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DÉMANGEOT, Jean-Baptiste (1751-1794)
État civil
NOM : DÉMANGEOT     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DESMANGEOT
Date(s) : 1751-11-27   / 1794-7-2 
Notes biographiques

Il y a (au moins) deux DÉMANGEOT chantres à Autun aux toutes dernières années de l'Ancien Régime. On les distingue par leurs signatures. L'un produit une signature élégante, avec un paraphe bouclé : c'est Philibert, qui est aussi maître d'école. L'autre trace une signature moins aisée, et il affiche sa fonction de chantre avec plus de fierté car elle vient contrebalancer son métier de jardinier : c'est Jean, ou Jean-Baptiste.

• 28 novembre 1751, Saint-Pantaléon : Son acte de décès en messidor an II le dit "natif de Pantaléon lès Autun, âgé de 42 ans et demi", et précise qu'il était "fils de Jean Desmangeot, vannier, natif de Gornay, et Marguerite Marchand, native dudit Pantaléon". Ces indications correspondent parfaitement avec l'acte de baptême retrouvé à la date du 28 novembre 1751 : Jean-Baptiste DÉMANGEOT est né la veille, 27 novembre 1751, dans ce village jouxtant immédiatement Autun (au nord). Son parrain est son grand-père maternel, Jean Marchand, sa marraine une tante ou une cousine fille majeure d'un manouvrier défunt. Seul le curé Lavolaine signe l'acte.

• 1768 : Son père, Jean Demangeot, tout en étant toujours vannier, est aussi marguillier de la paroisse. Il est donc impliqué dans le service de l'Église, et peut-être même prend-il part au chant des offices.

• 1er août 1780, Autun : En l'église Saint-André d'Autun se marient Jean-Baptiste DÉMANGEOT, jardinier à Saint-Pantaléon, et Colombe Nectoux, fille d'un maître-jardinier défunt. Dans ces noces endogamiques où dominent les jardiniers, tranche le premier témoin du marié, son frère aîné Philibert, "recteur d’école à Lussenet l’évêque" [Lucenay-l’Évêque, à 16 km au nord d’Autun]. Ce dernier ne doit pas être confondu avec l'autre Philibert DEMANGEOT, leur plus jeune frère, dont Philibert l'aîné avait été le parrain et qui a alors 12 ans et demi.

• Plusieurs naissances d'enfants se succèdent alors : Reine, morte à deux mois chez sa nourrice à Auxy le 14 décembre 1781 ; Claudine, née et baptisée le 13 juin 1783 à Saint-André ; Marguerite, baptisée le 16 novembre 1785 à Saint-Jean-l'Évangéliste... Dans ces actes familiaux, Jean-Baptiste DÉMANGEOT est régulièrement dit "jardinier à Autun", voire "maître jardinier" (en 1785). Le parrain de Marguerite en 1785 est Claude LEGROS, ici dit "tixier de toille à Autun", mais qui a été, jusqu'en 1782, chantre à Saint-André.

• 27 mai 1785, Autun : Pour la première fois dans le registre de la paroisse St-Jean-de-la-Grotte-St-Pancrace apparaît la signature "Démangeot", sans précision, au bas d'un acte de sépulture. Précédemment c'était généralement HOCQUARD qui était présent et signait les actes de sépulture, après que PUTHEAUX ait rempli la fonction durant quelques mois d'août 1783 à mars 1784. À partir du 15 juin 1785, le nouveau chantre adopte une signature qui proclame son nouvel état : "démangeot chantre". Notons que dans tous les cas il dessine très nettement un accent sur la deuxième lettre de son patronyme.

• 10 juillet 1786, Autun : Une sépulture au cimetière de Saint-Pierre-Saint-Andoche est célébrée en présence de deux chantres. L'un est René LEGROS, "chantre de la paroisse", c'est-à-dire le chantre normalement présent aux cérémonies funèbres de Saint-Pierre-Saint-Andoche. L'autre est Jean-Baptiste DEMANGEOT, qui est dit, quant à lui "chantre de la paroisse de St-Jean l'Évangéliste". Il signe "démangeot". C'est le même homme qu'en mai 1785. La formulation du rédacteur de l'acte reste ambigüe : Jean-Baptiste habite-t-il la paroisse Saint-Jean-l'Évangéliste, ou en est-il le chantre ? Au vu des observations qui suivent, c'est l'hypothèse 1 qui est la bonne réponse.

• 14 janvier 1789 : Est inhumé le petit Jean-Charles, décédé la veille âgé d'environ deux ans, sur la paroisse Saint-Jean-l'Évangéliste. Il était fils de Jean-Baptiste DÉMANGEOT, "maître jardinier de cette paroisse", et de Colombe Nectoux.
• 23 juin 1789 : Au cimetière de Saint-Jean-de-la-Grotte, Jean-Baptiste DÉMANGEOT, chantre, ainsi que deux vicaires  assistent et signent ès qualité ("démangeot chantre") à l'inhumation de Claude PUTHEAUX, "musicien à la cathédralle", mort la veille à l'âge d'environ 36 ans.

• 3 février 1790, Autun : Né la veille, Claude, un nouveau fils de Jean-Baptiste DÉMANGEOT, "jardinier de cette paroisse", et de Colombe Nectoux son épouse, est baptisé à Saint-Jean-l'Évangéliste. Le parrain est un oncle maternel, aussi jardinier à Autun. La marraine est Jacquette Charlot, domestique à Autun, "qui ne signe". La signature du père, "démangeot", est bien celle du chantre antérieurement répéré [voir ci-dessus]. Mais ce n'est pas le Démangeot alors chantre à Saint-Jean-l'Évangéliste, qui signe très régulièrement les actes de sépulture avec le paraphe bouclé caractéristique de Philibert DÉMANGEOT.
• Tout au long de l'année 1790, les sépultures de la paroisse Saint-Jean-de-la-Grotte-Saint-Pancrace se font en présence d'un ou deux vicaires et de "Démangeot Chantre" qui signe ès qualité. C'est sans doute possible la signature de Jean-Baptiste DÉMANGEOT. Il est donc paroissien de Saint-Jean-l'Évangéliste, où il est "jardinier", tout en étant employé comme chantre à Saint-Jean-Saint-Pancrace.

• 6 février 1791, Autun : Au cimetière de la paroisse Saint-Jean-de-la-Grotte-Saint-Pancrace, est inhumé un fils de Lazare DELANGRE, "musicien", et de Catherine Thibault son épouse, "né, ondoyé et décédé la veille". Le chantre de la paroisse est présent et signe "Démangeot Chantre". C'est Jean-Baptiste.
• À partir d'août 1791, et au moins jusqu'à la fin de 1792, "Démangeot chantre" signe souvent le registre de la nouvelle paroisse épiscopale. Il y exerce en compagnie de Jacques HOCQUART, de Jean-Claude TALVEAU... et sans doute plusieurs autres. Tous y côtoient aussi Laurent Marillier, maintenant "marguillier de cette paroisse".
• Le 29 septembre 1792, le vicaire épiscopal rédigeant un acte laisse échapper une information intéressante : il mentionne comme témoin d'une sépulture "Demangeot jardinier en la ditte ville". Or celui-ci signe, comme à son habitude, "Démangeot chantre".

On peut penser que Jean DÉMANGEOT a poursuivi son service de chantre à la cathédrale constitutionnelle jusqu'à la suspension du culte, tout en exerçant son métier de jardinier.

• 14 messidor an II (2 juillet 1794), Autun : Jean DESMANGEOT meurt "à l'heure de midy, au faubourg Marchaux dudit Autun, dans la maison appartenant aux mineurs Fichot". Son frère Philibert DESMANGEOT, instituteur, déclare le décès le lendemain en compagnie d'un corroyeur et d'un chapelier. Fort logiquement, c'est le 'vrai' métier du défunt qui est ici mentionné : il était avant tout "jardinier".

Mise à jour : 11 mai 2020

Sources
F-Ad21/ BMS Ivry-en-Montagne ; F-Ad71/ BMS Autun, St-André ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-de-la-Grotte ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-l'Évangéliste ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Pierre-St-Andoche ; F-Ad71/ BMS Auxy ; F-Ad71/ BMS Saint-Pantaléon ; F-Ad71/ BMS St-Pantaléon ; F-Ad71/ BMS et NMD Autun ; F-Ad71/ NMD Autun

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