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DEBATZ , Louis (1669-1757)
État civil
NOM : DEBATZ      Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DEBAST
DEBATS
DE BAST
DEBAS
DE BATZ
DEBA
Date(s) : 1669-3-28   / 1757-7-28 
Notes biographiques

Louis DEBATZ est originaire de Picardie. Par une trajectoire inconnue, il est venu s'établir en la capitale du Dauphiné. Pendant un demi-siècle, il est le principal organiste de Grenoble, souvent titulaire des orgues de ses deux établissements principaux : la cathédrale Notre-Dame et la collégiale Saint-André. Il joue aussi du clavecin en ville avec l'aristocratique Académie du Concert. Il garde la maîtrise de son art jusqu'à sa démission de Saint-André en 1755. Rien n'indique qu'il ait fondé une famille à Grenoble. Son possible état de clerc n'est pas non plus attesté.

• 28 mars 1669, Nogent-l'Artaud [Aisne] : Né dans ce petit bourg établi sur les rives de la Marne et proche de Château-Thierry, Louis DE BATZ y est baptisé le 30 mars. Il est fils de Louis De Batz et de Magdeleine Labour.

• 1669-1706, [lieu ?] : Ce long fragment de sa vie nous est encore inconnu. Ces 37 années sont pourtant celles de sa formation générale et musicale, à l'issue de laquelle Louis DEBATZ devient organiste à Grenoble.

• 1712, Grenoble : Louis DEBATZ est installé à Grenoble depuis assez longtemps – depuis 1706, suivant J.-M. Baffert (1996) – pour y disposer d'un réseau de sociabilité. Louis DE BATZ, organiste de Notre-Dame et âgé de 43 ans, est en effet témoin au mariage de Louis-Charles DENIBAS, maître joueur d'instruments.

• 23 novembre 1722, Grenoble : Les délibérations capitulaires de la collégiale Saint-André nous apprennent que  "monsieur de Valbonais [...] premier Président de la chambre des comptes a formé le dessein de faire achever les orgues de l’Église, et de fonder un organiste a perpetuité". Le chapitre charge "Mr Declemes" d'établir un état des dépenses nécessaires à ce but et ce "conjointement avec le Sr Deba organiste de la cathedralle". Ainsi Louis DEBATZ, déjà l'organiste de la cathédrale, est-il en relation étroite avec le chapitre de Saint-André, peut-être même titulaire de cette seconde tribune.

• 27 août 1725, Grenoble : Une association d'aristocrates s'est organisée depuis peu en Académie du Concert pour faire de la musique. Elle n'est pas sans attirer aussi les musiciens d'Église. Une correspondance de 1725 entre les marquis de Grammont et de Valbonnais (1719-1729) nous rapporte que l'Académie compte sur l'organiste Louis DE BATZ pour participer, avec "son clavecin bien accordé et bien emplumé", au Concert de Grenoble. Sa participation de claveciniste ne s'est probablement pas limitée à cette occasion.

• 5 mai 1726, Grenoble : L'organiste Louis DEBATZ prête à son employeur, le chapitre de Saint-André, la somme de 1000 (mille) livres pour améliorer l'orgue. C'est ce que rappelle, le 2 décembre 1757, le rédacteur des registres capitulaires de cette collégiale : "A été representé que Sieur Louis De Bats Me de musique et organiste a prèté la somme de mil livres le 5e may 1726 qui ont été employés a payer l’etaing acheté a Geneves pour les tuyaux de l’orgue de l’Église". Ne pouvant, faute de moyens, rembourser ce prêt, le chapitre "promet s’oblige de payer annuellement et a perpetuite aud. Sr De Bats une rente ou pension de cinquante livres".

• 27 août 1728, Grenoble : Paroisse Saint-Hugues, au baptême de Louis, fils de Pierre-Joseph Ravisse, maître potier d’étain, le parrain est Louis DEBATZ, organiste de la cathédrale.

• 13 mai 1737, Grenoble : Louis DE BATZ, "organiste des églises de la ville" est présent au mariage de François-Antoine Tanzi (sculpteur sur marbre : c’est à lui qu’on doit l’autel de Sainte-Marie-d’en-Haut), natif de Carrare en Italie, fils de feu Archange Tanzi et d’Angélique-Catherine Franqui, avec Claire Sauze, fille de feu Claude Sauze, bourgeois. Par "églises de la ville", il faut entendre les deux principales églises : la collégiale Saint-André et la cathédrale Notre-Dame.

• 1739, Grenoble : Les rôles de capitation indiquent, rue des Prêtres, "Debas", organiste. L'organiste Louis DEBATZ est capité pour 6 livres et affiche donc un revenu deux à trois fois supérieur à celui des six musiciens indépendants observés par ailleurs, si les agents de la capitation ont bien estimé les différents revenus.

• 1746-1757, Grenoble : L'historien et archiviste grenoblois E. Maignien (1887) écrit dans "Les artistes..." que, pour les années 1746-1757, Louis DEBATZ est organiste à la cathédrale Notre-Dame.

• 2 décembre 1755, Grenoble : Dans les registres capitulaires de la collégiale Saint-André, l'organiste Louis DEBATS est mentionné comme démissionnaire "attendu son grand age et ses infirmités". Il a en effet 86 ans. Son remplaçant est désigné : "Sur quoy a eté deliberé que M. Berger qui a dejà joué de l'orgue depuis une année est nommé a la place dud. Sr Debats et que ses appointements couvriront a raison de cent cinquante livres annuellement". Mais quel BERGER ? Louis-Marie BERGER DE LA RIVOIRE, fils aîné, n’a que 6 ans en 1754. Le nouveau titulaire est donc Antoine-Joseph BERGER, le père, déjà organiste en d'autres église de Grenoble.

• 28 juillet 1757, Grenoble : Décédé ce jour, l'organiste Louis DEBATZ reçoit le lendemain sa sépulture en l'église paroissiale Saint-Hugues. Ne sont présents que deux témoins : Claude Arrin, illettré, et de François Dampned. La formule "de l'église" utilisée dans "Sr Louis Debast organiste de l’église decedé hier" signifie généralement qu'il s'agit de la cathédrale. Or l'organiste venait de démissionner deux ans plus tôt de son poste à la collégiale Saint-André. Ce qui confirme qu'il a, durant de nombreuses années, été titulaire des orgues des deux églises, comme le sera, dans les années 1770, l'organiste Antoine-Joseph BERGER père. Ce qui interroge aussi sur l’existence d'un éventuel assistant.

Mise à jour : 9 août 2022

Sources
E. Maignien, Les artistes grenoblois, 1887 ; F-Ad02/ BMS Nogent-l'Artaud ; F-Ad38/ 15G456 ; F-Ad38/ 15G457 ; F-Ad38/ BMS Grenoble, Saint-Hugues ; F-Am Grenoble/ Inventaire Sommaire/ GG 104 /GG 172 / CC 167 ; F-Bm Grenoble/ R.10434 ; L. Royer, Les musiciens de Saint-André de Grenoble, 1938

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