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DELESTRE, Pierre (1752-1844)
État civil
NOM : DELESTRE     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DELAISTRE
DE L'AISTRE
DE L'ÊTRE
Date(s) : 1752-12-13   / 1844-10-20 
Notes biographiques

Né en Picardie en 1752, Pierre DELESTRE (ou DELAISTRE, ou autres variantes) acquiert sa formation musicale en étant enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame de Senlis. Puis il est reçu comme basson à la cathédrale Notre-Dame de Luçon [Vendée]. Il y joue du basson durant 17 années jusqu'à la dissolution du chapitre. Par la suite il devient "employé aux vivres" puis instituteur en 1804. Jusqu'à sa mort, à Luçon en 1844, à l'âge avancé de 93 ans, on ne sait pas exactement ce qu'il devient.

• 13 décembre 1752, Chamant [Oise] : Pierre DELESTRE fils de Pierre Delestre (qui en 1758 est manouvrier) et de Marie-Anne Parisin, naît et est baptisé dans ce village situé à une petite dizaine de km de Senlis.
 
• Entre 1764 et 1773, Senlis : Selon ses déclarations de  1790-91 Pierre DELESTRE aurait été employé pendant dix ans dans "une autre église" qui n'est pas nommée. Le dépouillement des registres capitulaires révèle qu'il a été en réalité enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame de Senlis en Picardie [aujourd'hui dans l'Oise]. Il y a été formé par le maître de musique Nicolas-Médard FOY et y a côtoyé Charles-Denis BOUTROY, enfant de chœur à peu près en même temps que lui.
• 6 septembre 1773, Senlis : Les enfants de chœur comparaissent en chapitre "selon l'usage et ont été interrogés sur leur progrès dans la musique et dans le latin". Le chapitre décide de conserver le "premier enfant de chœur [DELAISTRE] encore six mois".
• 11 octobre 1773, Senlis  : Une attestation de vie et de mœurs est donnée à DELESTRE, "grand enfant de chœur qui a trouvé un poste ou il doit se rendre incessamment". Il a été décidé que "le basson dont le chapitre a fait les avances au grand enfant de chœur lui seroit accordé en pur don a raison des services qu'il a rendu soit a la maitrise soit a l’église".
• 18 octobre 1773, Senlis : Un concours est annoncé pour procéder au choix de l'enfant de chœur qui remplacera DELAISTRE. C'est Nicolas-Jean-Marie PAYEN qui est reçu.

• 12 novembre 1773, Luçon [Vendée] : "Le Sieur Pierre de L'Être" est reçu comme basson à la cathédrale Notre-Dame, pour les gages et appointements de 500 livres par an "et les petits Rôles". Par les chemins les plus directs, on compte près de 460 kilomètres de marche entre Senlis et Luçon.

• 14 février 1777, Luçon : Officier de la musique de la cathédrale, Pierre DELESTRE signe comme témoin au mariage de Denis PILORGET, lui aussi officier de la musique de la cathédrale, originaire de la paroisse Saint-Rieul de Senlis, avec Françoise Mignard. Y a t-il un lien entre la présence de ces deux musiciens venus de Picardie à la cathédrale de Luçon ? Sont également présents Jean François PRÉAU, Jean Louis MOREAU, François SALOMON et Claude Michel SYROLLE, "tous officiers de la musique de la cathédrale et amis du mari".
• 12 mai 1777, Luçon : Le Chapitre "satisfait de la bonne conduite du sieur Pierre de Lêtre bassonlui a accordé 400 livres en titre ad vitam. Cela signifie que même s'il devient, l'âge venu, incapable de servir le chapitre, il recevra toujours a minima cette somme chaque année. C'est une garantie d'avenir importante, destinée à stabiliser le musicien dans un poste.
• 23 septembre 1777, Luçon : Pierre DELESTRE est le parrain de Pierre-Deny-Claude, fils de Denis PILORGET, musicien de la cathédrale de Luçon.

• 13 mars 1779, Luçon : Pierre DELESTRE est présent à la sépulture de Charlotte Maçon, épouse du musicien Claude VILNET, de même que les musiciens PRÉAU, CORNEAU et PILORGET.

• 26 juillet 1780, Luçon : À son tour, Pierre ROSSIGNOL, l'organiste, choisit Pierre DELESTRE pour être le parrain de son fils Pierre-François.

• 22 juillet 1782, Luçon : Le contrat de mariage du Sieur Pierre DELAISTRE, Musicien, et de damoiselle Marie-Magdeleine Besnard, fille majeure, est signé ce jour devant les notaires de la ville. Aucune communauté de biens, meubles et immeubles, entre les futurs n'a été convenue. Par ce fait ils dérogent à la coutume de la province du Poitou. La future a déclaré n'avoir "aucuns meubles sinon ceux servant à l'usage de sa personne" alors que les meubles et effets de l'époux consistent en : "un lit complet, une paire de presse fermant à clefs, un vaisselier, un garde-manger, deux tables, une garniture de cheminée, une poêle à frire, un chaudron de cuivre jaune, une douzaine de chaises, trois douzaines d'assiettes de fayence [...]" Ce contrat s'est conclu en présence de Denis PILORGET, officier de la musique de l'église cathédrale de cette ville qui porte la procuration des parents Delaistre, de Jean-Léon Amond, prêtre, chanoine hebdomadier, Jean-Pierre Savignac, huissier et Marie Bibard son épouse, Marie-Louise Charrier veuve de François Goubaud, et Françoise Mignard, épouse de Denis PILORGET. La future est quant à elle assistée de son beau-frère, Jacques CORNUAU, officier de musique de la même église cathédrale, et de ses deux sœurs, Marie-Françoise Besnard, épouse dudit sieur Cornuau, et damoiselle Anne Besnard.
• 23 juillet 1782, Luçon : Le mariage de Pierre DELAISTRE et de Marie-Madeleine Besnard est célébré le lendemain. Le marié, natif de Chamant dans le diocèse de Senlis, est dit "officier de la musique de la cathédrale de Luçon". Comme lors de la signature du contrat la veille, la procuration de ses parents est à nouveau portée par Denis PILORGET, ce qui confirme les liens entre ces deux musiciens picards. La mariée étant originaire des Sables d'Olonne, on peut imaginer que c'est par l'intermédiaire du serpent CORNEAU, présent à ce mariage, son beau-frère, qu'elle a noué connaissance avec Pierre DELAISTRE.
• 21 octobre 1782, Luçon : Le Chapitre a augmenté les appointemens des "sieurs SIROL, PILORGET & DE LESTRE musiciens de cette église" à 600 livres par an  "y compris les petits rôles, le tout sujet à la pointe, la quelle augmentation commencera à courir le 1er novembre prochain".

• 8 juillet 1783, Luçon : Pierre DELESTRE, officier de la musique de la cathédrale et Madeleine Besnard ont un garçon baptisé à la maison et mort tout de suite après sa naissance. Il est inhumé dans le cimetière le lendemain.

• 28 octobre 1785, Luçon : La liste des membres du bas chœur de la cathédrale Notre-Dame est dressée à l'occasion du premier chapitre général tenu après le début du dernier registre capitulaire. Maître Jean-Baptiste LEBRASSE est "symphoniarca" – c'est-à-dire maître de musique. Tous qualifiés de "magister", les choristes alors en poste sont énumérés dans l'ordre suivant, qui suit vraisemblablement celui de leur ancienneté locale : Claude VILNET, Louis MOREAU, Michel SIROL, François PRÉAU, Jean René CORNAU, Denis PILORGET, Pierre DELESTRE, Antoine REY, Louis Simon HILARIOT et Louis-Guillaume PAQUIN.
• 25 décembre 1785, Luçon : Pierre DELESTRE, officier de la musique de la cathédrale, et son épouse ont ensuite une fille, Marie-Victoire, dont le parrain est Jean-Léon Hamon, prêtre hebdomadier de la cathédrale, qui a célébré le baptême.

• 2 juin 1786, Luçon : À l'occasion d'un autre chapitre général est dressée une nouvelle liste des choristes de la cathédrale Notre-Dame, exactement similaire à la précédente.
• 27 octobre 1786 : La liste du chapitre d'hiver est bouleversée par la disparition, survenue entre temps, de deux choristes (François PRÉAU et Louis MOREAU) et le recrutement de Paul-François-Spire LAFOSSE.

• Mars 1787, Luçon : Au début du mois, le chapitre ayant fait le constat que ses comptes sont en déficit, prend diverses décisions de rétorsion budgétaire, dont celle de réduire les gages versés aux musiciens ("les musiciens de cette église, vu la conduite peu exacte de quelques uns, le défaut de talent des autres, seront tous réduits, les basses contre exceptés, à leur titre").
• Avril 1787 : Moins d'un mois après cette décision, et après un bref épisode de 'grève du chant' par les musiciens le dimanche des Rameaux, le chapitre rend leurs appointements antérieurs à trois d'entre eux, SIROL, PILORGET  et DELESTRE, mais en les chargeant de fonctions supplémentaires. Le sieur DELÊTRE doit désormais "faire les fonctions de sous sacriste".
• 26 octobre 1787, Luçon: La liste des musiciens de la cathédrale Notre-Dame établie à l'occasion du chapitre général d'hiver comporte 9 noms. Ils sont énumérés dans l'ordre suivant : Michel SIROL, Claude VILNET, Louis-Simon HILARIOT, Jacques-René CORNAU, Denis PILORGET, Pierre DELESTRE, Antoine REY, Paul-François-Spire LAFOSSE et Jean-Louis Emmanuel HUET, le dernier reçu (fin août 1787).

• 9 mai 1788 : La liste dressée pour le chapitre dit d'été est exactement similaire à celle du mois d'octobre précédent.

• 14 août 1789 : DELESTRE reçoit 10 écus du chapitre pour avoir "donné les billets au Peuple pour lui procurer le pain à trois sols".

1790, Luçon : Pierre DELESTRE est toujours basson à la cathédrale Notre-Dame de Luçon, où il exerce depuis 17 ans. Il y côtoie l'organiste Pierre ROSSIGNOL, les "choristes" Claude VILNET, Antoine REY, Louis HILARIOT, Jean-Louis-Emmanuel HUET et Jacques-René CORNEAU, ainsi que les deux derniers reçus, Pierre ROBIN et Jean-Baptiste Louis HERBULOT, sous la responsabilité de Michel Claude SIROL. DELESTRE bénéficie d'un traitement annuel de 682 livres et a l'assurance d'un viager de 400 livres. Âgé de 38 ans, il est marié et a une fille. À ses 17 ans à Luçon s'ajoutent 10 ans dans une autre église, ce qui lui fait en tout 27 ans de service. Il fait une demande de pension au Comité ecclésiastique.
Le département lui accorde 400 livres de traitement.

• 28 juillet 1795, Luçon : Lorsque l'ancien maître de la psallette, Michel Claude SIROL, meurt à l'âge de 57 ans, son acte de décès est établi en présence de sa voisine Madeleine Besnard, 45 ans, épouse du citoyen DELESTRE, qui est devenu "employé aux vivres".

• 3 ventôse an V (21 février 1797), Luçon : La signature de DELESTRE se reconnaît au milieu des nombreux parents et amis qui entourent Aimée-Julie, fille de son ancien collège René BENOIST de RIGNY, lors de son mariage avec un officier de santé nommé Louis Chatelain.

• 1er mars 1804, Luçon : Pierre DELESTRE, 51 ans, alors "instituteur", est présent lors de la rédaction de l'acte de décès de Jacques-René CORNEAU, "ex-musicien de la Cathédrale de cette ville".

• 23 octobre 1814, Luçon : L'épouse de Pierre DELESTRE, Marie-Madeleine Besnard, meurt en cette ville âgée de 64 ans.

***

• 20 octobre 1844, Luçon : Pierre DELESTRE, propriétaire, veuf de Marie-Madeleine "Bénard", meurt à son domicile à l'âge de 93 ans. L'acte mentionne à tort la ville de Senlis comme son lieu de naissance.

Mise à jour : 4 janvier 2019

Sources
F-Ad60/ 1MI/ ECA138R2 ; F-Ad60/ G 2336 ; F-Ad85 / BMS Saint Mathurin ; F-Ad85 / L504 ; F-Ad85/ 3 E 48/9 ; F-Ad85/ AD2E128/11 ; F-Ad85/ BMS Saint Mathurin ; F-Ad85/ BMS Saint-Mathurin ; F-Ad85/ Edépôt 128 ; F-Ad85/ Edépôt128 ; F-Ad85/ Etat civil, Luçon ; F-Ad85/ L 504 ; F-Ad85/ NMD Luçon 1844-1845 ; F-AdioLuçon/ AAR*/5 ; F-An/ DXIX/091/783/01-02 ; F-An/ DXIX/096/871/15

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