obtient l'autorisation de s'absenter " [...] pour aller a Troyes y poser des orgues de sa façon [...]". Cette autorisation de se rendre à la cathédrale de Troyes court de la fête de la Quinquagésime incluse jusqu'à la veille du Jeudi saint. La conclusion ajoute qu'il conviendrait que l'organiste se fasse remplacer à l'orgue de Saint-Étienne aux jours de la Saint-Mathias et de l'Annonciation.

• 1761, Vitry-le-François [Marne] : C'est sans doute lui, et non son père, très âgé, qui est appelé pour mener des réparations sur l'orgue de l'église paroissiale Notre-Dame.
• 9 septembre 1761, Châlons : Les chanoines assemblés en chapitre autorisent Jacques COCHU "de s'absenter jusqu'à la Dédicace exclusivement en se faisant remplace aux jours ou il est d'usage de toucher l'orgue". Peut-être est-ce pour qu'il puisse se rendre à Vitry-le-François?

1er mars 1762 : Les chanoines entendent la lecture d'une requête de Jacques COCHU. L'organiste de Saint-Étienne les prie de l'excuser pour son absence depuis deux mois et sans congé. Il sollicite la permission de pouvoir rester encore à Troyes où il se trouve et ce, jusqu'au Jeudi saint où il sera de retour. Le chapitre entend la demande d'excuse, et donne son accord pour le congé sollicité.
• 10 mai 1762 : Une délibération capitulaire  permet " ... au Sr COCHU de s'absenter jusqu'à la veille de le fête de l'Ascension exclusivement."
30 juin 1762, Châlons : "Le Sr COCHU s'etant presenté pour demander un mois de congé Mrs [les chanoines en chapitre] le luy ont accordé à condition qu'il seroit de retour le 1er aoust au plus tard et qu'il pourvoiroit à ce qu'en son absence l'orgue fut touché convenablement" lit-on dans le registre capitulaire.

• 11 avril 1763, Châlons : Les chanoines de la cathédrale entendent une lecture de la requête que leur a adressé Jacques COCHU. Avant d'en venir à sa demande, l'organiste et facteur remercie le chapitre qui lui a permis " [...] de frequentes et longues absences pour aller travailler à differens orgues qu'il a entrepris [...]". Puis, il explique qu'il a encore "besoin d'environ six semaines de temps pour mettre à sa perfection l'orgue de la ville de Dun [...] [sans doute la ville de Dun-sur-Meuse dont l'église Notre-Dame a toujours un buffet d'orgues du XVIIe siècle]". Il sollicite un long congé à commencer avant et surtout après l'Ascension (la fête exceptée) jusqu'à la Pentecôte. Dans sa requête, en compensation du temps qu'on lui accorderait, il propose de nettoyer gratuitement, durant l'été  "tous les tuyaux de l'orgue de cette église, que la poussière élevée lors des différens ouvrages faits au sanctuaire et au chœur depuis quelques années a extremement salis au point qu'une partie ne parle plus".
• 5 décembre 1763 : Une conclusion capitulaire autorise Jacques COCHU, organiste de la cathédrale, à s'absenter pour "dimanche suivant [11 décembre] et les autres jours de la semaine". Mais à condition qu'il se fasse "remplacer par sa fille". Le prénom de cette fille n'est pas mentionné. Il peut s'agir de Julienne, voire de Cécile.

• En 1764 et 1765, Châlons : Outre les registres paroissiaux, la présence de la famille Cochu sur la paroisse de Saint-Germain est attestée par des comptes de confrérie. "M. COCHU le jeune et sa famille", demeurant en cette paroisse, sont membres de la confrérie du Saint-Sacrement (établie en l'église Saint-Alpin). Il acquitte un droit annuel de 6 sols.

• 26 octobre 1764 : Le receveur de la fabrique propose de consulter Jacques COCHU sur le meilleur moyen à mettre en œuvre pour réparer l'une des grosses cloches de la cathédrale.
• 12 novembre 1764 : L'organiste et facteur obtient une autorisation d'absence pour une semaine, "à condition de se faire remplacer".

• 8 mars 1765 : Jacques COCHU est sur le point de se rendre à Arcis-sur-Aube [Aube] pour " [...] y plaçer un orgue neuf de sa fabrication." En conséquence, le chapitre châlonnais l'autorise à ne pas être à son poste d'organiste pour la fête de l'Annonciation.
• 29 mai 1765 : Jacques COCHU, père de l'organiste de Saint-Étienne, décède "subitement". Le facteur d'orgues avait, il est vrai, atteint un âge respectable (72 ans, selon l'acte de sépulture). Malgré cela, sa disparition aurait surpris l'entourage. Jacques COCHU fils, qui a peut-être été accompagné longtemps par son père dans son métier de facteur, voit donc ses responsabilités et sa charge de travail augmenter.

• 23 janvier 1766 : "Le corps de Jeanne Le Bègue, épouse de Jacques COCHUT facteur d'orgues, morte d'avant hier après avoir reçu les derniers sacrements" est inhumé, paroisse Saint-Germain, en présence de sa famille. Elle avait 46 ans.
• 4 février 1766, Châlons : Il signe au mariage de sa demi-sœur, Marie Cochu, avec Nicolas de Pinteville, bourgeois de Châlons, en présence de Mr Bellot, directeur des messageries royales de la ville.
• 15 septembre 1766 : Un congé de six semaines est accordé à Jacques COCHU, mais il devra se faire remplacer et être de retour pour les premières vêpres fêtes de la fête de la Toussaint.

• 13 février 1767 : Après avoir obtenu une dispense de deux bans, et les fiançailles ayant été faites, Jacques COCHU se marie avec une "fille majeure", Marie-Hyacinthe Quenat. Elle est fille d'un maître boulanger. Les deux époux résident paroisse Saint-Germain, mais leur mariage est célébré en l'église de l'abbaye de Toussaint, sur la paroisse Saint-Nicolas. Deux des enfants de Jacques COCHU sont présents et signent : un de ses fils (probablement René) et sa fille Bonnaventure. Plusieurs notables figurent parmi les témoins dont le maître tailleur Nicolas de Pinteville et l'huissier royal Philippe Legrand.
• 27 mars 1767 : Jacques COCHU est marancé de 12 livres d'une part pour son absence à l'orgue aux fêtes de l'Annonciation, et n'avoir pas prévu de remplaçant.
• 14 septembre 1767 : Le chapitre examine la requête de Jacques COCHU par laquelle il sollicite la hausse de ses gages. Celui-ci estime que "ce qu'il a fait à l'orgue comme facteur mérite cette augmentation". "Avant de prendre un party" les chanoines "veulent avoir connoissance des  conditions auxquelles le Sr COCHU s'est soumis lors de sa réception", ainsi que les augmentations dont il a pu bénéficier ensuite". L'on sait - grâce à une conclusion capitulaire enregistrée en 1788 - que le chapitre de Saint-Étienne lui accordera une augmentation de 50 livres le 18 septembre 1767.

• 1769-1775, Châlons : Six enfants naissent de son second mariage. Les trois premiers, Nicolas Claude (19 novembre 1767), Louis Memmie (2 août 1769) et Marie Hyacinthe Julienne (15 novembre 1770), dont le parrain est Nicolas Amon ANCEL et la marraine Julienne COCHU, sont baptisés paroisse Saint-Germain, les trois suivants, Louise Charlotte Agnès Geneviève (9 mars 1772), François Nicolas Frédéric (8 juin 1773) et Thérèse Victoire (23 janvier 1775), sont baptisés paroisse Saint-Alpin. C'est probablement François Nicolas Frédéric qui sera admis enfant de chœur de la cathédrale quelques années plus tard.

• 5 novembre 1770, Châlons :  Les chanoines réfléchissent aux moyens "d'obliger le Sr COCHU organiste à s'acquitter de ses devoirs" [il a adressé un courrier pour s'excuser de son absence à l'occasion d'une fête solennelle].

• Automne 1771 : Le chapitre cathédral s'impatiente des absences de Jacques COCHU. Certes, elles sont le plus souvent autorisées, mais elles posent problème. Un des arguments avancés par les chanoines, est que les organistes remplaçants n'ont pas la compétence voulue par les chanoines. Il est donc décidé qu'à l'avenir, les vacances de l'organiste seront rigoureusement déterminées.

• Entre 1772 et 1774 au moins, Châlons : Jacques COCHU est l'organiste de la paroisse Saint-Nicaise avec des appointements annuels de 200 livres (1774). Durant cette période, et en vertu du marché passé avec la fabrique, il assure un "reposage" de l'orgue. Les quittances relatives à cet ouvrage ne permettent pas d'en apprécier l'ampleur. La restauration de la partie instrumentale a été accompagnée de travaux de menuiserie sur le buffet (pièces de 1772-73).

• 28 février 1775, Châlons : Sa fille Thérèse, âgée d'environ 25 ans épouse Nicolas Prévoteau en la paroisse Saint-Alpin. C'est le chanoine de la Trinité Prévoteau qui les unit.

• 23 juin 1775, Reims : Après lecture du procès-verbal dressé par COCHU et [blanc], experts ["viris peritis"] qui dresse l'état des réparations à faire à l'orgue de la cathédrale, une convention est passée par les chanoines de la cathédrale Notre-Dame avec le facteur PÉRONARD.

• Entre 1775-1776, Sézanne [Marne] : L'orgue de l'église paroissiale Saint-Denis nécessite des réparations. Trois facteurs présentent des devis, Jacques COCHU (4 850 livres), Jean RICHARD (3 462 livres) et Louis (?) SOMER (2 200 livres). La restauration fut confiée à RICHARD.
• 1775-1776, Châlons : A la date du 14 juillet 1775, le chapitre fait mention d'un marché passé avec lui en tant que facteur d'orgues. Il lui répond que "luy et les ouvriers qu'il employeroit ne pouvoient travailler autrement qu'à la journée, à déplacer l'orgue, à le replacer, et à y faire quelque augmentations devenues necessaires". Le chanoine Coquart "a été prié de suivre l'ouvrage  du Sr COCHU et de ses ouvriers, de tenir un etat exact des journées de chacun d'eux, pour qu'ils soient conformement au dit etat payé au prix qui sera convenu par Me le Me de fabrique avant de commencer l'ouvrage". A la fin de septembre, le buffet d'orgues est replacé et la compagnie décide de le laisser "couleur de bois". Le 19 janvier 1776, COCHU  s'obstine à ne pas "s'expliquer" sur le prix qu'il compte demander. La conclusion rappelle qu'il a été chargé " de transporter et placer l'orgue dans la nouvelle tribune". Il demande finalement le 26 janvier suivant la somme de 600 livres pour ce qui le regarde.Il ne fera pas d'autres "augmentation que celle de garnir la montre des plattes faces ajoutées à l'ancien buffet". Le 1er juillet suivant, "M. le fabricien ayant dit que le Sr COCHU a fini de retablir l'orgue sur la nouvelle tribune, qu'il y avoit ajouté pour le completter les jeux de bombardes et de haut bois, et qu'il proposoit pour faire recevoir son ouvrage de le faire examiner par l'organiste de Toul qui doit passer à Chaalons dans le cours de cette semaine". Certains chanoines et le maître de musique ANCEL sont convoqués à cette expertise  "lorsque l'organiste de Toul touchera l'orgue pour juger de sa perfection". Le chapitre décide de voir comment s'arranger avec COCHU avant de le payer progressivement afin de ne pas bousculer ses finances et lever un nouvel emprunt. Le 8 juillet 1776, l'expertise a eu lieu et les travaux de COCHU ont été reçus; le rapport de Jean-Baptiste NÔTRE établit que l'ouvrage de Jacques COCHU "est tres bien executé, mais qu'il y auroit quelques augmentations à y faire en y ajoutant deux soufflets nouveaux". Il est à noter que l'organiste de Toul est logé chez ANCEL.

• 22 avril 1776, Rozoy-en-Brie [Seine-et-Marne] : Son fils René, également facteur d'orgues, âgé de 27 ans, qui demeure à Auxerre [Yonne], se marie avec Marie Anne Cécile Pascal, fille d'un menuisier de Charly-sur-Marne [Aisne] en présence de ses trois frères organistes, Jean PASCAL, qui touche les orgues de Rozoy, François PASCAL, organiste à Joigny [Auxerre] et Antoine PASCAL, organiste à l'abbaye cistercienne de Pontigny [Yonne].
• 11 novembre 1776, Châlons : Jacques COCHU a sollicité un  congé, pour aller à Brienne-le-Château [Aube] afin d'"y travailler à un orgue pendant quelques semaines". Le chapitre y consent à condition qu'il se fasse remplacer.

• 16 juin 1777, Châlons : Leur fille Émilie [qui signe Émelie] se marie en l'église des Augustins, paroisse Saint-Alpin avec Jean-Baptiste HURPÉ, musicien basson et serpent de la cathédrale en présence de de Nicolas SAVART, maître de musique de Saint-Pierre de Troyes, ami du couple. C'est le chanoine de la collégiale de la Trinité, Prévoteau, qui donne la bénédiction nuptiale.

• 4 mai 1778, Châlons : L'organiste-facteur est présent et signe au mariage de sa fille Cécile avec Joseph-Candide THUILLIER. Les époux, tous deux organistes sont également assistés par Pierre THUILLIER père du marié et par Nicolas Amon ANCEL maître de musique de la cathédrale.

• 14 août 1780, Châlons : Les chanoines reçoivent un de ses fils, probablement François Nicolas Frédéric, né en janvier 1773, comme dixième enfant de chœur de leur cathédrale.

• 1779-1781, Sainte-Menehould [Marne] : Comme son père avant lui, il restaure l'orgue de l'église Notre-Dame-du-Château et lui adjoint également un positif. Il revient pour de menus travaux en 1787 [Jean-François Baudon, Orgues en Champagne-Ardenne, 1993].

• 30 août 1782, Châlons : En chapitre, il est fait lecture d'une "requête" de Jacques COCHU "organiste et facteur". À cette requête est adjoint un mémoire "pour restant de payement de 903# 17s." Les chanoines décident de le faire examiner  par le chanoine qui était fabricien au moment du démarrage des travaux. Ce dernier fera ses observations et le chapitre discutera éventuellement ensuite du montant à payer.

• 18 octobre 1783, Vertus [Marne] : Pour avoir démonté et réinstallé le petit orgue de l'abbaye Saint-Sauveur, l'atelier COCHU touche 50 livres.

• 4 mai 1784, Autun [Saône-et-Loire] : Jacques COCHU, "facteur d’orgues demeurant à Chalon sur Marne", a été sollicité par  Bénigne BOILLOT, facteur d'orgue à Dijon, pour le représenter dans le conflit qui l'oppose au chapitre d'Autun. Ce dernier a de son côté choisi comme expert Joseph RABINY facteur d’orgues demeurant à Dijon. Après avoir prêté serment à Dijon, ils partent pour Autun le 25 mars 1784. À compter du 30 mars, ils examinent l'orgue durant plusieurs jours, à l'aide de l'organiste VITCOQ. Puis ils regagnent Dijon où ils mettent au net leur rapport. Le 4 mai celui-ci est dûment enregistré, et les deux hommes sont dédommagés de leur travail auquel ils déclarent "avoir employé chacun dix neuf journées". COCHU reçoit la somme de 456 livres "pour dix neuf journées par lui employées tant à venir séjour et retour".

• 1784-1786, Châlons : COCHUT [sic] répare – ou fait réparer par ses ouvriers – les soufflets de l'orgue paroissial de Saint-Nicaise.

• 27 mars 1786 : Pour le "La mi la" (probablement un petit orgue portatif) qu'il a fabriqué, Jacques COCHU, organiste, est payé 36 livres. Le menuisier Profinet qui a confectionné le caisson le contenant touche quant à lui 12 livres. L'instrument "destiné pour les musiciens" est placé dans le choeur "proche le grand aigle".  L'instrument est placé dans le chœur de la cathédrale, il est destiné à guider la voix des musiciens.

• 1787, Avenay-Val-d'Or [Marne] : Selon Félix Raugel, Jacques COCHU pourrait être le constructeur du nouvel orgue installé dans l'abbaye Saint-Pierre car à cette date, on relève sa signature sur le sommier. Toutefois, la signature du facteur rémois Louis PÉRONARD existe encore sur un des panneaux arrière.

• 20 février 1788, Châlons : Le sieur Jacques COCHU organiste de la cathédrale, époux de Marie-Hyacinthe Quénat, décède paroisse de la Trinité. Le lendemain, il est inhumé en présence de deux de ses fils, Claude Nicolas et Frédéric, et de son gendre, Joseph Candide THULLIER, époux de Cécile COCHU. C'est ce dernier qui lui succédera peu après à la tribune de la cathédrale. Le chapitre le reçoit "aux mêmes émoluments, charges, clauses et conditions auxquelles avoit reçu et assujetti le dit sr Cochu". En 1790, THULLIER déclarera 436 livres de revenus annuels à la cathédrale.

• 1832, Saint-Germain-la-Ville [Marne] : "Le positif de dos a été construit en 1832 par Jean-Baptiste Salmon et le grand orgue a été ajouté en 1932 par A.Collet, chargé de faire des travaux d'agrandissement sur l'orgue. Celui-ci réutilise probablement des éléments anciens et notamment un sommier et sept jeux attribués à Cochu et datés du 18e siècle" [Base Palissy]. Rien ne permet de désigner le père ou le fils....

Mise à jour : 17 juin 2023

Sources
Base Palissy ; F-Ad G 1761 ; F-Ad21/ B2/ 50-24 ; F-Ad51 2E 642/ 1 ; F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 14H 60 ; F-Ad51/ 1G 1723 ; F-Ad51/ 1L 1382 ; F-Ad51/ 2 G 645 ; F-Ad51/ 2E 119 374 ; F-Ad51/ 2E 119/ 10 ; F-Ad51/ 2E 119/ 19 ; F-Ad51/ 2E 119/ 34 ; F-Ad51/ 2E 119/ 39 ; F-Ad51/ 2E 119/ 40 ; F-Ad51/ 2E 119/19 ; F-Ad51/ 2E 258/255 ; F-Ad51/ 2E 534/ 18 ; F-Ad51/ 4 E 1576 ; F-Ad51/ BMS Châlons St-Germain ; F-Ad51/ BMS La Trinité ; F-Ad51/ BMS St-Alpin ; F-Ad51/ BMS St-Alpin, Châlons-en-Champagne ; F-Ad51/ BMS St-Germain et St-Alpin ; F-Ad51/ C 4248 ; F-Ad51/ E 119/ 10 ; F-Ad51/ G 1761 ; F-Ad51/ G 1781 ; F-Ad51/ G 1822 ; F-Ad51/ G 1824 18-2 ; F-Ad51/ G 721 ; F-Ad51/ G 722 ; F-Ad51/ G 723 ; F-Ad51/ G 724 ; F-Ad51/ G 725 ; F-Ad51/ G 726 ; F-Ad51/ G 727 ; F-Ad51/ G 728 ; F-Ad51/ G723 ; F-Ad51/ GG 112 ; F-Ad51/ GG 136 ; F-Ad51/ GG 8 ; F-Ad51/G723 ; F-Ad51: G 723 ; F-Ad77/ BMS Rozoy ; F-AmChâlons/ Ms 1105 ; F-AmChâlons/ Ms 1106 ; F-AmunChâlons/ ms 1105 ; F-Base Palissy / PM1001003 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784 ; J. Roux, "Anciennes tribunes... Saint-Front", 1915 ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, t. 3, Marne, 1993 ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, tome 3, Marne, 1993 ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, tome 3, Marne, 1993

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