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COCHU, René (1748-1829)
État civil
NOM : COCHU     Prénom(s) : René     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COCHUT
Date(s) : 1748-8-15   / 1829-4-2 
Notes biographiques

René COCHU apprend le métier de facteur d'orgues à Châlons, sa ville natale, auprès de son père et de son grand-père. Puis il s'installe à Auxerre et enfin à Troyes. C'est un facteur d'orgues actif avant et après la Révolution. Il est lié à tout le milieu de l'orgue de Champagne et de Bourgogne.

• 15 août 1748, Châlons-en-Champagne [Marne] : Du mariage de Jacques COCHU [fils], organiste de la cathédrale, et de Jeanne Le Bègue, après Julienne, naît un deuxième enfant, René. Il est baptisé le lendemain en l'église paroissiale de la Trinité. Sa marraine est Anne LEGRAND, organiste de la paroisse et collégiale de Notre-Dame. Il est le frère de Cécile et Émilie et le demi-frère de Nicolas Claude COCHU.

C'est auprès de son grand-père et de son père, tous deux prénommés Jacques, et tous deux facteurs, que René apprend le métier de facteur d'orgues.

• 1773, Châlons : Selon J.-F. Baudon, il aurait effectué un relevage sur l'orgue de la paroisse Saint-Jean-Baptiste.

• Novembre 1775, Auxerre [Yonne]: Le sieur COCHU, maitre Facteur d’Orgues établi dans cette ville, publie dans Les Affiches une annonce pour les "Orgues d’Église & Orgues en table" qu'il fabrique.

• 22 avril 1776, Rozay-en-Brie [Seine-et-Marne] : René COCHU, facteur d'orgues, épouse Marie-Anne Cécile PASCAL. Elle est fille de défunt Jean Pascal maître  charpentier à Charly-sur-Marne, et de Marie Jeanne Charbonnier. Elle est sœur de 3 organistes, Jean PASCAL organiste de l'église de Rozay, François PASCAL organiste à Joigny en Bourgogne, et Antoine PASCAL organiste à Pontigny.

• De mars 1777 à janvier 1787, Auxerre : Quatre enfants naissent chez les Cochu, et sont baptisés paroisse St-Eusèbe. Il s'agit de Marie Cécile (9 mars 1777, morte en août 1778), Louise Cécile (6 juillet 1779, morte en novembre 1780), Jean René (9 avril 1781) et Louis (17 janvier 1787). Le père est invariablement dit facteur d'orgue. Il fait appel pour parrainer ses enfants à son réseau familialo-professionnel articulé autour de l'orgue : Antoine PASCHAL, organiste de Pontigny en 1777, Jean PASCHAL, organiste et maître de pension à Rosoy [Rozay-en-Brie, Seine-et-Marne], et son épouse, en 1781.
Quant à Louis, né en 1787, c'est "pour Julienne COCHU, tante de l’enfant", que signe Agnès Le Bègue, la femme de Restif de La Bretonne.

• 24 septembre 1782, Tonnerre [Yonne] : La fabrique le l'église paroissiale Notre-Dame verse "au sieur COCHU facteur d’orgue à Auxerre 30 livres pour ses frais de voyage, visite et devis des réparations à faire à l’orgue suivant la délibération du bureau".

• 23 juin 1783, Auxerre : Le chapitre cathédral décide de rompre le marché d'entretien de l'orgue fait avec le sieur COCHU, facteur d’orgues, "mais qu’il sera payé de l’année qui vient d’expirer sur le pied dudit marché". En octobre suivant, on comprend que cette rupture est fondée "sur les plaintes portées contre lui par l’organiste" c'est-à-dire PALLAIS.
• Du 27 octobre 1783 au 26 avril 1784, Auxerre : C'est l'horloger Jacques CHAPUY qui accorde l'orgue de la cathédrale.

• 27 mars 1784, Auxerre : Le chapitre approuve le marché fait par un chanoine avec "le sieur CHAPUIS horloger", en compagnie duquel il a examiné l'orgue. Il est convenu de lui donner 45 livres pour le raccommoder, "non compris le salaire du souffleur". La délibération ne fait aucune allusion à René COCHU.
• 26 avril 1784, Auxerre : Les chanoines reviennent sur le sujet. L'un d'eux fait  observer vertement "que les 40 livres qu’on donnoit annuellement au sieur COCHUT facteur d’orgue pour accorder l’orgue étoient beaucoup trop, attendu qu’il n’y emploioit guère plus de deux heures dans l’année" ! Le chapitre conclue "qu’on n’auroit recours audit facteur que lorsque l’orgue auroit besoin d’être réparé et qu’on le pairoit par vacation".

• 1er juillet 1785, Auxerre : Malgré les décisions successives antérieurement prises, le facteur est payé comme si de rien n'était des 40 livres prévues dans son contrat "pour avoir accordé [les orgues] de la cathédrale et le clavecin de la maîtrise pendant l’année révolue au 1er juin dernier selon ses conventions". Il en va de même le 2 juin 1786 "pour l’année 1785 échue le 1er juin 1786 pour l’entretien de l’orgue".

• 20 février 1788, Châlons : Son père meurt. Cet évènement pousse sans doute René à revenir s'établir dans sa ville natale.

• 12 janvier 1789, Avenay-Val-d'Or [Marne] : En dettes actives, le dernier compte de l'abbesse d' Avenay fait état, du non paiement, par le facteur COCHU, d'une somme de 200 livres correspondant à la commande d'un positif pour l'orgue. Lequel positif n'a pas été fourni. Le marché avec les religieuses avait-il été signé par René, ou par son père Jacques COCHU qui venait de décéder ? Quoiqu'il en soit, on peut supposer que le père était assisté depuis longtemps par son fils René.

• 29 mars 1789, Châlons [-en-Champagne] : René COCHU, facteur d'orgues en la ditte ville, signe le marché de la réparation et augmentation de l'orgue de l'église paroissiale de Notre-Dame. Il est précisé que le travail devra débuter en juin 1789 et être fini pour Pâques 1790. Le coût est arrêté à 1 900 livres. Il est notamment prévu de refaire les 4 claviers "à neuf" et de les mettre "à ravallement" (ils seront augmentés "de cinq touches chaque"). le facteur propose en outre, d'ajouter un "jeu de clairon à la pédale", pour 300 livres. Ces travaux furent menés à bien, et le jeu de clairon mis en place. La fabrique lui verse en 1791 la somme de 236 livres.
• 10 juillet 1789, Auxerre : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne lui écrit pour savoir quand il pourra revenir à Auxerre "soit pour réparer les orgues soit pour les accorder". Le 7 août, le secrétaire capitulaire enregistre la réponse : il faudra "attendre jusqu’au 1er avril prochain, époque à laquelle il paroist que le sr COCHU pourra se rendre à Auxerre pour accorder l’orgue de cette église". La juxtaposition de ces deux délibérations offre l'intérêt de donner une idée des délais auxquels les chapitres devaient se soumettre face au peu de disponibilité des facteurs. Il en coûte à la fabrique la somme de 3000 livres pour l'installation de l'instrument datant du XVIIe siècle et la construction de la tribune destinée à le recevoir.
• 1789-1791, Châlons : Il restaure l'orgue de l'église paroissiale Saint-Alpin.

• Mars 1791, Blancs-Coteaux [Marne] : Les marguilliers de la paroisse Saint-Martin de Vertus passent contrat avec René COCHU par lequel "...le sieur Cochu s'oblige de fournir à cette commune le jeu d'orgue provenant de l'abbaye de Toussaint de Châlons qui est considérable et d'une grande perfection moyennant le prix et somme de douze cent livres en principal et la rétrocession du petit jeu d'orgue de St Sauveur de cette ville". COCHU avait acquis cet orgue le 6 septembre précédent pour seulement 610 livres.
• 1791, Juvigny [Marne] : La commune qui avait acquis l'orgue des Cordeliers de Châlons, confie à René COCHU le soin de le remonter, pour 1 500 livres, dans l'église Notre-Dame.
• [1791], Le facteur René COCHU démonte l’orgue de l’abbaye de Clairvaux et s'engage envers la fabrique de la Cathédrale de Troyes devenue paroisse à le remonter pour 3 600 livres. Pendant plusieurs années, l'orgue reste dans des caisses sous la tour méridionale.
• Mai 1791, Châlons :  René COCHUest payé 236# "pour fourniture d'un jeu de clairon [...] en augmentation à l'orgue de la paroisse".

• 1808, Troyes : Les travaux de remontage et de restauration de l'orgue sont menés par René COCHU, qui y ajoute un jeu de serpent, un jeu de clarinette et de trompette. Pour l'ensemble de son travail, le facteur reçoit 11 000 francs. La réception est faite en grandes pompes le 9 juillet 1808, par SÉJAN.

• Novembre 1808, Saint-Florentin [Yonne] : La fabrique rembourse à Simon NOËL (qui fait office de maître de musique) un port de lettre de M. COCHU facteur d’orgue. L'organiste est alors Marie Charlotte NOËL-BARAT.

• 1809, Châlons : La décision de reconstruire un orgue de la cathédrale Saint-Étienne, détruit à la Révolution, est prise. On s'adresse à René COCHU, installé à Troyes, à STECKLER, facteur et marchand luthier à Metz et à Jean-Baptiste SALMON, de Vitry-le-François pour établir les devis. Ce dernier, moins cher, fut désigné. L'instrument coûta  4 205 livres (sic) et fut reçu le 15 juin 1810.

• 1811, Reims [Marne] : René COCHU est appelé au chevet de l'orgue de la cathédrale Notre-Dame, unique instrument de la ville à avoir traversé la Révolution. Il remplace et relève la soufflerie de Péronard par 6 soufflets à lanternes, il supprime la bombarde de 32 pieds.

• 6 août 1824, Saint-Florentin : Consciente de la nécessité de faire des réparations urgentes à son orgue, la fabrique décide de contacter MM. René COCHU et Melchior WERNER, facteurs d’orgues à Troyes. Le sieur JULLY organiste à Troyes sera appelé pour la réception de l’ouvrage.

• 23 septembre 1828, Troyes : Peu de temps après le décès de Marie Anne Cécile PASCAL (le 27 août 1828), René COCHU épouse en seconde noces Marguerite Marthe Bietrix née en 1777. Le vieil homme -il a 79 ans- ne peut signer son acte de mariage tant il tremble.

• 2 avril 1829, Troyes : René COCHU, facteur d'orgues, décède en son domicile, au 7 rue du Flacon.

Mise à jour : 30 décembre 2021

Sources
Abbé A. Prévost, "Instruments de musique...", 1904 ; Base Palissy ; F-Ad10/ état civil Troyes ; F-Ad51/ 1 L 1336 ; F-Ad51/ 1L 1336 ; F-Ad51/ 1L 1382 ; F-Ad51/ 2E 119/ 19 ; F-Ad51/ 2E 119/ 34 ; F-Ad51/ 2E 119/ 39 ; F-Ad51/ G 1822 ; F-Ad51/ L 1385 ; F-Ad77/ BMS Rozoy ; F-Ad89/ 11J 349/44 ; F-Ad89/ 5 V 691 ; F-Ad89/ 99 J 247 / 15 ; F-Ad89/ BMS St-Eusèbe d'Auxerre ; F-Ad89/ G 1807 ; F-Ad89/ G 1808 ; F-Ad89/ G 1809 ; F-Ad89/ G 1810 ; F-Ad89/ G 2517 ; F-Base Palissy/ Mobilier ; F-Bm Auxerre/ Sy 421, vol.II ; H. Audéon, "Le piano-forté organisé en France...", L'orgue Francophone, 2016 ; J.-M. Baffert, L'Ancien orgue... à Toucy, 1989. ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, tome 3, Marne, 1993 ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, tome 3, Marne, 1993  ; http://www.my89.fr/festivals-saisons/detail.asp?id=8327  ; É. Meunier, "Orgues et organistes des pays de l’Yonne…", 2002.

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