Login
Menu et informations
COLLET, Pierre (1760-1822)
État civil
NOM : COLLET     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COLET
Date(s) : 1760-12-1   / 1822-3-13 
Notes biographiques

Né et formé à Laval, dans le bas-Maine, c'est-à-dire dans le diocèse du Mans, Pierre COLLET exerce ensuite essentiellement dans le diocèse d'Angers. Dans la petite ville de La Flèche, il cumule un emploi de musicien d'Église (il est organiste de la principale paroisse de la ville) et un emploi de maître de musique profane au Collège, sans oublier les leçons de musique qu'il dispense en tant que maître particulier (piano-forte, piano). Il reste en activité à La Flèche jusqu'à son décès.

• 1er décembre 1760, Laval [Mayenne] : Pierre COLLET naît et est baptisé paroisse La Trinité. Il est fils de Louis Collet, "lamier" (artisan textile) et de Louise Huchédé. Le parrain et la marraine sont issus de la famille paternelle. Leurs métiers ne sont pas indiqués. Le parrain sait signer.

• [1768-1777 environ], Laval : Le jeune garçon est formé à la musique en tant qu'enfant de chœur de la collégiale Saint-Tugal. Son maître principal a été Louis-Joachim FRARY, mort en mai 1776.

• 27 octobre et 22 décembre 1779, Laval : Pierre COLLET apparaît dans les registres paroissiaux de Saint-Tugal comme "officier et organiste de cette église". La même année, son jeune frère François entre à son tour comme enfant de chœur à la collégiale Saint-Tugal.

• 18 janvier 1785, Le Lude [Sarthe] : Pierre COLLET, maître de musique à La Flèche, épouse Marie Savary, belle-fille et belle-sœur de deux organistes, François BARDET père et François BARDET fils. Sans doute Pierre COLLET est-il lui-même organiste à La Flèche. Depuis quand ? Les sources consultées n'ont pas permis de répondre fermement à cette question, mais il est très vraisemblable que c'est le décès de Joseph MONDOT, fin août 1782, qui l'a attiré à La Flèche. Celui-ci était qualifié dans son acte de sépulture d'"organiste du collège royal". Pierre COLLET a sans doute pris sa succession dans ce poste comme dans les autres fonctions musicales qu'il exerçait à l'échelle de la petite ville.

• 19 juin 1786, La Flèche [Sarthe] : "Dame" Marie Savary, "épouse du sieur COLLET organiste de cette paroisse", est choisie pour être la marraine du deuxième enfant né en terre fléchoise d'Alexandre JOARY, musicien au collège royal, et de sa très jeune épouse Amélie Hiver.

• 26 octobre 1788, La Flèche : Sophie-Madeleine-Constance, fille du sieur Pierre COLLET et de son épouse Marie Savary, naît et est baptisée paroisse Saint-Thomas. Le père est à la fois maître de musique du collège royal (ancien collège jésuite) et organiste de la paroisse St-Thomas. Il touche très vraisemblablement aussi l'orgue du collège.

• 3 août 1789, La Flèche : Pierre COLLET est choisi pour être parrain d'un fils de Christophe SACHER maître de violon au Collège royal de la ville. La marraine est l'épouse du maître de danse et de violon Alexandre JOARY.

• En 1790, et jusqu'en 1791-92, La Flèche : Pierre COLLET reste maître de musique du collège et organiste de la paroisse Saint-Thomas de La Flèche. Très probablement tient-il aussi l'orgue de la chapelle du collège. Il est enfin maître particulier de musique. On pourrait dire de lui qu'il est l'homme fort de la musique à La Flèche.

• 30 août 1791, La Flèche : Ses élèves donnent Raoul Sire de Créqui sur la scène du collège et la presse salue son "rare talent" en tant que maître de musique vocale. On lui doit, dit-elle, "l’ensemble & la précision vraiment admirables qui ont été constamment observés dans les morceaux qui offraient le plus de difficultés". La pièce est suivie d’un ballet de la composition du maître de danse Dominique BASTACQUE.
• 18 novembre 1791 : Lors du baptême de ses fils jumeaux, paroisse Saint-Thomas, Pierre COLLET est donné comme "musicien et organiste de cette paroisse". Les parrains sont Pierre Jouie, peintre, et Victor DEVAL, musicien, tous deux dits "attaché au collège Royal". Les marraines sont Éléonore Savary, épouse de François Bardet, marchand, tante maternelle de l'enfant, de la ville de Baugé, et Élizabeth Buisneau, l'épouse de Victor DEVAL.
 
• 9 avril 1794, La Flèche : Pierre COLLET est mentionné comme musicien dans le certificat de résidence de Marie Rojou. Les autres témoins sont les citoyens Augustin Feriel, orfèvre, et Pierre Merrier, boucher (sur les liens de COLLET avec la famille Rojou, voir ci-après au 5 octobre 1817).

• Dès la reprise du culte ou, au plus tard, après le Concordat, La Flèche : Pierre COLLET redevient organiste. Il a par ailleurs continué à dispenser des leçons de musique, notamment de piano, qui lui ont permis de vivre durant la Révolution.

• 27-28 juin 1806, Baugé [Maine-et-Loire] : Après le Concordat, les paroissiens de Baugé rétablissent la musique au sein de leur église paroissiale en remettant l'orgue en état. Le facteur d’orgues parisien MOMIGNY choisit pour expert "monsieur" COLLET connu comme "professeur de piano et organiste demeurant à La Flèche".
Dès la réception des travaux, la décision de recrutement d’un organiste est prise. Le "sieur" COLLET de La Flèche se porte candidat aux conditions fixées, soit la modique somme de 300 livres annuelles, "avec obligation de toucher [l’orgue] tous les dimanches et fêtes, à la grand-messe et au salut des premiers jeudis du mois". L'homonymie avec l'expert porte d'abord à penser qu'il s'agit de Pierre, mais par l'itinéraire le plus direct, les deux villes sont séparées de près de 18 km. Or Pierre COLLET est régulièrement attesté à La Flèche ensuite. Il s'agit donc de son frère François, qui demeurait alors à La Flèche où probablement il vivotait dans l'ombre de son frère aîné, et dont on a la preuve que moins de quatre mois plus tard, il s'est installé à Baugé. De plus, on remarque que Pierre est gratifié par les fabriciens de Baugé de l'avant-nom "monsieur", alors que le candidat à l'orgue n'est dit que "le sieur".

• [1808] : "COLLET Aîné, à La Flèche" figure parmi les souscripteurs du traité d'Alexandre CHORON, Principes de composition des écoles d'Italie [...] pour servir à l'instruction des élèves des maîtrises de cathédrales. Il indique donc toujours une domiciliation à La Flèche.

• 19 avril 1809, Baugé : Pierre COLLET, maître de musique, 49 ans, oncle paternel, "demeurant à La Flèche", déclare à la mairie la naissance de son neveu François, né à Baugé, rue de la Barre, fils de son frère François-Pierre COLLET, marchand, demeurant à Baugé. Cet acte – parmi d'autres – confirme que Pierre COLLET n'a sans doute jamais quitté La Flèche.

• 5 octobre 1817, La Flèche : Pierre COLLET, "organiste et maître de musique de l'école royale et militaire de la ville", est témoin du mariage de Caroline-Marie-Rosalie Rojou (petite-fille du chirurgien Charles Boucher, connu pour avoir pratiqué l'inoculation au collège de la ville à partir des années 1769-70 et pour avoir laissé d'intéressants Mémoires) avec François Hélot (ancien professeur de l'école militaire).

• 13 mars 1822, La Flèche : À son décès, l'inventaire de Pierre COLLET révèle un mode de vie confortable et aisé. Des  jumeaux nés en 1791, l'un, Henri-Constant, demeure alors à la Martinique, et l'autre, Aimable-Désiré, est docteur médecin demeurant en Russie (en “Volhynie”). Quant à sa fille Sophie-Madeleine-Constance, restée à La Flèche, elle a épousé un professeur de langue ancienne au Prytanée et dispense elle aussi des leçons de musique en ville.

• • • Bibliographie :
         Sylvie GRANGER, “Misère et splendeur : Deux inventaires de musiciens fléchois (1670 et 1822)”, Cahier Fléchois, n°19, 1998, p.19-27.

Mise à jour : 11 novembre 2021

Sources
F-Ad49/ 3 L 64 ; F-Ad49/ Les Affiches d'Angers ; F-Ad49/ NMD Baugé ; F-Ad53/ BMS Laval, La Trinité ; F-Ad72/ BMS La Flèche, St-Thomas ; F-Ad72/ BMS Le Lude, St-Vincent ; F-Ad72/ E.C La Flèche ; F-Ad72/ NMD La Flèche ; F-Ad72/ état-civil en ligne ; N. Morelle, "Les grandes orgues de l'église de Baugé", Les Cahiers du Baugeois, 1994 ; R. Adelson et alii, The History of the Erard Piano…, 2015 ; S.Granger, Les métiers de la musique…, thèse, 1997

<<<< retour <<<<