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COLLAS, Guillaume Marie (1731-1793)
État civil
NOM : COLLAS     Prénom(s) : Guillaume Marie     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COLAS
Date(s) : 1731-4-26   / 1793-1-29 
Notes biographiques

S'il est rare au XVIIIe siècle que les deux membres d'une paire jumeaux survivent, il est encore plus rare de les voir, parvenus à l'âge adulte, exercer la même fonction. Tel est pourtant le cas des frères COLLAS, qui mirent tous deux leur voix au service de l'Église – dans des contextes il est vrai très différents. Alors que Joseph-Louis choisit la voie du sacerdoce, Guillaume-Marie reste laïc et exerce le métier de tailleur, tout en étant chantre de l'hôpital de Vitré puis sonneur et sacristain de la collégiale de la même ville, double fonction qu'il exerce  jusqu'en 1790.

• 26 avril 1731, Vitré : Le curé de la paroisse Notre-Dame baptise deux enfants jumeaux dont vient d'accoucher sa paroissienne Renée Gilbert, épouse de François Collas. Les deux nouveaux-nés reçoivent les prénoms de Guillaume-Marie et Joseph-Louis. Si le père déclare ne savoir signer, en revanche, les quatre parrains et marraines le savent, ainsi que plusieurs autres témoins de ce double baptême.

• [Entre 1738 et 1746 ou 1748, approximativement], Vitré : Guillaume-Marie COLLAS est enfant de chœur à la collégiale de la Madeleine. Dans sa requête de 1790-1791, il écrit – ou plus exactement il fait écrire : "Les services qu’il avoit rendus à ce chapitre [de la Madeleine], dans sa tendre jeunesse, en qualité d’enfant de chœur lui avoient mérité cette place [de sacristain] à laquelle il étoit attaché comme à l'unique ressource de sa vieillesse". Un certificat émanant "du ci-devant Chapitre de l’Eglise Collégiale de la Magdelaine de Vitré", le 17 janvier 1791, atteste "que le nommé Guillaume COLLAS a été, dans son enfance, pendant plusieurs années, enfant de chœur de cette Eglise".

• [Jusque vers 1760 au moins], Vitré : Guillaume COLLAS aide son père à la collégiale de la Madeleine ("qu’ensuite jusqu’à l’âge de plus de 30 ans, il a continué d’y rendre service, en secondant son père, alors sacristain sonneur" dit le certificat de janvier 1791). On peut penser qu'il exerçait en même temps son métier de tailleur, voire qu'il chantait déjà à l'hôpital. Cette période reste floue.

• [dates inconnues], Vitré : Guillaume COLLAS exerce comme chantre à l'hôpital général de la ville ("il a passé nombre d’années à l’hôpital général en qualité de chantre et en serviteur de l’Eglise").

• [Avant mai 1769] : Guillaume-Marie COLLAS semble quitter Vitré quelque temps et s'installer à Rennes, paroisse Toussaint où Joseph-Louis réside et exerce la double fonction de prêtre et de chantre de l'église paroissiale. Les deux frères chantent-ils ensemble au lutrin dominical ?

• 29 mai 1770, Rennes: Dans l'église de Toussaints, avec l'agrément du Recteur de la paroisse, "missire" Joseph COLLAS, "prêtre et chantre de l'église paroissiale de Toussaints de Rennes", célèbre le mariage de son frère jumeau, "honnête garçon Guillaume COLLAS" – qui à bientôt quarante ans était toujours célibataire – avec "honnête fille Jeanne Tanguy". Les parents Collas sont présents, sans doute venus de Vitré, à 37 km de là. La mariée est mineure et orpheline de père. Les deux époux sont dits "domiciliés de la paroisse" de Toussaints de Rennes, seule paroisse où les trois bans ont été proclamés, ce qui indique que Guillaume COLLAS avait donc quitté Vitré depuis plus d'un an (a minima). Il signe "guilleaume Collas".

• [Avant le printemps 1776], les époux Collas quittent Rennes pour Vitré.

• 15 avril 1776, Vitré : Jeanne Tanguy, "épouze de Guillaume COLAS", meurt à l'hôpital, à l'âge de 27 ans. Elle est inhumée le lendemain.
• 15 octobre 1776 : Dans l'église Notre-Dame est célébré le mariage de deux veufs, Guillaume COLLAS, veuf de Jeanne Tanguy, et Françoise Planchais, veuve de François Duchemin. Si les deux époux sont domiciliés paroisse Notre-Dame, la mariée est originaire "de la paroisse de St-Ouën, juridiction de Laval diocèse du Mans". Le marié signe "guilleaume Collas".

• [Vers 1780], Vitré : C'est alors que Guillaume COLLAS succède à son père dans la fonction de sonneur et de sacristain à la collégiale de La Madeleine ("depuis dix ans, il remplit les mêmes fonctions de sacristain sonneur, d’une manière loüable" écrivent les ci-devant chanoines le 17 janvier 1791).

1790, Vitré : Guillaume COLLAS est sonneur de cloches et sacristain de la collégiale de La Madeleine. Le montant de ses gages est peu élevé, mais fluctue selon les sources. Un document mentionne la somme de 108 livres, "en outre le loyer de la maison qu'il occupe". Le certificat du 17 janvier 1791 déjà cité affirme "que les émoluments de cette place, tant en fixe qu’en Casuel, montent annuellement à la somme d’environ 120 livres, non compris le logement qu’il occupe" et juge "qu’enfin agé d’environ 60 ans, infirme, père de famille, privé de cette place il nous paroît sans ressource". La requête (non datée) que le sonneur fait écrire en son nom sans doute vers la fin de 1790 précise que "outre son logement il recevoit une somme de 100 livres par an, en quatre termes, et ordinairement en casuel de 20 à 24 livres". Quoi qu'il en soit, l'ordre de grandeur reste le même...
À la collégiale de Vitré, COLLAS était amené à fréquenter quotidiennement François POIRIER, le maître de psallette, et ses trois enfants de chœur, Pierre FOURNIER, Paul MÉNARD et Pierre ARNOULT, l'organiste (François LIZÉ) et son souffleur, un prêtre "diacre d'office" (le sieur Dugué), un autre prêtre, sacriste et sous-diacre d’office (René Taburet).

• 29 janvier 1793, Vitré : L'économe et une domestique de l'hôpital Saint-Nicolas de Vitré déclarent le décès, survenu le matin même, à six heures, de Guillaume-Marie COLLAS, tailleur, âgé de 62 ans.
• 1er août 1793 : L'administration considère qu'il avait à son décès "plus de 70 ans" et qu'il était "infirme et dans la misère". Elle ajoute que sa veuve, Françoise Planchais, "est d’une très mauvaise santé et fréquemment alitée ; que leur fille âgée d’environ six ans est Paralitique et ne peut marcher". tout cela considéré, elle accorde à la Citoyenne Planchais, veuve Collas, une somme "de 102 livres sur les frais du culte, depuis le mois d’août 1790, que la Collégiale de la Madelaine a été supprimée, jusqu’au 29 janvier dernier, que ledit COLLAS est décédé".

Mise à jour : 10 janvier 2020

Sources
F-Ad35 / L 1062 ; F-Ad35/ BMS Vitré, Notre-Dame ; F-Ad35/ L 1062 ; F-Ad35/ L 1063 ; F-Ad35/ L 1064 ; F-Ad35/ L 1426 ; F-Ad35/ L 1427 ; F-Ad35/ NMD Vitré ; F-Ad35/ S Vitré, Hôpital ; F-Am Rennes/ BMS Toussaints

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