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DELMON, Jacques (1732-1795)
État civil
NOM : DELMON     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DELMONT
Date(s) : 1732-3-2   / 1795-11-6 
Notes biographiques

Jacques DELMON a vu le jour à Pamiers [Ariège] dans la première moitié du XVIIIe siècle. Il y fut engagé comme joueur de serpent par les deux chapitres de la ville. Cependant, sa carrière de musicien d'Église qui n'est explicite qu'à l'approche de ses quarante ans d'âge laisse tout un pan de son existence éloigné de sa ville natale. 

• 2 mars 1732, Pamiers [Ariège] : Jacques DELMON reçoit le baptême à l'église Notre-Dame-du-Camp. Il est né dans une grande famille de maîtres-cordonniers composée de plusieurs foyers dont chaque père exerce ce métier. Et tous se retrouvent lors des baptêmes de leurs enfants respectifs. Ainsi, Jean Delmon, le père de Jacques, donne  pour marraine à son fils Cécile Fajolle, l'épouse de François Delmon. Quant au parrain, Jacques Escallias, il n'échappe pas à la double règle de la famille et du métier commun : il est fils de Paul, un maître-cordonnier qui a jadis épousé Catherine Delmon. Tous ces hommes signent avec aisance, ce qui n'est absolument pas le cas des épouses, toujours absentes du registre paroissial.                                                                                                                                                Jacques DELMON a-t-il fréquenté le collège de la ville? Où s'est-il formé au métier de musicien? Nous savons seulement qu'il intégra l'armée puisqu'un certificat médical daté de 1790 le qualifie de "vétéran du régiment royal". Mais là aussi, nous manquons de dates précises.

• [Avant 1770], Pamiers : DELMON demeure "gagiste l'espace de six années" au service du chapitre collégial de Notre-Dame-du-Camp, c'est-à-dire sur sa paroisse d'origine. C'est un autre certificat, daté de 1790 et établi par les chanoines, qui l'atteste, mais sans donner d'information sur la qualité de l'emploi. Cependant, s'il était musicien aux armées et qu'il jouait de quelque instrument à vent ou à anche, il lui était en effet possible de se reconvertir au bas-chœur d'une église.    

• 3 février 1770, Pamiers : Il entre comme joueur de serpent au service du chapitre de la cathédrale Saint-Antonin, laquelle se trouve sur la paroisse du Mercadal. Ses émoluments annuels s'élèvent à trois cents livres.

 • 6 octobre 1776, Pamiers : Jacques DELMON thuriféraire, sollicite l'autorisation du chapitre cathédral de se rendre à Toulouse. Son projet consiste à aller "faire son université" conformément à sa vocation  et à "tenir une place" au chapitre de la cathédrale Saint-Étienne qui le lui laisse espérer.  Les chanoines, au cours de leur délibération, expriment leur satisfaction à l'égard du demandeur vis à vis de son emploi de thuriféraire, et "dans son zèle au chant" qui renforçait la solennité des offices. Ils apprécient également "les soins utiles" à l'éducation des enfants de chœur, ainsi que le travail pénible qu'il a fourni dans la "décoration de l'orgue". Cette attestation de zèle et de savoir-faire qui se termine par le don d'une somme de cent livres, ouvre finalement la voie à un retour ultérieur du partant. Et sans doute s'absentera-t-il  pendant deux années puisqu'en 1790 il ne cumulera que dix-huit années d'ancienneté à Saint-Antonin.

1790, Pamiers : DELMON, est toujours joueur de serpent à la cathédrale, avec l'organiste Jean-Baptiste BORDES, le chantre BONNASSIER et les cinq enfants de chœur: Jean-Baptiste GARRIGUE, Louis PALMADE, Vincent CABIBEL, Jean BROQUIER et Louis MAURY. Ses émoluments annuels s'élèvent toujours à  trois cents livres. Mais d'après le témoignage de chanoines, ses employeurs, son activité prend fin dès le 17 avril 1790, soit six mois environ avant la suppression des chapitres. Était-ce dû à son mauvais état de santé ?               Comme l'ensemble des musiciens licenciés à l'automne suivant, il adresse au district de Mirepoix une demande de pension et joint tous les certificats nécessaires. L'un d'entre eux, établi par le docteur Jacques Pilhès, nous apprend qu'il est atteint "d'une lente affection des nerfs, compliquée d'une humeur rhumatismale qui le place dans une situation d'infirmité incurable". Le élus du district prennent en compte, dans leur  délibération de décembre, ses 59 ans d'âge, ses dix-huit années de service et ses infirmités. En conséquence, ils optent pour une pension "conforme" aux gages qu'il percevait auparavant, tout en ne proposant, hélas, que cent cinquante livres par an. Toutefois, les autorités du département fixeront cette somme à deux cents livres.

• [1791-1793], Pamiers : Les versements de la pension accordée semblent tarder. Très actif, Jacques DELMON envoie une nouvelle supplique datée du 2 mai 1791 et qui parvient au Comité ecclésiastique. Celle-ci s'avère "collective", c'est-à-dire écrite "au nom des habitués des Églises de Pamiers dont je suis un des plus misérables". Lors des premiers retards de paiement, "des âmes bienfaisantes" ont avancé des secours qu'il faut maintenant rembourser à ces personnes tombées elles-mêmes dans le besoin. Et le plaignant élargit sa situation de détresse à "la plus grande partie des habitués des chapitres". Il demande donc qu'on se prononce, non seulement pour les habitués de Pamiers, mais "pour tous nos confrères du Royaume". Et il signe son texte "Delmon si devant serpent depuis vingt ans à la cathédrale de Pamiers". Finalement, le tableau des versements aux musiciens habitués du district de Mirepoix atteste qu'un rattrapage était enfin prévu avec le premier trimestre de l'année 1793.

• 6 novembre 1795: Jacques DELMON s'éteint à l'hospice de Pamiers. Il est un peu plus âgé que ne l'indique son acte d'état civil : 63 ans accomplis au lieu de 62. Mais surtout, l'officier municipal ne retient, de toute la vie du défunt, que sa qualification de "vétéran".

Mise à jour : 23 novembre 2019

Sources
F-AD09/ État civil, Pamiers ; F-Ad09/ 3 L 33 ; F-Ad09/ 3 L 38 ; F-Ad09/ BMS du Camp, Pamiers ; F-Ad09/ G 95 ; F-An/ DXIX/090/742/96,97 ; F-An/ DXIX/092/797/04, 07 ; Fr-Ad09/ G 95, diocèse Pamiers

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