Login
Menu et informations
DANIELIS, Daniel (1635-1696)
État civil
NOM : DANIELIS     Prénom(s) : Daniel     Sexe : M
Date(s) : 1635-5-1  / 1696-9-17
Notes biographiques

Daniel DANIELIS est certainement LE grand maître de musique de la cathédrale de Vannes [Morbihan]. Successivement organiste à Liège [Belgique] et maître de chapelle à Güstrow [Allemagne], il est recruté à Vannes en 1684, après un échec au concours de la Chapelle royale à Versailles. Il y remplit simultanément les fonctions de maître de musique et d'organiste. C'est également dans la cité bretonne que ce père de famille change d'état puisque, devenu prêtre, il y est doté d'une archiprêtrise en 1687. Il est l'auteur d'une œuvre aussi abondante que diversifiée, reconnue et diffusée de son vivant, encore jouée au cours du siècle suivant.

• 1er mai 1635, Visé [Belgique] : Daniel DANIELIS naît et est baptisé.

• [années 1640] : Il est probablement enfant de chœur de la collégiale locale.

• 11 décembre 1657, Liège [Belgique] : Il est recruté comme organiste de la cathédrale Saint-Lambert de Liège. Il reçoit 20 florins de gages et doit participer à la psalmodie au chœur. Il semble démissionner en mai ou juin 1658 car il comprend qu'en qualité de laïc il ne pourra accéder à la stabilité et à la sécurité pécuniaire que confère un bénéfice ecclésiastique.

• printemps 1658, Spa [Belgique] : Il est remarqué par le duc Gustave-Adolphe de Mecklembourg-Güstrow.

• 20 juin 1658, Güstrow [Allemagne] :  Le duc le recrute en tant que chanteur (basse) de sa chapelle.

• Février 1661 : Il devient maître de chapelle à Güstrow, où il entretient des relations orageuses avec plusieurs de ses confrères allemands. Tout en conservant son poste, il effectue des séjours de quelques mois à quelques années dans d'autres institutions. Ainsi, courant 1664, il demande au duc de lui payer ses gages afin d'aller "se perfectionner dans [sa] profession", entendu "qu'un homme de [sa] profession ne peut vivre sans maistre" : il ne réapparaît à Güstrow qu'en mai 1665. En juillet 1669, il se trouve à Bruxelles. Puis, à partir de juin 1674, il séjourne longuement à Cologne.

• 19 juillet 1678 : DANIELIS, qui se trouve alors à Cologne, remercie le duc d'avoir recueilli ses quatre enfants à la mort de sa femme.

• 26 avril 1681 : Il obtient son congé et, muni d'une lettre de recommandation, il semble désireux de se mettre au service de l'évêque de Munster.

• avril 1683, Versailles [Yvelines] : Il se présente sans succès au concours organisé pour entrer à la chapelle royale. Ses concurrents sont notamment : Marc-Antoine CHARPENTIER, Pascal COLASSE, Michel DELALANDE, Nicolas GOUPILLET, Louis GRABU, Jean-François de LALOUETTE, Paolo LORENZANI, Jean MIGNON, Guillaume MINORET, Claude OUDOT, Louis BOUTEILLER... Il s'établit ensuite quelques temps à Paris où il semble tisser des relations et se forger une solide réputation dans le milieu musical. Malheureusement, ses efforts ne lui permettent pas de trouver de poste.

• 14 janvier 1684, Vannes [Morbihan] : Daniel DANIELIS est recruté en tant que maître de musique par le chapitre cathédral pour neuf ans. Son contrat stipule qu'il touchera 800 livres par an, un tonneau de froment rouge et les gains du chœur. Les chanoines attendent de lui qu'il fournisse chaque année la musique de deux messes et vêpres, un Te Deum, deux motets au Saint Sacrement, qui seront propriété du chapitre. Il doit également engager un sous-maître, participer au salaire d'un maître de grammaire, nourrir et vêtir les enfants de chœur. Dans la maison de la psallette, il découvre "plusieurs livres de musique les uns relliés de vau, et les autres, de papier blanc  et quelques uns de papier marbre avec un grand nombre de feille [sic] de musique le tout en confuzion" ainsi qu'une épinette.

• 1686 : Le chapitre lui confie le poste d'organiste à la mort de son ami Jacques MORLET. DANIELIS est d'ailleurs le parrain de l'une des filles de ce dernier. Il remplit les deux fonctions jusqu'à son décès, celle d'organiste lui rapportant 300 livres par an.
• 21 février 1687 : Devenu prêtre, DANIELIS est doté de l'une des archiprêtrises de la cathédrale à la place de DUJARDIN "a la charge de chanter & faire chanter la musique tant en ceste esglise cathdralle que partout ailleurs où il en sera requis".
• 1688 : Il compose la musique d'une pastorale intitulée Ménalque jouée au collège de Vannes en l'honneur de la nomination de François d'Argouges, le nouvel évêque. Ses nombreuses œuvres seront recopiées, transmises, chantées et jouées tout au long du XVIIIe siècle. Début 1710, le sous-chantre de la cathédrale, LE MAIGNAN, achève la copie d'un recueil de cinquante motets de DANIELIS ; l'année suivante, un choriste, FLAMMARION, est lui aussi chargé de recopier ses motets. La même année, PHILIDOR insère treize compositions du Liégeois dans Petits motets et élévations à 2, 3 ou 4 voix et quelques-uns avec des violons, où elle figurent aux côtés de pièces dues à LULLY, CARISSIMI, ROBERT et FOGGIA. A cette production religieuse difficile à quantifier, DANIELIS ajoute de nombreuses œuvres profanes : dès son séjour à Güstrow on sait en effet qu'il a écrit des ballets, les lieder... Et il ne faut pas oublier ses vraisemblables créations en qualité d'organiste.

• 10 mars 1690 : Le chapitre l'autorise à se rendre « à Paris ou ailleurs ou bon luy semblera pendant le temps de trois mois, passé que l’orgue de ceste Cathedralle soit mise en estat ».

• juin 1693 : L'évêque François d'Argouges le pourvoit de la chapellenie de Kerizonet et Tredazo desservie dans la cathédrale.

• 17 septembre 1696 : DANIELIS, maître de musique et de psallette, organiste et archiprêtre, décède et est inhumé le lendemain dans la cathédrale. Peu de temps avant sa mort, il a dû être naturalisé français "pour avoir esté douze années entierres en cette ville ou il a pris les ordres de sousdiacre, diacre et prestrise et a servy dans la cathedralle". Le 19 avril 1698, ses biens sont dispersés au cours d'une vente publique au profit du roi contestée par ses créanciers. C'est que, certainement négligent et dépensier, il avait mal géré la psallette. L'inventaire dressé le 12 novembre 1696 montre que sa bibliothèque contenait « grande quantitté de livres de musiques et d’autres pieces aussy de musique mais en feuilles volantes », « un thomes de breviaire », « un livre d’Italie », « un breviaire a quatre thomes », « trois livres de Mercure galant ».

• • • Catalogue de l'œuvre

Catherine CESSAC, Catalogue de l’œuvre de Daniel Danielis (1635-1696) (édition revue et augmentée), avril 2011.

Mise à jour : 27 octobre 2018

Sources
C.Cessac, L’œuvre de Daniel Danielis (1635-1696), 2003 ; F-Ad56/ 47 G 2 ; F-Ad56/ 53 G 12 ; F-Ad56/ 53 G 3/2 ; F-Ad56/ état civil en ligne ; F. Lesure, Dictionnaire musical des villes de province, 1999, Vannes, p. 310-311. ; G. Bourligueux, "La maîtrise de la cathédrale de Vannes au XVIIIe siècle », SHAB, 1969-1970

<<<< retour <<<<