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DANGEVILLE, Henri Jean (1742-1807)
État civil
NOM : DANGEVILLE     Prénom(s) : Henri Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : d'ANGEVILLE
DANGERVILLE
Henry
Date(s) : 1742-11-1  / 1807-8-9
Notes biographiques

 Né à Angers, fils d’un facteur d’orgue et de clavecin, Henri-Jean DANGEVILLE a mené une carrière d’organiste. Il est en poste à l’abbatiale Saint-Sauveur de Redon lorsqu’un incendie ravage les bâtiments en 1780. En 1790, il est organiste de l’abbaye Saint-Georges de Rennes sans que puisse être précisée sa date d’arrivée. Il meurt dans cette ville en 1807. La manière dont il vécut sous la Révolution, le Consulat et les premières années de l’Empire reste à documenter.

• 1er novembre 1742, Angers : Henry ou Henri-Jean DANGEVILLE est baptisé en l'église paroissiale de la Trinité par un chanoine du chapitre de Saint-Martin, un Tessé comme le parrain, ancien capitaine de vaisseau. Son père, "hh" [honnête ou honorable homme] Jean DANGEVILLE, est facteur d'orgues et de clavecin, présenté souvent comme "bourgeois de Paris" (et en effet, son acte de décès en 1779 le dira "natif de la Paroisse St-Nicolas ville de Paris"). Curieusement, l'acte de baptême de l'enfant omet de mentionner la marraine.

• Où Henri-Jean DANGEVILLE a-t-il acquis son bagage d'organiste ? Auprès de son père et des amis de celui-ci, ou dans une maîtrise d'enfants de chœur ? L'enquête reste à mener sur ce point.

• 11 novembre 1769, Angers : Les parents Dangeville établissent devant notaire leur consentement au futur mariage de leur fils. Peut-être est-ce à cette période que Henri-Jean DANGEVILLE quitte sa ville natale, nanti par précaution des papiers qui peuvent lui être nécessaires dans l'avenir ?

• [À une date qui reste à découvrir] : Henri-Jean DANGEVILLE devient organiste à Redon, dans le diocèse de Vannes (à 125 km de sa ville natale par l'itinéraire pédestre le plus direct). La petite ville de Redon, implantée au nord de la confluence de l'Oust et de la Vilaine, est située à 60 km au sud-ouest de Rennes, 50 km à l'est de Vannes et 60 km au nord-ouest de Nantes, soit à peu près à équidistance de ces trois villes. Sans doute l'organiste exerce-t-il à l'abbaye bénédictine Saint-Sauveur, reconstruite au XVIIe siècle par Richelieu. Il y existe alors de grandes orgues, au moins depuis le début du XVIIe siècle (mention de réparations effectuées en 1636, Ad35/ 3H15).

• 5 avril 1775, Rennes : Dans l'église Saint-Jean est célébré le mariage de Henri-Jean DANGEVILLE, organiste, et de Cécile Fescieux. Cette dernière, âgée d'environ 28 ans, est "originaire de la paroisse Saint-Nicolas de Nantes, et domiciliée de la même paroisse". Le marié, quant à lui, âgé de 33 ans, est "originaire de la paroisse de La Trinité de la ville d’Angers et domicilié de la ville de Rhedon, diocèse de Vannes". Les bans ont été publiés à Redon et à Saint-Nicolas de Nantes. Pourquoi le mariage a-t-il lieu à Rennes ?
Aucun enfant Dangeville ne figure dans les tables des baptêmes de Redon de 1775 à 1780.

• 25 octobre 1779, Angers : Son père, décédé la veille à l'âge de 65 ans, est inhumé au cimetière de La Trinité. Henri-Jean DANGEVILLE ne fait pas partie des témoins mentionnés.

• Mai 1780, Redon : Un grave incendie endommage fortement l'abbatiale Saint-Sauveur. On dit qu'il aurait éclaté à la suite d'une imprudence de l'organiste qui a laissé du feu dans l'orgue après avoir soudé quelques tuyaux... Cela pourrait marquer le moment où DANGEVILLE a été contraint de quitter Redon.

• 18 août 1781, Angers : Cécile Fescieux met au monde un fils, Henri-Emmanuel. Il est baptisé le lendemain dans l'église paroissiale Saint-Jacques. Il est fils du sieur DANGEVILLE, organiste. Ce dernier est absent à la cérémonie et rien dans l'acte n'indique où il exerce alors. Cet enfant est le seul petit Dangeville né paroisse Saint-Jacques d'Angers (dont les tables sont très précises).

• 28 octobre 1785, Angers : C'est paroisse Saint-Maurille que naît et est baptisée le même jour Anne "Cecille", fille de "Jean-Henry DANGEVILLE, organiste, et de Anne-Cecille Fessieux son épouse". Le parrain est "monsieur Jean-Baptiste de Berne Decotes, chevallier officier au régiment Dauphin Dragon", la marraine est l'épouse d'un greffier. Ils signent tous les deux, et comme lors du baptême de 1781, le père de l'enfant est dit "absent". On peut s'interroger sur le ou les lieu(x) où il exerce ce métier d'organiste qui lui est attribué sans hésitation, mais sans précision.

• 8 décembre 1788, Rennes : Décédée la veille "à la tour Lebat", âgée d'environ 42 ans, la demoiselle Anne-Cécile Fescieux est inhumée au cimetière de la paroisse Saint-Pierre-en-Saint-Georges. L'acte rappelle qu'elle était originaire de la paroisse Saint-Nicolas de Nantes et épouse du sieur Henri-Jean DANGEVILLE, sur lequel rien de plus n'est dit. Aucun baptême d'enfant Dangeveille n'a été détecté dans les jours ou les semaines qui précèdent.

1790, Rennes : DANGEVILLE est organiste de l'abbaye Saint-Georges. Les derniers comptes de l'abbaye, clos en janvier 1791, comportent la somme de 121 livres 9 sols versée "à Dangeville, organiste, pour reste de gages", sans que l'on sache à quelle durée d'exercice cette somme correspond (peut-être un semestre).
L'abbaye bénédictine de Saint-Georges est une abbaye de religieuses, dans leur quasi-totalité issues de familles nobles. Son orgue est l'un des bons instruments de Rennes au XVIIIe siècle. Construit au milieu du XVIIe siècle, sans doute par le facteur Jacques LEFEBVRE, il est décrit en 1792 comme "un orgue de huit pieds avec positif séparé et un cornet de récit avec pédale séparée, ayant trois soufflets", par le facteur Pierre TESSIER chargé de son estimation. Parmi ses titulaires antérieurs, on connaît Étienne LEPLAT (de 1732 à 1742). En 1792, cet orgue est transféré en l'église Saint-Sauveur, et c'est Suzanne-Félicité DEVARENNES qui est alors engagée pour le toucher.
• En mai 1790, DANGEVILLE, musicien, demeurant rue du Pré Botté, figure dans la liste des citoyens non éligibles.

• La trace de Henry-Jean DANGEVILLE se perd provisoirement. Est-il resté à Rennes ? Qu'a-t-il fait durant la Révolution ?

• 9 août 1807, Rennes : À midi, rue d'Antrain, décède Henry-Jean DANGEVILLE, organiste, âgé de 70 ans environ, natif d'Angers. Les deux administratifs qui déclarent le décès le lendemain ajoutent in-extremis en fin d'acte "le dit décédé veuf de Anne Cécile Fescieux". La mention de son métier d'organiste signifie-t-elle qu'il avait retrouvé une tribune aux lendemains de la Révolution ? On peut le penser.

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• 21 octobre 1827, Saint-Julien-de-Concelles [actuelle Loire-Atlantique] : Son fils, Henri-Emmanuel Dangeville, devenu "pintre et vitrier", décède "à la Sourderie en cette commune", où il était peut-être en train de travailler sur un chantier (car il est dit "domicilié de la commune de Montjean" et sa femme, Jacquine Guérin, est domiciliée, quant à elle, à Ingrande-sur-Loire). Curieusement ce décès n'est enregistré dans l'état civil de Saint-Julien-de-Concelles que le 30 novembre de la même année, sans explication particulière. Peut-être a-t-il fallu le temps de rassembler les papiers permettant d'identifier clairement cet artisan mort loin de chez lui. Toujours est-il que dans cet acte, le défunt est dit "fils de Henry-Jean DANGEVILLE, vivant organiste"...

Mise à jour : 7 avril 2020

Sources
F-Ad35/ L 337  ; F-Ad35/ L 1024 ; F-Ad49/ BMS Angers, St-Maurille ; F-Ad49/ BMS La Trinité ; F-Ad49/ BMS Saint-Jacques d'Angers ; F-AmRennes/ BMS St-Jean, Rennes ; F-AmRennes/ BMS St-Pierre-en-St-Georges ; F-AmRennes/ NMD Rennes ; Revue de l'Anjou, 1873

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