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COLLESSE, Jacques, sieur Devauléard (1676-1730)

COLLESSE, Jacques, sieur Devauléard (1676-1730)

État civil
NOM : COLLESSE     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Complément de nom : sieur Devauléard
Autre(s) forme(s) du nom : COLLESSE
COLLAISSE
Devoleart
Date(s) : 1676-6-23   / 1730-1-28 
Notes biographiques

Fils de l'organiste blésois Antoine COLESSE, Jacques, après sa formation, s'installe à Rennes où il est reçu cathédrale Saint-Pierre avant d'exercer à la cathédrale de Nantes à partir de 1721. Il joue tant à l'église qu'à l'Académie de musique. Trois de ses fils seront organistes ou facteur de clavecin ainsi qu'un petit-fils.... La dynastie COLLESSE a des ramifications complexes à Paris, Lyon, Rennes, Nantes. Les homonymes sont nombreux d'autant que des regroupements familiaux ont été constatés à Rennes, Nantes et Lyon. Autant dire qu'au gré du temps, les biographies, croisements de carrières se peaufineront. Seules alliances matrimoniales et dates de baptême permettent de les distinguer.

• 23 juin 1676, Blois [Loir-et-Cher] : Jacques COLESSE est baptisé paroisse Saint-Sauveur. Il est le fils de l'organiste Antoine COLLESSE et de Jeanne Quantin. Son parrain, Jacques Gangneron, est docteur en médecine, sa marraine, Dame Madeleine Godaine, est veuve de noble Rosselet au service du duc d'Orléans. Elle signe le registre avec le parrain. Jacques fait donc partie d'une famille de musiciens. Le chapitre Saint-Sauveur, qui sera uni à la nouvelle cathédrale Saint-Louis en 1698, jouit d'une tradition musicale ancienne. Cet Antoine est vraisemblablement l'organiste exerçant à l'abbaye de Bourgmoyen à Blois, identifié par François Turellier (L'orgue n°291, 2010, Revue Symétrie).
Reste à clarifier la mention "sieur de Vauliard/Devauléard" attachée à Jacques COLLESSE. Son frère aîné porte le titre de Joseph COLESSE de Grandcour, seigneur de Pambin (ou Papou) : convient-il de les considérer comme des titres ?  Y aurait-il un lien avec le hameau de "Vauliard" à Onzain, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Blois ? En tout état de cause, la famille demeure à Blois où le père organiste, Antoine COLLESSE,  est organiste à l'abbaye de Bourgmoyen.

• [1683-1693], Blois : Compte tenu du contexte familial, il est vraisemblable que Jacques COLESSE ait été enfant de chœur de la collégiale Saint-Sauveur et qu'il a appris l'orgue avec son père. Les dates ici proposées correspondent à la période d'apprentissage standard des jeunes garçons.

• 9 mai 1698, Rennes [Ille-et-Vilaine] : Jacques COLESSE de Vauléard est reçu organiste à la cathédrale de Rennes, ce qui est confirmé par le registre capitulaire G 202. Il est nommé titulaire de l'orgue et remplace Joseph MANET congédié le 21 octobre 1697, lequel avait succédé à Jacques COLLESSE (l'oncle) reçu en 1693 selon le Pouillé de Rennes.

• 17 août 1700, Rennes : Jacques COLLESSE, alors organiste de la cathédrale de Rennes, assiste avec sa future femme Jeanne Rebillé au remariage de Jeanne Francin veuve Rebillé avec Jean Beaucé. Il s'agit d'un mariage avec des notables dont plusieurs agrémentent leur signature d'une ruche.

• 28 juin 1701, Rennes : Honorable homme Jacques COLESSE, sieur de Veauleart ainsi qu'il est appelé, et demoiselle Jeanne Rebillé, habitants de la paroisse Saint-Aubin, convolent après consentement reçu du père de l'époux et dispense pour cause de minorité de l'épouse qui attend déjà un enfant. Le père Antoine COLESSE a envoyé son consentement d'Orléans où il exerce. Les deux époux signent l'acte de mariage. Jeanne Rebillé est de son côté fille de Jérôme Rebillé et Jeanne Francin, un nom croisé à plusieurs reprises dans les biographies Collesse (elle a été baptisée le 12 septembre 1679, paroisse Saint-Sauveur).

• [1701-1704], Rennes : Jeanne Francin, belle-mère de Jacques COLLESSE de Vauléard, convole en troisièmes noces avec un oncle de l'organiste de la cathédrale Saint-Pierre. Il s'agit de Jacques COLLESSE, "maître-organiste" ainsi que le précise l'acte de naissance d'un de ses deux enfants nés en 1705 et 1707.

• 1701-1720, Rennes : Jacques COLESSE et Jeanne Rebillé ont une nombreuse descendance. Onze enfants seront baptisés paroisses de Toussaints, Saint-Denis, Saint-Étienne. Parmi cette descendance, on note [Gilles] Antoine COLLESSE, futur organiste, Paul Julien COLLESSE qui exercera à Vannes, Joseph [Joachim Anne] COLLESSE, musicien et facteur de clavecins à Lyon ainsi que Joachim COLESSE maître de musique parisien. Les actes de baptême confirment que Jacques COLLESSE est organiste de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes. Progressivement les aînés sont choisis comme parrain-marraine des cadets.

• [1700]-1707, Rennes : L'esprit de clan des Colesse a également amèné à Rennes, sans que ce soit encore explicité, un Jacques COLESSE, homonyme de l'organiste de la cathédrale qui se révèle être son oncle. Ce Jacques COLLESSE, dit "maître organiste" a épousé Jeanne Francin deux fois veuve (Rebillé et Beaucé). Ils ont au moins deux enfants à Rennes respectivement nés en 1705, Jean François, et 1707, Anne, baptisés paroisse de Toussaints. Jeanne Francin est en fait la mère de Jeanne Rebillé, donc la belle-mère de Jacques COLLESSE de Vauléard.

• 1702-1709, Rennes : COLESSE est capité de 9 lt dans les registres de 1702, une somme importante qui attesterait sa fonction d'organiste de la cathédrale.

• 1707, Rennes : Jacques COLLESSE adresse une requête au chapitre Saint-Pierre alertant sur "la défectuosité de l'instrument". Il précise : "une partie des pédales de ladite orgue étaient tombées, et que l'autre était sur le point de faire autant". Tout l'instrument semble à l'avenant : la montre ne marche pas, il est désaccordé, des tuyaux sont cassés... Il est question de confier l'instrument au facteur Brière, mais les chanoines reculent devant la dépense et s'arrêtent à un entretien courant qui doit se résumer à un accord éphémère.

• 25 octobre 1713, Rennes : COLESSE rédige un nouveau mémoire sur l'état de son instrument. Un premier marché est passé avec le facteur Regnault pour des réparations et l'ajout d'un positif de cinq jeux.

• 16 avril 1714, Rennes : Un second marché modifie l'emplacement du positif qui est désormais séparé, placé sur le devant, avec des tuyaux de 8 pieds. Sont adjoints une montre et quatre nouveaux jeux.

• 5 mai 1720, Orléans [Loiret] : Jacques COLLESSE de Vauléard perd sa mère Jeanne Quantin, épouse d'Antoine COLESSE à Orléans. S
• 24 juillet 1720 : Deux mois et demi après son veuvage, Antoine COLESSE père se remarie avec Jeanne Julien, malgré l'opposition de son fils aîné Joseph COLLESSE de Grandcour.

• 22-27 décembre 1720, Rennes : C'est le grand incendie resté ancré dans les mémoires des Rennais et qui détruit une grande partie du centre ville, beffroi, habitations...

• À partir de 1721, Jacques COLLESSE exerçant à Nantes c'est son fils Antoine COLESSE qui lui succède. Antoine COLESSE qui est resté à Rennes, probablement formé à la psallette et par son père, a pris la succession. La preuve n'en est pas donnée par les documents capitulaires qui ne citent que le patronyme, mais par les registres paroissiaux plus diserts, disant Antoine, "organiste de la cathédrale". Trois générations de COLLESSE se succèdent à la cathédrale.

• 17 décembre 1721, Nantes [Loire-Atlantique] : Selon Lionel de La Laurencie, Jacques COLESSE est reçu organiste de la cathédrale Saint-Pierre, en remplacement de Jean PICOT décédé le 13 octobre 1721. Il s'engage à "enseigner le clavecin et l'orgue à l'un des enfants de chœur" (RC A 54) ainsi que le rapporte La Laurencie qui a pu consulter les registres capitulaires aujourd'hui disparus. Les honoraires du nouvel organiste s'élèvent à 300 livres pris sur les fonds de la grande Bourse. Les registres de compte conservés indiquent les sommes versées à COLESSE pour les années 1723 à 1726 puis 1729-1730.

• 4 février 1722, Nantes : J. COLESSE reçoit ses premiers gages d'organiste, depuis deux mois et cinq jours, ce qui correspondrait à une arrivée le 25 novembre 1721 (36 J 29).
• 27 nov 1722 : Il est chargé de faire de petites réparations à l'orgue de la cathédrale pour un montant de 50 lt (125 J 311).

• 4 août 1725, Orléans : Antoine COLLESSE, le père de Jacques, "organiste", meurt à 75 ans et est inhumé le lendemain paroisse Saint-Euverte.

• Novembre 1727, Nantes : Jacques COLESSE participe, ainsi que le feront tous les organistes de la cathédrale, à l'Académie de Musique de Nantes qui vient d'être créée à l'initiative du maire Mellier et de notables. Il tient basse continue et clavecin. La Laurencie (De la musique à Nantes...) rapporte les réprimandes dont font l'objet les musiciens participant à ces "concerts profanes" pour lesquels l'église de Nantes se montre pour le moins circonspecte.

• 28 janvier 1730, Nantes : Selon La Laurencie, au commencement de 1730, Jacques COLESSE, tombé gravement malade, reçoit une gratification de 100 livres à ce sujet (A. 55 f° 184, 23 janvier 1730) et est remplacé à l'orgue par BOURDAIS [probablement Jean], puis par son fils Antoine COLESSE (août 1730, A 55). Il meurt le 28 janvier, et demeurait paroisse Saint-Denis. L'inhumation a lieu le 30 en présence d'un COLLESSE [Antoine], organiste à Nantes et aîné des enfants qui à partir de ce jour reprend le titre de "Sieur Devoléard".

• 20 janvier 1740, Lyon [Rhône] : Jeanne Rebillé, rentrée à Rennes où elle mourra, veuve de Jacques COLESSE envoie son consentement au mariage de son fils Joseph COLESSE devenu un facteur de clavecins renommé à Lyon. Il y épouse Madeleine Argand, fille d'un défunt maître tailleur d'habits et marchand. Elle est surtout connue pour avoir fait partie de la troupe Mangot. L'acte est particulier, mentionnant que les époux se sont confessés et que COLESSE a promis "de ne point monter sur les théâtres, d'y renoncer pour lui et pour les siens et pour toujours"... Il participait aux concerts. On remarque la présence de LETOURNEUR, un autre facteur de clavecins lyonnais majeur ainsi que celle d'Alexandre GORET dit PHILIPE. PHILIPE a pour sa part épousé successivement deux sœurs de Madeleine Argand, Marie-Anne en 1730 puis quelques mois plus tard Jeanne. 

Mise à jour : 21 septembre 2023

Sources
Am Orléans/ BMS Alleu-St-Mesmin ; Am Orléans/ BMS St-Euverte ; Am Rennes/ BMS St-Étienne ; Am- Nantes/BMS St-Denis ; F-Ad35/ BMS Rennes ; F-Ad35/ BMS Rennes, St-Aubin ; F-Ad69/ BMS Lyon, St-Pierre St-Saturnin ; F-Am Blois/ BMS St-Sauveur ; F-Am Rennes/ BMS Toussaints ; La Laurencie, La vie musicale...,1906 ; M.-Cl. Mussat, Musique et société à Rennes…, 1988 ; V. Pussiau, Joseph COLLESSE..., 1999

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