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DARGEIN, Pierre (1761-1819)
État civil
NOM : DARGEIN     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DARGENS
DARGENT
Date(s) : 1761-12-7  / 1819
Notes biographiques

Pierre DARGEIN est organiste du monastère Saint-Martin de Layrac [aujourd'hui dans le Lot-et-Garonne] à la fin de l'Ancien Régime. On apprend incidemment qu'il jouait aussi du violon. Après le Concordat, il devient organiste de la cathédrale d'Auch et se trouve à l'origine d'une dynastie musicale.

• 7 décembre 1761, Saint-Lizier [Ariège] : Pierre DARGEIN naît à Saint-Lizier, siège du diocèse de Couserans, de François DARGEIN, organiste de la cathédrale, et de Claude Nicolas.

• 8 octobre 1779, Saint-Lizier : Son père, François DARGEIN, meurt à l'âge d'environ 55 ans. Pierre a alors 18 ans : a-t-il postulé à la succession de son père ?

• [Avant 1784], Cazères [Haute-Garonne] : Pierre "DARGENT" est clerc tonsuré et organiste de l'église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption. Il se propose au poste de régent des écoles primaires de Cazères, ce que l'évêque de Rieux lui interdit. Pierre DARGENT se retire, emportant par dépit la clef des classes. Cazères est situé dans la plaine, à 30 km au nord de Saint-Lizier.

• 24 février 1784, Saint-Lizier : Le sieur Pierre DARGEIN, "organiste", est parrain d'un enfant abandonné, né "de parents inconnus" et "trouvé au bout du pont". La sage-femme ayant dit "que le dit enfant pouvait être né environ de deux à trois jours", il est baptisé sous conditions. Ce baptême a le grand intérêt de montrer qu'après la déception professionnelle éprouvée à Cazères, Pierre DARGEIN est revenu provisoirement dans sa ville natale. Y a-t-il exercé quelque temps ?

• 25 mai 1785, Layrac [Lot-et-Garonne] : DARGEIN entre comme organiste au service du monastère bénédictin Saint-Martin de Layrac, situé à quelque 150 km au nord de sa ville natale. 

1790, Layrac : Pierre DARGEIN est toujours organiste du monastère de Layrac. Ses honoraires sont de 500 livres par an.
• 31 décembre 1790, Layrac : DARGEIN continue de toucher l'orgue du monastère malgré la perte de son revenu occasionnée par la suppression des ordres religieux.
• Novembre 1790, Agen : Il adresse une pétition au directoire du district d'Agen pour obtenir un traitement, "sa situation se trouvant des plus tristes". Sa demande est accompagnée d'un certificat de baptême. L'absence de toute allusion à une famille à nourrir incite à le supposer célibataire.

• 24 avril 1791, Layrac : Le maire de la commune souhaite que l'orgue de l'église du monastère, devenue paroissiale, "ne restât pas inutile" et que DARGEIN continue de le toucher. Son vœu est accompagné de considérations sur l'utilité de la musique, "art merveilleux [qui] appartient à la musique et  la religion". À la suite de cela, la municipalité décide d'imposer une somme annuelle de 300 livres à titre de gages pour DARGEIN. Celui-ci sera désormais "chargé de toucher l’orgue pendant les offices divins et dans toutes les occasions extraordinaires, sur l’avis qui lui en sera donné par la municipalité", tenu d'entretenir l'orgue et de "montrer et enseigner la musique vocale et instrumentale à ceux des habitants qui voudront se rendre à son logis ; et cela en donnant une leçon par jour, moyennant le prix de 3 livres par mois, sans pouvoir exiger davantage, et sans autre relâchement que le temps des vacances et les dimanches, jeudis et fêtes de la semaine".
• 11 mai 1791, Agen : Le directoire du district d'Agen estime "[qu']Il n'y a pas de nécessité qu'il soit touché de l'orgue de l'église [de Layrac]".
• 12 juin 1791, Layrac : Dix députés de la Société des Amis de la Constitution demandent que l’air "de la fédération générale", chanté le 14 juillet, "qu’on était dans l’usage de toucher sur l’orgue les dimanches et fêtes, ne fut point prohibé à l’organiste", comme l’ont demandé quelques particuliers, car cela "produirait un mauvais effet parmi le peuple, tandis que cet air ne peut que l’égayer sans nuire à personne". La municipalité approuve et autorise l’organiste à continuer à jouer "cet air gai et joyeux qu’on appelle Ça ira ! Ça ira !".
• 15 novembre 1791, Agen : Le directoire du district d'Agen enregistre sa pétition et note qu'il a continué à toucher l'orgue jusqu'à ce jour, sans revenu.

• 28 octobre 1792, Layrac : DARGEIN participe à une fête civique précédée d'un Te Deum. Il est "prié de se concerter avec les musiciens pour donner au chant de la dite hymne [la Marseillaise] toute l'harmonie dont elle est susceptible".

• 5 décembre 1793, Layrac : En compagnie de deux autres habitants, DARGEIN est requis pour accompagner au violon "la voix des citoyennes qui chanteront des hymnes en l'honneur de la Liberté et de l'Egalité" lors d'une fête de la Raison prévue le 10 du même mois. Démantelé en janvier 1794, l'orgue fut transporté à Saint-Caprais d'Agen.

• 6 avril 1794, Layrac : La Société populaire impose DARGEIN parmi les nouveaux membres du Conseil général de la commune.
• 28 juillet 1794, Layrac : Professeur de musique, il se marie avec Josèphe Françoise Delpech, fille d'un notaire. Le 8 décembre suivant, il déclare la naissance de leur premier enfant, Joseph Didier.
• Novembre 1794, Layrac : Sur proposition de la Société populaire, DARGEIN (qualifié de "notable") devient officier municipal.

• 1796-1800, Layrac : Trois autres enfants viennent au monde. Pierre (17 juillet 1796), Marie Joseph (22 avril 1798) et Pierre (4 mars 1800); jamais les actes ne mentionnent l'activité musicale de pierre; il signe en revanche, de nombreuses fois comme officier public au bas des actes d'état-civil de la commune.

• Vers 1802, Auch : DARGEIN est nommé sur concours organiste de la cathédrale Sainte-Marie.

• 1819, Auch : Après le décès de Pierre DARGEIN, son fils aîné Pierre-Adolphe (1796-1848) lui succède. Après celui-ci, un autre fils de Pierre DARGEIN, Mathieu-Aimé DARGEIN (1812-1882), occupera cette place de 1846 à 1882. Ce dernier eut pour descendant Aimé KUNCK (1877-1958), directeur du Conservatoire de Toulouse. Pierre DARGEIN est ainsi membre d'une dynastie musicale en activité dans le grand Midi toulousain de l'Ancien Régime à nos jours.

Mise à jour : 4 mai 2019

Sources
Abbé Dubourg, La paroisse de Layrac…, 1912 ; F-Ad09 / BMS St-Lizier en ligne  ; F-Ad09/ 5E 4388, Saint-Lizier ; F-Ad09/ BMS (1697-1792), St-Lizier ; F-Ad09/ G 95 ; F-Ad47/ 1 Q 30 ; F-Ad47/ 4_E_149_10 ; F-Ad47/ 4_E_149_11 ; F-Ad47/ 4_E_149_9 ; F-Ad47/ L 553 ; F-Ad47/ L 556 ; J. Barada, Toulouse et la vie toulousaine de 1786 à 1822..., 1932 ; P.Guillot, Dictionnaire organistes français…, 2003

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