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COTTON, Jacques Philibert (1766-1831)
État civil
NOM : COTTON     Prénom(s) : Jacques Philibert     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COTON
Date(s) : 1766-1-29   / 1831-4-27 
Notes biographiques

En 1790, Jacques-Philibert COTTON, clerc tonsuré, fait partie des quatre "habitués" qui chantent à la cathédrale d'Autun, cathédrale où il avait d'abord été enfant de chœur. Ultérieurement, on le retrouve "propriétaire" à Corbigny [Nièvre] où il remplit aussi un emploi administratif, et où il se marie.

• 29 janvier 1766, Paray-le-Monial : Lors de sa réception comme enfant de chœur à Autun, Jacques-Philibert COTTON est dit "de Parray" [aujourd'hui Paray-le-Monial, Saône-et-Loire] et "âgé de 5 ans", ce qui le ferait naître vers 1765. Et, en effet, son acte de baptême a été retrouvé au 29 janvier 1766, ce qui fait que, au sens strict, à la date de son recrutement, il n'avait pas encore atteint son 6ème anniversaire, à trois semaines près. Ses parents sont François Cotton, tailleur d'habits, et Jeanne Terrasson qui (selon ce qui figure dans l'acte de mariage de leur fils, voir ci-dessous au 29 janvier 1807) mourront à Autun les 16 septembre 1783 et 18 mars 1790.
Notons que l'âge porté dans le tableau administratif de juillet 1791 (30 ans), suggère une naissance de COTTON en 1761, nouvelle preuve des arrangements avec la réalité – ou des erreurs – que comportent les tableaux de ce type.

• 4 janvier 1771, Autun : "Les nommés Jacques Philibert COTTON, de Parray, et Hugue CHATILLON d’Autun, tous deux âgés de 5 ans" sont reçus enfants de chœur à la cathédrale Saint-Lazare. Ils remplacent LEGROS et LANGILIER. Il est prévu qu'ils doivent "servir et demeurer à leur maîtrise pendant l’espace de dix années consécutives suivant l’usage".
Ils auront pour maîtres de musique successifs Jean-Claude-Augustin GUIGNET (de janvier 1771 à juin 1772), Furcy-François LEGRAND puis Jean-Christophe CONTAT (à partir de juin 1778).

• 21 février 1777 : Étienne TARTRA, maître des enfants de chœur, alerte les chanoines sur le fait que le jeune COTTON, leur troisième enfant de chœur, "étoit pour ainsy dire abandonné de ses père et mère, demeurants actuellement à Paris". Le chapitre décide de lui faire faire "une demie douzaine de chemises neuves" ainsi que "la même quantité de paires de souliers, de vestes et culottes qu’il est d’usage de fournir tous les ans aux deux premiers enfants de chœur". Ce qui semble indiquer que jusqu'au rang de troisième enfant, inclus, les parents devaient continuer à fournir vêtements et souliers à leur fils. Ensuite, pour les deux plus grands enfants de chœur, le chapitre prenait le relais.

• 13 novembre 1778, Autun : À cette date le chanoine distributeur est remboursé par le chapitre de la somme de 120 livres 19 sols "qu’il a avancée et distribuée aux parents des nommés CHATILLON, COTTON et CHORET, tous trois enfants de chœur retirés et détenus chez leurs parents pendant les maladies qu’ils ont essuyées les mois d’aoust, septembre et octobre derniers, et partie du présent mois". Les trois garçons ont donc été malades, successivement ou concomitamment. La maîtrise a-t-elle été touchée par une épidémie ?

• 17 décembre 1779 : Apprenant que "le nommé BEUCHET, premier enfant d’aube, se comporte à l’église et dans les cérémonies d’une manière peu décente et religieuse ; que le second, nommé COTTON, n’est pas docile et qu’il est paresseux ; que le troisième, appelé CHATILLON, est décidément indocile, opiniâtre et qu’on ne peut le faire chanter au chœur", le chapitre agite la menace du renvoi.

• 25 août 1780 : Devenu premier enfant de chœur après la sortie de Louis BEUCHET, Jacques COTTON demande et obtient la permission de "laisser croître ses cheveux". Il commence donc dès lors à préparer sa sortie, fixée "au 15 août prochain 1781 qui est le temps de ses dix années révolues de service à leur maîtrize, suivant l’usage". En réalité, il y aurait alors passé dix ans et demi, puisqu'il avait été reçu en janvier, mais entre temps une décision capitulaire a établi que les sorties comme les réceptions d'enfants de chœur se feraient à l'Assomption, c'est-à-dire au 15 août.

• 3 février 1781, Autun : Le chapitre, sans explication énoncée dans le registre capitulaire, décide de différer la sortie de Jacques COTTON, 1er enfant de chœur, jusqu'en octobre 1782. Du coup, le 10 avril 1781, il est ordonné de lui raser à nouveau la tête, comme les autres enfants de chœur. Le 24 août 1781, il obtient une nouvelle autorisation de laisser pousser ses cheveux, de même que Hugues CHATILLON, le 2ème enfant de chœur.
• 28 décembre 1781 : Le Doyen est prié par le chapitre de "faire une mercurialle" à Jacques COTTON "sur sa paresse, son peu de progrès dans ses études et dans la composition de la musique". C'est la deuxième fois que la notion de paresse est évoquée à son propos.

• 4 novembre 1782, Autun : Telle est finalement la date à laquelle Jacques-Philibert COTTON sort de la maîtrise autunoise, révèlent les registres capitulaires. Il poursuit alors ses études au collège de la ville, avec l'aide d'une petite allocation d'étude (fondation Vaussin) rendue disponible par l'abandon, quelques semaines plus tôt, de Lazare DELANGRE, qui a reconnu n'avoir pas de vocation pour l'état ecclésiastique. Le chapitre va également donner à COTTON  "un boisseau de froment par mois à la charge pour luy d’assister pendant le cours de ses études aux offices de l’église les jours de dimanche et fêtes chaumées ainsy que les jours de congé".
Il a dès lors le statut d'habitué du chapitre, ce que corroborent les documents administratifs des années 1790-1791, selon lesquels il n'y a pas d'interruption dans son cursus autunois.
Le 13 décembre 1782, pour occuper la place rendue vacante par la sortie de COTTON, le chapitre sélectionne le jeune Pierre COMMEGRAIN. Dès le 28 décembre 1782, les chanoines commettent le sieur Jacques COTTON, "l’un de leurs habitués, étudiant au collège de cette ville, à la desserte d’une moitié de la chapellle dite de St-Léger, à laquelle avoit été commis cy devant le sr DELANGRE, et ce aux revenus ordinaires et à la charge par led. Sr COTTON d’en bien acquitter les charges".

• 1783-1784, Autun : Jacques COTTON, habitué de la cathédrale, fournit régulièrement des certificats pour attester qu'il poursuit ses études au collège d'Autun. Il en va de même en 1784, comme le 2 avril 1784 où le chapitre prend connaissance des certificats d’étude fournis aux sieurs BEUCHET, COTTON et CHATILLON "par leurs professeurs au collège de cette ville pour le mois de mars". Ce jour-là, seul le certificat de COTTON est pleinement satisfaisant : ses deux camarades sont convoqués en chapitre pour y être admonesté.
Le dernier certificat mentionné dans le registre capitulaire date du 2 juillet 1784. Dans la belle série conservée par la Société Éduenne, à Autun, le dernier registre consultable s'interrompt peu après sans avoir à nouveau traité de Jacques COTTON. On peut penser qu'il a ensuite terminé ses études au collège puis a exercé alors comme habitué à temps complet à la cathédrale.
 
1790, Autun : Jacques-Philibert COTTON fait toujours partie des quatre "habitués" attachés à la cathédrale d'Autun, en compagnie de Dominique REUILLOT, CHATILLON et Sébastien DEVOUCOUX. Il déclare avoir été "attaché à l'église d'Autun en qualité d'enfant d'aube en 1771 et ensuite comme habitué" et recevoir un traitement de 665 livres. Il est clerc tonsuré.
 
• 22 juillet 1791 : Dans le tableau récapitulatif des ecclésiastiques et laïcs attachés à la cathédrale et collégiales d'Autun et de Tournus envoyé par le directoire du département de la Saône-et-Loire au comité ecclésiastique, COTTON figure comme habitué et ancien enfant d'aube. Le district "prenant en considération la modicité de ses honoraires estime qu'ils doivent lui être payés comme par le passé", ce qui laisse supposer que COTTON a continué à exercer au service de la cathédrale constitutionnelle – ce n'est pas clairement dit.
• 20 novembre 1791, Autun : Le directoire du département de Saône-et-Loire, s'appuyant sur la loi du 26 août 1791 et sur les divers avis rendus en amont, décide de délivrer à chacun des quatre habitués attachés à la cathédrale d'Autun "un mandat par provision de la somme de 200 livres". Les mots "par provision" sont soulignés.

La trace de COTTON se perd ensuite à Autun. À une date qui resterait à préciser, il quitte la ville pour s'installer à Corbigny, à 66 km au nord-ouest d'Autun, de l'autre côté des monts du Morvan [aujourd'hui dans la Nièvre].

• 29 janvier 1807, Corbigny : Le sieur Jacques-Philibert COTON, "natif de Paray", est dit "propriétaire domicilié à Corbigny" lorsque, le jour de son 41ème anniversaire, il épouse la demoiselle Magdelaine-Germaine Judas, "native et domiciliée au dit Corbigny, âgée de 21 ans", fille d'un "propriétaire". Les quatre témoins présents dessinent un milieu relationnel appartenant à la bourgeoisie locale : trois sont dits également "propriétaires", dont l'un est aussi "receveur des contributions de la contrée de Corbigny", le quatrième est un oncle de la mariée, notaire impérial à Corbigny.

• 27 avril 1831, Corbigny : À huit heures du soir meurt le sieur Jacques Philibert COTTON, "âgé de 65 ans", "époux de dame Magdelaine Judas dit Jude".
Son décès est déclaré le lendemain par un chirurgien de 56 ans, et par Pierre-Augustin Guinet, "secrétaire de cette mairie". Probablement est-ce en référence à ce poste de secrétaire de mairie que le défunt est dit elliptiquement "sous-secrétaire". L'acte le déclare "natif d'Autun", mention évidemment fautive puisqu'il est né à Paray-le-Monial. Mais il était arrivé très jeune à Autun comme enfant de chœur, et les gens qui le connaissent à Corbigny pensent sans doute qu'il y était né...  

Mise à jour : 20 novembre 2020

Sources
F-Ad58/ NMD Corbigny ; F-Ad71/ 1 L 8/108 ; F-Ad71/ BMS Paray-le-Monial ; F-An/ DXIX/090/747/05 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784

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