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DELANOIX, Pierre François (1714-1798 av.)

DELANOIX, Pierre François (1714-1798 av.)

État civil
NOM : DELANOIX     Prénom(s) : Pierre François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DELANNOYS
LANOIS
LANOIX
DE LANOIX
DELANOY
Date(s) : 1714-7-23   / 1798-9-23 av.
Notes biographiques

Pierre François DELANOIX, fils d'un marchand angevin, débute assez tardivement (à 31 ans) sa carrière d'organiste en Bretagne, entre Rennes et Vitré, dans deux modestes collégiales, à La Guerche puis Champeaux. Son manque d'exactitude dans l'accomplissement de ses devoirs lui vaut de nombreux rappels à l'ordre et un renvoi. En 1777, il devient le dernier organiste de la collégiale royale de Chinon en Touraine et assume également une fonction cantorale. Après la perte de son emploi, il regagne la Bretagne où vivent deux de ses filles mais on perd alors sa trace. Est-il mort sur le chemin de Vitré?

• 23 juillet 1714, Angers : Pierre François DELANOIX est baptisé paroisse Saint-Martin. Il est fils de Mathieu Delanoix, "marchand" (1708) et de Renée Raimbault, sa seconde épouse.

• 26 décembre 1745, Angers : Le corps de son père, Mathieu De Lanoix, âgé de 80 ans environ, est inhumé dans le cimetière paroissial Saint-Jacques. Il était veuf en premières noces d'Urbanne Lemesle et époux en secondes noces de Renée Raimbault. Ses deux fils sont présents et signent l'acte ["J.Delanoix, François Delanoix"].

• [avant octobre 1746 ?] : François DELANOIX entre au service de l'Église, "à Bass" (peut-être Saint-Guenolé de Batz-sur-Mer?), le premier poste qu'il évoque dans sa requête de 1790.

• 21 octobre 1746, La Guerche [Ille-et-Vilaine] : Les travaux sur l'orgue étant terminés, le sieur DELANOIX est reçu pour organiste de la collégiale, à raison de 200 livres par an et 20 livres de gratification, qui courront à compter du 1er octobre. Comme les "fonds assurés pour le payement de l'organiste" ne représentent que 103 livres par an, le chapitre décide "d'une voix unanime que chaque chanoine tant présent qu'absent contribuera de dix livres pour chacun an pour parachever les gages du dit organiste". Malgré l'affirmation de l'unanimité, il se peut qu'il y ait eu quelques grincements de dents capitulaires, car deux chanoines se retirent sans signer la délibération. Le détail des obligations de service de l'organiste est donné. Il "sera tenu de toucher l'orgue aux premières vespres des dimanches et fêtes et les mêmes jours de fêtes et dimanche de toucher sçavoir aux te Deum, à l'hymne des Laudes et au Benedictus, à la Grande Messe et au vespres, à tous les saluts et messes du Saint sacrement, la grande Messe du jour Saint Yves...".

• 8 mai 1747, Rannée [Ille-et-Vilaine] : Dans ce petit bourg juste au sud de La Guerche, qui est le siège de la paroisse, Pierre-François DELANOIX, dont on ne précise pas la profession, se marie avec Jeanne-Perrine Delaunay. L'acte est très sec et ne permet pas de bien connaître les origines des époux.

• 16 février 1748, Rannée : Leur premier enfant, François Jacques Pierre, voit le jour.

• 16 décembre 1768, La Guerche : Jean-François BERTRAND, précédemment organiste à Champeaux, est reçu pour organiste de la collégiale de La Guerche à compter du 1er janvier 1769, à la place de DELANOIX, qui est congédié. Les chanoines de La Guerche lui reprochent de n'être "en état de toucher qu'un peu le plein chant" et de "gâter" l'orgue "par la pesanteur de sa main". De plus, il est incapable de l'entretenir correctement, alors que Jean-François Bertrand, par son milieu familial, a un bagage de facteur d'orgues.

• 1769-1771 : Que devient Pierre-François DELANOIX durant ces deux années et demie ? Dans la requête qu'il rédige en 1790, il évoque en premier un poste à l'église paroissiale de "Bass" mais il semble être passé directement d'Angers (1745) à La Guerche (1746), sauf à penser qu'il était revenu en Anjou au moment de la mort de son père ; il fait toutefois démarrer sa carrière de 1746-1747 dans sa requête puisqu'il évoque 43 années de service. Peut-on penser qu'il serait en poste en 1769-1771 à l'église Saint-Guenolé de Batz-sur-Mer ? Se pose le problème de l'éloignement de ce lieu, situé près de Guérande, alors que jusqu'alors DELANOIX est resté aux environs de Vitré. Il existait bien des orgues dans cette petite église de Batz dont la mécanique est refaite en 1772 par le facteur d'orgues parisien Jean LE ROY. Des investigations dans les registres paroissiaux du 1er janvier 1769 au 30 juin 1770 n'ont rien donné.

• 9 août 1771, Champeaux [Ille-et-Vilaine] : Pierre-François DELANOIX est reçu comme organiste à la collégiale Sainte Marie-Madeleine. Il semble succéder "par mécontentement" [des chanoines] à un certain Jean POUILLARD qui était en poste depuis janvier 1769 et avait lui-même pris la suite de Jean-François BERTRAND. Il est précisé que DELANOIX a été choisi entre plusieurs candidats.

• [1776], Champeaux : DELANOIX est réprimandé pour négligences car il laisse l’orgue désaccordé, il n'est pas assez assidu à donner les deux leçons de chant quotidiennes aux enfants de chœur qui sont prévues dans ses attributions. L'organiste promet d'abord se s’amender – avant d’annoncer trois mois plus tard son départ pour Chinon "dont les appointements sont plus considérables".
Sans doute quitte-t-il Champeaux au début de mars 1777. Il y est remplacé en octobre 1777 par Jacquine BOBE-DESALLE.

• 24 mars 1777, Chinon [Indre-et-Loire] : DELANOIX arrive à la collégiale Saint-Mexme et commence à y exercer, mais on ne sait rien de son prédécesseur.
• 17 juin 1777, Chinon : "Le même jour s'est présenté François de Lanoix, du diocèse et ville d'Angers, lequel nous a supplié de le recevoir en qualité d'organiste et chantre de cette Eglise sur quoi, le chapitre délibérant a reçu et reçoit ledit François de Lanoix en qualité d'organiste et chantre aux honoraires et gages ordinaires qui sont de 24 livres par mois et ce à compter du 24 mars dernier et ce pour tant et si longtems qu'il plaira au chapitre et que ledit Lanoix rendra service à l'Eglise et remplira exactement ses devoirs".

• 11 janvier 1785, Vitré [Ille-et-Vilaine] : Marie-Françoise-Perrine, fille de Pierre-François DELANOIX et de Jeanne-Perrine Delaunay, se marie à Jacques Moricel. Les parents ont signé une procuration portant leur consentement le 7 décembre précédent devant Bernier, notaire à Chinon.

1790, Chinon : François DELANOIX, 76 ans, est toujours organiste et chantre de la collégiale Saint-Mexme. Il y côtoie trois chantres, Jean Alexis MEREL DELISLE, Jean COULON, Louis JUETTE, un maître de musique, Pierre Jean François BOUCHER et quatre enfants de chœur. Ses gages doivent s'élever à 388 livres par an. DELANOIX rédige une supplique à l'intention du directoire du district dans lequel il récapitule les étapes de sa carrière à partir de 1747, sans mentionner celle de La Guerche, où il a pourtant passé plus de 22 ans.

• 13 août 1791, Chinon : Le district lui accorde un secours provisoire de 100 livres.

• 20 juin 1792, Tours : Le directoire du département réaffirme que sa pension a été fixée à 200 livres par an mais un tableau du 8 novembre indique que DELANOIX touchait une pension annuelle de 324 livres; il perçoit un trimestre de 81 livres.

• 17 mars 1794, Chinon : À la demande du citoyen Duclos, on procède à l'inventaire des effets laissés par le couple Delanoix dans les deux chambres qu'il occupait "par charité" grâce à l'entremise de l'ancien curé Baugé. L'acte mentionne que François et son épouse se sont retirés à Vitré au sein de leur famille. Il reste peu de choses dans ces pièces, le couple a dû prendre l’essentiel en partant car ce qui reste est en mauvais ou très mauvais état, tant les rares meubles que les vêtements dont "trois surplis, cinq draps, un capuchon, une soutarine…, une petite canne". On relève la mention de "plusieurs livres à l’usage du sr lanoix", des paniers "ou sont plusieurs anciens papiers" ; une petite malle avec des effets de femme, deux paniers de femme.

• 23 septembre 1798, Vitré : François DELANOIX est déjà mort au moment du décès de son épouse Perrine qui réside alors au domicile de leur fille Marie, rue Nantaise. Celle-ci, âgée de 50 ans, est mariée à Pierre Morel, "vivant de son bien". Son nom n'a pas été relevé dans les tables décennales des décès de la ville [mais il manque des pages].

Mise à jour : 19 décembre 2019

Sources
Courriel M.-Cl. Mussat, mai 2008 ; F-Ad35/ 1 G 462-1 ; F-Ad35/ 10 NUM 35235 86 ; F-Ad35/ 10 NUM35/ 235/ 87 ; F-Ad35/ 10NUM35/ 360/ 9 ; F-Ad35/ 1G 433-1 ; F-Ad37/ 1Q 133 ; F-Ad37/ 2 L 285 ; F-Ad37/ 2L 803 ; F-Ad37/ L 624 ; F-Ad49/ non coté ; F-An/ F19/1128 ; J.Quéniart, "De modestes institutions…", Musique en Bretagne…, 2003 ; S.Morvézen (dir.), Orgues en Ille-et-Vilaine, 2005

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