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CUINIER, Louis (1779-1815)
État civil
NOM : CUINIER     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CUNIER
CUNIET
CUNIAY
CUINIÉ
CUYNIÉ
CUNIÉ
CUNIER
Date(s) : 1779-2-28   / 1815-12-16 
Notes biographiques

Lorsque disparaît le chapitre de la collégiale Notre-Dame de Beaune, le jeune Louis CUINIER y était enfant de chœur depuis quatre ans. Il semble y avoir acquis des bases musicales assez solides pour lui permettre de continuer ultérieurement à pratiquer la musique. Peu de temps, cependant, puisque la mort vient le faucher à moins de 37 ans, brisant net un destin vécu en vitesse accélérée : l'ancien enfant de chœur était devenu père de deux enfants quatre mois avant son 18ème anniversaire !

• 28 février 1779, Beaune [Côte d'Or] : Né le même jour, Louis CUINIER est baptisé à l'église Saint-Pierre. Il est fils de Louis Cuinier, compagnon tonnelier, et de Françoise Lagrange. Son parrain est un maître tonnelier, peut-être le patron du père. Il ne s'est pas déplacé mais s'est fait représenter par un domestique, et par sa fille, Marie Blandin, marraine de l'enfant – qui signe avec aisance, aux côtés du père du baptisé.

• 29 novembre 1786, Beaune : À la suite de la sortie de la maîtrise de Jacques-François CHAMPEAUX, neuf enfants sont présentés au chapitre de la collégiale Notre-Dame et chantent devant les chanoines en compagnie du grand enfant de chœur qui leur donne le ton. Après audition, Louis "CUYNIÉ", de Beaune, est choisi et reçu pour enfant de chœur. Il a alors 7 ans et 9 mois. Chacun des enfants reçoit 12 sols. Par erreur, certains documents des années 1790-1791 indiquent la date du 29 octobre 1786 comme étant celle de l'entrée de Louis CUINIER à la maîtrise.
L'enfant est d'abord initié au chant et à la musique par Lazare GOOSSENS, puis à partir de 1787 par ÉVRARD, haute contre, qui prend le relais du maître malade, puis qui devient maître en titre à partir de l'été 1788. L'aîné des enfants de chœur est alors Claude TRUCHEUR, lequel a sans doute eu un rôle de répétiteur auprès du jeune garçon.

1790 : Durant les derniers mois de fonctionnement du chapitre de la collégiale Notre-Dame de Beaune, les enfants de chœur sont, en ordre d'ancienneté, Charles FOURTIER (alias Fourtier aîné, reçu en août 1781) FOURTIER puiné (reçu en septembre 1782), MASSON (reçu en mars 1783), Louis CUINIER (fin novembre 1786), Edme JOLY (en mai 1788)  et Jean-Baptiste ROULOT (en mai 1789). Ils sont placés sous la responsabilité du maître des enfants de chœur, le prêtre Jacques DROUHIN. Leur apprentissage musical est confié au maître de musique, ÉVRARD.

• 1790-1791 : Le district de Beaune estime que CUINIER doit toucher une gratification "une fois payée" de 400 livres. Dans un premier temps, cette gratification va servir à financer un apprentissage de tailleur d'habits pour le jeune garçon, qui a alors douze ans.

• 18 prairial an IV (6 juin 1796), Beaune : Louis CUINIER, qui a seulement 17 ans et trois mois et est maintenant tailleur d'habits, épouse Jeanne Trucheur. Celle-ci, née le 11 avril 1775, est "fille majeure de Jean-Baptiste Trucheur vitrier demeurant à Beaune, et de Jeanne Nicolas" et demeure chez ses père et mère section de la Liberté à Beaune. C'est donc une demi-sœur de Claude TRUCHEUR. Mais l'ancien condisciple du très jeune marié n'est pas présent au mariage : il est alors musicien dans l'armée, à la 50ème demi brigade d'infanterie de bataille (en octobre 1798 Claude TRUCHEUR sera attesté à Briançon).
• 17 vendémiaire an V (8 octobre 1796) : Le registre des naissances donne l'explication de ce mariage étonnant d'un jeune homme de 17 ans à peine passés. La mariée était fortement enceinte : elle accouche quatre mois plus tard de jumeaux, Joseph et Claude, déclarés à la mairie par le clan Trucheur qui fait bloc autour du jeune père lequel est dit "tailleur d'habits".

•  27 ventôse an VII (17 mars 1799) et 16 prairial an IX (29 mai 1801) : Deux autres enfants viennent au monde, un fils, à nouveau prénommé Claude, et une fille, Anne. Le père est à chaque fois qualifié de tailleur d'habits. En 1801, la famille est domiciliée "rue Helvetius, section de l’Égalité" (c'est-à-dire rue Saint-Étienne).

"Dans les premières années de l’Empire", Beaune : Selon Ch. Aubertin (Quelques renseignements sur la musique & les musiciens à Beaune, 1891), Louis CUINIER et son beau-frère Émiland MOUGIN, dijonnais, font partie des musiciens actifs à Beaune, en compagnie de Philibert JOROT et son fils Émiland, de l'ancien organiste alsacien Jacques BRICKER, de Pierre DESFORGES devenu maître de chapelle à Notre-Dame... Aubertin cite également trois violonistes, "Denis" CHAUVENET, Nicolas DAUNAS et le jeune Sébastien DIOT.

• 11 vendémiaire an XI (3 octobre 1802) : Louis CUINIER, tailleur d'habits à Beaune, 22 ans, gendre du défunt, déclare le décès de son beau-père, le vitrier Jean-Baptiste Trucheur, dont on apprend alors qu'il était né d'un journalier à Châteauneuf (Eure-et-Loir), le 21 juin 1742. Il était veuf en premières noces de Marguerite Voisin (la mère de Claude TRUCHEUR) et mari en secondes noces de Jeanne Nicolas (la belle-mère de Louis CUINIER).

• Entre le 4 novembre 1802 et le 5 décembre 1808 : Cinq autres enfants CUINIER / Trucheur naissent à Beaune. Ces actes successifs et rapprochés dans le temps montrent comment Louis CUINIER oscille du métier de tailleur d'habit à celui de musicien : il est dit trois fois sur cinq "musicien". Par ailleurs, trois musiciens figurent parmi les dix témoins de déclaration : le trompette Pierre MARTIN, et les "musiciens" sans plus de précision Jacques BOILEAU et Casimir PLUMECOQ.

• 19 décembre 1815, Beaune : Un des administrateurs de l'hospice des malades de Beaune et le portier de l'établissement déclarent le décès, trois jours plus tôt, "le 16 du présent mois à 6 heures du soir au dit hospice" de Louis CUNIER, "musicien", demeurant à Beaune, époux de Jeanne Trucheur. Il n'avait pas encore 37 ans...

Mise à jour : 8 mars 2018

Sources
Ch. Aubertin, Quelques renseignements sur la musique à Beaune..., 1891 ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad21/ L 1381 ; F-Ad21/ NMD Beaune en ligne

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