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COLLOT, Marie Madeleine (1752-1809)
État civil
NOM : COLLOT     Prénom(s) : Marie Madeleine     Sexe : F
Date(s) : 1752-7-8   / 1809-3-14 
Notes biographiques

Marie Madeleine COLLOT est issue d'une famille de musiciens et elle succède à son père comme organiste de la paroisse Saint-Alpin de Châlons, en Champagne. Elle occupe la tribune une dizaine d'années avant la fermeture de la paroisse. En 1787, une source révèle qu'elle touche également l'orgue de l'abbaye de Toussaint qui se dresse paroisse Saint-Nicolas. Elle traverse la Terreur sans encombre en dépit de propos publics jugés contre-révolutionnaires.

• 8 juillet 1752, Châlons [-en-Champagne] : Marie Madeleine, fille de Nicolas COLLOT, organiste de l'église paroissiale Saint-Alpin, et de Jeanne Boulet, vient au monde et elle est baptisée le jour même dans cette paroisse. Elle est sans doute la future organiste de la paroisse Saint-Alpin [une soeur prénommé Marie Madeleine Jeanne est baptisée deux ans plus tard].

• 20 juin 1781, Châlons : Nicolas COLLOT, marchand, décède, ses obsèques ont lieu le lendemain en l'église Saint-Alpin.
• 29 juin 1781 : Une demoiselle COLLOT est reçue organiste de la paroisse Saint-Alpin. Selon l'érudit local Louis Grignon [1878], elle aurait remplacé son père avec des gages annuels de 50 livres.

• 30 mai 1787, Châlons :  Marie Madeleine COLLOT, "organiste de l'abbaye de Toussaint", de la paroisse de Saint-Alpin, signe comme marraine au baptême célébré paroisse Saint-Nicolas de Pierre André Brunet, fils de Pierre Brunet, scieur de long et Marie Jeanne Adot. Le parrain est Joseph Dupont, cuisinier des chanoines réguliers de Saint-Augustin de l'abbaye de Toussaint. Les deux signent dont '"Madeliene [sic] Collot".

• 1788, Châlons : Une demoiselle COLLOT touche l'orgue [depuis quand?]  lors des fêtes de la confrérie du Saint-Sacrement établie en l'église Saint-Alpin. Son prénom n'est pas indiqué, mais il s'agit probablement de Marie-Madeleine. Il est à noter qu'à partir du décès de Nicolas COLLOT et jusqu'en cette année 1788, les dépenses de la confrérie mentionnent  année après année une "Mme Vve COLLOT organiste". Mais aucune précision ne permet d'affirmer que la veuve COLLOT touche l'orgue. En 1789, l'on peut lire, à deux reprises : "Mes demoiselles COLO organiste [sic]", la première fois en recettes (ce qu'elles paient en qualité de membres de la confrérie), la seconde, en dépense pour sa rétribution en tant qu'organiste.

1790, Châlons : : Melle COLLOT touche encore l'orgue de Saint-Alpin lors des fêtes de la confrérie du Saint-Sacrement. 9 livres lui sont payées. Il est précisé qu'elle demeure place du Marché. Est-elle toujours en fonction à l'abbaye de Toussaint? Cela semble probable. Ce n'est qu'à la fin de l'année 1791 que le facteur d'orgues châlonnais René COCHU pose l'ancien orgue de l'abbaye de Toussaint dans l'église de Vertus. Aucun autre titulaire n'est connu mais il faudra trouver dans les sources la confirmation de probabilité.

• 1791-1794, Châlons :  Elle est organiste au service de la paroisse constitutionnelle de Saint-Alpin. Le 1er janvier 1793, elle signe de son nom et de son prénom (Madeleine) , une quittance attestant qu'elle a reçu 12 livres 10 sols du marguillier de la paroisse constitutionnelle. Il en est de même à l'échéance du 1er janvier 1794.

• 1792, Châlons : Comme les années précédentes, Melle COLLOT est mentionnée, dans le registre des confrères du Saint-Sacrement. Dans le chapitre des dépenses, on relève qu'elle a reçu 5 livres pour avoir touché l'orgue paroissial de Saint-Alpin lors des cérémonies de la Fête-Dieu propres à la confrérie. Ce registre, en la signalant aussi, et toujours avec sa qualité d'organiste, parmi les confrères (avec le paiement d'un droit de 6 sols), indique qu'elle est domiciliée "au Marché."

12 janvier 1794 : Madeleine COLLOT, "fille" et "cidevant organnistre [sic] de St-Alpain" est arrêtée suite à des "dénonciations" faites devant le comité de surveillance de la section de l'Égalité de la ville. Dans le climat de tensions et de peur qui saisit le pays, quelques échanges avec des voisins ont donné lieu à des paroles fâcheuses et imprudentes de sa part. L'on dénonce donc son profil suspect : elle n'a  "jamais professé aucun principe de la Révolution", et n'a pas "cessé de tenire en tous tems les propos les plus inciviques". Plus précisément, alors que les soldats de la République qui montent aux frontières font étape à Châlons et que les blessés y affluent en retour,  Madeleine  aurait dit que "la nation ne gagneroit jamais" et que "les prêtres" ne pourraient pas perdre "attendu qu'ils etoient trop fort". Les motifs de son arrestation tels qu'ils sont rédigés laissent transparaître le ressenti du peuple face aux mesures prises par le Gouvernement révolutionnaire pour libérer le territoire (levée des soldats, réquisitions). Madeleine COLLOT aurait dit également qu'il "vaudroit bien mieux faire partire tous ces bougres de démocrates, plutôt que tous les jeunes gens que l'on force a partire".  Elle aurait aussi répété à qui voulait bien l'entendre qu'un certain abbé Brocart avait eu le dernier mot dans une discussion avec un représentant du peuple et lui avait même fait la morale... L'accusation ajoute pour finir, qu'à la levée des scellés sur le domicile de l'organiste, il n'a rien été trouvé de suspect. On ne connaît pas actuellement la suite de cette affaire

• 14 mars 1809, Châlons : L'une des préposées aux soins des malades de l'Hôtel-Dieu déclare le décès survenu ce jour à huit heures du matin de Marie Madeleine COLLOT, âgée de 57 ans, native de cette ville, y demeurant, fille de défunts Nicolas et Jeanne Boullet.

16 décembre 2021

Sources
F-Ad51/ 1 L 1331 ; F-Ad51/ 1G 1723 ; F-Ad51/ 1L 1331 ; F-Ad51/ 2 E 119/ 374 ; F-Ad51/ 2E 119/ 34 ; F-Ad51/ 2E 119/ 9 ; F-Ad51/ 8L 8 ; F-Ad51/ BMS Châlons ; F-Ad51/ G 1331 ; L. Grignon, "Historique... Saint-Alpin...", 1878

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