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COMPÈRE, Claude (1764-1801)
État civil
NOM : COMPÈRE     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COMPERE
COMPAIRE
Jean Claude
Louis Claude
Date(s) : 1764-1-13   / 1801-3-18 
Notes biographiques

Mort au service de la République à l'âge de 37 ans, en Italie, Claude COMPÈRE avait antérieurement suivi le cursus classique de l'enfant de chœur devenu musicien dans l'église même où il avait reçu sa formation, la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. Il était essentiellement chargé de jouer du basson.

• 13 janvier 1764, Orléans : Louis Claude COMPÈRE naît à l'Hôtel-Dieu, de Claude Compère et Madeleine Boutemy. Ses parents sont domiciliés paroisse Notre-Dame du Chemin. L'Hôtel Dieu étant situé sur la paroisse Saint-Pierre-Lentin, c'est là que le nouveau-né reçoit le baptême. Le célébrant n'indique aucun métier, mais on note que ni le parrain ni la marraine ne savent signer.
Curieusement, le premier prénom conféré à l'enfant ne se retrouve jamais ensuite dans les actes le concernant : il est soit appelé "Claude" tout court, soit "Jean-Claude".
 
• [Vers 1771], Orléans : Claude COMPÈRE entre comme enfant de chœur au service de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. Le maître de musique est alors Jean-Claude JOSSE (jusqu'au début de 1772) puis Nicolas SAVART (de mai 1772 à mars 1776) puis Charles HÉRISSÉ (à partir d'avril 1776).

• [Vers 1781], Orléans : Sorti de la psallette, Claude COMPÈRE est engagé par le chapitre de Sainte-Croix en tant que musicien. Selon ses déclarations de 1791, il aurait exercé durant vingt ans à la cathédrale : il amalgame sa période de formation et la suite, sans évoquer la moindre interruption. La destruction des registres capitulaires du début de la décennie 1780 ne permet pas d'être plus précis sur les dates.

• 7 février 1786, Orléans : Dans l'église paroissiale de Saint-Donatien, est célébré le mariage de Claude COMPÈRE, "musicien de l’Église d'Orléans", et de Anne-Rosalie Adam, sœur de François ADAM, également  musicien de la cathédrale d'Orléans, en présence de Jean-Baptiste QUESNEL. Le musicien et son épouse auront ensemble  (au moins) 7 enfants de 1787 à 1799.
• 1er octobre 1786, Orléans : Claude COMPÈRE assiste à l'inhumation de François Michel LÉTUVÉ, "musicien chantant la basse contre" à la cathédrale, en compagnie de Jean HERBULOT.

• 2 février 1787 : Un an après le mariage, une première fille, Marie-Agnès-Cécile, voit le jour. Elle est baptisée le lendemain dans l'église de Saint-Pierre-Empont, paroisse sur laquelle la famille est installée. Son parrain n'est autre que le maître de musique de la cathédrale, Charles HÉRISSÉ. La marraine est la grand-mère maternelle, "Dame Agnès Morin", qui confère à l'enfant son deuxième prénom. On remarque son troisième prénom, hautement symbolique, sainte Cécile étant la patronne des musiciens.
• 11 août 1787, Orléans : Le chapitre de la cathédrale convoque COMPÈRE et BESNARD "musiciens de cette Église" pour leur administrer une réprimande "de ce qu’ils sont sortis pendant matines pour aller boire de l’eau de vie en habit d’Église".

• 6 décembre 1788 : Un vif incident oppose "M. le Chantre" (troisième dignitaire du chapitre) et le "musicien Basson" COMPÈRE, accusé de "lui avoir mal répondu". Convoqué en chapitre quatre jours plus tard, le musicien est muleté de 6 livres et enjoint d'aller présenter ses excuses au grand Chantre.
On ignore ce qui se passe alors. Il se pourrait qu’il quitte la cathédrale durant quelques mois, puisqu'on le voit reçu à nouveau à la cathédrale au printemps suivant.

• 31 mars 1789, Orléans : Anne-Rosalie Adam donne naissance à une nouvelle fille, mais celle-ci meurt aussitôt après avoir été ondoyée "en péril de mort". Elle est inhumée le lendemain.
• 25 avril 1789 : Le chapitre reçoit le nommé COMPÈRE, musicien basson, "à l’épreuve de trois mois et aux gages de 13 livres par semaine".

1790, Orléans : Claude [ou Jean-Claude] COMPÈRE est toujours musicien basson à la cathédrale Sainte-Croix. Ses revenus annuels sont de 776 livres.
• 9 février 1790 : Jean-Claude COMPÈRE est dit "musicien de Sainte-Croix" lorsqu'il est témoin du remariage de son beau-frère Pierre-Jacques Adam, maître faiseur de bas, à l'église Saint-Benoît.
• 25 avril 1790 : Une troisième fille naît chez les Compère-Adam, Françoise-Rosalie, dont le parrain est "maitre François Granger de Merienne, ecclésiastique" – qui n'est autre que l'organiste de Saint-Paul, François GRANGER – et la marraine Rosalie Bompierre, l'épouse de François ADAM.
• Vers le 15 mai 1790, les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans signent tous ensemble une "requête" adressée à "Nosseigneurs les Députés de l'Assemblée Nationale" pour plaider non seulement leur cause, mais plus largement celle des maîtrises et, par voie de conséquence, estiment-ils, celle de la musique en France, dont l'avenir même est menacé par la disparition des maîtrises. Pour la cathédrale Sainte-Croix signent Charles HÉRISSÉ, le maître de musique, CARRÉ, l'organiste puis les musiciens dans l'ordre suivant : CONSCIENCE, COMPÈRE, CHAILLOU, SILVESTRE, PRESTAT, LEFÈVRE, BOSSUGÉ, FOUCART, HILDEN, BEREUTHEN, QUÉNEL, ADAM et SIONEST. On remarque l'absence de deux des basse-contre, ÉVIN et FAUQUET.

• Mai 1791, Orléans : Après la suppression et la dispersion du chapitre en novembre 1790, la musique de la cathédrale constitutionnelle est réorganisée et dotée d'un règlement qui règle en particulier minutieusement les tarifs de "la pointe" en fonction des types de fêtes ou d'offices. Sont également prévus "les tours pour les enterrements" assurés de semaine en semaine par des binômes fixes  (le système dit des "semainiers" existait déjà antérieurement). "Dans une assemblée tenue chez M. l'abbé  HÉRISSÉ", le règlement est amendé puis adopté et signé par 11 musiciens : QUÉNELLEPRESTAT, CHAILLOU, HILDEN, CONSCIENCEADAM, MAUGAS, BOSSUGÉ, COMPÈRE, LEFÈVRE, SILVESTRE. Cet ordre correspond-il à une hiérarchie ou est-il dû au hasard ?
• Juin 1791, Orléans : Jean-Claude COMPÈRE figure dans le tableau des effectifs orléanais envoyé au Comité ecclésiastique créé par la Constituante. Il y est dit originaire d'Orléans, âgé de 27 ans, ayant une ancienneté de vingt ans au service de l'Église et des gages de 776 livres / an.
Le directoire du district d'Orléans propose une pension de 400 livres.
Le directoire du département du Loiret estime qu'il doit seulement bénéficier d'une gratification de 1 200 livres. Il reçoit un acompte de 200 livres.

• 1er avril 1792, Orléans : Un premier fils naît du couple Compère-Adam, il est baptisé le lendemain dans la nouvelle paroisse de Sainte-Croix et reçoit les prénoms de François-Claude. Son parrain est son oncle maternel, le joueur de basson François ADAM. La marraine est une certaine Marie-Thérèse Cocampot, présente également lors de la naissance suivante (février 1794).
• 2 octobre 1792, Orléans : Charles François HILDENAntoine CONSCIENCE, François CHAILLOUJean-Claude COMPÈRE, Jacques MAUGARS, tous musiciens de la paroisse épiscopale, prêtent serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". Deux jours plus tard, le 4 octobre, Jean-Baptiste BOSSUGÉ, malade, prête le même serment par l'intermédiaire de Claude François LEFÈVRE, lui aussi musicien.
COMPÈRE avait donc poursuivi son service au sein de la cathédrale constitutionnelle, et il en fait de même sans doute jusqu'à la suspension du culte.

• 3 février 1794 (15 pluviôse II) : Un nouveau fils, Jean-Pierre-Germinal, naît chez les Compère, qui demeurent "section de Brutus rue de Bourgogne  N°25". Le père est dit "musicien" sans plus de précision et il est accompagné à la maison commune par un autre "musicien", âgé de 24 ans, que l'acte nomme Pierre BRECHER mais qui signe lisiblement BICHER. Ce dernier demeure "section des Sans Culottes rue de la Lyonne n°56". Le 3ème prénom donné à l'enfant manifeste une adhésion aux idées de la Révolution.

• 15 avril 1796 (26 germinal IV), Orléans : Une petite Sophie-Émilie, aux prénoms clairement rousseauistes, née deux jours auparavant, est déclarée par son père, Jean-Claude COMPÈRE "musicien", demeurant à Orléans, 1ère section, rue de la Philosophie, n° 25 (la section comme la rue ont changé de nom). Il est accompagné par Joseph BURDIN (nommé "Bourdin" dans l'acte, mais il signe "Burdin"), 37 ans, "Directeur des Spectacles", qui habite au n°1 de la  rue Pavée, 2ème section, et par la femme d'un tonnelier. L'acte immédiatement suivant enregistre la naissance, la veille, d'un neveu de Martin NIOCHE, qui le déclare accompagné de la femme du facteur d'instruments Noël Joseph PIFFAULT : hasard ou coordination des démarches ?
La présence du "Directeur des Spectacles" laisse supposer que COMPÈRE avait trouvé à employer ses talents musicaux à la scène, au moins par intermittence. Il jouait probablement aussi dans les fêtes civiques, voire dans la Garde nationale.

• 21 octobre 1799 [29 vendémiaire an VIII], Orléans : À quatre heures après midi, un garçon naît chez les Compère-Adam, rue des Trois Maries n°14. Il est déclaré deux jours plus tard sous le prénom de Claude.
• 29 octobre 1799 (7 brumaire an VIII) : Anne-Rosalie Adam, âgée de 39 ans, meurt des suites de ses couches, à leur domicile. Jean-Claude COMPÈRE est toujours dit "musicien", sans autre précision.

• 18 mars 1801 [27 ventôse an IX], Vérone (Italie) : Un certain "COMPERRE", natif d'Orléans, "au service militaire de la république en qualité de musicien" dans la 70ème demie brigade, 1er bataillon, meurt d'une fièvre à l'hôpital militaire sédentaire de Vérone. Il y était entré le 22 ventôse précédent [13 mars 1801]. Le mariage de l'un de ses filles en 1816 prouve qu'il s'agit bien de Claude COMPÈRE qui, manifestement, s'est engagé dans l'armée après le décès de son épouse.

• 9 octobre 1811, Orléans : La famille Compère vient à l'Hôtel de Ville pour déposer l'extrait mortuaire certifié conforme à partir du registre des décès de l'hôpital de Vérone, "pour être inscrit sur nos registres et y avoir recours au besoin".

• 17 septembre 1812, Orléans : Dans l'acte de naissance d'une petite fille, prénommée Rosalie Cécile, fille naturelle de sa fille aînée Marie-Agnès-Cécile, devenue "marchande" place du Martroi, Claude Compère est dit "feu".

• 13 avril 1816, Orléans : Le mariage de Françoise-Rosalie Compère, "raccommodeuse de dentelles", avec un cordonnier, est célébré à la mairie. La jeune femme est âgée de 25 ans, et domiciliée 18 rue des Éperonniers à Orléans, ville où elle est née le 25 avril 1790. Contrairement à son nouvel époux, elle sait signer. L'officier d'état civil donne lecture des actes de décès de son père, "feu Jean Claude COMPÈRE, musicien", mort "à Vérone (Italie) le 27 ventôse an 9 (18 mars 1801)"

Mise à jour : 10 juin 2019

Sources
F-Ad45/ 2 J 1979 ; F-Ad45/ 2J 1770 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad45/ BMS St-Donatien  ; F-Ad45/ BMS St-Pierre-Empont ; F-Ad45/ BMS St-Pierre-Lentin ; F-Ad45/ M Orléans 1816 ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans 1811 ; F-Ad45/ S chapitre Ste-Croix ; F-Am Orléans/ 2 J 16 ; F-AmOrléans/ D an VIII ; F-AmOrléans/ N an IV ; F-An/ DXIX/090/755/01 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-An/ F19/1128

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